A propos de Robert Barth

(1917-1998)


 

 

Elève de Charles Magin à l'Institution des Jeunes Aveugles de Nancy, Robert Barth obtint ensuite au conservatoire de cette ville un premier prix d'orgue et fut nommé en 1934, à la suite de Gaston Litaize, titulaire de l'orgue Cavaillé-Coll de l'église Saint-Léon IX de Nancy, poste qu'il conserva jusqu'en 1985. En 1946, après la mort de l'organiste de la cathédrale, Constant Pernin, on lui proposa sa succession, mais R. Barth, que des difficultés de locomotion handicapaient, préféra après trois ans retrouver la tribune de Saint-Léon. Il fit carrière comme professeur d'orgue et de piano (classe de garçons) à l'Institution des Jeunes Aveugles. En 1947, il avait épousé Marcelle Robin, de Baccarat. On lui doit la musique de scène du spectacle de marionnettes du père Pierre Brandicourt (1899-1992) ainsi que quelques pièces inédites, dont un Magnificat pour choeur et un Menuet pour piano.

 

Articles de presse :

 

« Concours du Conservatoire : M. Robert Barth, dont c'était le premier concours, fut également récompensé du premier prix. Il fit valoir une technique assise, un jeu des plus complets et très averti de l'instrument qui le classent comme un organiste de valeur. »

(L'Est républicain, 15 juin 1933)

 

« M. Louis Thirion forme des élèves de première force et notamment sa charmante femme qui obtint le premier prix et un jeune aveugle, M. Robert Barth, qui déploya les ressources d'une virtuosité extraordinaire. »

(Le Télégramme des Vosges, 27 juin 1933)

 

« Concours du Conservatoire - Classe d'orgue : Ce concours d'exécution fut Suivi du concours d'improvisation de M. Robert Barth. Cet organiste qui occupe une situation de choix à Nancy, avait à développer un thème de M. Magin, l'a improvisé avec intelligence et une recherche très étudiée de variations sur la reprise du thème. »

(L'Est républicain, 18 juin 1935)

 

« M. Robert Barth, élève de l'Institution de Nancy, a obtenu les prix honneur de piano et d'orgue au Conservatoire de cette ville. »

(Le Valentin Haüy, septembre 1936, p. 75)

 

« Les concours du conservatoire :

Orgue : Le concours de la classe d'orgue réunit, chaque année, des élèves de première force, si bien que, quel que soit le sort des participants, on ne peut que s'incliner devant leurs mérites et leur constant, effort. N’est-ce pas déjà un honneur que d’être admis à concourir ? […]

L’épreuve, au surplus, était des plus sérieuses. Le morceau imposé était une « Toccata » de Vierne, inquiète, tourmentée, exigeant, dès les premières notes. L’effort au maximum et dont la tonalité se faufile parmi les dissonances, comme un chat parmi les porcelaines sans rien briser, mais parfois sans faire un peu frémir. […]

M. Robert Barth (également 1er prix), exécutant aveugle, a pris dans un mouvement étourdissant, la » Toccata », ce qui aide, il est certain, à en comprendre les vétilleuses modulations. Etonnante légèreté d’attaque. Tempérament de virtuose et bonne musicalité, dans un Allegro de Mendelssohn. »

(Le Télégramme des Vosges, 16 juin 1933, p.4)

 

« Parmi les concours qui apparurent les plus intéressants, signalons celui de l’orgue. Le morceau imposé était une Toccata de Vierne, inquiète, tourmentée, d’autant plus difficile d’exécution qu’elle abondait en dissonances se résolvant sur un mouvement d’une extrême vivacité. Mais M. Louis Thirion forme des élèves de première force et notamment sa charmante femme, qui obtint, le premier prix et un jeune aveugle, M. Robert Barth, qui déploya les ressources d’une virtuosité extraordinaire. »

(L'Express de l'Est et des Vosges, 27 juin 1933, p. 2)

 

« Les concours du conservatoire :

Le piano : M. Robert Barth (T.). C’est le jeune organiste aveugle de Saint-Léon, premier prix d’orgue du Conservatoire. Artiste complet s’affirmant dans un magnifique concours. Très à l’aise au clavier. Egalité ronde dans les passages à doigts. Attaque des notes allant bien au fond de la touche. Ce qui ne l'empêche pas de laisser voler légèrement ses mains dans le staccato. N’a que 17 ans. […]

