Auguste Maquaire
organiste et compositeur
(1872-1906),
Une courte carrière pour un organiste et compositeur prometteur. Né à Lyon le 25 octobre 1872, Lazare-Auguste Maquaire fut élève de Widor au conservatoire de Paris et en devint son assistant à l’orgue de Saint-Sulpice, tout en étant organiste de la chapelle de l'Ecole Gerson. Il est mort de maladie à Grenoble le 11 juillet 1906.
Oeuvres : Fugue en sol mineur pour orgue (1901), Petites pièces pour piano (1902), 1ère Symphonie, en mi bémol majeur, pour orgue (1905), dédicacée « à mon maître Ch. M. Widor », op. 20 (Paris, Hamelle).
Auguste Maquaire, Fugue en sol mineur pour orgue, manuscrit (BNF) et partition imprimée (par Nikorgan, Creative Commons Attribution 4.0) DR.
Partitions au format PDF : manuscrit, impression.Fichier audio par Max Méreaux
Petite revue de presse :
« On annonce la mort d’un jeune organiste, Lazare-Auguste Maquaire, âgé de trente-quatre ans. Premier prix d’orgue du Conservatoire, Maquaire était organiste de la chapelle de l’école Gerson et suppléant de M. Widor, à Saint-Sulpice. »
(Le Progrès artistique, 10 août 1906, p. 73)
« NECROLOGIE : Cette semaine est mort, âgé à peine de trente-quatre ans, un jeune organiste de talent, Lazare-Auguste Maquaire. Premier prix d'orgue de notre Conservatoire, M. Maquaire, qui était organiste de la chapelle de l'école Gerson et suppléant du maître Widor à Saint-Sulpice, avait composé une symphonie pour orgue en mi b qui avait été très remarquée. Cruellement atteint de phtisie, il a été enlevé subitement à Grenoble, où il était allé chercher un climat plus favorable à son mal. »
(Le Ménestrel, 12 août 1906, p. 251-252)
« La semaine dernière est mort, à peine âgé de trente-quatre ans, un jeune compositeur de réel talent, Lazare-Auguste Maquaire.
Lauréat du Conservatoire, M. Maquaire, organiste de la chapelle de l'école Gerson et suppléant du maître Widor à Saint-Sulpice, a écrit une symphonie très estimée ; il en laisse une seconde, dont le finale seul n'est point tout à fait terminé, non moins intéressante, paraît-il. Cruellement atteint par la phtisie, à la suite d'un rhume mal soigné, il a été enlevé subitement, à Grenoble, en allant chercher dans les Alpes une altitude plus favorable à son mal. »
(Le Monde artiste, 19 août 1906, p. 415)
Composition de l'orgue Abbey (1892) du collège Gerson lorsque L.-A. Maquaire en était titulaire :
Grand-orgue (56 notes) : bourdon 16', montre 8', bourdon 8', flûte harmonique 8', salicional 8', prestant 4'.
Récit expressif (56 notes) : cor de nuit 8', gambe 8', voix céleste 8', flûte octaviante 4', octavin 2', trompette 8', basson-hautbois 8', voix humaine 8'.
Pédale (30 notes) : soubasse 16', basse 8'.
Orage, acc. II/I, tir. I et II, appel GO (fonds), anches II, trémolo II.
Olivier Geoffroy
(mars 2025)
Note de la rédaction (dhm) : Auguste Maquaire mourut d’une maladie à l’âge de 33 ans ; son père, quant à lui, perdit la vie tragiquement à 43 ans dans une dramatique catastrophe. Choriste à l’Opéra-Comique, Adolphe Maquaire, dit Charbonnet, né le 25 août 1843 à Lyon, se trouvait dans ce théâtre dans la soirée du mercredi 25 mai 1887 pour la représentation de l’opéra Mignon d’Ambroise Thomas. A la fin du 1er acte, vers 21 heures, alors que le ténor Jean Mouliérat (1853-1932) chantait le rôle de Wilhem Meister, quelques flammèches tombèrent sur la scène dues à un éclairage au gaz défectueux. Un incendie s’ensuivit rapidement provoquant une panique générale et la destruction de l’Opéra-Comique. Environ 200 victimes furent recensées, dont 84 morts parmi lesquels figurait Adolphe Maquaire. Ayant quitté la scène pour se réfugier dans sa loge située au 5ème étage, les flammes atteignant bientôt cet étage et sa loge, « à bout de souffrances », il se jeta par la fenêtre surplombant la rue Marivaux et s’écrasa au sol. Il est inhumé dans le cimetière du Père-Lachaise et sa veuve, née Caroline Bruiset en 1843 au Bourget (Savoie), lui survécut 33 ans avant de le rejoindre dans la tombe le 23 janvier 1920.
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Incendie de l'Opéra-Comique, 25 mai 1887, sur la gauche la rue de Marivaux et les flammes du 5ème étage où était située la loge d'Adolphe Maquaire. (lithographie au crayon de Charles Burckardt, impression coloriée. Musée Westercamp de Wissembourg, Bas-Rhin. Inventaire MWWI.191.1.1.306) DR. |
Incendie de l'Opéra-Comique, 25 mai 1887, sur la gauche la rue de Marivaux et les flammes du 5ème étage où était située la loge d'Adolphe Maquaire qui se jeta par une fenêtre. (gravure du Journal illustré/BNF) DR. |
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incendie de l'Opéra-Comique, 25 mai 1887, façade principale place Boieldieu (dessin de Tinaye et Gérardin d'après le croquis de Charles Morel, témoin oculaire, in Le Monde illustré, supplément du n° 1574 du 28 mai 1887, p. 360, coll. BNF) DR. |
Obsèques des victimes au cimetière du Père-Lachaise (dessin de G. Julien, gravure de Tilly, in Le Journal illustré du 12 juin 1887, p. 192) DR. |
Joannes Maquaire (1869-1929), frère aîné d’Auguste, fit également une carrière musicale. Organiste des Concerts Touche à partir de 1906, il toucha aussi l’orgue Cavaillé-Coll de Saint-Jean-Baptiste de Belleville (Paris XIXe) dès les années 1890, et l’orgue Merklin de Saint-Pierre du Gros Caillou (Paris VIIe) à partir de 1900. C’est l’organiste Noëlie Pierront (1899-1988) qui lui succéda à ce poste en 1929.
Le collège Gerson fut ouvert en 1884 au numéro 31 de la rue de la Pompe, dans le seizième arrondissement parisien et sa chapelle construite en 1895. Son orgue E. et J. Abbey de 1892 a été relevé en 1953 par Pleyel-Cavaillé-Coll, restauré en 1980 par Jacques Barberis (adjonction de 3 jeux et transformation), puis en 2019 par Olivier Chevron. L’organiste parisienne Arlette Mayer-Pize (née en 1913), élève à la Schola Cantorum de Paris, puis professeur à l’Ecole supérieure de musique César-Franck, tenait cet instrument dans les années 1950-1960.