Marcel COURTONNE

(1883 – 1954)


 

Marcel Courtonne
(coll. DHM)

 

par Félix MOREAU, organiste, compositeur (1922-2019)

successeur du chanoine Courtonne en 1954

 

 

Voici déjà vingt années, qu'à la suite d'une longue maladie, s'éteignait (au cours de l'été 1954) le Chanoine Marcel Courtonne. Une figure nantaise disparaissait et la musique sacrée perdait l'un de ses plus authentiques représentants.

 

Depuis vingt ans bien des choses ont changé, mais tous ceux qui ont connu les grandes heures liturgiques de la cathédrale de Nantes à cette époque ne peuvent les évoquer sans une réelle émotion. Quand la foule des fidèles se pressait sous les hautes voûtes de l'admirable nef, dont les majestueux piliers s'élancent d’un seul jet vers les croisées fuyantes des ogives, quand — précédant l’évêque — l’imposant cortège des chanoines, des prêtres et des séminaristes processionnait solennellement au chant des incomparables hymnes grégoriens, il était impossible de ne pas être saisi et bouleversé par les accents que le Chanoine Courtonne savait trouver à son grand orgue, répondant avec éloquence au « Placare Christe servulis » ou au « Jesu Redemptor omnium ». C’était tantôt de vastes fresques brossées à grands traits, d'un étonnant lyrisme, tout proche de Tournemire, tantôt des méditations recueillies, aux harmonies toujours personnelles et aux modulations saisissantes. Il faut dire que la noblesse des jeux de fond du grand orgue de la cathédrale, l’éclat souverain de jeux d'anche et la rutilance des cornets de Clicquot que le chanoine aimait tant, conféraient à son jeu une exceptionnelle saveur. Faut-il ajouter que le Chanoine Courtonne était un musicien-né et un improvisateur de race ?

 

Ces temps révolus laissent un vide dans l’âme et un regret au cœur de ceux qui les ont vécus. Et nous imaginons les exclamations consternées que le bon chanoine ne manquerait certes pas de proférer s’il entendait les pitreries infantiles qui sévissent actuellement dans nos « célébrations » liturgiques !

 

Improvisateur, Marcel Courtonne était également un compositeur du talent. Son inspiration, avant tout spontanée et pleine de charme, lui dictait surtout des œuvres plutôt restreintes mais remplies de sève comme ses nombreuses pièces publiées dans diverses revues et notamment dans L’Organiste qu’il avait lui-même fondé (1934). Comme aussi sa « Suite élégiaque » (parue en 1919) écrite au seuil de sa carrière, dont la « Prière », tout imprégnée de pudeur et de délicate sensibilité, est un véritable chef-d’œuvre.

 

Pour les voix, d’innombrables Motets et Cantiques témoignent de la fécondité du compositeur. Toutes ces œuvres présentent les mêmes qualités de musicalité et de fraîcheur, avec leurs tournures mélodiques et harmoniques si typées. Un hommage tout particulier doit être rendu à la belle « Messe en l’honneur de Notre-Dame de la Garde » pour quatre voix mixtes et deux orgues, où l'on retrouve le grand souffle d’un Vierne,

 

Au gré de son humeur et pour le plaisir de ses amis, à l'occasion, le chanoine ne dédaignait pas la musique que l'on dit profane mais qui jaillissait de la même source. Telle cette « Petite Suite » (pour piano à quatre mains), d'une tendresse si touchante.

 

Au crépuscule de sa vie, bouleversé par les événements tragiques encore récents, la cathédrale à peine guérie des blessures reçues au cours des terribles bombardements de la guerre, mais son grand- orgue retrouvé, le Chanoine Courtonne entreprit ce qu'il souhaitait comme le couronnement de son œuvre : une Symphonie pour orgue. Hélas ! déjà atteint par la maladie, il ne put mener à bien cette entreprise. Cependant quelques auditeurs nantais se souviennent peut-être de ce jour de Toussaint où, à la sortie de la grand-messe pontificale, il joua en première (et unique) audition l’Allegro de cette Symphonie... A vrai dire il l’improvisa en partie, car l’œuvre n’était qu'esquissée.

 

Elève de Louis Vierne, Marcel Courtonne a gardé toute sa vie la plus affectueuse admiration pour l’illustre organiste de Notre- Dame de Paris, il nous faisait revivre avec humour les souvenirs de ses leçons avec Vierne, imitant sa voix un peu gouailleuse et ses boutades à l'emporte-pièce. Car le « Père Courtonne », comme nous l'appelions, avait le don de l’enthousiasme.