Voici quelle a été la décision du jury, qui comprenait MM. Bachelet (pianiste émérite), Delaunay, Adrién, Taëlman, Sadler et Mlle Greuzat :

1er prix à l’unanimité : M. Barth. »

(Le Télégramme des Vosges, 20 juin 1934, p.4)

 

« Un concours d’improvisation :

M. Robert Barth, déjà récompensé et de la plus brillante façon au piano et à l’orgue, se présente cette fols pour un concours d’improvisation à ce dernier instrument. Il doit traiter un thème donné (c’est M. Litaize qui le fournit) dans, la forme sonate. Le jeune et intéressant artiste aveugle écoute tout d’abord—ne pouvant le lire — l’exposé du thème qui lui est fait deux ou trois fois par M. Thirion. Puis il le redit une fois et c’est bien cela. Il commence aussitôt â traiter le thème sans déformations ni fioritures. Ce ne sont pas des variations, c’est plutôt une architecture sonore. Elle est édifiée avec goût et méthode ; les développements sont de proportions heureuses, l’harmonie est moderne sans excès ; la forme canonique, à un moment, est bien dans le caractère de l’orgue. Comment sanctionner par une récompense semblable épreuve ? C’est bien ou non, et il nous semble que c’est bien. Le jury, lui, trouve que c’est probablement « assez bien », car il accorde à Barth un premier accessit... Il veut, sans doute, avoir encore le plaisir de l'entendre, l’an prochain. »

(Le Télégramme des Vosges, 22 juin 1934, p.4)

 

« M. Robert Barth, organiste aveugle de la paroisse Saint-Léon, concourait seul pour l’improvisation. Un thème en écriture Braille lui fut donné par M. Magin. Il offrait cette particularité que sa tonalité, à dessein indécise, pouvait être prise en la majeur avec modulation en fa dièse mineur ou avoir pour base la tonalité mineure. C’est cette dernière conception qui fut celle de M. Barth. Après une introduction d’une harmonie plutôt franckiste, le majeur fit son apparition au timbre nasal d’un cornet, puis s’échappa dans le style fugué avec retour au mineur en rêveuse de demi-teinte, le chant au pédalier. Bien entendu, ce n’est là qu’une analyse très squelettique de l’épreuve, dont les développements parurent ingénieux et agréables, mais dont le défaut à mon avis, consistait en un manque d’unité de style. »

(Le Télégramme des Vosges, 19 juin 1935, p.4)

 

« Concours du conservatoire :

Les concours d'excellence : M. Robert Barth (qui est aveugle), fut, le plus brillant par la technique et la régularité d'un toucher infaillible, déconcertant par sa sûreté et sa précision. Par la profondeur de son interprétation de Schumann surtout. »

(L'Est républicain, 29 juin 1936, p. 4)

 

« Les concours d'excellence du conservatoire :

Le meilleur concours, le plus égal, le plus assis, mettant en valeur un écran choisi de timbres et de sonorités, accusant un mécanisme aussi souple et résistant que les cordes mêmes de l’instrument, fut celui de M. Robert Barth. Qu’un concurrent homme se soit bien assimilé Beethoven et Bach, cela est dans la normale, mais qu’il ait aussi brodé délicieusement les arabesques de Schumann, les élégances en coups de fouet de Scarbo, voilà qui confond et qui montre l’artiste complet. Et si le lecteur ne le sait pas encore, qu’il prenne garde aussi que M. Barth, maître organiste de Saint-Léon, récent lauréat du Concours d’improvisation, est par surcroît privé de la vue. Alors, on supputera tout ce que la préparation de cette épreuve — après lecture, mesure par mesure, des partitions écrites en « Braille » — a dû coûter de travail au jeune artiste. C’est bien simple. Comme me le disait mon voisin : Barth ne concourait pas ; il donnait un Récital. »

(Le Télégramme des Vosges, 30 juin 1936, np)

 

« Au conservatoire :

Il convient d'ajouter, au palmarès publié, les prix spéciaux suivants : Prix d'Honneur : M. Robert Barth, 1er prix de piano, 1er prix d'orgue exécution, 1er prix d'orgue improvisation, prix d'excellence de piano. »

(L'Est républicain, 1er juillet 1936, p. 5)

 

« Le 10e concert du Conservatoire :

Dimanche 8 mars, à 17 h. 15, salle Poirel, dixième concert de l'abonnement, avec le concours de Mme Bardet-Masson, professeur de violon au Conservatoire, de Mme Sancassani, cantatrice, de M. Robert Barth, organiste de Saint-Léon, tous deux premiers prix du Conservatoire, et de la schola Saint-Léon-IX, sous la direction de M. l'abbé H. Febvre. Orchestre sous la direction de M. Alfred Bachelet.

