SOLANGE MICHEL
Mezzo-soprano
(1912 – 2010)« Le bon Dieu m’a bien servie, mais j’ai beaucoup travaillé ! »
S. Michel
Solange Michel en tenue de soirée, ca 1965.
( Photo X…, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
« La qualité de la voix est rare : elle rappelle celle d’Alice Ravau. La voix est facile dans l’aigu comme dans le grave, l’artiste s’en sert avec talent. Physiquement très bien, bonne musicienne aussi, elle réunit un ensemble qui la classe parmi les meilleurs espoirs actuels. » Extrait d’une lettre de C. Charmat, directeur du Grand-Théâtre de Dijon à J. Rouché, directeur de l’Opéra de Paris et de l’Opéra Comique, 22 janvier 1944. « Avec Solange Michel, à la voix prenante et si chaude, c’est une Dulcinée rêvée que nous avons vu vivre sur la scène de la Salle Garnier. Et suivant exactement l’évolution de son personnage, à qui elle a communiqué sa flamme, comme aussi en nous permettant la compréhension totale de son texte, grâce à son impeccable diction, cette cantatrice s’est mise en exergue, exactement comme elle le méritait. Paul Deila. » [Le Journal de Monaco], au sujet d’une représentation de gala de la Légion d’honneur pour le cinquantenaire de la création de Don Quichotte. Sans date. « La triomphatrice de la soirée est sans conteste Solange Michel, qui allie les qualités vocales au talent dramatique. Et quelle vie profonde, quelle ‘fusion’ dans le personnage ! » (à propos de la 2000ème représentation de Mignon à l’Opéra Comique, avec Renée Doria, Henri Legay, Pierre Fourmenty, Jean Vieuille, direction N/C1, NDR), Le Guide du concert et du Spectacle N° 70, 8 avril 1955). « La magnifique voix de Solange Michel (dans Carmen): voilà une vraie voix de mezzo qui ne se cherche pas, soit en poitrinant, soit en nasillant. Elle est homogène dans toute la tessiture, d’une très belle couleur et menée avec un art très sûr du chant. C’était un véritable récital, dépouillé de tout accent canaille dont on accable parfois Carmen. De même, dans son jeu de scène, Solange Michel évita certaines outrances tout en exprimant très bien l’insolence et la passion de la bohémienne. » Nord Matin, Lille, 12 décembre 1959. «Enfant de Bourges, ayant commencé l’étude du chant à notre Ecole de Musique, Solange Michel devait allégrement franchir par la suite les étapes qui du Conservatoire, devaient l’amener à jouer les tout premiers rôles du répertoire. Possédant un mezzo homogène et étendu, c’est aussi une tragédienne lyrique de grande classe, servie par un physique des plus agréables. ‘Carmen’, ‘Mignon’, ‘Samson et Dalila’, ‘Werther’ ont notamment consacré sur les grandes scènes de province tout son incontestable talent. Et au cours d’une tournée triomphale effectuée au début de cette année en Algérie, Solange Michel avait l’honneur de recevoir les félicitations de Pierre-Ambroise Thomas, descendant direct du grand musicien pour ‘son interprétation remarquable de Mignon’. Elle sera désormais, nous n’hésitons pas à l’écrire, l’une des plus belles voix de la capitale. » Article annonçant ses débuts à l’Opéra Comique, sans référence. Quotidien associé au Berry Républicain, sans date. « Solange Michel a chanté avec ce contralto brillant et ferme qu’on lui connaît le rôle de la Mère [dans Louise, NDR], qui est vocalement assez réduit. Elle a démontré un grand talent de tragédienne dans ce personnage de composition, en grande partie muet, mais qui nécessite une ‘présence’. Jean Gabriel ». Extrait d’un article paru dans un quotidien de Saint-Etienne (non identifié), sans date. « […] Je voulais vous exprimer mes sentiments, mais j’en ai été incapable, tellement j’étais toujours bouleversé par ce que je venais de voir et d’entendre. J’ai aimé ‘Louise’ (la pièce), si humaine, si vraie, et surtout l’interprète que vous étiez dans le rôle de la Mère. Je ne veux pas parler de votre chant, que je connais et que j’aime, mais de votre interprétation en tant qu’artiste, de comédienne. Votre attitude, vos gestes sobres à peine ébauchés, vos silences. C’était merveilleux, et je peux que vous dire ce que beaucoup d’autres ont pensé : merci ! J. Dalhoff » Lettre d’un admirateur, après une représentation de Louise à l’Opéra Comique, Paris, le 30 septembre 1957. « Carmen était le dernier spectacle de ton contrat, mais tu vas revenir certainement et tu occuperas une place que d’autres ne pourront prendre. Je souhaite de tout cœur que ce soit très bientôt. Je t’adresse ce petit mot pour un peu rompre et balancer les habitudes égoïstes de l’Opéra Comique, où chacun ne pense qu’à soi. Ma chère Solange, je te dire encore à bientôt et t’adresse ma bonne et sincère amitié. » Lettre de la basse française Adrien Legros (1903-1993) à Solange Michel au terme d’une série de représentations de Carmen à l’Opéra Comique, Paris, 29 septembre 1953.TEMOIGNAGES D’ARTISTES
« N’étant pas en troupe à l’Opéra de Paris et à l’Opéra Comique après mes débuts en 1942, je n’ai pas eu souvent le plaisir de partager l’affiche avec Solange Michel. Cela étant dit, nous avons chanté ensemble Madame Butterfly, Pelléas et Mélisande, Faust, Eugène Onéguine et Louise. Dans cette dernière œuvre, nous avons partagé l’affiche lors de la soirée du 28 février 1950 à l’Opéra Comique, commémorant le 50ème anniversaire de la création. Il y a également eu les soirées autour de la 1’000ème représentation, en 1956. Que de souvenirs ! Solange Michel incarnait la Mère, avec Louis Musy ou Adrien Legros dans le Père : nous tenions là des solistes de grande envergure, des interprètes de tout premier plan. Louis Musy était extraordinaire: excellent chanteur, il était aussi un brillant acteur. Quant à Solange Michel, je conserve le souvenir radieux d’une artiste finement préparée, toujours proche du public, au don de comédienne très sûr. Elle possédait en outre une ravissante silhouette, ce qui ne gâche rien ! Une interprète hors-pair, avec énormément de classe. »
Géori BOUE
Soprano de l’Opéra« J’ai peu connu Solange Michel, sauf de réputation bien sûr et hormis des représentations de La Vie brève à l’Opéra de Lyon en 1967 où elle incarnait la Grand-mère, je n’ai guère chanté avec elle. J’y remplaçais le ténor Jean Brazzi dans le rôle de Paco. L’opéra de M. De Falla était couplé avec Gianni Schicchi. Que dire de plus, voire de mieux, que ce que mes collègues de scène ont déjà déclaré dans le cadre de cet hommage ? Grand talent, voix rayonnante, elle incarnait la douceur et la bonté mêmes. Une belle artiste, une vraie oserais-je dire, comme il y en a peu de nos jours. »
Solange Michel avec Géori Boué, Adrien Legros, Edouard Kriff et Gustave Charpentier
à l’Opéra Comique, lors des représentations du 50ème anniversaire de la création de Louise,
Paris, février 1950.
( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
Charles BURLES
Ténor de l’Opéra « Solange Michel a été une femme extrêmement gentille et adorable, une fort belle artiste. Sa voix était admirable, dotée d’une exemplaire musicalité, sa Carmen demeure pour moi irremplaçable et irremplacée. Nous n’avons pas fréquemment chanté ensemble mais je me souviens de notre collaboration dans Mignon à l’Opéra Comique, notamment dans le cadre de la 2’000ème représentation, en 1955. Elle n’était alors plus toute jeune et avait atteint sa maturité artistique. Pourtant, elle parvenait à composer un personnage crédible en tous points, avec un naturel étonnant, campant une Mignon de classe et surtout, plausible sur plan vocal – sa voix se déjouant de toutes les difficultés de la partition avec un beau panache – et dramatique. Nous avons également chanté au concert, mais relativement peu souvent. Sur un plan plus personnel, je me souviens d’une femme remarquable, très jolie et aimable. Je l’ai revue à Paris complètement par hasard, rue Blanche : j’étais en voiture et je me suis arrêtée pour laisser passer une élégante dame au cheveux blancs. Je la reconnus et la saluai : elle se rendait au théâtre, une silhouette parmi d’autres dans le brouhaha parisien. Ce fut la dernière fois que j’ai revu Solange Michel, dont je conserve un vibrant souvenir. »
Renée DORIA
Soprano de l’Opéra « Solange Michel me laisse le souvenir d’une inoubliable artiste : beauté de la voix, parfaite préparation musicale, un style exemplaire. Au-delà de ces qualités, elle était une femme distinguée, tant à la scène, qu’à la ville. Nous avons participé à la création de La Danseuse de Tanagra en 1961 et je conserve de ma collaboration avec elle un lumineux souvenir, celui d’une interprète hors-pair et d’une excellente camarade. »
Denise DUPLEIX
Soprano de l’Opéra « J’ai interprété plusieurs opéras avec Solange Michel : elle a été une collègue de tout premier plan. Elle possédait une vaste culture musicale, alliée à une parfaite préparation des rôles. Au début de ma carrière, nous avons chanté ensemble de la musique ancienne, française en particulier et ce fut un plaisir de partager l’affiche avec elle. Puis, nous nous sommes retrouvées à l’Opéra de Paris, à l’Opéra Comique et en province dans des œuvres telles que Carmen, Faust, Thaïs et Mireille. Solange Michel fut une artiste sérieuse et très consciencieuse. Sur le plan personnel, elle incarnait la gentillesse, la modestie et la discrétion. Je me souviens d’une discussion portant sur la seconde guerre mondiale et les vicissitudes qu’éprouvaient alors les artistes lyriques. Ces difficultés compromettaient les transports et les communications : les retards affectant le réseau ferroviaire étaient fréquents et les chanteurs se produisant en province voyageaient dans des conditions fort pénibles. Trains bondés et non chauffés, retards accumulés et j’en passe. Solange Michel me racontait qu’une fois arrivés au théâtre in extremis avant la représentation, ils ne pouvaient même pas répéter : ils devaient être fins prêts, au pied levé pour ainsi dire ! Certains se maquillaient et se changeaient dans le wagon. Heureusement, il arrivait de retrouver les mêmes partenaires de scène: les spectacles étaient donc en quelque sorte déjà rôdés. Elle aurait pu tout arrêter par découragement, mais sans jamais se plaindre, son sens du devoir l’a poussée à poursuivre sa carrière en la maintenant au plus haut niveau professionnel possible, non seulement en France, mais aussi à l’étranger. Son respect pour son métier passait avant tout : elle demeure aujourd’hui un exemple pour les jeunes générations ou du moins, je l’espère. Elle aura eu bien du mérite et je salue avec émotion et cordiale amitié sa mémoire. »
Andrée ESPOSITO
Soprano de l’Opéra « Toujours parfaitement préparée sur les plans musical et vocal, Solange Michel est l’exemple même d’une magnifique artiste, aimable dans sa simplicité et sa bonne humeur. Sa voix était extraordinaire, en particulier dans Charlotte (Werther) et je la considère comme une artiste modèle, donnant tout pour son art. Collaborer avec elle a été un véritable plaisir, tant sa préparation musicale était aboutie, puisqu’elle travaillait régulièrement seule. Lorsqu’elle arrivait à l’Opéra Comique, tout était quasiment déjà en place : mon rôle s’en trouvait alors considérablement facilité. Sur le plan personnel, elle était vraiment charmante, n’affichant jamais l’attitude d’une diva, bien au contraire : elle incarnait une grande humilité. Elle aimait la tranquillité et nos parties de pêche le long de l’Iton (Eure) étaient pour elle des instants bénis, où arborant un large chapeau de paille et une robe fleurie, Solange Michel la première soliste de l’Opéra devenait, en toute simplicité, une amoureuse de la nature, préférant la quiétude bucolique à l’incessant tumulte parisien. Du reste, mon enthousiasme à chaque prise me valait des remontrances de sa part : elle me disait, non sans une certaine autorité : « Simone, tais-toi, tu fais fuir les poissons !» Depuis mes débuts à l’Opéra Comique en 1947 et jusqu’au crépuscule de sa vie, j’ai maintenu avec Solange Michel des solides liens d’amitié. Il est indéniable qu’elle laisse un vide important dans le panorama lyrique français et international. »
