Hippolyte COLET
(1808 – 1851)


Hippolyte Colet
Hippolyte Colet
( BNF Richelieu )

"La Panharmonie de M. Colet est un ouvrage remarquable surtout par la franchise avec laquelle l’auteur n’a pas craint d’attaquer certains préjugés d’école dont l’empire est heureusement a peu près nul aujourd’hui dans la pratique, mais que les vieux professeurs ne maintiennent pas moins obstinément dans la théorie comme autant d’articles de foi. Une partie seulement du vaste travail de M. Colet nous a paru traitée trop superficiellement, c’est celle qui a pour objet l’emploi des voix et des instruments. Je suis persuadé que M. Colet, l’un des meilleurs élèves qu’ait formés Reicha, en sait là-dessus beaucoup plus qu’on ne pourrait le croire en lisant son ouvrage. Il aura reculé sans doute devant l’immensité de la tâche qu’il avait acceptée en commençant, et reconnu trop tard l’impossibilité d’approfondir convenablement, dans les limites qu’il s’était imposées, une aussi grande quantité de questions importantes…", ainsi s’exprimait Berlioz en 1838 dans un article du Journal des débats (14 janvier). Cet ouvrage, dont le titre complet est : La Panharmonie musicale, ou cours complet de composition théorique et pratique. Harmonie, mélodie, contre-points, figures, musique ancienne et moderne, instrumentation, orchestration, avec un nouveau système de clefs réduites à une seule clef de sol et une nouvelle manière de chiffrer plus simple, plus logique, à l’usage des artistes, des amateurs, des écoles de chant, des pensions et des collèges (Paris, Pacini, 1837, grand in-4, 314 pages, puis Paris, Legouix), dans lequel Colet reprend à son compte l’idée de la clé unique, lui valut des critiques de la part de Cherubini et surtout de Fétis qui ne le ménagea pas dans ses écrits. Cependant, une autre partie du monde musical, notamment Berlioz et le gouvernement en place, lui décerna des éloges. L’Artiste, journal de la littérature et des Beaux-Arts annonçait en effet en 1839 (tome I, page 88) que "M. le ministre vient de souscrire à la Panharmonie musicale de M. Hippolyte Colet, pour les bibliothèques royales", ajoutant que "cet ouvrage est, jusqu’à ce jour, le seul traité de composition qui ait su s’affranchir des entraves de la routine pour élever l’art au niveau de l’inspiration."

C’est à Uzès (Gard), le 5 décembre 18081, que voit le jour Hippolyte Raymond Colet. Son grand-père paternel, Joseph Colet (Collet), né au milieu du XVIIIe siècle, avait été autrefois un riche planteur de cannes à sucre à Saint-Domingue, alors colonie française, et son père, Félix Colet, "médecin vétérinaire", né en 1783 au Cap-Français, s’était fixé à Uzès au moment de l’indépendance de l'île au début du XIXe siècle. Dans cette ville, il avait épousé le 13 avril 1807 Suzanne Coulet, originaire de Montfrin (Gard), qui lui donna trois enfants : Hippolyte, Antoinette Virginie, née le 5 mai 1810 mais celle-ci ne vécut que deux jours, et Félix Charles Marcel, futur directeur des Postes à Remoulins (Gard) en 1851. Quant à Hippolyte, sa mère avait tenu à lui donner pour deuxième prénom celui de son grand-père maternel, Raymond Coulet, chirurgien à Uzès. Plus tard, Félix Colet et son épouse s’installeront à Nîmes.

Hippolyte Colet entre au Conservatoire de Paris en juin 1828 pour y étudier l’harmonie, ainsi que le contrepoint et la fugue avec Reicha (2ème prix en 1833) et la composition lyrique avec Berton à partir de 1831. En 1834, il se présente au concours de composition musicale de l’Institut de France et sa cantate L’entrée en loge (scène à une voix), écrite sur des paroles de Gail, lui vaut un premier Second Grand Prix. A cette époque, Colet effectue des séjours réguliers à Nîmes où ses parents se sont installés et fréquente dans cette ville le salon littéraire de Julie Candeille (1767-1834). Le père de celle-ci, Pierre Candeille, autrefois basse-taille à l’Opéra de Paris et dont les œuvres étaient données au Concert-Spirituel avant la Révolution, lui avait fait embrasser également une carrière musicale. Pianiste, harpiste, compositeur et actrice, elle avait débuté comme chanteuse à l’Opéra de Paris en 1782. En troisièmes noces (1823), Julie Candeille avait épousé le peintre Hilaire Henri Périé de Senovert (1780-1833) et trois années plus tard s’installait à Nîmes où son mari était nommé directeur du musée. Dans son salon, où elle organise des concerts, on y croise de nombreux artistes, écrivains et poètes, parmi lesquels Jean Reboul (1796-1864) et Jules Canonge (1810-1870), ainsi que les notables de la Haute-société nîmoise. C’est probablement là, en 1832, qu’il fait la connaissance de sa future épouse, Louise Révoil, dont l’une des sœurs, Marie, avait épousé quelques années auparavant un juge du Tribunal Civil de Nîmes, Amédée Baragnon. Louise Révoil, née le 15 août 1810 à Aix-en-Provence, fille d’Antoine Révoil (1770-1826), directeur des Postes d’Aix, et d’Henriette Leblanc (1769-1834), après la mort de son père vivait alors avec sa famille au domaine de Servanes, à Mouriès, propriété acquise au XVIIe siècle par son aïeul maternel Joseph Leblanc de Luveaune, Conseiller au Parlement de Provence. Elle était déjà quelque peu connue localement comme poétesse et femme de lettres pour avoir publié des poèmes.

