MAURICE LINGLIN
(1885-1962)
Maurice Linglin, jeune
( coll. Max Méreaux ) DR
Maurice Linglin est né à Lestrem (Pas-de-Calais) le 2 juin 1885. A 16 ans il entrait à l’Ecole Niedermeyer de Paris, pour y devenir l’élève de Charles de Bériot pour le piano, d'Eugène Gigout pour l’orgue et d'André Gedalge pour la composition. En 1906, il y obtint le Grand Prix d’Honneur du ministère des Beaux-Arts.
Ecole Niedermeyer, classe d'orgue d'Eugène Gigout en 1903 : Maurice Linglin au centre, de face, Eugène Gigout debout, 2ème en partant de la gauche.
Maurice Le Boucher à la console de l'orgue.
(photo in Musica, N° 10, 1903) DR.
En 1908, Maurice Linglin succéda à Auguste Catouillard aux grandes orgues de la cathédrale de Saint-Omer, qu’il tint pendant cinquante trois années avec quelques interruptions durant la Première guerre au cours de laquelle il fut appelé pour combattre l'ennemi.
Instrumentiste virtuose et compositeur de talent, Maurice Linglin eut une activité musicale intense, partageant son temps entre la préparation de ses récitals d’orgue et de piano (à Mons, Lille, Bordeaux, Vichy ou Paris), son enseignement à l’Ecole Nationale de Musique de Saint-Omer, la direction de l'Harmonie municipale de La Gorgue (Nord) qu'il assura de 1909 à 1944, de nombreuses leçons particulières et la composition.
signature de Maurice Linglin, 1955
( coll. Max Méreaux ) DRDès sa prime jeunesse, Maurice Linglin s’est senti attiré par la composition et il a consacré ses heures de loisir à l’élaboration de son œuvre, importante et de valeur certaine, toute de sincérité et de sensibilité. Il n’est pas possible d’énumérer toute sa production musicale. On peut cependant distinguer, en dehors des œuvres pour orgue (dont le pathétique Lamento écrit en 1945 à la mémoire des victimes des bombardements de Saint-Omer), une Messe de l'Adoration (pour chœur à 3 voix égales et orgue), un Pater noster (pour voix, violon, orgue ou piano), des œuvres lyriques comme Les trois fumées, légende en deux actes représentée dès 1913 à Paris au Théâtre de Verdure ; Chez le docteur, opérette qui fut donnée en "première" sur la scène du Théâtre municipal de Saint-Omer puis diffusée sur les ondes de la radio le 4 février 1938 ; des adaptations musicales destinées aux enfants comme La Rose Noire aux cent pétales, féérie radiophonique en 3 actes et 8 tableaux qui passa sur les ondes de la radio PTT Nord de Lille, le jeudi 26 juillet 1945, Les aventures de Criquet au pays des fées (1949), féerie donnée, avec le concours d’une quarantaine d’artistes, dans une douzaine de villes du Nord et radiodiffusée en février 1951 ; des œuvres vocales (comme la Cantate en l’honneur de Notre-Dame des Miracles) ; des œuvres pour orchestre (Andante, Poème Symphonique…) ; des pages pour piano (Camilia, Divertissement, Feuillets d'album...), des mélodies (Céleste charité, N'oublions pas les malheureux...), de la musique de chambre, divers morceaux pour musique militaire.
Cependant Maurice Linglin, officier de l'Instruction publique, Palmes académiques, chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, médaillé des Sociétés musicales du Nord et du Pas-de-Calais, fut avant tout un admirable pédagogue. Pour faire l’éloge de l’éducateur, il suffit de songer à toute une pléiade d’organistes distingués ainsi qu’aux nombreux autres musiciens qu’il a formés. Je ressens avec une joie émue le privilège qui m’échoit de lui rendre hommage au nom de mes condisciples, puisque je fus son dernier élève.
Max Méreaux
NDLR : Maurice Linglin, dont on sait qu'il appartenait à "une famille de musiciens et d'organistes éminents", était un neveu de Victor-Désiré Linglin, né le 21 avril 1857 à La Gorgue (Nord). Celui-ci l'avait précédé à l'Ecole de musique classique et religieuse (plus communément appelée "Ecole Niedermeyer") où il fut élève de 1873 à 1880, avant d'être nommé maître de chapelle et organiste de la cathédrale de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Au grand-orgue de la cathédrale Notre-Dame à Saint-Omer (Pas-de-Calais)
( coll. Max Méreaux ) DR
Au grand-orgue de la cathédrale Notre-Dame à Saint-Omer (Pas-de-Calais)
( coll. Max Méreaux ) DR
Maurice Linglin, 1ère page du manuscrit du Kyrie (mai 1928)
( coll. Max Méreaux ) DR