Simone FEJARD
Chef de chant, répétitrice, Opéra Comique et Opéra «Je connaissais Solange Michel de réputation. J’ai été amenée à partager l’affiche avec elle à l’Opéra de Nantes en 1975 pour la création de La Vieille (I 330), une œuvre de science-fiction sur une musique de Jacques Bondon2 et un livret de Jean Goury, dans laquelle nous tombions amoureux de numéros. J’ai fait la connaissance d’une femme réellement charmante, aux antipodes du cliché de la diva, ne faisant jamais étalage de sa réputation à l’Opéra. J’ai été très heureuse de cette collaboration : Solange Michel créait le rôle-titre (La Vieille) soit celui d’une entremetteuse dont la tâche était de faciliter les rencontres entre nous, qui étions des numéros ! Elle était visiblement enchantée que l’on fasse encore appel à elle pour cette création. Elle incarnait gentillesse, modestie et amabilité. Une toute grande dame de l’Opéra. »
Andrée FRANCOIS
Soprano de l’Opéra « Je suis heureux de pouvoir apporter une toute petite contribution à votre hommage. Modeste, en effet, car bien que j’aie débuté avec Solange Michel dans Werther à l’Opéra Comique (nous partagerons ensuite l’affiche dans Carmen), nos contacts ont été par la suite plus épisodiques, que réguliers. Rattachés à l’Opéra de Paris et à la Salle Favart, nous chantions régulièrement en province, puis nous regagnions la capitale, sans avoir le temps de mieux nous connaître et souvent, de lier des relations amicales. Toutefois, je conserve d’elle un lumineux souvenir : sa mémoire est pour moi indissociable de la quintessence du chant français dans toute sa splendeur. »
Albert LANCE
Ténor de l’Opéra « J’admirais Solange Michel inconditionnellement. Je n’ai hélas pas souvent eu l’occasion de chanter à ses côtés et à l’époque où j’étais en carrière, elle n’interprétait déjà quasiment plus Carmen, l’un de ses rôles-fétiches qui l’avait rendue célèbre. J’aurais été heureux et honoré de pouvoir lui donner la réplique dans Escamillo ! Cependant, nous avons été affichés ensemble dans Mireille ou encore, Faust : elle me laisse dans ces deux opéras un souvenir lumineux à plusieurs titres. Sur le plan artistique, tout était parfaitement maîtrisé : voix, style et caractérisation. Sa musicalité était impeccable et son chant paraissait tout à fait inné, ce qui est rare dans le métier. Elle était la meilleure collègue dont on puisse rêver : un véritable exemple de parfaite camaraderie. Elle me laisse le souvenir d’une superbe artiste, tout à fait unique dans sa stature. »
Robert MASSARD
Baryton de l’Opéra « Je conserve un lumineux souvenir de Solange Michel, avec laquelle j’ai chanté Carmen, Dialogues des carmélites et une création : Sire Halewyn à Nantes, avec une reprise au Théâtre Royal de la Monnaie. Merveilleuse voix, talent très sûr, musicalité sans failles soutenue par une scrupuleuse préparation musicale : au début de ma carrière, Solange Michel a incarné un bel exemple à mes yeux. La clarté de sa diction, la projection de la voix, longue et claire, sa technique étaient pour moi hors-pair. Au-delà de ses qualités vocales, elle a été pour moi une collègue exemplaire : excellente camarade, gentille au possible. De plus, elle était une femme charmante : discrète au tempérament paisible, elle incarnait une force tranquille ! Nous avions souvent des discussions très intéressantes : elle savait être à l’écoute d’autrui en se montrant réceptive et attentionnée. Solange Michel fait partie de ces artistes qui laissent un souvenir très vif dans le panthéon artistique. Merci, Madame : lorsque j’étais un jeune soprano, vous avez été pour moi un exemple. Je m’en souviendrai toujours. »
Maryse PATRIS
Soprano, puis Mezzo-soprano de l’Opéra « Je suis heureuse de pouvoir m’associer votre hommage. Je nourris une inconditionnelle admiration pour elle, pour son art et sa voix unique qui sont pour moi des exemples. Facilité de l’émission, naturel du chant et surtout, intériorité du personnage, qui était toujours fouillée et intense. Hélas, je n’ai guère eu l’occasion de chanter l’opéra avec elle, mais nous avons collaboré dans le cadre de concerts à plusieurs reprises, à Lyon et à Paris. Je conserve d’elle un lumineux souvenir car au-delà même de son talent, je garde dans mon cœur son ineffable gentillesse. »
Carla RUTILI
Soprano de l’Opéra« J’ai hautement apprécié Solange Michel. Une artiste et une camarade absolument charmante, avec laquelle a toujours régné une belle entente. Elle a été une artiste complète, maîtrisant son rôle à la perfection. Une solide musicalité, alliée à une voix de toute première qualité. Je conserve d’elle un souvenir aujourd’hui encore très présent. Elle a été ma mère, dans Louise (je tiens à le préciser !) : nous avons interprété l’œuvre notamment à l’Opéra Comique. Nous avons également chanté Les Contes d’Hoffmann, Pénélope, Faust, Eugène Onéguine, puis Dialogues des carmélites. Une irremplaçable artiste du panorama lyrique français et international s’en est allée et je salue sa mémoire avec émotion. »
Carte de membre de la Société des Artistes de Chant de l’Opéra de Paris.
( Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
Suzanne SARROCA
Soprano de l’Opéra « J’ai considérablement chanté au concert avec Solange Michel, en particulier dans le cadre des Concerts Colonne ou des Concerts Lamoureux. Je conserve d’elle le souvenir d’une femme cultivée et raffinée, mais très réservée. Sur le plan artistique, elle était indéniablement une chanteuse de classe et j’ai vraiment apprécié mon travail avec elle. Elle cultivait quelque chose de rare : le respect de ses collègues. Sa voix était de toute beauté et admirable de qualité, sans être particulièrement ample. Solange Michel était pour moi la seule vraie Carmen de référence et l’avènement du microsillon à la fin des années 1940 a heureusement pu fixer pour la postérité son enregistrement historique en 1950 sous la direction d’André Cluytens. Une grande dame du chant français. »
Michel SENECHAL
Ténor de l’Opéra « Je n’ai pas grand-chose à ajouter aux témoignages de mes collègues : leur contribution est déjà éloquente. Je vous livre donc quelques anecdotes d’ordre plus personnel. Nous avons partagé l’affiche dans Eugène Onéguine à l’Opéra-Théâtre de Saint-Etienne et je conserve de cette artiste un intense souvenir. En 1978, j’étais au début de ma carrière et j’avoue que je me sentais un peu perdue parmi des solistes de la trempe de Solange Michel, Suzanne Sarroca, Ernest Blanc ou Georges Liccioni. Moi, la petite Belge à Saint-Etienne ! Elle fut vraiment agréable, une charmante camarade : afin de faciliter mes déplacements, elle me proposa de partager régulièrement avec elle un taxi. Gentille, agréable, toujours à l’écoute de son prochain et très attentive, Solange Michel a été pour moi une excellente camarade. Grâce à elle, mon intégration au sein de l’Opéra et de mes partenaires de scène fut réellement facilitée. Merci, Madame. »
Mady URBAIN
Mezzo-soprano de l’Opéra (Belgique)
SOLANGE MICHEL OU LA FORCE TRANQUILLE
Figure de proue de l’opéra, Solange Boulesteix, plus connue des mélomanes sous le nom de Solange Michel, est décédée le 15 décembre 2010 à Bourges, ville où elle résidait depuis de longues années. Si le nom du mezzo-soprano français n’est peut-être plus répandu parmi les rangs de la jeune génération, il demeure pourtant fermement rattaché à l’un de ses meilleurs rôles d’opéra comique : celui de Carmen, que l’artiste interprétera à plus de 650 reprises durant sa carrière. Toutefois, la variété de son répertoire ne peut être occultée au seul profit de rôles tels que Carmen, le rôle-titre de Mignon, Charlotte (Werther) ou la Mère (Louise.) Son répertoire compte près de 72 rôles, allant du rôle-titre d’Orphée (Orphée et Eurydice) à la création contemporaine (La Vieille, I 330) et son activité de concertiste hors-pair n’est pas à négliger. Sa formation musicale classique, couplée par la pratique du piano et du violoncelle, notamment auprès de la Musique Municipale de Bourges (deuxième violoncelle) la préparent idéalement aux premiers concours du Conservatoire de Musique de Paris, aux concerts et à son association avec la Radiodiffusion française. Elle collabore entre autre avec les Concerts Colonne, l’Association des Concerts Pasdeloup et l’Orchestre Lamoureux. Son activité l’amène à créer, dès 1936, quelque 160 œuvres de compositeurs contemporains (mélodies, airs, duos ou ensembles de musique de chambre) de facture, il faut bien le dire, variable, mettant en valeur des œuvres d’expression française. Dotée d’une voix longue de mezzo-soprano lyrique, Solange Michel incarne la quintessence même du chant français. Le phrasé souverain et l’incisivité de l’articulation, la clarté de la diction, la suavité d’un chant mordoré témoignent d’une technique parfaite. Sa voix est égale sur toute la tessiture, des notes les plus graves jusqu’aux plus aiguës (dépassant en début de carrière le contre-Ut, voire le Ré4b. Contrairement à certaines de ses consoeurs, les notes de passage sont aisément négociées, sans « trous » : il faut dire que le violoncelle lui sert de modèle. La voix n’est pas très puissante, mais étant parfaitement placée et idéalement conduite, elle est tout à fait audible dans les plus vastes théâtres (Opéra de Paris, Teatro Colón, etc.) Et quant aux notes de poitrine, dont des consoeurs usent et abusent, notamment dans Carmen, elle les déplore très justement : «Je les considère anti-musicales chez un mezzo ou un soprano lyrique, mais je peux les concevoir chez le soprano dramatique. On devrait éviter de poitriner: seuls l’accent et la coloration du son doivent servir l’expressivité et non l’effet facile. »3 D’aucuns pourraient taxer son chant d’académique ou « à l’ancienne » : l’enregistrement seul ne peut rendre justice à ce talent que la scène savait, à défaut d’embraser, animer et rendre profondément humain. Ses enregistrements en studio, relativement restreints, prouvent que même si Solange Michel ne possède assurément pas le tempérament enflammé ou l’opulence vocale de certaines de ses consoeurs (à l’instar de Suzanne Lefort (1919-1977), Hélène Bouvier (1905-1978), Denise Scharley (1917-2011), Lucienne Delvaux (°1916) ou encore, Rita Gorr (°1926), son chant témoigne d’une élégance et d’un raffinement inégalés. Elle admire Germaine Cernay (1900-1943), dont le style et l’opulence vocale l’interpellent et qu’elle considère comme un véritable exemple. Les récitals et concerts - dont une partie est radiodiffusée - jalonnent sa carrière depuis ses débuts radiophoniques en 1936 jusqu’à ses dernières représentations scéniques en 1979.UN LONG PARCOURS VERS LA GLOIRE
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres (arrêté du 25 mars 1965) puis Chevalier de l’Ordre National du Mérite (décision N° 59429 du 11 mai 1968), née à Paris le 27 novembre 1912, Solange Marie Suzanne Bouquin, devenue Solange Boulesteix par son mariage en 1933, connaît des débuts mouvementés dans la vie sur le plan familial et son éducation est confiée à un oncle, M. Quitolet, directeur de la Compagnie des Transports de Bourges jusqu’en octobre 1960. En dépit de ces vicissitudes, dès son plus jeune âge, elle est attirée par la musique : « Je réalisais que je possédais une voix plus forte et plus musicale que celle de mes camarades de classe. Instinctivement, je savais chanter. A l’âge de huit ou neuf ans, il est prématuré de songer à une carrière, mais je savais que je m’orienterais vers la musique et qu’elle serait toute ma vie !»4 A l’âge de huit ans, après avoir usé de son talent de persuasion auprès des siens, elle est inscrite aux cours de solfège, de piano et de violoncelle à l’Ecole Nationale de Musique de Bourges5. Très vite, elle s’avère être une élève brillante, assidue, disciplinée et méthodique. Si au Conservatoire, elle est extrêmement appliquée, elle n’est finalement qu’une élève moyenne en classes primaires.Elle réserve son application pour la musique, là où elle peut exceller : elle solfie naturellement tous les exercices imposés de sa voix limpide et déjà superbement timbrée. Elle mémorise avec une vitesse prodigieuse les cadences qu’elle peut aisément reproduire dès le lendemain, possédant une frappante capacité de mémorisation et une belle agilité. Elle retient alors l’attention de ses professeurs, qui décèlent en elle une voix «extraordinaire et prometteuse ». En outre, elle se montre douée en harmonie et la composition l’attire également, puisqu’elle se prend à composer quelques mélodies et airs de son cru : « J’avais acheté, grand luxe pour moi à l’époque, un cahier de musique. J’éprouvais le plus grand plaisir à composer de petites mélodies. Sans doute pas de la plus belle facture, je n’aurais pas cette prétention, mais j’y mettais tout mon cœur ! Puis, je m’accompagnais au piano et une fois la pratique du violoncelle mieux maîtrisée, j’en faisais de même avec mon autre instrument. Catastrophe : ce qui m’avait paru satisfaisant pour piano et voix est devenu insupportable avec l’accompagnement de violoncelle ! J’ai conservé ce même cahier pendant toute ma deuxième année académique ! »6 Pourtant, si ses dons musicaux sont évidents, c’est surtout la comédie et le théâtre qui l’attirent, bien davantage que l’opéra : cet univers paraît encore éloigné de ses objectifs. La scène exerce sur elle un magnétisme évident et à ce stade de son développement, elle songe davantage à enseigner le chant, plutôt qu’embrasser une carrière lyrique. Mais progressivement, une prise de conscience infléchira le cours de choses au point de l’orienter vers l’opéra.