 

En tant que pédagogue, il s'attachait surtout à l’expression musicale, au phrasé et au style. La pure technique ne l'intéressait guère et, à la vérité, il la négligeait quelque peu ; mais quand il donnait l'exemple au clavier, c’était la musique même pour le rythme et le style. Il avait un « chic » qui n’était qu’à lui. Avant tout disciple de Vierne il avait aussi gardé la plus fidèle reconnaissance pour ses anciens maîtres de la « Schola Cantorum » : Vincent d’Indy qui lui avait enseigné la composition et Abel Decaux dont il estimait au plus haut point l’enseignement.

 

Artiste raffiné, le « Père Courtonne » ne l'était pas seulement dans sa musique, mais dans sa vie. Cet homme fin et racé aimait la vie et savait en apprécier les charmes et les beautés. Bienveillant et affable, l’amitié lui était une nécessité vitale. Aussi ne savait-il guère résister aux sollicitations de ses nombreux amis. Les agapes auxquelles il était souvent convié étaient pour lui une fête toujours renouvelée. Et c’était merveille de voir le bon chanoine faire honneur à l'un de ces repas qu'il savourait en fin gourmet qu'il était. Goûter « ce qui est beau et bon » n'est-ce pas encore une manière de rendre hommage au Créateur ? Tout comme, du haut de sa tribune, il exprimait sa foi par la louange de son Jeu. Pour la plus grande gloire de Dieu !

 

Pour nous qui avons été ses disciples et avons partagé son amitié et son affection, que de souvenirs restent attachés à sa personne ! Jeune élève, lorsque nous montions la paisible « avenue des Martyrs » et sonnions à la porte du petit hôtel particulier où il avait établi l'« Ecole César Franck » nantaise qu’il avait créée et qu'il dirigeait, la voix claironnante et péremptoire de Louise, sa fidèle gouvernante et cordon bleu émérite, nous interpellait du haut de l’escalier, mais bien vite le chanoine intervenait et, avec son bon sourire, s’inquiétait de notre santé et de nos études. Alors nous pénétrions dans le sanctuaire de la musique : une ravissante petite salle, unique en son genre, peuplée d'une foule de statues, collectionnées avec amour par l'abbé au hasard de ses voyages. Sur l'estrade, à la place d'honneur, trônait l’orgue : un délicieux petit Mutin de douze jeux, à la mécanique précise comme une horloge, enchâssés, tel un bijou, dans l’écrin de son buffet Louis XV.

 

Mais déjà le Maître avait pris place sur le banc et, le cœur un peu serré par le trac, nous attaquions un Prélude ou une Fugue de J.-S. Bach, un Choral de C. Franck à moins que ce ne soit une pièce de L. Vierne... Quelle exclamation enthousiaste ponctuait le point d'orgue final quand l'exécution avait plu au professeur ! Mais si quelque piège nous avait fait trébucher, c’est avec la plus grande indulgence que le bon maître nous invitait à débarrasser la pièce jouée de ces « petites scories » comme il disait !

 

Pour les meilleurs de ses élèves, jouer les messes de 11 heures à la cathédrale constituait la suprême récompense en même temps que le plus stimulant des encouragements. C’était alors l’époque où ces « messes-récitals » attiraient le « grand public » (comme aussi de vrais fidèles) et, s’il est vrai qu’une telle coutume présentait quelque excès, on doit constater que le silence forcé où l'orgue est réduit aujourd'hui n'attire plus grand monde ! Est-ce un avantage ? — On devine que ce n'était pas sans quelque fierté et beaucoup d'appréhension que nous prenions possession de l’imposante console aux quatre claviers. Mais quelle émotion et quelle joie de faire sonner sous nos doigts les timbres du vénérable instrument façonné par les siècles ! Quel éblouissement de découvrir, sous la direction de notre maître, la solennité calme et moelleuse des fonds, le scintillement des mixtures, la chaleur des cornets, la saveur agreste du hautbois, la rudesse « crachante » du cromorne, le chœur somptueux des anches, chef-d'œuvre de la facture classique française ! C’était comme une promenade émerveillée au jardin féerique de la musique.