Portrait de Louise Colet avec sa fille Henriette
Portrait de Louise Colet avec sa fille Henriette en 1842, par Adèle Grasset
( Musée Granet, Aix-en-Provence, cliché B.Terlay, conservateur, avec son aimable autorisation ) DR

Le 5 décembre 1834 à Mouriès, après rédaction le même jour d'un contrat de mariage passé entre les mains de Me Laville, notaire dans cette ville, par lequel la future apporte la somme de 10 000 francs "montant de son trousseau", l'union est célébrée, mais les noces sont quelque peu assombries du fait du boycott de la cérémonie par la famille de l’épousée totalement opposée à cette alliance. Mais qu’importe ! Les jeunes amoureux s’épousent malgré tout puis s’installent à Paris, dans un appartement de la rue des Petites-Ecuries, au numéro 6 bis, non loin du Conservatoire alors implanté rue Bergère. Concernant ce mariage, on raconte qu’ "un banquier millionnaire était disposé à donner sa fille [à Hippolyte Colet] avec quelques cent mille francs de dot [et que] l’artiste pouvait [ainsi] reposer sa tête sur un oreiller moelleux de billets de banque et rêver tout à l’aise à sa gloire future. Mais, il préféra l’existence laborieuse avec la femme aimée. Les talents supérieurs de Louise et sa beauté mythologique triomphèrent des appas d’un sac d’écus."2 Au moment de cette union, à laquelle assistent ses parents et son frère Charles, Hippolyte Colet est dit "professeur de composition au Conservatoire de Paris". En réalité il est suppléant ("professeur-adjoint") et répétiteur de son professeur Reicha alors âgé de 64 ans. A la mort de ce dernier, arrivée le 28 mai 1836 des suites d’une pneumonie, Colet va bien faire acte de candidature pour lui succéder mais Cherubini, le directeur du Conservatoire, lui préfère Leborne.

Parmi les élèves dont Colet eut à s’occuper au cours de cette période, au titre de professeur-adjoint de Reicha, figure le tout jeune César Franck qui, au printemps de l’année 1835 avait été confié à Reicha pour des leçons particulières. Peu après, par arrêté du 5 novembre 1839, Hippolyte Colet est nommé professeur d’harmonie, avec prise d’effet le 1er janvier 1840, poste qu'il va occuper durant une dizaine d'années jusqu'à sa mort. Sous la direction de Cherubini puis d'Auber (à partir de 1842), il mène dans cet établissement "une carrière de recherches savantes, de réformes et d'améliorations progressives, de luttes brillantes que couronnèrent six ou sept premiers prix, dix à douze seconds et plus de quatorze accessits ; carrière, enfin, d'admirable dévouement pour ses nombreux élèves dont il avait su se faire autant d'amis. Les ouvrages didactiques de Colet, tels que sa Panharmonie, ses Partimenti, et son Traité d'Harmonie, sont-là pour témoigner de la lucidité de son esprit méthodique, et pour expliquer le succès de son enseignement. Nul ne savait mieux que lui vous donner le pourquoi scientifique de la règle d'art qu'il vous traçait. [...] : le principal but de sa mission artistique au Conservatoire fut de substituer à l'enseignement empirique, qu'il détrôna, l'enseignement rationnel et savant auquel il a voué sa vie" [Honoré Chavé, in La France musicale, 27 avril 1851]. Eugène Crévecoeur (1819-1891), 1er prix d’harmonie en 1844 et second Grand Prix de Rome en 1847, Charles Lebouc (1822-1893), violoncelliste et fondateur des Soirées de Musique Classique, Adolphe Nibelle (1825-1895), 1er prix d’harmonie en 1850, auteur de la cantate symphonique Jeanne d'Arc qui lui assura la célébrité en 1855, Alfred Delehelle (1826-1893), Grand Prix de Rome en 1851 et Henry Wieniawski (1835-1880), 1er accessit d’harmonie en 1850, l'un des plus grands violonistes du XIXe siècle, comptent parmi ses élèves d'harmonie.

