Le Chanoine Noël Darros, organiste et maître de chapelle des Sanctuaires de Lourdes


 

Les "Bérets roses" à Lourdes en 1935 : au centre, parmi les prêtres, le chanoine Darros ?, portant la chape
(photo Viron, Lourdes, coll. DHM) DR.

 

Noël Darros, Mélodie religieuse (in abbé J. Joubert, Les Maîtres contemporains de l'orgue, vol. 1, Paris, M. Sénart, 1912) DR.
Partition au format PDF
Fichier MP3 Fichier audio par Max Méreaux (DR.),
avec une correction dans la partition à la 2e page : un bécarre oublié devant le do blanche sur le 3e temps de la 2e mesure du 4e système.

Dans le répertoire du SECLI, on trouve aujourd'hui encore quelques chants liturgiques dont la musique a été composée par le chanoine Darros (dont Vierge de lumière, V223).

 

Né à Lanespède, dans les Hautes-Pyrénées, le 25 décembre 1875, il fut l'élève de maîtres prestigieux parmi lesquels Alexandre Guilmant qui lui enseigna le contrepoint, Charles-Marie Widor et Louis Vierne, auprès de qui il apprit l'art difficile de la fugue, Eugène Gigout et Vincent d'Indy. Avant cela, à Rome, il suivit les cours de Filippo Capocci (organiste de Saint-Jean-de-Latran). Ordonné prêtre, il était religieux missionnaire de l'Immaculée-Conception. Compositeur de nombreux cantiques, de motets, d'harmonisations, de faux-bourdons et de diverses œuvres vocales religieuses, le chanoine Darros fut maître de chapelle et organiste des sanctuaires de Lourdes de 1899 jusqu'à sa mort survenue le 21 mai 1954. Il écrivit également quelques pièces pour orgue, notamment pour le recueil de l'abbé Joubert, Maîtres contemporains de l'orgue. A Lourdes, son successeur fut le chanoine Alexandre Lesbordes (1912-1969).

 

Petite revue de presse :

 

« Le 10 février, à huit heures du soir, Mgr Izart, évêque de Pamiers, entonnait l'office de matines : l'Invitatoire, les Antiennes et les Répons ont été interprétés par la maîtrise de la Grotte et la Schola grégorienne du grand séminaire de Tarbes, sous la direction de M. l'abbé Darros, maître de chapelle. […] 

Le 25 mars, M. l'abbé Darros a fait exécuter de nouveau sa « Messe du Cinquantenaire », avec la même perfection. A signaler, en passant, l'Angélus de magnifique envolée, chaulé devant la Grotte par le choeur des hommes. »

(Musique sacrée, avril 1908, p. 15-16) 

 

« Entendez les clameurs assourdies, mais si belles, que rend l'orgue, sous les doigts de l'abbé Darros, qui depuis trois jours, sans oublier les semaines de préparation éloignée, exerce, assouplit, commande son armée de chanteurs, laissant, selon qu'on le juge nécessaire, la baguette pour le clavier. De lui, passé maître compositeur, la messe à quatre voix qu'il dirige à souhait, malgré des conditions matérielles difficiles à régler, puisqu'il lui a fallu, faute de place suffisante, dans la tribune, diviser ses chœurs.

La maîtrise et les enfants des écoles quatre-vingts gosiers d'oiseaux roucoulent, serrés autour de l'instrument tenu par le chanoine Abbadie, tandis que ses hommes, renforcés des deux vaillantes chorales de Lourdes, sont massés dans la tribune latérale de droite, ténors et basses formant ainsi avec les soprani, un angle droit. Mais l'abbé, de l'œil et du geste, triomphe de cette situation périlleuse. L'œuvre marche, claire, ordonnée, agréable au possible, empreinte de la gravité requise par la musique d'église mais nullement pédante, d'inspiration heureuse, mais réduite à de sages développements, n'entravant pas l'action du drame sacré, dont le protagoniste visible est l'archevêque officiant. »

(Etudes, avril 1908, p. 62) 

 

« Nous ne parlerons pas non plus de cette Messe du Cinquantenaire, chef-d'œuvre de l'Abbé Darros, l'éminent Maître de chapelle de la Grotte, chantée par trois cents Lourdais ; d'autres en ont dit les accents tantôt suppliants avec le Kyrie, éclatant en louanges au Gloria, suaves et mystiques au Sanctus, confiants à l'Agnus. » 

(Marie-Thérèse Bordenave, Bernadette Soubirous, Nevers, 1912, p. 218-219) 

 

« LOURDES. Congrès eucharistique international (22-26 juillet 1914).  