Au programme :

1. La Légende de sainte Elisabeth, prélude (Fr. Liszt).

2. Deux chorals de J.-S. Bach, pour orgue par M. Robert Barth.

3. Cinq pièces de musique vocale polyphonique (XVIIe et XVIIIe siècles), par la Schola Saint-Léon-IX.

4. Pièces dans le style ancien : a) pour cordes ; b) cordes et vent, première audition (G. Samazeuilh).

5 La Belle au bois dormant, première audition (Alfred Bruneau).

6. Prélude du déluge (Saint-Saëns). Soliste Mme Bardet-Masson.

7. Pièces d'orgue de Vierne et de Messiaen, par M. Robert Barth.

8 0 vos omnes, de Vittoria ; Ave rnundi gloria, première audition (de Jean Langlais ; Le Ciel étoilé (La Création, de Haydn), par la Schola Saint-Léon-IX.

9. Rapsodie viennoise (Florent Schmitt). »

(L'Echo de Nancy, 6 mars 1942, p. 2)

 

« Jeanne d'Arc, par les marionnettes du JEC :

Sans doute est-ce assez difficile à concevoir : la mise en relief d'un drame essentiellement spirituel à partir de quelques poupées. […] Ajoutons que les poupées sont de Mme Frenkel, la musique de M. Barth. »

(L'Est républicain, 2 mai 1955, p. 3)

 

« M. Robert BARTH Organiste de la Cathédrale de Nancy : Notre concitoyen M. Robert Barth vient d'être nommé organiste titulaire de la Cathédrale. Né à Nancy en 1917, M. Robert Barth a fait ses études à l'Institution des Jeunes Aveugles, recevant l'enseignement sur de M. Charles Magin, puis au Conservatoire de musique de Nancy. Elève de M. Louis Thirion, il fut dans cet établissement un élève particulièrement remarquable. Il obtint en 1933 le premier prix d'orgue ; en 1934 le premier prix de piano à l'unanimité ; en 1935, le premier prix d'improvisation à l'orgue à l’unanimité, et le prix d’excellence de piano également à l'unanimité. Ces deux premiers prix lui valurent en outre le prix d’honneur offert par le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Tous les musiciens se réjouiront de cette nomination qui porte à un poste très mérité un musicien et un instrumentiste de classe. (M. Robert Barth, que nous félicitons bien sincèrement, fera ses débuts le dimanche 6 octobre) »

(L'Est républicain, 1er octobre 1946)

 

« La fête de Sainte-Catherine a débuté hier matin par une messe solennelle en la cathédrale de Nancy. [...] Le programme musical comprenait Choral de Langlais et Toccata de Gigout, par Robert Barth, organiste à la cathédrale. »

(L'Est républicain, 29 novembre 1948)

 

« Jeudi 1er décembre, à la Salle Poirel, sous le patronage du Syndicat d'initiatives - Soirée de gala au bénéfice des Aveugles de Santifontaine.

Depuis bientôt cent ans l’Institution fondée par l’abbé Gridel ouvre le chemin de l'existence à des générations d’aveugles, en fait des artisans, des musiciens et même d’excellents artistes II nous suffira de citer, sur ce dernier plan, le nom de Gaston Litaize, prix de Rome et directeur des émissions religieuses à la Radio nationale. Et aussi celui de M. Barth, organiste de la Cathédrale et de M Guetmann organiste de la Cathédrale de Châlons-sur-Marne et de tant d’autres aveugles occupant des situa où leur extrême sensibilité fait merveille. »

(L'Est républicain, 24 novembre 1949)

 

« C'est en présence d'une assistance nombreuse qu'a été présenté, mercredi soir, au Pathé, le film « La nuit s'achève ». […] On entendit également une cantatrice aveugle, Marie Madeleine Herveux, premier prix du Conservatoire d’orgue et de chant, et qui interpréta la Chanson Géorgienne de Balakirev. Ensuite ce fut Robert Barth, premier prix du Conservatoire de piano, d’orgue et d'improvisation, dont on applaudit l'interprétation de la Ballade en sol mineur de Chopin. »

(L'Est républicain, 6 avril 1951)

 

Collecte : Olivier Geoffroy

(octobre 2022, décembre 2024)

 

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