En 1837, l’année de parution de sa Panharmonie musicale, Hippolyte Colet lance une souscription pour un nouvel ouvrage didactique : un Cours complet d’harmonie et de composition. On en trouve trace notamment dans la Revue du Nord de M. Brun-Lavainne3 (Prix net : 20 fr., et 15 fr. pour les souscripteurs. On souscrit au bureau de la Revue du Nord). Après une présentation de l’ouvrage et de l’auteur par le rédacteur en chef ainsi libellée : "Au point où se trouve maintenant parvenu l’art musical, il faut pour devenir compositeur, plus que du génie ou de l'imagination, il faut de la science, et il en faut beaucoup ; et cette science, dont les rudiments sont embarrassés de mille difficultés, progressant avec une activité incessante, les meilleures méthodes, au bout de quelques années, deviennent insuffisantes ou incomplètes, c’est donc avec plaisir, nous dirions presque avec reconnaissance, que nous insérons ici l’annonce d’un nouveau cours d'harmonie et de composition, par M. Hippolyte Colet, l'élève de prédilection de l’excellent maître Reicha et son successeur au Conservatoire", l’auteur présente lui-même son traité. On voit, à travers ses lignes, qu’il se revendique clairement comme l’héritier spirituel de ce théoricien novateur dans le domaine de l’harmonie et dans la remise au goût du jour du contrepoint, et qui compte parmi ses autres nombreux élèves Berlioz, Liszt, César Franck, Adolphe Adam, Onslow, Marmontel, Dancla, Victor Massé, Charles Gounod :

"Depuis plus de 20 ans que Reicha a publié sa méthode, la musique a reçu de grands développements. Reicha les avait étudiés et approfondis, et si la mort ne l'avait enlevé aussi rapidement, il nous aurait sans doute livré le fruit de ses analyses dans un nouveau traité, plus complet que le premier. Guidé par ce grand maître dans mes premières études, nommé ensuite son successeur au Conservatoire, pendant que son école y a été maintenue, j'ai voulu continuer son système et le développer. Je n'ai créé aucun terme nouveau, et j'ai simplifié, autant que possible, l'étude de l'harmonie, en la rendant plus claire et plus vraie aux yeux de tous. Du temps de Fux, de Marpurg, et de tous nos vieux contrepointistes, les chanteurs et les instruments étaient si faibles, qu’on proscrivait une foule d’intervalles et d’accords, non parce que l’oreille les rejette, mais parce qu'ils étaient alors trop difficiles a exécuter. Aujourd'hui que la science des voix et des instruments est portée à son plus haut degré de perfection, nous devons donner des règles plus larges et plus en harmonie avec la musique de notre époque, en nous appuyant toujours sur les meilleurs auteurs anciens et modernes. Lorsque l'art est en progrès, les règles ne doivent pas rester stationnaires ; est-ce au génie de s’arrêter pour ne pas outrepasser les règles, ou bien aux règles de suivre les innovations heureuses du génie ? En parcourant les anciens traités, je n'ai point trouvé de règles positives et générales. D'après les maîtres qui les ont écrits, il faut apprendre par cœur sans approfondir les causes : de là cette infinité d'exemples qui remplacent les règles, et qu'il faut tous classer dans sa mémoire ; car au-delà il n'est pas d’harmonie : comme si l’homme avait pu trouver et réunir dans un seul traité tout ce qui peut naître de la mélodie, des accords et du génie. Il fallait, au contraire, en suivant les progrès de l'art, adopter un autre système, plus large, plus universel, où l'on l’apprît a l'élève les accords, leur théorie, leur origine, la cause de leur enchaînement ; au lieu de l'arrêter, il fallait lui ouvrir une route plus vaste, afin que lorsqu'il serait livré à lui-même, il put s'abandonner sans crainte a ses inspirations et devenir à son tour créateur ! C'est le plan que nous avons adopté dans cet ouvrage. Chaque chapitre y est divisé en leçons et sert d’introduction ou de développement à celui qui le suit. Une règle donnée n'est jamais contredite par une règle nouvelle, et nous avançons toujours avec ordre et par gradation.

"Cette méthode est divisée en quatre parties : I - Dans cette partie, après avoir donné la définition des tons, des intervalles, des gammes, des mouvements, des mesures, etc., nous apprenons à l'élève la formation des accords primitifs, la manière de réaliser purement une basse chiffrée (ou partimento) ; puis, lorsqu’il sait traiter correctement à plusieurs parties, nous lui dévoilons le secret de l’enchaînement des accords d’une même gamme ; il compose alors lui-même ses basses chiffrées (ou partimenti), les réalise, les renverse dans tous les sens, et il avance ainsi progressivement dans la science de l’harmonie. II - Nous discutons ici les modulations, les marches harmoniques, les accords dérivés des primitifs, la cause des modulations et de l'enchaînement des accords ; et l’élève, bien pénétré de toutes les règles de la première partie, sur lesquelles nous nous appuyons toujours, n’a presque rien à apprendre dans la seconde, qui traite des accords les plus compliqués. III - Dans cette troisième partie, nous parlons des notes de passage, des broderies, des suspensions, retards, pédales ; enfin de toutes les notes étrangères à l'accord. Les règles tirées des ouvrages de nos plus grands maîtres y sont toujours basées sur l'application approuvée par l'usage et l’expérience, et non sur un calcul algébrique. En les traçant plus conformes à l’art, nous avons aplani les plus grandes difficultés ; car l'étude de l'harmonie ne devient longue et pénible que parce qu'on défend aux élèves des choses que leur sentiment musical leur fait approuver, et que l'oreille ne désavoue point. Il faut être plus hardi et ne pas craindre de fouler aux pieds une vieille règle si elle est absurde ou inutile. Nous devons apprendre a l'élève tout ce qui existe, en classant chaque choix suivant sa qualité, et ne lui défendre que ce qui est réellement mauvais et impraticable. De cette manière, il marchera sans craindre de s’égarer ; et, se laissant entraîner par ses inspirations, il saura créer des choses neuves et pures, parce que les règles, au lieu de l'arrêter, lui auront dévoilé toutes les sources de l'harmonie. IV - Cette partie traite de l'orchestre, de la mélodie, des canons, imitations, contrepoints et fugues.