 

Jusqu'à l’extrême limite de ses forces, avec une volonté farouche, le Chanoine Courtonne assura son service au grand orgue de la cathédrale. Malgré la maladie, avec quelle énergie ne gravissait-il pas l’escalier en spirale qui mène à la tribune ? Là-haut, face à la longue nef, il se retrouvait chez lui et le contact de son orgue stimulait ses forces défaillantes. Pourtant, le mal finit par avoir raison de sa courageuse ténacité ; un jour il lui fallut abandonner cette tribune où il avait donné le meilleur de son âme de prêtre-musicien et de son cœur d'artiste.

 

Depuis octobre 1954, le flambeau est passé en d'autres mains qui s’efforcent d’en maintenir la flamme.

Puisse l’évocation de ces souvenirs d'un passé encore proche, mais déjà si lointain, porter un témoignage reconnaissant envers celui qui sut faire rayonner sa foi par son art au service de la véritable musique sacrée et communiquer son idéal à quelques disciples qui ne l'ont pas oublié.

 

(in Musique sacrée – L’Organiste, n° 146, novembre 1974/coll. DHM)

 

* * *

Concert à Nantes en 1943
(coll. DHM) DR.
Cathédrale de Nantes, Messe solennelle en 1944
(coll. DHM) DR.

 

par Jacques LECHAT, organiste, compositeur (1921-2012)

 

 

C'était un homme exquis, racé, fort bien de sa personne, avec un visage d'une noblesse patricienne, et qui aimait la société d'élèves et d’amis, avec qui il se plaisait à échanger propos et idées, non sans cultiver avec délices un humour parfois malicieux.

 

Il était né en 1883, et dès ses jeunes années manifesta pour la musique des dispositions remarquables. Tellement remarquables, qu’étant séminariste à Nantes, il envoya à une revue parisienne une Toccata en ut mineur, en même temps que son condisciple Henri Potiron (qui allait faire carrière comme maître de chapelle de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre) envoyait lui aussi une œuvre de son cru. Les deux œuvres furent agréées et publiées. "Nous n'étions pas qu'un peu fiers..." me disait-il en souriant, en me contant cette anecdote.

 

C'était le début d'une carrière qui verrait se succéder bien d'autres oeuvres, parmi lesquelles il convient de citer une "Cantate aux morts de la guerre", des choeurs pour "L'Enfant prodigue" et pour l' "Athalie" de Racine, "Bretagne", poème symphonique, un oratorio "Les Heures", "Cinq cantiques pour Noël et en l'honneur de la Vierge", "Quatre cantiques pour la communion", "Sept cantiques spirituels sur les Béatitudes", et bien d'autres cantiques de circonstance pour Pâques "Sonnez cloches, sonnez vos joyeux carillons", "Qu’il règne" (d'après un thème de Campra), pour la fête de Sainte Jeanne d'Arc : "Bienheureuse libératrice", "A ton appel" pour les pèlerinages de Lourdes, pour faire plaisir à quelque maître de chapelle qui lui demandait une composition, au demeurant sans tirer la moindre vanité de la fécondité de son inspiration musicale, ainsi qu'il résulte de l'anecdote suivante, que je tiens de Mgr Besnier, le regretté maître de chapelle de la cathédrale de Nantes.

 

Un dimanche où la maîtrise avait chanté, comme de coutume, un cantique pour l'achèvement de la grand'messe, il alla trouver, après avoir joué la sortie, l’abbé Besnier pouf lui dire combien il avait apprécié l'œuvre ainsi chantée, et pour lui demander qui en était l'auteur "L’auteur ? mais... c’est vous !", lui répond l'abbé Besnier stupéfait. "Comment ? c’est moi ! jamais de la vie" Et l’abbé Besnier dut lui mettre son manuscrit sous le nez pour le convaincre de l'authenticité de son propos !

 

Pour l'orgue, outre de nombreuses pièces publiées dans sa revue, notamment à l'occasion des fêtes de Noël, citons les recueils "Six grands offertoires sur des Noëls", une "Suite élégiaque", cyclique, en quatre mouvements, dédiée aux morts de la guerre, "Pièces faciles" un recueil de 18 pièces écrites pour l'office liturgique. Il avait mis une symphonie en chantier En 1946, quatre mouvements étaient achevés : Allegro, Sicilienne, Scherzo, Andante. Le plan et les thèmes du Final étaient établis, et il m'en avait un jour improvisé l'esquisse. Nul ne saura jamais pourquoi cette symphonie est demeurée, comme celle de Schubert, inachevée ! Lorsque je le questionnais sur la gestation de ce final, il disait : "Mais ça y est, il est terminé, je n'ai plus qu'à l’écrire" !

