Henri Hess

compositeur, pédagogue et organiste de la cathédrale de Nancy


 

 

 

Né à Thionville le 12 janvier 1841, décédé à Nancy le 9 septembre 1907, ancien élève d’orgue de François Benoist au conservatoire de Paris (1er prix en 1866), ancien candidat malheureux au Prix de Rome (1866), Henri Hess a tenu l'orgue de la cathédrale de Nancy durant quatre décennies, succédant-là à son père. Il fut également le maître de nombreux musiciens de talent (Ernest Grosjean, Louis Thirion, Charles Magin, Florent Schmitt, entre autres). Voici quelques extraits de presse et de périodiques relatifs à ce musicien aujourd'hui méconnu.

 

 

« Partout brillent les noms de Diémer, Fissot, Sieg, Delahaye et Henri Hess qui, à un simple accessit de piano, — remporté à l'unanimité, il est vrai, — a su réunir un premier prix d'harmonie et d'accompagnement pratique : voilà comment se forment, non-seulement les pianistes d'exécution, mais aussi les bons musiciens, les compositeurs. »

(Le Ménestrel, 12 août 1860, p. 291)

 

« M. Henri Hess, élève de MM. Bazin et Marmontel, qui a obtenu aux derniers concours du Conservatoire le premier prix d'harmonie et d'accompagnement pratique, et un accessit de piano, vient de se fixer à Nancy, sa ville natale, comme professeur et comme organiste. C'est une bonne acquisition pour la ville de Nancy, qui s'est toujours distinguée par son goût pour les beaux arts et par le bon accueil qu'elle a fait de tout temps aux artistes. »

(Le Ménestrel, 28 octobre 1860, p. 383)

 

« On vient d'inaugurer, dans la cathédrale de Nancy, un des plus beaux jeux d'orgues qui existent. Le gouvernement avait confié cet important travail à la maison A. Cavaillé-Coll, de Paris. Le nombre des jeux, la supériorité du mécanisme, la variété des effets, et surtout l'ampleur, la suavité et la délicatesse des sons, en font un instrument de premier ordre, qui peut aller de pair avec les plus grandes orgues, non-seulement de France, mais de l'étranger. La cérémonie de l'inauguration a eu lieu jeudi 21 novembre, en présence d'un immense auditoire qui remplissait la cathédrale.

MM. Hess père et fils, organistes titulaires ; MM. Stern, savant organiste de Strasbourg, et Basile, organiste à Paris, ont tour à tour fait entendre l'instrument, qui peut être cité comme une des merveilles de l'art national. Le Journal de la Meurthe consacre à cette réception d'orgue tout un long feuilleton, dans lequel M. Basile et son élève, M. Henri Hess, tiennent une place d'honneur bien méritée. »

(Le Ménestrel, 1er décembre 1861, p. 6)

 

« — Nous lisons dans l'Espérance, courrier de Nancy : « M. Henri Hess, dont nous admirions déjà depuis quelque temps le jeu sur le grand orgue que son père lui abandonne quelquefois, vient de nous montrer ce que nous sommes en droit d'attendre de lui en fait de compositions chorales. Il a fait exécuter à la cathédrale, le jour de Pâques, une messe à quatre, cinq et six voix, qu'il a dédiée à son professeur d'harmonie, M. Bazin. On y remarque ce savant agencement des parties qui dénote une profonde connaissance et une grande habitude de la composition. Mais la science n'a pas engendré la sécheresse : au contraire, le travail disparaît sous la grâce et la fraîcheur de l'ensemble. La mélodie, toujours distinguée, facile et respirant un pur sentiment religieux, se développe avec ampleur et intelligence à travers les différents morceaux qui composent la messe. L'exécution a été très-bonne, quoiqu'on ait regretté par moments que les exécutants ne fussent pas plus nombreux, vu l'étendue du local et la foule immense qui remplissait la cathédrale. M. Maurice dirigeait les voix, M. Henri Hess tenait l'orgue d'accompagnement. » — Le Journal de la Meurthe consacre également un feuilleton très élogieux à la composition de M. Henri Hess. »

(Le Ménestrel, 25 mai 1862, p. 206)

 

« Metz. On vient de placer dans le choeur de la cathédrale, un orgue magnifique sorti des ateliers de MM. A. Cavaillé-Coll de Paris. La cérémonie de bénédiction et de l'inauguration de ce bel instrument avait attiré, samedi 5 juillet, une réunion distinguée. Après la bénédiction de Mgr l'évêque, l'orgue s'est fait entendre. C'est M. Henri Hess, le jeune et habile organiste de Nancy, qui a été appelé à faire valoir les ressources de cet instrument, destiné au double service de grand orgue et d'orgue d'accompagnement. »

(La France musicale, 20 juillet 1862, p. 232)

 