"Ne voulant pas reproduire règle par règle les traités de Fux, de Marpurg, etc., parce qu'ils ne peuvent servir à l'analyse de la musique moderne, j'ai expliqué rapidement ce qu'il faut pour connaître la fugue ancienne qu'on fait travailler si longtemps dans nos écoles, et qui n'est qu'une composition froide, décolorée, écrite sans rythme, sans mélodie, sans inspirations, et je me suis hâté d'arriver au style fugué, en traçant des règles qui puissent convenir à tous les gens de musique et non à un seul. Je fais suivre ce traité de quelques notions sur les anciens tons d'église, et de quelques règles pour la manière de les enchaîner. Ainsi, j’ai réuni dans un seul volume tous les éléments de l’harmonie, depuis les premières leçons jusqu'a celles de la haute composition, de manière à ce que les amateurs qui ne veulent qu’analyser les partitions des autres, ou écrire sur la musique, puissent lire sans travailler, apprendre sans maître, et que les jeunes compositeurs y trouvent toutes les règles de l'art expliquées et résolues. De plus, ce traité étant divisé par leçons, et chaque chapitre y étant clairement expliqué et marchant par gradation, on peut, dans les collèges et les pensions, faire suivre un cours d’harmonie à plusieurs personnes ensemble, et compléter ainsi leur éducation musicale." 

Théoricien, tout comme son maître, Colet écrit encore trois autres ouvrages didactiques : Partimenti, ou Traité spécial, dédié aux pianistes (Paris, Chaillot) ; Les Harmonies du Conservatoire, ouvrage qu’on peut appeler le contrepointiste moderne (Paris, Chaillot); Conseils à mes élèves ou traité élémentaire d’harmonie servant d’introduction à la panharmonie musicale (Paris, Legouix, 1847). Pour leur publication, Hippolyte Colet bénéficie de l’aide financière d’un mécène, en la personne de Pierre-Marie Gaugiran4, qui, alors retraité, habite en 1851 à Paris, 9 rue Mogador, après avoir résidé 38 rue de la Ferme des Mathurins (actuelle rue Vignon). Né le 12 juin 1783 à Toulouse, celui-ci avait fait carrière dans l’armée, dans le régiment du train artillerie de la Garde Royale comme capitaine (1813) puis chef d'escadron. Cet ancien officier supérieur s’était en effet obligé à apporter une mise de fonds de 7000 francs pour la gravure et la publication de « trois ouvrages de musique dont Mr Colet était l’auteur et ayant pour titres : Partimenti, le Contrepoint moderne et l’Harmonie scolastique (style sévère). »

Mais, si Hippolyte Colet doit être considéré avant tout comme un doctrinaire et à ce titre tient une place dans l’histoire de l’évolution musicale au XIXe siècle, il s’est également essayé à la composition. On lui doit en effet 3 ou 4  ouvrages lyriques : un opéra en 2 actes, L’Abencérage, sur un poème de Louise Colet (Sceaux, Impr. De E. Dépée, 1837), donné le 13 avril 1837 chez le comte Jules de Castellane, grand mécène de l’art dramatique qui s’était fait construire une salle de théâtre de 400 places dans son hôtel particulier parisien, situé 112 faubourg Saint-Honoré (actuel hôtel Le Bristol), un opéra comique en 1 acte, L’Ingénue, sur des paroles de Dupin, joué le 3 juin 1841 au Théâtre royal de l’Opéra-Comique,  un autre opéra comique en 1 acte, Le Marabout de Sidi-Brahim (contient notamment la Chanson des soldats d’Afrique), sur un poème de Louise Colet, dédié à l’armée française pour ses exploits en Afrique du nord et qui fut joué dans quelques théâtres parisiens sans trouver le succès (Paris, Aubert, 1845) ; quelques pages de musique de chambre : un quatuor pour deux violons, alto et violoncelle intitulé La Messe de Minuit (légende instrumentale avec un texte explicatif), op. 6 (Paris, Mme Cendrier, 1847), un quintette pour ces mêmes instruments joints au piano, sous le titre de Le Jour des Morts. Honoré Chavé dans son article de 1851 nous apprend que « tous ceux qui, naguère encore eurent le bonheur d’entendre, dans les salons de M. Marmontel, la dernière exécution du Jour des Morts, sous la direction du compositeur lui-même, se souviennent encore de l’impression profonde produite par les grandes et belles mélodies de l’adagio et du menuetto rendus avec autant de talent par Léon Reynier. » ; des mélodies ou chansons, parmi lesquelles La jeune malade, paroles de Mlle Félicie de Pelet (in Journal des jeunes personnes, 1836, tome 4, p. 320). On lui doit encore l’accompagnement de piano de la publication en 3 volumes des Chants et chansons populaires de la France de Théophile-Marion Dumersan (Paris, Henri-Louis Delloye, 1843). Un quatrième volume paraîtra ultérieurement, rédigé par Champfleury et pour la partie musicale par Jean-Baptiste Wekerlin (Paris, Lécrivain et Toubon, 1860).