 

Pour le piano, furent édités une ravissante "Suite" à quatre mains, et deux pièces dédiées à son ami Marcel Ciampi : "Intermezzo-valse" et "Menuet dans le style ancien

 

Parmi les motets, presque aussi abondants que ses cantiques, citons un "Tantum ergo en la bémol" pour 4 voix mixtes, un "Ave verum" qui lui valut les compliments d'Henri Rabaud, de passage chez lui, lors de l'exode de 1940, et le superbe "Scimus Christum surrexisse" pour choeur, orgue et cuivres, composé à la demande du chanoine Besnier, pour la réouverture partielle de la cathédrale au culte en 1946. On lui doit une "Messe solennelle en l'honneur de N.D. de la Garde", publiée en 1932, pour choeur et orgue, véritable chef-d'oeuvre dans sa production liturgique. Une autre messe lui avait été commandée par Mgr Villepelet. Déjà frappé par la maladie, il s'accrocha désespérément à cette tâche, et eut tout juste le temps de voir sortir le premier tirage de cette "Messe en l'honneur de N.D. de la Blanche", avant de s'effondrer, à la veille de la fête de l'Assomption de 1954.

 

Il devait sa formation musicale à l'enseignement de Vincent d'Indy, à la Schola cantorum où il fut l’élève de Louis Vierne pour l'orgue, de Vincent d'Indy pour la composition, de Seryex pour l'histoire de la musique.

 

Ses études terminées, il fut nommé en 1909 organiste accompagnateur à la cathédrale de Nantes, puis, en 1922, au grand orgue, après le décès du titulaire Albert Bélédin. Succédant à Paul Ladmirault, il tint la chronique musicale d'Ouest-France de 1944 à 1950.

 

Jusqu'en 1937, il dispensa son enseignement impasse Saint-Laurent, dans son appartement, près de l'évêché, puis à partir de 1938 dans son hôtel particulier, avenue des Martyrs, où il disposait d’une jolie salle avec galerie, permettant d'accueillir son orgue et un grand piano, et d'abriter un public, amateur de concerts d'orgue et de musique de chambre.

 

Ebloui par le talent et la personnalité d'André Fleury, qu'il avait rencontré à Paris lors de la remise de la croix de chevalier de la Légion d'honneur à Vierne, il lui avait demandé d'accepter la présidence d'honneur de son école, placée sous le vocable de César Franck, et c'est là que chaque année André Fleury venait présider l'audition publique des élèves, jusqu'en 1943 où les bombardements des 16 et 23 septembre mirent la ville en sommeil.

 

Il décida en 1934 de créer un périodique, dans le but de fournir des informations sur l'orgue, son histoire, sa facture, sur les concerts donnés tant dans la région nantaise que dans différentes provinces, sur les promotions, nominations d'organistes, et de publier des œuvres d'artistes contemporains, œuvres conçues le plus souvent possible sans pédale obligée, pour permettre la diffusion d’un répertoire neuf, même auprès des organistes ne disposant que d'un instrument modeste, voire d'un simple harmonium. C’est ainsi que furent révélées tant de pages de musiciens, parmi lesquels il convient de citer Paul Allix, Maurice Béché, Henri Beaucamp, Pierre Camonin, Henri Carol, Maurice Gay, Ernest Grosjean, Camille Joly, Pierre Moreau, Jean Mollat, Henri Nibelle, Joseph Noyon, Henri Potiron, Maurice Reuchsel, Armand Vivet, avec une mention spéciale pour André Fleury pour ses Noëls et ses commentaires sur des thèmes des offices de Pâques, de l'Ascension et de la Pentecôte. A raison de 10 livraisons par an, il réussit à maintenir "L'Organiste" jusqu'en 1952, contre vents et marées, sans interruption même pendant les sombres années d'occupation, avant de confier le flambeau à "Musique sacrée"

 

Son enseignement, une fois les principes du legato, de la double articulation, des notes communes, bien établis dès le départ, s'attachait moins à des problèmes de technique pure qu'à des impératifs d'esthétique, de clarté, de phrasé, d'accentuation, d'élégance, de tempo... On sait que Vierne avoue dans ses écrits "Je n'ai qu'un seul but : émouvoir” Le chanoine Courtonne, parodiant son illustre maître, ne craignait pas d'affirmer- "Je n 'ai qu'un seul but : charmer".