« L'inauguration du nouvel orgue construit par la maison Merklin-Schütze, pour l'église de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, a fait le plus grand honneur à ces habiles facteurs, auxquels on doit tant de travaux artistiques recommandables et qui ont apporté dans la facture moderne tant de précieux et de réels perfectionnements. Il est difficile de réunir dans un cadre restreint plus de ressources et de variété. La sonorité est des plus remarquables ; les jeux de solo : hautbois, flûte, clarinette, voix humaine, voix céleste, etc., se distinguent par leur pureté et leur juste caractère ; les jeux de fonds sont de toute beauté et le mécanisme est d'une perfection rare. Avec de tels éléments et les organistes remarquables qui étaient chargés de faire entendre ce nouvel instrument, le succès ne pouvait être douteux.

M. Burelle, organiste et maître de chapelle de l'église, s'est acquitté de sa tâche avec un double talent ; M. Henri Hess, fils du remarquable organiste de la cathédrale de Nancy, et chez lequel le talent est une tradition de famille, a exécuté un prélude et une fugue de Bach. M. Renaud de Vilbac, dans des improvisations charmantes, M. Edouard Batiste avec une Communion, qui est un modèle de grâce, de fraîcheur et de sentiment religieux, ont ravi l'auditoire. On ne saurait trop louer l'art avec lequel ils ont fait valoir les ressources du nouvel orgue de MM. Merklin-Schütze.

N'oublions pas un jeune enfant, Henri Godard, qui a exécuté avec un grand talent un solo de violon. »

(Le Ménestrel, 10 juillet 1864, p. 255)

 

« M. Henri Hess, premier prix du Conservatoire, ancien organiste de St-Ambroise, à Paris, vient d'être nommé maître de chapelle à la cathédrale de Nancy. »

(Le Ménestrel, 27 décembre 1868, p. 31)

 

« A cette messe, chantée par M. Trouillet, Sa Grandeur assista pontificalement. L'orgue, tenu par l'organiste de la paroisse et M. Henri Hess, organiste à la Cathédrale, montra toute la richesse de ses jeux et toute la puissance de son harmonie. La Maîtrise paroissiale, sous la direction de M. Hellé, exécuta divers morceaux qui font le plus grand honneur au maître de chapelle et aux élèves. »

(Bénédiction et inauguration de la nouvelle église paroissiale de Saint-Epvre à Nancy, Nancy, 1871, p. 36)

 

« Les journaux de Nancy constatent le grand et légitime succès obtenu par M. Eugène Gigout, organiste de Saint-Augustin, de Paris, aux fêtes de la consécration de la basilique de Saint-Epvre. Pendant les longs offices du 7 et du 8 juillet, notre jeune artiste a tour à tour fait entendre les plus belles oeuvres de nos grands maîtres, notamment un Choral varié de Mendelssohn, la Toccata et un Air extrait d'une cantate de. J.-S. Bach, un Prélude et une Pastorale de son beau-père et maître, L. Niedermeyer ; un charmant Andante extrait de la 2e Symphonie de C. Saint-Saëns, et, enfin, un Prélude de sa composition, écrit dans un grand style, et qui lui a valu de vifs éloges. M. E. Gigout a également parfaitement fait valoir l'orgue de M. Merklin dans de charmantes improvisations d'un caractère varié. A la messe du 8 juillet notamment, on a remarqué plusieurs versets du Gloria et la Communion, où le chant même de l'Agnus, pris pour thème du morceau, a été développé avec beaucoup de science et de goût. M. Gigout a joué, le 6 et le 8 juillet, les magnifiques orgues de Cavaillé-Coll, placées à la cathédrale et mises à sa disposition par le titulaire de l'église, M. Henri Hess, qui a laissé parmi nous de si sympathiques souvenirs comme organiste à Saint-Ambroise. »

(Le Ménestrel, 18 juillet 1875, p. 262)

 

Documentation rassemblée par Olivier Geoffroy

(décembre 2020)

           



Les obsèques de H. Hess à Nancy relatées dans le quotidien Eclair de l'Est du 12 septembre 1907 :

 

Mercredi matin ont eu lieu les obsèques de M. Hess, organiste à la cathédrale.

A dix heures précises, M. l'archiprêtre Geoffroy, curé de la cathédrale, accompagné de tout son clergé, fait la levée du corps qui reposait dans une chapelle ardente à la cathédrale.

La messe a été chantée par M. le curé Geoffroy.

L'absoute a été donnée par M. l'archiprêtre Fruminet, de Lunéville.

Le grand orgue qui était tenu si brillamment depuis de longues années par le défunt, était muet, en signe de deuil.