Le mariage Colet-Révoil ne fut pas très heureux et les époux se séparèrent de fait en 1843, après la naissance de leur fille, Henriette-Suzanne Colet, le 16 juillet 1840 à Paris. Dès 1838, résidant alors 24 rue Saint-Lazare, ils avaient déjà opté pour une séparation de biens aux termes d'un jugement rendu par la quatrième Chambre du Tribunal Civil de première instance de la Seine le 18 mai de cette année. La rumeur publique, alimentée par certains écrits littéraires, prétendit à l’époque qu’Henriette était en réalité la fille du philosophe Victor Cousin (1792-1867), membre de l’Académie française (1830) et ministre de l’Instruction publique dans le cabinet Thiers (1840). Si effectivement Louise Colet avait connu Victor Cousin en 1839, au moment de la réception de son prix de l’Académie française pour son oeuvre Le Musée de Versailles, puis était devenue sa maîtresse, il n’a cependant jamais pu être établi cette paternité supposée. Bien au contraire, l’intéressée elle-même se sentit si gravement offensée lorsque Alphonse Karr écrivit dans le numéro de mai 1840 de son journal satirique Les Guêpes qu’elle avait reçu une piqûre de cousin, que le 15 juin suivant elle tenta de planter un couteau dans le dos de son offenseur, heureusement pour lui sans parvenir à faire pénétrer la lame ! Ce sera ensuite pour Louise Colet d’autres liaisons notamment avec Flaubert, dont on dit qu’elle lui inspira sa Madame Bovary, Musset et Vigny5. De son côté, dans leur appartement de la rue des Petites-Ecuries puis dans celui de la rue de Bréda (1841) où sa femme tenait salon, Hippolyte Colet, qui enseignait la flûte et donnait des leçons particulières de musique à des élèves du Conservatoire ainsi qu’à des jeunes filles et des femmes aisées de la Haute-société parisienne, eut également plusieurs aventures. Parmi celles-ci, citons plus particulièrement celle avec Teresa Guiccioli (1800-1873) qui dura quelque temps à partir de 1838. Fille du comte Ruggero Gamba (de Ravenne), mariée à l’âge de 17 ans au vieux chevalier Guiccioli, deux années plus tard elle débutait une liaison avec le poète anglais Georges Byron qu’elle suivit à Pise, Montenero et Gênes jusqu’à son décès arrivé en 1824. Après son aventure avec Hippolyte Colet, elle épousera à Paris, le 15 décembre 1847, le sénateur Hilaire Rouillé du Coudray, marquis de Boissy (1798-1866) et pair de France (1839).

Signature d'Hippolyte Colet
signature autographe d'Hippolyte Colet
apposée en 1834 sur son acte de mariage
( D.R. )

Hippolyte Colet "était un homme atrabilaire, à la figure dure et au teint olivâtre. Il souffrait depuis longtemps d’une maladie de poitrine. Quoique jeune encore, il avait déjà la taille voûtée. Sa démarche et tous ses mouvements étaient pénibles et comme douloureux." Sa maladie l’obligeait à effectuer de fréquentes cures thermales à Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées. En 1851, son état de santé s’aggrava et sentant venir la fin, il se réfugia chez son épouse bien qu’il en fut séparé depuis plusieurs années, vivant chacun de leur côté. "Elle le soigna jour et nuit avec le plus angélique dévouement. Pas un reproche au sujet des anciens torts, pas l’ombre d’une récrimination. Cependant, le malade eut le caprice, le jour même de son agonie, de vouloir retourner dans le logement qu’il habitait depuis la séparation. –Tout est fini, ne le contrariez pas, dit le médecin. Deux heures après avoir été transporté chez lui, M. Colet mourut dans les bras de sa femme, qui le pleura sincèrement et paya ses dettes." [Eugène de Mirecourt, op. cit.]. Cela se passait le 21 avril 1851 à 4 heures du matin6, dans l’appartement du musicien qu’il occupait depuis son départ du domicile conjugal en 1843, situé en plein Montmartre, au deuxième étage du numéro 69 de la rue Blanche7. L'inventaire après décès [MC/XLVIII/791], réalisé le 10 mai 1851 à la requête de Louise Colet par Me Jean Dufour, notaire à Paris 2e ancien (15 rue des Filles-Saint-Thomas), nous apprend que le musicien détenait notamment dans son appartement de la rue Blanche "un buste de Bethoveen" (sic) et "un piano en palissandre" en location. On y relève également que le Commissaire-priseur fit appel à Eugène Crévecoeur, alors domicilié 7 rue de la Grange aux Belles, ancien élève d'harmonie du défunt, et à Adolphe Blanc (1828-1885), violoniste, compositeur et futur chef d'orchestre au Théâtre Lyrique, habitant quant à lui 67 rue Rochechouart, pour l'estimation des livres et partitions de musique trouvés dans le logement concerné, en l'occurrence :

"Vingt deux volumes ne nécessitant description, prisés quatre francs,

" Soixante douze volumes de partitions de musique en grand format, quarante sept partitions en petit format, ces deux articles reliés, trente cinq partitions brochées, cinquante quatre livres dépareillés, brochés et reliés et cartonnés, vingt cinq petites brochures diverses, un lot de papiers de musique, le tout estimé onze cent trente huit francs."