Nous devons à l'obligeance de M. l'abbé Darros, le très actif et distingué maître de chapelle de Notre-Dame-de Lourdes, de pouvoir communiquer à nos lecteurs le splendide programme musical exécuté au cours de ces fêtes mémorables, dont nous donnons un compte rendu d'autre part, et qui ont attiré l'attention de l'univers catholique tout entier. […] 

Les motets de M. l'abbé Darros sont édités à Lourdes, chez l'auteur, ainsi qu'à l'Art catholique. 6, place Saint-Sulpice, à Paris, en deux séries, l'une à voix égales, l'autre à voix mixtes (à 3 fr. 10 chacun franco). Ils sont honorés d'une préface élogieuse de Widor, Vierne et Gigout. »

(Tribune de Saint-Gervais, janvier 1914, p. 276) 

 

« Congrès eucharistique de Lourdes : Les amis de Notre-Dame de Lourdes seront heureux d'apprendre que c'est M. l'Abbé Noël Darros, le distingué Maître de Chapelle des Sanctuaires de Massabielle et l'excellente « Schola » de la Grotte, qu'il dirige avec un talent universellement reconnu, que S. G. Mgr Schœpfer, Evêque de Tarbes et de Lourdes, a exclusivement chargé de tout ce qui concerne la partie musicale des grandioses solennités dont Lourdes sera le théâtre pendant le prochain Congrès Eucharistique International.

L'art consommé et la piété profonde avec lesquels M. l'Abbé Darros et cette « Schola » ont célébré la Vierge Immaculée, au cours de l'Année des Noces d'Or de ses Apparitions, nous sont un sûr garant que la partie musicale du Congrès de Lourdes fera dignement, superbement, écho à l'enthousiaste piété de l'univers catholique. »

(Le Télégramme, 20 avril 1914, p. 3

 

« A Béziers : La bénédiction des nouvelles orgues de la Madeleine a été célébrée par S. G. Mgr Mignen. Au cours du concert spirituel qui a suivi cette cérémonie, l'assistance a entendu au clavier M. le chanoine Darros, organiste des sanctuaires de Notre-Dame de Lourdes, et le maître Edmond Sillery, le très distingué organiste de notre sanctuaire patronal de Notre-Dames-de-Tables. »

(La Vie montpelliéraine, 11 avril 1925, p. 15) 

 

« Après la mort de M. Antzenberger, M. le chanoine Darros, élève de César Franck [sic] et de Widor, fut nommé maître de chapelle et organiste des Sanctuaires, et M. l'abbé Cramaussel, organiste de la paroisse de Lourdes durant quelques années, rentra ensuite dans son diocèse d'Albi où il mourut chanoine titulaire en 1931. […] M. le chanoine Darros demeure depuis 1903 l'organiste des Sanctuaires et l'auteur très apprécié par les artistes d'oeuvres musicales remarquables. »

(Jean-Baptiste Courtin, Lourdes, le domaine de Notre-Dame, de 1858 à 1947, Rennes, 1947, p. 325

 

« Chanoine DARROS : Messe du centenaire de Notre-Dame de Garaison. En vente au Magasin de la Grotte, Lourdes. Partition complète : 60 francs ; partition vocale : 25 francs, plus le port. 

A l’occasion du centenaire de la fondation du collège de Notre-Dame de Garaison, M. le chanoine Noël Darros, organiste des sanctuaires de Lourdes, a composé une Messe à 4 voix mixtes. Le but de l’auteur a été de réaliser une messe à la fois classique et facile, qui pourrait être exécutée dans les collèges catholiques. Aux parties ordinaires de la messe, l’auteur a ajouté un motet pour l’Offertoire. »

(La Croix, 2 février 1949, p. 4) 

 

Olivier Geoffroy

(février 2023)

 

NDLR : Décédé le 20 mai 1954 à Lourdes, le chanoine Darros était né dans une famille de forgeron et de maréchal-ferrant ; son père (Jean Darros) et son frère (Dominique Darros) faisaient partie tous deux de la chorale de l’église Saint-Pierre de Lanespède. Son neveu, prénommé également Noël (1908-1992) fut à son tour musicien d’église : formé dès l’âge de 10 ans par son oncle à Lourdes qui l’initia aux rudiments de la musique sacrée, il fonda ensuite une chorale dans le pays de Tournai, avant de revenir à Lourdes comme organiste de l’église paroissiale du Sacré-Cœur (1954 à 1963), puis de s’installer à Tarbes (Hautes-Pyrénées) pour y tenir l’orgue de l’église Saint-Jean et plus tard (1967) celui de la cathédrale Notre-Dame de la Sède ; poste qu’il va occuper durant 25 ans. Son fils, Claude Darros (1936-2005) fut un temps collaborateur de la revue Musique sacrée (années 1990).






(in Musique sacrée, n° 69, juillet 1961, coll. DHM) DR.


Signatures en 1906 de (haut en bas) Jean Darros (frère de Noël), Dominique Darros (père de Noël) et Noël Darros (DR.)
 

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