 

Dans la nombreuse assistance qui suivait le cortège du regretté défunt nous avons remarqué M. le chanoine Barbier, vicaire général de l'évêché, représentant Mgr Turinaz, M. l'intendant Gardien, M. Lederlin, doyen honoraire de la Faculté de Nancy, M. Kling, organiste à la basilique Saint-Epvre, M. Thirion, professeur d'orgue au conservatoire, M. A. Daum, président du tribunal de commerce ; M. le docteur Rémy, conseiller municipal ; M. Gavet, professeur à la Faculté de Droit ; M. le directeur des Jeunes Aveugles ; M. le curé de Saint-Léon ; M. Albrecht, directeur de la Schola ; M. le capitaine Sarrazignac etc.

Les cordons du poêle étaient tenus par M. Drouaillet, ami intime du défunt ; Jacquot Albert, luthier ; Duluc, ancien professeur de musique à l'école normale ; Ch. Gandoin, professeur de musique ; Emile Martin, organiste à Saint-Léon-IX.

Une couronne avait été offerte par la Société des Artistes Musiciens de France.

 

Après les dernières prières dites au cimetière, M. Jacquot a prononcé les paroles suivantes :

 

« Au nom de l'Association des Artistes Musiciens de France, au nom des Comités de Nancy et de Paris, qu'il me soit permis d'adresser un suprême adieu à notre ami, à notre collègue dévoué, à M. Henry Hess.

Hélas, nous ne le verrons plus parmi nous prendre une part si active à l'organisation de nos manifestations musicales et charitables et ses doigts agiles ne pourront plus faire résonner l'orgue admirable qu'il nous avait accoutumé d'entendre, mais du moins son souvenir sera toujours présent à notre esprit et nous n'oublierons pas les exemples de dévouement et de bonne confraternité qu'il n'a cessé de donner à notre œuvre. »

 

La cérémonie prenait fin vers onze heures trente.

L'art musical perd en M. Hess l'un de ses plus fervents disciples.

L'éminent organiste de la cathédrale eut une carrière particulièrement brillante. Il était né à Thionville, en 1841, d'une famille lorraine. De 1860 à 1866, il remporta au conservatoire de Paris les premiers prix d'harmonie, d'accompagnement, de contrepoint et fugue et d'orgue.

Il fut le condisciple de Théodore Dubois et de Massenet. Il faisait partie de l'Association des Artistes Musiciens de France depuis 1861. Il était membre du comité.

Tous les Nancéiens se rappelleront longtemps ces belles auditions de messes de sainte Cécile et ces magnifiques cérémonies religieuses à la Cathédrale auxquelles le talent de M. Hess donnait un éclat tout particulier.

 

On nous communique la note suivante dont nos lecteurs prendront connaissance avec intérêt. Elle complète les renseignements que nous consacrons par ailleurs à la mémoire du regretté M. Hess :

 

Une des figures nancéiennes les plus sympathiques vient de disparaître : le monde musical de notre ville perd en M. Hess un artiste de réelle valeur.

Henri Hess, fils d'un bon musicien de Strasbourg, fut un brillant élève du conservatoire de Paris où il remporta cinq premiers prix (solfège, piano, orgue, contrepoint, fugue et harmonie).

Camarade et ami de Massenet, il devait se mesurer avec le célèbre compositeur pour le Prix de Rome ; mais une grave indisposition brisa ses légitimes espérances ; il dut renoncer à concourir et ce fut un des gros chagrins de sa vie.

Il se fixa tout jeune à Nancy où, dès son arrivée, il conquit une place importante en même temps que l'estime et l'affection générales. Il n'est pas de musicien dont il n'ait été le professeur, le conseiller, l'ami.

Il fut pendant plus de trente ans organiste remarquable. Qui ne se rappelle ses délicates et brillantes improvisations ? C'était toujours pour M. Hess une joie profonde de tirer du merveilleux instrument de la cathédrale les accords saisissants des harmonies religieuses. Nous le voyons encore assis au banc de l'organiste ; l'émotion qui remplissait son âme d'artiste se traduisait sur son visage transfiguré.

N'insistons par sur le dévouement désintéressé, sur la patience extrême du professeur. Tous ses élèves en garderont un souvenir reconnaissant.

L'harmonie fut la passion de M. Hess qui cherchait à faire passer dans l'âme de ses élèves l'amour de la vraie, bonne et saine musique.

Il fut le grand ami de M. Théodore Dubois, l'ancien directeur du conservatoire de Paris. Il fut aussi celui de M. Guy Ropartz, directeur de notre conservatoire. M. Hess ne manquait pas, chaque année, de faire partie des membres du jury et son jugement était respecté par tous.

Ceux qui l'ont connu nous reprocheraient de ne pas rappeler son inépuisable bonté.

Henri Hess fut un artiste et en même temps un homme de cœur. Se pourrait-il plus bel éloge ?