Dans cet immeuble de 5 étages de la rue Blanche résidaient également César Franck au 4e étage, après avoir habité 22 rue Montholon où il avait ouvert son Ecole de piano le 1er octobre 1838, et Hippolyte Blanc8 au 3e étage (à gauche), futur beau-frère (1854) du facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll. Harriett Smithson, après sa séparation d’avec Berlioz en 1843, habitait également dans cette même rue, au numéro 43, puis au numéro 65.

A cette époque et depuis 1849, Louise Colet résidait 21 rue de Sèvres, où elle tenait un salon littéraire très en vogue (situé non loin de L’Abbaye aux Bois, où son amie Madame Récamier avait longtemps tenu aussi un célèbre salon jusqu’à sa mort en 1849). Auparavant, elle habitait 21 rue Neuve Fontaine Saint-Georges (actuelle rue Fromentin). C’est dans cet appartement, situé en plein Montmartre9, que les époux s’étaient séparés de fait peu après leur installation dans ce lieu (1842). Ils venaient de la rue de Bréda (actuelle rue Henri Monnier), où était implanté le cabaret littéraire Dinocheau, rendez-vous des écrivains et des artistes.

Voici le poème Deuil que la Muse consacra10 en mai 1851 au souvenir de son époux qu’elle fit enterrer au cimetière Montparnasse, après des obsèques religieuses célébrées en l'église de la Trinité :

Louise Colet
Louise Colet à la fin de sa vie
( in E. de Mirecourt, "Louise Colet", 1869, collection et cliché D.H.M. ) DR

En me voyant passer sous mon vêtement noir,
Ils disent, me jugeant comme ils jugent les femmes :
Ce deuil n’est qu’apparent, ce deuil cache l’espoir…
L’espoir ! Vous qui parlez, regardez dans mon âme !

Comme tous les débris des sentiments enfuis
La laissant à jamais morne et désenchantée,
Inerte et submergée aux flots des longs ennuis !
L’espoir pour le malheur, c’est le ciel pour l’athée.

C’est le doute incrédule à tout ce qui sourit,
A la parole amie, au regard qui caresse,
A la main enlaçant la nôtre avec tendresse,
Au cœur naïf plaignant notre cœur qui s’aigrit.

L’espoir, il rayonnait triomphant et sincère
Dans mes rêves d’amour, dans mes rêves d’orgueil,
Quant tu vins me chercher au tombeau de ma mère,
Toi pour qui j’ai repris ces vêtements de deuil.

Je les portais alors, triste et fatal augure,
Que nous avons bravé ; l’espoir était si beau,
Que ces deux voix de Dieu, l’amour et la nature,
Chantèrent dans nos cœurs à côté d’un tombeau.

Je marchais souriante, à ton bras inclinée,
Le long des peupliers qu’éclairait le couchant ;
Sur la lande, un vieux pâtre entonnait un vieux chant,
A l’horizon flottait la Méditerranée.

Tous les chastes trésors en secret amassés
Dans une âme de vierge, entre toutes choisie,
Furent pour toi : candeur, fierté, foi, poésie,
Parfums mystérieux qu’en ton sein j’ai versés.

Oh ! comme le destin aurait pu nous sourire,
L’un sur l’autre appuyés, si tu l’avais voulu !
Tu le sais maintenant que la mort t’a fait lire
Dans mon cœur où, vivant, tu n’as jamais bien lu.

Je ne t’accuse pas, je me souviens, je pleure ;
L’âme de mes enfants11 est éclose par toi ;
Et de ton sein glacé jusqu’à ce que je meure,
Les derniers battements retentiront en moi.

Quand j’ai pressé ton corps d’une étreinte suprême,
Quand j’ai fermé tes yeux d’un baiser déchirant,
Dans mon sein j’ai senti monter l’écho navrant
De ce beau jour d’hymen où tu me dis : Je t’aime !

Les autres t’oublieront ; moi, taisant ma douleur,
J’évoquerai ton ombre et j’en serai suivie.
A toi le plus sacré des amours de ma vie !
A toi le plus ému des regrets de mon cœur !

Honoré Chavé, quant à lui entamait sa notice nécrologique en ces termes :  "Nous sommes dans cette saison de l’année qui tue par un surcroît de vie. De tous côtés, nous voyons succomber les êtres devenus trop débiles pour résister au prodigieux travail du renouvellement des organismes. Hippolyte Colet, lui aussi, se mourait depuis trop longtemps pour qu’il fût possible d’ajouter une nouvelle étape à son voyage ici-bas, et de la prolonger jusqu’à la chute des premières feuilles" et la terminait ainsi : "Dirai-je maintenant que Colet était le meilleur homme du monde ? Qui l’ignore ? Un seul fait pourtant : l’homme de cœur et l’homme de bien étaient si visibles et sympathiques chez l’auteur de la Panharmonie, que, sur sa tombe entr’ouverte, M. Elwart et moi, nous avons, sans nous apercevoir, oublié le maître pour ne parler que de l’ami."