La jeune Solange Bouquin (future Mme Boulesteix) vers 1932
au piano, peu avant son admission au Conservatoire de Paris.
( Photo X...,Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRLA MUSIQUE ET LE CHANT : UNE VOCATION TOUTE TRACEE
En 1924, elle remporte un Premier prix de solfège. Au terme de quatre années d’études, il paraît évident que la jeune fille possède un don inné pour la musique et le chant. Elle joue habilement du piano et du violoncelle : elle déclarera bien plus tard qu’elle « aimait découvrir la variété et les similitudes des harmoniques entre sa voix et celle du violoncelle ». Le directeur de l’Ecole de musique lui propose alors de rejoindre l’orchestre de la Musique Municipale de Bourges (renommée l’Harmonie Municipale de Bourges en 1998) en qualité de deuxième violoncelle, offre qu’elle s’empresse d’accepter. Elle y séjourne jusqu’à l’âge de 16 ans, participant à des concerts classiques et populaires, se formant une oreille pourtant déjà aguerrie par des années précoces d’études musicales. Solange Michel déclare en 2005 : « Quelle aubaine pour moi de pouvoir rejoindre l’orchestre ! Toutefois, j’ai été contrainte d’obtenir une autorisation écrite de mes oncle et tante ; il y eut au début des réticences. Pendant un mois, je fus chaperonnée par une amie de la famille. Elle m’accompagnait et s’installait dans la salle, puis faisait rapport à mon oncle! Ces années passées au sein d’une telle formation musicale furent précieuses pour moi. Elles m’ont enseigné la discipline, la patience et la persévérance. J’ai perfectionné la maîtrise du violoncelle tout en explorant un répertoire de plus en plus ample. En 1928 ou 1929, je me souviens encore précisément d’un concert donné par une cantatrice de l’Opéra de Paris, un beau soprano lyrique dont j’oublie maintenant le nom : une révélation pour moi et c’est à ce moment-là que j’ai décidé que je deviendrai cantatrice ! Si une carrière d’instrumentiste aurait pu me séduire, j’ai alors réalisé que le devant de la scène m’attirait davantage. »7
ETUDES AU CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE PARIS
Sa scolarité terminée et ayant atteint un bon niveau de violoncelliste, la jeune femme réalise néanmoins que malgré ses progrès (elle est amenée à remplacer occasionnellement le premier violoncelle de l’Orchestre), le chant et l’art lyrique deviennent ses seuls objectifs. Il est donc décidé de poursuivre les études musicales au Conservatoire de Musique de Paris. En 1932, Solange Bouquin s’établit d’abord à Asnières, dans la banlieue nord-ouest de Paris, puis dans le 7ème arrondissement parisien. L’année 1933 marque une étape importante dans sa vie personnelle, puisqu’elle se marie (deux enfants naîtront de ce mariage). Solange Bouquin devenue Madame Boulesteix s’inscrit au Conservatoire de musique de Paris : elle y signe son contrat d’engagement le 14 novembre 1933, valable à compter du 9 novembre, en qualité d’« élève de chant ». Elle est admise dans la classe de chant de la basse André Gresse (1868-1937) - qui avait pourtant décidé de ne plus admettre de nouveaux élèves – et dans la classe de solfège de M. Becker. Le 30 janvier 1936, elle rejoint le cours de déclamation lyrique du célèbre ténor Eustase Thomas, dit Salignac (1867-1945), une gloire de l’Opéra Garnier et de l’Opéra Comique au même titre qu’André Gresse.Sa culture musicale est très étendue, ce qui ne manque pas de séduire les membres du jury qui lors de l’audition sont tout autant frappés par la beauté et l’étendue de sa voix. De toute évidence, les années d’études puis de formation musicale à Bourges ont solidement préparé cette élève naturellement douée. Parallèlement, elle fréquente les cours de Jules Mazelier (ensemble vocal) vers 1936 (non recoupé). Cette formation parallèle lui offre la possibilité d’approcher l’étude de pièces chorales et de participer à des répétitions d’ensemble, avec d’autres élèves-chanteurs : précieux sésame pour sa première collaboration artistique avec la Radiodiffusion française où elle sera soliste pendant quelques années. La jeune femme se perfectionne sur le plan vocal et très vite, elle progresse à un tel point que dès 1934, elle prend part à des récitals (notamment au Conservatoire) et à des concerts dans des églises de la capitale, en qualité d’alto solo puis de mezzo-soprano (elle y interprète de la musique vocale ancienne française et italienne et déjà, des mélodies de compositeurs français.) Au Conservatoire, elle reçoit les rudiments de l’art lyrique et bénéficie des précieux conseils de ses deux maîtres, tous deux possédant une vaste expérience : « A l’époque, la mise en scène n’était pas aussi intrusive qu’aujourd’hui et les régisseurs de scène, surtout en province, nous laissaient une certaine liberté très appréciée sur les planches. Nous pouvions