M. B. »

source : Fond Wiener : http://wiener.societe-histoire-lorraine.com/wiener/recherche_simple?context_size=60&&search_term=&&tome=SHLML_WIENER_D_29&&pdf_path=/pdf/SHLML_WIENER_D_29_part__20.pdf&&zoom=1)

Documentation rassemblée par Olivier Geoffroy

(janvier 2022)



Les concours musicaux d'Henri Hess dans le journal L'Espérance (Nancy)

 

 

« Les concours à huis-clos viennent de s’ouvrir au Conservatoire impérial de musique : nous sommes heureux d’apprendre que M. Henri Hess, fils de l’organiste de notre Cathédrale, qui avait déjà obtenu précédemment un 1er prix d’harmonie et d’accompagnement pratique et un accessit de piano, vient encore d’obtenir un 1er prix de fugue et de contre-point. Ce nouveau succès promet un bel avenir à notre jeune compatriote, dont le talent comme pianiste et comme organiste est déjà si apprécié en notre ville. »

(15 juillet 1863, p. 391)

 

« Les concours des aspirants aux places de professeurs de chant dans les écoles communales de Paris, viennent d’avoir lieu : M. Henri Hess, sorti avec le n° 1, a reçu de M. le préfet de la Seine le diplôme de capacité et sa nomination comme professeur. Le même artiste, à la suite d’un autre concours présidé par M. Dietsch, maître de chapelle de la Madeleine, a été nommé par le jury, à l’unanimité des voix, organiste de la paroisse Saint-Ambroise. Nous constatons avec plaisir ces deux nouveaux succès de notre jeune compatriote. »

(29 janvier 1864, p. 59)

 

« Il y a eu le 12, au Conservatoire de musique, un concours d’orgue, d'harmonie écrite, de contrepoint et fugue. Notre jeune concitoyen, M. Henri Hess, a obtenu un accessit. »

(15 juillet 1864, p. 394)

 

« Nous avons à signaler un nouveau succès obtenu par un de nos jeunes concitoyens. Au concours qui vient d’avoir lieu au Conservatoire pour le prix d’orgue, M. Henri Hess a obtenu un second prix et a eu deux voix pour le premier prix. Les personnes au courant de ces sortes de choses savent que de tous les concours du Conservatoire, le concours d’orgue est le plus sérieux et le plus difficile. Il faut d’abord, pour y prendre part, avoir eu des prix dans les classes d’harmonie et de contre-point et fugue. Les concurrents ont à improviser une fugue sur un sujet donné, à improviser sur un motif qu’un du jury compose au moment du concours, à jouer par une fugue de Bach, à jouer deux morceaux de plain-chant indiqués au moment du concours, en les harmonisant tantôt avec le chant au-dessus et tantôt au-dessous. L’élève assez heureux pour obtenir même un second prix dans ces conditions est déjà un artiste d'un talent extrêmement distingué. »

(14 juillet 1865, p. 394)

 

« Nous avons annoncé l’entrée en loge de M. Henri Hess, concourant pour le Prix de Rome. Il ne s’agissait encore que de concourir pour l’admissibilité. Les élèves avaient cinq jours pour écrire une fugue et un chœur orchestral. Le jury vient de prononcer. M. Henri Hess a été déclaré admissible avec le n° 4. C’est déjà, nous, n’avons pas besoin de le faire remarquer, un beau succès. Maintenant les admissibles vont entrer en loge une seconde fois. Ils auront un mois pour écrire une cantate dont les paroles leur seront livrées le jour même. L’auteur de la meilleure cantate sera alors grand prix de Rome ; il sera pensionné par le gouvernement pendant cinq années qu’il passera soit à la Villa-Médicis, soit en Allemagne, soit en France. Nous faisons des vœux sincères pour notre jeune compatriote. »

(24 mai 1866, p. 287)

 

« Il y a un mois nous annoncions que M. Hess fils, notre concitoyen avait été admis, dans un rang honorable, à con courir pour le grand prix de Rome. C’était déjà un assez beau triomphe. C’est M. Pessard qui a eu le grand prix. Mais, le jour même où le résultat était proclamé, M. Hess avait une magnifique revanche. Il obtenait le premier prix d’orgue. De tous les prix distribués au Conservatoire, celui-là est, après le grand prix de Rome, le plus important, le plus envié. Et l’on ne saurait se faire une idée de la multiplicité des épreuves auxquelles les concurrents sont soumis. La principale consiste à improviser, sur un motif de Bach ou de Mozart, qui est désigné au moment même, une fugue avec tous ses développements. Aujourd’hui M. Henri Hess peut prétendre à occuper, l’occasion se présentant, l’orgue de Saint-Sulpice, de la Madeleine, de Saint-Eustache, en un mot l’orgue des églises les plus renommées. C’est un honneur qui rejaillit quelque peu sur Nancy. »

(25 juillet 1866, p. 411)

Collecte : Olivier Geoffroy

(mars 2023)

 


 

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