 

Qu'ils aient été ses disciples ou simplement ses auditeurs, ceux qui l'entendirent savent à quel point, non seulement dans son œuvre écrite, mais peut-être plus encore dans ses improvisations, il sut illustrer cet idéal pour le plus grand bonheur de ceux qui en furent les témoins émerveillés et ravis. Il fut une grande figure de l'orgue à Nantes en la première moitié de ce siècle, enrichissant le répertoire de musique liturgique, tant vocale qu'instrumentale, de pages poétiques d’une facture irréprochable et d'une élévation de style qui caractérisent les musiciens de race.

 

(in Musique sacrée – L’Organiste, n° 223, janvier 1994/coll. DHM)

 

* * *

 

Quelques compléments par Olivier Geoffroy…

 

 

Organiste titulaire du grand orgue la cathédrale de Nantes de 1922 à 1954 (après avoir tenu l'orgue de choeur à partir de 1909), Marcel Courtonne y est né le 8 juin 1883. Après des études au petit puis au grand séminaires, il est ordonné prêtre le 19 juin 1906. Ancien élève de Vierne, Decaux, D'Indy à la Schola Cantorum de Paris, on lui doit plusieurs œuvres pour orgue ou de musique vocale sacrée ainsi que la fondation de la revue L'Organiste qu'il a dirigée de 1934 à 1951.

 

« Nantes. Le mois de novembre passé est un peu loin il n'est pas trop tard cependant pour parler du beau triduum qui fut donné à la cathédrale pour les fêtes de Jeanne d'Arc, sous la direction de M. l'abbé Portier, maître de chapelle, et avec le concours de M. l'abbé Courtonne, organiste, ancien élève de la Schola. Des pièces très choisies ont été exécutées, soit par la Chorale de la cathédrale et le Grand Séminaire, soit par les groupements des œuvres et confréries. Nous relevons, parmi les chants le cantique à Jeanne d'Arc, Bienheureuse libératrice, de M. l'abbé Courtonne, Je vous adore, du P. Sandret ; l'ancienne hymne au Sacré-Cœur, Cor dulce, Cor Amabile, 1669 ; Mon âme, ô Dieu, du bienheureux de Montfort choeurs de cantates de Bach, etc. Le dernier jour, à la grand'messe pontificale, Messe Regina cœli, à 4 voix d'hommes, de J. Kerle. Le soir, faux-bourdons de M. l'abbé Perruchot, cantate de M. de La Tombelle, Te Deum grégorien, etc.

Au grand orgue, M. l'abbé Courtonne a fait entendre diverses pièces de Bach prélude en la mineur, prélude et fugue en si bémol, prélude et fugue en ré mineur, fugue en mi mineur allegro du premier concerto en sol de Haendel, Toccata et préludes de Dubois, Guilmant, Boëllmann etc. »

(La Tribune de Saint-Gervais, janvier 1910, p. 15-16)

 

« La fête de Jeanne d'Arc

Il y a là une masse de près de cinq cents choristes à laquelle commandera avec une admirable autorité M. l'abbé Portier qui pourtant laissera un instant M. l'abbé Courtonne prendre le bâton de chef. C'est que M. l'abbé Courtonne a composté pour la circonstance une ode musicale. Elle est d'une bonne venue et d'accord martial, avec un rythme légalement marqué comme il convient pour un chant populaire. »

(L'Ouest-Eclair, 9 mai 1921, p. 3)

 

Marcel Courtonne, Choral et Improvisation sur un thème breton,
pour orgue ou harmonium

(in Les Maîtres contemporains de l'orgue, vol. 1, 1912)
Partitions au format PDF
Fichiers audio par Max Méreaux (DR.)
Fichier MP3 Choral - Fichier MP3 Improvisation

« L'abbé Courtonne, organiste de la cathédrale de Nantes, a composé une nouvelle musique de scène pour l'Athalie de Racine, qui a été présentée à la Baule. »

(Comoedia, 13 septembre 1927, p. 5)

 

« Le Concert Spirituel du 27 Novembre 1938 de la Schola du Moustier

Deux pièces de style assez différent « Bienheureux les cœurs purs » au refrain particulièrement réussi, et « Cloches de Pâques » éclatant d'allégresse, nous permirent d'apprécier M. l'abbé Courtonne comme compositeur, après avoir admiré, dès le début du concert, son prestigieux talent d'organiste. […]