par conséquent évoluer de manière plus instinctive, nous n’étions alors pas muselés comme les chanteurs le sont actuellement. Autant le chef d’orchestre, que le répétiteur ou le régisseur exigeaient de nous une préparation musicale absolument parfaite. Dans certains ouvrages tels que Carmen, Werther, Samson et Dalila ou Orphée et Eurydice, je connaissais par cœur tous les rôles de mes partenaires. Cette préparation permet une plus grande aisance naturelle sur les planches, conjuguée à l’expérience scénique de mes professeurs – qui avaient connu une glorieuse carrière à l’Opéra -, m’aura énormément aidée dans mes premiers pas. » Progressivement, elle découvre le répertoire d’opéra comique, auquel elle restera fermement attachée. Les grands emplois de mezzo-soprano dramatiques verdiens ou wagnériens n’étant pas tout à fait taillés pour sa voix de nature essentiellement lyrique. Elle ne regrettera d’ailleurs jamais ce choix, ne s’estimant pas capable de verser dans de tels débordements, tant vocaux que scéniques, elle qui abhorrait la vulgarité ou l’effet facile. A la suite du décès d’André Gresse, Solange Boulesteix poursuit sa formation auprès de Thomas Salignac : ce dernier lui fait progressivement étudier ses premiers rôles (Mignon, Taven dans Mireille, puis Charlotte), mais s’attache également à lui faire travailler la mélodie: « J’ai toujours aimé la mélodie car elle représente un test pour la voix. Les chanteurs, nous sommes mis à nu avec le piano pour seul accompagnement. Je savais que si ma voix restait fraîche pour une mélodie après une série de Carmen ou de Charlotte à la scène, je n’avais alors rien à craindre : elle était parfaitement en place. Il faut dire que le travail technique au Conservatoire de Paris, surtout avec M. Salignac, a été des plus rigoureux. Cependant, j’avoue avoir eu la chance de posséder, dès le départ, une voix naturellement bien placée. C’est la raison pour laquelle parallèlement à la dimension technique de son enseignement, mon professeur s’attachera très vite à me faire découvrir la mélodie et l’interprétation. J’ai alors réalisé la chance qui m’était offerte de pouvoir ainsi bénéficier de son précieux enseignement : M. Salignac avait connu une exemplaire carrière internationale et je le voyais comme un sage, un véritable maître de musique, à l’ancienne. Pourtant, sa vision de l’enseignement et son approche étaient modernes pour l’époque. Il me disait : « Ma petite Solange : vous possédez non seulement une belle voix, mais vous avez la chance d’être une musicienne dans l’âme. Avec cela, vous pourrez faire des merveilles autant à l’opéra, qu’au concert. Nous allons vous constituer dès à présent un répertoire de mélodies. » Son séjour au Conservatoire s’avère fructueux, car déjà quelques engagements lui sont proposés (toujours au récital ou au concert), mais Thomas Salignac la met en garde : «Il faut être prudente en acceptant de tels engagements, surtout que vous êtes encore au Conservatoire. Sinon, vous risqueriez d’être très vite cataloguée de concertiste, au détriment d’une potentielle carrière à l’Opéra, ce qui serait tout à fait regrettable. » 8 Elle patiente donc jusqu’au terme de son cursus académique au Conservatoire où elle passe ses concours et ses prix. Toutefois, le parcours du combattant est rude, puisqu’elle échoue lors d’une épreuve de passage : « Enfin, des esprits chagrins s’expliqueront mal l’échec de Mme Boulesteix, l’interprète dramatique de ‘J’ai perdu mon Eurydice’ d’Orphée. Son concours avait été des plus attachants. Mais les mystères du jury sont en vérité insondables. » H. Bénazet (quotidien non identifié, sans date.) Puis, elle obtient une Deuxième médaille (vocalise) en 1934, une Première médaille (solfège) en 1935. En chant, elle remporte un Second prix à égalité avec une autre future gloire de l’Opéra Comique et de l’Opéra Garnier : Simone Couderc (1911-2005): « Le beau mezzo de Mlle Boulesteix, qu’on avait remarquée précédemment dans l’air admirable de Mitrane, de F. Rossi (« Oh, rends-le moi »), et qui a fait une apparition excellente dans la scène des lettres de Werther » (Le Figaro, 1936.) Enfin, elle décroche un Deuxième accessit en opéra comique, en 1936. Un article de presse (non identifié, sans date) fait état du concert de fin d’année et loue ses qualités: « Sa voix de contralto d’un timbre vibrant et d’une fraîcheur délicieuse y a fait merveille. La nature de cette voix la prédestine à incarner les femmes fatales. C’est ainsi qu’au dernier concert d’élèves, elle avait déjà chanté Carmen. Ces rôles conviennent assurément à sa beauté brune, mais la limpidité de ses regards et la candeur de son charmant visage en tempérera singulièrement le caractère tragique. »
Carte autographe d'André Gresse, professeur de chant, à son élève Solange Bouquin, 1936.
( Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
Conservatoire de Paris, classe de chant d'André Gresse (assis à côté de la pianiste), ca 1935 : assise la 1ère sur la gauche, Solange Boulesteix. ( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR |
Conservatoire de Paris, classe d'opéra comique de Thomas Eustase dit Salignac (assis, au centre), ca 1936 : assise la 2ème sur la droite, Solange Boulesteix. ( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR |
UNE PREMIERE ASSOCIATION ARTISTIQUE AVEC LA RADIO FRANCAISE,
Suite à une audition passée à la Radio française, elle reçoit une lettre du Ministère des P.T.T. (Service de la Radiodiffusion) datée du 22 mai 1935, l’informant qu’elle est admise à prêter son concours aux émissions radiodiffusées : elle signe ainsi son premier contrat officiel. On fait appel à ses services pour des parties de contralto, alto ou mezzo-soprano dans des œuvres classiques et contemporaines, souvent à la dernière minute. Grâce à sa prodigieuse capacité de lecture à vue et surtout, de mémorisation, elle est en mesure d’apprendre quasiment en un clin d’œil des partitions parfois complexes. Elle assure quelques créations radiodiffusées qui parfois, ne seront qu’ éphémères, les œuvres tombant vite dans l’oubli. Le 28 novembre 1936, elle est engagée pour intégrer les chœurs de Le Roi malgré lui, l’opéra en trois actes d’Emmanuel Chabrier à l’Opéra Comique : elle y tiendra l’emploi de choryphée et se familiarisera avec le travail d’ensemble sur la scène même du théâtre qui deviendra son port d’attache avec l’Opéra de Paris. Cette association artistique dans de petits rôles lui fait découvrir une grande partie du répertoire présenté par la Salle Favart. Puis, entre 1938 et 1942, elle est rattachée aux chœurs de l’Opéra où à nouveau, elle est appelée à participer à de nombreuses productions et quelques premières. La beauté de sa voix, sa prodigieuse musicalité et il faut bien le dire, sa belle présence naturelle, sont remarquées par la direction de l’Opéra, en particulier par le chef d’orchestre Philippe Gaubert (1879-1941), occupant à l’époque le poste de directeur et directeur de la musique. Il recommande aux membres de la direction, ainsi qu’à ses confrères Henri Büsser et Marcel Samuel-Rousseau d’admettre le jeune élément à l’Ecole des élèves-artistes de l’Opéra, ce qui sera chose faite. Solange Boulesteix y reprend son emploi de choryphée auquel elle ajoute des deuxièmes rôles tels que la Suivante (Gwendoline), l’Orpheline noble (Le Chevalier à la rose), la Servante (Pénélope), l’une des trois Dames (La Flûte enchantée), Mamma Lucia (Cavalleria rusticana, etc.) Elle obtient régulièrement les autorisations et dispenses nécessaires afin de se produire au récital, au concert et à l’opéra en province. Elle peut alors aborder ses premiers rôles à Dijon (Charlotte, puis Mignon – qui sera sa première prise de rôle à l’Opéra Comique – et enfin, le rôle-titre de Thérèse.) Cependant, même si elle prend son association avec l’Opéra Garnier très à cœur, au bout de trois ou quatre années, elle a l’impression de piétiner. Certes, les récitals et concerts complètent son activité musicale déjà bien remplie, mais elle veut brûler les planches et ne plus être cantonnée à des emplois mineurs l’empêchant de mettre en exergue son instinct dramatique. Les premiers rôles d’opéra comique qu’elle aborde en province lui montrent toute l’étendue de son potentiel, ce qui lui vaut les recommandations de C. Charmat, alors directeur du Grand-Théâtre de Dijon à Jacques Rouché, directeur de l’Opéra de Paris (notamment par une lettre datée du 5 décembre 1943.) «Ainsi que je vous l’ai dit déjà, j’ai eu, au cours de l’été, l’occasion d’entendre Mme Solange Michel, et l’impression qu’elle m’a produite ne pouvait que m’inciter à l’encourager à aborder les premiers rôles. Elle m’en paraissait digne et l’expérience que j’ai tentée avec elle m’a pleinement donné raison. Mme Michel possède un contralto magnifique, rare même et son succès tant à Dijon qu’à Besançon (deux publics particulièrement difficiles) a pleinement justifié le titre ‘de l’Opéra’ dont son nom était accompagné sur l’affiche. » C. Charmat envoie ainsi plusieurs lettres de recommandation, dont une autre datée du 22 janvier 1944 au directeur du Théâtre de l’Opéra de Lille : « J’ai en ce moment une artiste que je me fais un devoir de vous signaler, persuadé en cela vous rendre service. C’est Mme Boulesteix, de l’Opéra de Paris. C’est la plus belle voix de mezzo-contralto qu’on puisse entendre actuellement. Elle était choryphée à l’Opéra, mais elle vient de quitter la maison où on la faisait piétiner, pour se lancer vraiment. Je l’avais engagée pour une représentation de Werther à Dijon. Sa voix m’avait littéralement emballé à l’audition. Depuis, c’est elle qui me chante tous les rôles de son emploi. La qualité de la voix est rare : elle rappelle celle d’Alice Ravau. La voix est facile dans l’aigu comme dans le grave, l’artiste s’en sert avec talent. Physiquement très bien, bonne musicienne aussi, elle réunit un ensemble qui la classe parmi les meilleurs espoirs actuels. » Ces recommandations, ajoutées à celles d’autres personnalités musicales de l’époque porteront ses fruits, puisque celle qui se nomme désormais Solange Michel (depuis 1945), fera prochainement ses grands débuts à l’Opéra de Paris en 1946. Entre-temps, elle poursuit son activité au concert, honorant ses engagements en province, ainsi qu’à l’Opéra d’Alger, où elle se rend pour une série de représentations de Werther et Mignon avec le ténor français César Vezzani (1888-1951). Elle y remporte un véritable triomphe et réalise que désormais, sa voie est toute tracée.
L’OPERA COMIQUE ET L’OPERA DE PARISLES PREMIERS ROLES ET LE DEBUT D’UNE CARRIERE INTERNATIONALE
Elle débute à l’Opéra Comique le 27 juillet 1946 dans Mignon, puis elle y chante tour à tour Carmen, Charlotte, la Mère (Louise : un autre rôle qu’elle investit d’une humanité saisissante), la Dryade (Ariane à Naxos), Geneviève (Pelléas et Mélisande), Hubertine (Le Rêve), Madame Larina (Eugène Onéguine), la Maharanée (Le Dernier sauvage : création), Mallika (Lakmé), la Maman et la Tasse chinoise (L’Enfant et les sortilèges), Marion la Fille au tricorne : création), Meg (Falstaff), Rosette (Manon), Suzuki (Madame Butterfly), Taven (Mireille), etc. Solange Michel chante également une partie de son répertoire à l’Opéra de Paris : Albine (Thaïs), l’une des trois Dames (La Flûte enchantée), Dame Marthe (Faust), Gémeau (Le Martyre de Saint-Sébastien), Madeleine (Rigoletto), la Première prieure (Dialogues des carmélites), Schwertleite (La Walkyrie, sa seule incursion dans les opéras wagnériens), etc. Le 12 décembre 1946, une lettre du Ministère de l’Information l’informe qu’elle est admise à la Radiodiffusion Française, en 1ère catégorie. Ce courrier autorise l’artiste à se produire librement à l’antenne de la radio. Elle peut prêter son concours de première soliste (voix d’alto