La place de professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris, laissée vacante par la disparition d’Hippolyte Colet, fut disputée par plusieurs candidats, notamment par Auguste Barbereau, chef de l’orchestre du Théâtre des Italiens depuis 1836, Pierre Maleden, pédagogue limougeaud installé à Paris en 1841 et qui compte parmi ses élèves Camille Saint-Saëns, Gustave Lefèvre et Louis Moreau Gottschalk, Ambroise Thomas, nommé récemment (22 mars) membre de l’Institut (le candidat d’Auber, directeur du Conservatoire), Henri Reber, ancien élève de Reicha, Georges Bousquet, chef d’orchestre à l’Opéra et au Théâtre des Italiens, et Ernest Boulanger, le père de Lili et Nadia. Seules ces trois  dernières candidatures furent retenues par le Comité d’enseignement musical pour être soumises au Ministre de l’Intérieur ; c’est Reber qui fut choisi et nommé successeur de Colet par arrêté du 10 juin 1851.

Louise Colet mourut le 8 mars 1876 au domicile parisien de sa fille Henriette, rue des Ecoles, puis fut inhumée au cimetière de Verneuil-sur-Avre (Eure). Henriette Colet, au début des années 1860, fut placée quelque temps par sa tante paternelle Sidonie Colet (la femme de Charles Colet, frère d’Hippolyte, qui avait été nommé subrogé tuteur de l'enfant au moment du décès de son père par délibération du conseil de famille) au pensionnat de jeunes filles de l’abbaye bénédictine Saint-Nicolas de Verneuil-sur-Avre, tenu par des moniales et où sa sœur avait pris le voile. C’est là qu'elle fit la connaissance du Docteur Emile Bissieu12. D’une vingtaine d’années son aîné, ce médecin avait quelques dons littéraires ; on lui doit notamment une tragédie en vers (5 actes) Pausanias (Autun, Impr. du Sacré-Cœur, 1900), un drame en vers (5 actes) Jean Bertin ou le meunier de Verneuil (Verneuil, J. Gentil, éditeur, 1904), une autre tragédie en vers avec prologue et épilogue (5 actes) Jeanne d’Arc et une saynète en 1 acte Les Fils de Clodomir, pour maisons d’éducation religieuse (Paris, Librairie Saint-Paul, 1905), ainsi qu’un recueil de Poésies patriotiques, religieuses, diverses (Paris, Librairie Saint-Paul, 1906). Henriette épousa le 9 septembre 1864 à Verneuil-sur-Avre le Docteur Bissieu qui lui donna 3 enfants, tous nés à Verneuil : Raymond Clément Bissieu (né en septembre 1865)13, Louise Madeleine Marie Bissieu (née en septembre 1866)14 et Yvonne Clémence Bissieu (née en juillet 1869)15. Plus tard, après s’être séparée de son époux, Henriette (décédée en 1916) vécut avec le poète, dramaturge et journaliste Auguste Vacquerie (1819-1895), dont le frère Charles avait épousé Léopoldine, la fille de Victor Hugo.

Denis Havard de la Montagne

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1) Certains auteurs font naître Colet à Nîmes le 5 novembre 1808, notamment dans le Dictionnaire de la musique française au XIXe siècle, sous la direction de J.-M. Fauquet (Fayard, 2003). Des vérifications entreprises par nos soins, et grâce à la collaboration de M. Ghislain Brunel (Archives de la ville de Nîmes) et de Mme Mireille Olmière (Archives de la ville d’Uzès), nous permettent de certifier que l’intéressé est né non pas à Nîmes, mais à Uzès, et non le 5 novembre, mais le 5 décembre. De même l’indication du lieu de son mariage célébré à Uzès ou à Nîmes est erronée, s’agissant en réalité de la commune de Mouriès.

Un siècle et demi plus tard après la célébration de ce mariage en 1834 à Mouriès, un autre personnage notable marquera l'histoire de cette ville, en la personne du chanteur-compositeur et interprète Charles Aznavour, mort le 1er octobre 2018 à l'âge de 94 ans dans sa propriété mouriésenne " Laïgo claro", acquise une trentaine d'années auparavant et où il aimait séjourner. [ Retour ]

2) Eugène de Mirecourt, Louise Colet, collection "Les Contemporains", Paris, Gustave Havard, 1857. [ Retour ]

3) Revue du Nord. Archives de l’ancienne France, sous la direction de M. Brun-Lavainne, archiviste de la Ville de Lille, tome 1er, 2éme partie, Lille, Vanackere fils, imprimeur-libraire, 1837, pp. 59-63 [ Retour ]

4) Marié à Rosalie-Louise Thomas de Quincy, il est le père de François de Gaugiran (1818-1907), officier d'académie, qui épouse par contrat du 21 mai 1851 (MC/XII/377) Eugènie-Joséphine de Vangermez. Sans doute de la même famille (frère?) que l'homme de lettres Pierre-Charles Gaugiran-Nanteuil, né le 13 septembre 1775 à Toulouse, décédé en 1836, auquel on doit des comédies, notamment Le Tuteur fanfaron ou la vengeance d’une femme (1 acte), représentée au Théâtre Louvois le 29 décembre 1802 (Paris, Barba, 1803), Les Maris garçons (1 acte), mêlée d’ariettes composées par Berton, représentée à l’Opéra-comique le 15 juillet 1806 et des livrets d’opéra : Lully et Quinault, ou le déjeuner impossible, opéra comique en 1 acte, musique de Nicolo Isouard, donné à l’Opéra-comique le 27 février 1812, Le Charme de la voix, opéra-comique en 1 acte, musique de Berton, joué également à l’Opéra-comique le 24 janvier 1811. [ Retour ]