 

M. l'abbé Courtonne est un musicien dans l'acception la plus complète et la plus élevée de ce moi. Chez lui, le talent parvenu à son maximum d'habileté, est au service d'un goût très sûr, d'une compréhension profonde des œuvres qu'il interprète. Quel charme nouveau il sut donner à ces petites pièces : Sœur Monique de Couperin, le Noël de Daquin, le Lied de Vierne, etc... Mais aussi quelle maîtrise dans la VIè Sonate de Mendelssohn ! Avec quel intérêt passionné nous suivions le thème majestueux du choral transparaissant à travers ses multiples variations ! Minutes inoubliables, mais trop courtes, hélas ! »

(La Croix de Tarn-et-Garonne, 4 décembre 1938)

 

« Dimanche dernier, la messe solennelle de la Maîtrise de la cathédrale a été célébrée, en présence de Mgr l’Évêque de Nantes, par M. le chanoine Morice, pour tous les amis de la Maîtrise, pour les chanteurs défunts, prisonniers ou au service du travail.

A la Maîtrise, privée malheureusement de ses plus jeunes éléments évacués de Nantes, s'était jointe la Schola du Séminaire, sous la direction de M. le chanoine Besnier. M. le chanoine Courtonne tenait le grand orgue, et M. Paul Guilloux l'orgue de choeur. Au programme, avec des œuvres musicales d'A. Guilmant et de M. le chanoine Courtonne, figurait la belle « Cantate à la Vierge Immaculée », de Paul Vidal, en cinq parties, qui à elle seule tint la plus grande part de l'audition. »

(L'Ouest-Eclair, 15 février 1944, p. 2)



Catalogue (partiel) des œuvres du chanoine Courtonne :

 

Un livre : Un siècle de musique à Nantes, 1850-1950, Beaufreton, 1953.

 

Pour orgue (ou harmonium) :

- Choral, in : Les Maîtres contemporains de l'orgue, abbé Joubert, vol. 1, 1912.

- Improvisation sur un thème breton, in : Les Maîtres contemporains de l'orgue, abbé Joubert, vol. 1, 1912.

- Elévation.

- Prière.

- Offertoire.

- Toccata (en ut mineur, dédiée à son « ami H. Potiron »)

- Symphonie pour grand orgue, inachevée.

- Suite élégiaque, 1919.

- Six Grands Offertoires pour Noël.

- Grand Choeur pour entrée.

- Cantilène nuptiale, 1942.

 

Pour piano :

- Petite Suite, pour piano 4 mains, 1930.

- Deux Pièces pour piano, 1943.

 

Pour violon et orchestre :

- Légende bretonne, 1926.

 

Oeuvres vocales :

- Ode à Jeanne d'Arc, 1920.

- Messe solennelle en l'honneur de Notre-Dame de La Blanche, 1932.

- Messe, dédiée à Mgr Villepelet, 1954.

- Scimus Christus surrexine, motet pour choeur, deux orgues et cuivres.

- Sept Cantiques spirituels sur les Béatitudes.

- Cinq Cantiques de Noël et en l'honneur de la Sainte Vierge.

- Cantate aux morts de la guerre.

- Chansons de Saillé, choix de 11 chansons harmonisées, 1925.

 

(juillet 2023)


Composition de l'orgue de salon du chanoine Courtonne, placé par Mutin en 1920, déplacé en 1935 dans la chapelle du petit séminaire de Guérande puis, en 1974, dans la chapelle militaire Saint-Marc de Nantes :

 

Grand-orgue (56 notes) : Principal 8', flûte harmonique 8', prestant 4', nazard 2 2/3', doublette 2', tierce 1 3/5'.

Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8', viole de gambe 8', voix céleste 8', flûte douce 8', basson 8'.

Pédale (30 notes) : Soubasse 16'.

Tir. I et II, acc. II/I, trémolo II.

 

Un autre orgue de Mutin (1922) sert aux répétitions de la maîtrise de la cathédrale de Nantes. En voici la composition :


Grand-orgue (56 notes) : Flûte harmonique 8', flûte 4'.

Récit (56 notes) : Cor de nuit 8', viole de gambe 8', flûte octaviante 4', octavin 2', hautbois 8'.

Pédale (30 notes) : Soubasse 16'/

Tir. I et II, acc. II/I.

 

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