Extrait de
Mes longs chemins de musicien
de Joachim Havard de la Montagne, Paris, L'Harmattan, 1999.LES OBSÈQUES D'EUGÈNE BIGOT
« A Sainte-Marie des Batignolles, en juillet 1965, eurent lieu les obsèques d'Eugène Bigot : c'était l'un des chefs d'orchestre les plus en vue en France, et je me souvenais l'avoir souvent applaudi au cours des concerts de l'Orchestre Lamoureux dont il fut le Président et le chef durant quinze années, avant d'être à la tête de l'Orchestre Radio-Symphonique jusqu'à sa mort, à l'âge de soixante-dix-sept ans. A gauche de l'autel, dans le bas côté de l'église, l'Orchestre de l'O.R.T.F avait pris place et jouait sous la direction de Charles Bruck qui en était le chef attitré. Il me fut facile de m'entendre avec lui pour régler l'ordonnancement de la cérémonie. Je me trouvais, quant à moi, à l'orgue de la tribune avec un ensemble vocal que je dirigeais tout en l'accompagnant. Vivant souvenir : Marcel Dupré était assis à côté de moi pour jouer, le moment venu, quelques pièces ou improvisations. Avec son amabilité coutumière, il me remercia de bien vouloir lui céder les claviers et nous félicita pour l'exécution des chœurs. J'étais confus de l'entendre me témoigner une telle gentillesse et ravi de le revoir et de l'écouter dans de telles conditions. Il me parla de son amitié pour Eugène Bigot. »