5) Concernant la biographie détaillée de Louise Colet, sur laquelle il existe une abondante littérature, voir notamment l’ouvrage de Micheline Bood et Serge Grand, L’indomptable Louise Colet, paru en 1986 aux Editions Pierre Horay (236 pages), et celui de Francine du Plessix Gray, Rage and Fire, a life of Louise Colet, Pioneer feminist, Literary star, Flaubert’s muse (1995, Penguin Books, 432 p.), traduit de l’américain en français par Dennis Collins sous le titre de Mon cher volcan, ou la vie passionnée de Louise Colet (Paris, J.-C. Lattès, 1995, 387 pages). [ Retour ]

6) Le jour même, à trois heures de l'après-midi, ce décès fut déclaré à la Mairie du deuxième arrondissement (ancien) par le statuaire aixois Hippolyte Ferrat (1822-1882), âgé de 28 ans, domicilié 25 rue Plumet à Paris, élève de James Pradier et auteur notamment du buste de Granet trônant sur la fontaine de Bellegarde à Aix-en-Provence et de la sculpture des Beaux-Arts sur celle de la Rotonde. [ Retour ]

7) De nos jours, cet immeuble est occupé par un hôtel de 54 chambres, le « Blanche Hôtel Paris ». [ Retour ]

8) Communication de M. Loïc Métrope. [ Retour ]

9) Quelques années plus tard, le 1er décembre 1853, au numéro 10 de cette rue Neuve Fontaine Saint-Georges, Louis Niedermeyer ouvrait sa célèbre Ecole de Musique Classique et Religieuse. [ Retour ]

10) Publié en 1852 dans son ouvrage Ce qui est dans le cœur des femmes, poésies nouvelles (Paris, Librairie Nouvelle). [ Retour ]

11) Louise Colet eut deux autres enfants, tous deux décédés en bas âge : un garçon, né en juillet 1843, mort quelques semaines plus tard, et Marcel, né en juin 1848, disparu au cours de l’hiver suivant. Si l’on peut considérer qu’Hippolyte Colet puisse bien être le père du premier, à l’époque le couple vivant encore sous le même toit, il n’en est pas de même pour le second, leur mère vivant alors séparée de son mari. Tous deux furent inhumés au cimetière Montparnasse. [ Retour ]

12) Né le 21 mars 1831 à Verneuil-sur-Avre, du légitime mariage de Clément Bissieu et Madeleine Irénée Bouillon, Clément Emile Bissieu, avait soutenu sa thèse de médecine "du siège anormal de l'embryon" le 28 août 1856. Son grand-oncle Amédée Bissieu, mort en 1804 à l'âge de 14 ans, présenta un cas de médecine exceptionnel, notamment étudié par Dupuytren, qui fit l'objet de plusieurs publications dans des revues médicales : dès sa plus tendre enfance, Amédée Bissieu se plaignait de douleurs abdominales, côté gauche. A l'âge de 13 ans, apparut une tumeur volumineuse et douloureuse ; quelques semaines plus tard, il rendait l'âme le 23 prairial an XII à Rouen. Une autopsie effectuée permis de découvrir un fœtus humain de sexe masculin placé dans l'hypocondre gauche; Il s'agissait en fait de son frère jumeau qui s'était anormalement développé dans ses entrailles! Ce fait est assurément à l'origine du sujet de la thèse choisi par le Dr Bissieu portant sur le développement de l'embryon. [ Retour ]

13) En 1917, année au cours de laquelle Raymond Bissieu exécute le testament de sa mère, par lequel elle lègue notamment un tableau d’elle avec sa fille, peint en 1842 par Adèle Grasset, au Musée Granet d’Aix-en-Provence, celui-ci habite alors 5 rue St-Merri à Paris 4e. Décédé quelques années plus tard, sans postérité, il sera enterré à Verneuil-sur-Avre, aux côtés de sa grand-mère. [ Retour ]

14) Louise Bissieu prit alliance, vers 1890 dans la région de Valence (Drôme), avec Alexandre Fleuriot, qui lui donna 4 enfants dont André Fleuriot, décédé en 1967. Marié, ce dernier est le père de 5 enfants, parmi lesquels Thérèse Fleuriot qui épouse à la fin des années 1950 le lieutenant Maurice de La Roque (devenu depuis général). De ce mariage sont issus également 5 enfants. [ Retour ]

15) Décédée en 1949, Yvonne Bissieu épousa M. Buynicki et eut une fille prénommée Suzanne. Celle-ci, morte en 1978, mariée à M. Savalle, légua à sa mort la partie des archives Colet en sa possession au Musée Calvet d’Avignon et à la Bibliothèque municipale de Verneuil-sur-Avre. Suzanne Savalle repose également au cimetière de Verneuil, laissant un fils prénommé Joseph. [ Retour ]

 


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