et de mezzo-soprano), sans limite dans le temps ni restriction de répertoire (ce qui l’autorisera à participer à des créations.). Nul doute qu’il s’agit là d’un nouveau précieux sésame affirmant sa réputation grandissante à l’Opéra. La carrière de Solange Michel est désormais bien établie et les engagements en province et à l’étranger commencent à jalonner son parcours artistique. En novembre 1948, dans le prolongement de son association avec la Radio et les concerts parisiens, elle est nommée Cantatrice de première musique de chambre. Elle aborde la musique ancienne, profane et sacrée et l’oratorio : à maintes reprises elle interprète la partie d’alto dans les Passions de Bach ou dans le Magnificat (et dans de nombreuses cantates) et aime interpréter le Requiem de Mozart, tout comme les compositeurs français ou italiens du XVIIème siècle. Entre 1938 et 1948, l’artiste donne d’innombrables concerts, tant à Paris qu’en province : les restrictions de la guerre laissant quelques latitudes à la musique. Solange Michel déclarera bien plus tard à l’auteur que « des compositeurs tels que Monteverdi, Caldara, Porpora, Rossi, Lulli, Rameau, Campra ou Charpentier sont un véritable baume pour la voix » … En avril 1949, elle se rend avec la troupe de l’Opéra Comique au Teatro alla Scala de Milan, pour y chanter Geneviève (Pelléas et Mélisande) avec une distribution de premier ordre : Géori Boué, Jacqueline Cellier, Roger Bourdin, Henri Medus et Henri-Bertrand Etcheverry, sous la direction de Vittorio De Sabata (le spectacle sera joué au Covent Garden de Londres en mai de la même année.) Tout au long de sa carrière, d’autres prestigieuses occasions se présentent à elle, notamment deux représentations de gala de Louise à l’Opéra Comique. La première, le 28 février 1950, à l’occasion du 90ème anniversaire de Gustave Charpentier, marquant également le 50ème anniversaire de la création. Le compositeur dirige, après le IIIème acte, le Chant de l’apothéose (créé en 1902 à Paris à l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo). Quant à la deuxième, elle marque, le 23 juin 1956, la 1’000ème représentation de la même œuvre (cf. distributions ci-dessous.) Solange Michel ne refusera jamais de participer à des concerts de gala, surtout ceux soutenant des nobles causes (les orphelins de guerre, l’enfance déshéritée et en ligne générale, la culture et le monde des arts.) Concerts et récitals s’ajoutent incluant des prestations radiophoniques, puis télévisées (La Fille de Madame Angot, Eugène Onéguine, etc.) En février 1960, des pourparlers sont en cours entre Solange Michel, Robert Darène (1914-) et Max de Rieux (1901-1963), tous deux acteurs réalisateurs et scénaristes français, pour la réalisation d’un film autour de la vie de Sainte Bernadette. Le projet ne verra finalement pas le jour. A cela, il convient d’inclure le temps passé dans les studios d’enregistrement, une activité que Solange Michel n’aura jamais vraiment recherchée ni particulièrement appréciée. Quelques enregistrements devenus pourtant des incontournables de la discographie de mezzo-soprano, à commencer par le rôle-titre de Carmen, la Carmen de sa génération et qui fait encore autorité aujourd’hui. Il y a également Geneviève (Pelléas et Mélisande), Dulcinée (Don Quichotte), Dame Marthe (Faust), Taven et la Mère, etc. Espérons que les archives radiophoniques puissent un jour livrer d’autres trésors. Le circuit de l’enregistrement pirate relève lui aussi des surprises et des raretés. Au début des années 1970, Solange Michel limite volontairement ses engagements à l’étranger, tout en maintenant une intense activité artistique, s’offrant même le luxe de quelques créations : La Duchesse d’Ostrelande dans Sire Halewyn à Nantes en 1974 (puis créée au Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles en juin 1975) ou le rôle-titre de La Vieille (I 330), à Nantes en 1975. Elle aurait pu, par simple orgueil, refuser de créer le rôle à un tel stade de sa notoriété. Si ce personnage de science-fiction, qui pourrait puiser son pendant dans le roman d’Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, l’opéra-ballet de Jacques Bondon, basé sur Nous autres, le roman de science-fiction de Ievgueni Zamiatine (paru en 1920), bien qu’original sur le plan dramaturgique, ne laisse pas de souvenir impérissable sur le plan musical. Plus amusée que réellement passionnée par cette création, elle y déploie pourtant toute son énergie, se montrant à la hauteur de la tâche avec le sérieux et le métier qui la caractérisent. Dans la production, elle ne sera pas perçue comme la « diva de l’Opéra », mais bel et bien comme une soliste parmi d’autres. Le désir de ralentir ses activités pour se consacrer davantage à sa famille se fera à cette époque de plus en plus pressant. Elle achève donc ce long tour de force de près de 40 années en 1979 par une toute dernière Louise au Gaiety Theatre de Dublin, où 20 minutes de rappels salueront sa toute dernière représentation. Une fois le rideau de scène baissé, Solange Michel tourne définitivement la page : « J’aurais pu poursuivre ma carrière, ma voix étant toujours fraîche, mais j’ai de plus en plus ressenti le besoin d’être au calme et de retrouver Bourges. Je n’ai pas tenu, comme le font certains collègues, à organiser des soirées d’adieux, non : une fois ma partition de Louise refermée, j’ai dit adieu à la carrière. Le bon Dieu m’a bien servie, mais j’ai beaucoup travaillé ! »9 « Et l’enseignement ? Certainement pas! On me l’a proposé, mais non : je n’aurais plus eu la patience nécessaire, sauf éventuellement pour des cours d’art lyrique et de mise en scène ! » Il convient de souligner que si Solange Michel refusera d’enseigner le chant, elle sera toujours disponible pour prodiguer ses précieux conseils autour de l’interprétation de certains rôles.
Solange Boulesteix avec ses chiens, dans son jardin qu’elle aimait tant.
( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
AUTOUR DE CARMEN
Impossible d’évoquer la carrière de Solange Michel sans faire référence au rôle de Carmen. S’il n’est certainement pas son préféré (Charlotte recueillera toujours ses suffrages et elle déplorera qu’un enregistrement intégral ne puisse voir le jour), elle en fera une recréation magistrale de grande envergure vocale et dramatique. C’est elle qui, en septembre 1950, aux côtés de Marthe Angelici, Raoul Jobin et Michel Dens, gravera l’une des premières intégrales discographiques de l’œuvre de Georges Bizet, sous la direction d’André Cluytens au Théâtre des Champs-Elysées. Le succès qu’elle remporte en province dans ce rôle au début de sa carrière et jusqu’en 1950 incite la direction de Pathé Marconi/Columbia à offrir l’enregistrement à celle que les médias spécialisés surnomment la Carmen du siècle et qui deviendra également la Carmen du microsillon. La version retenue réinstaure les dialogues parlés10 voulus par Georges Bizet lui-même (les préférant à ceux d’Ernest Guiraud et utilisés lors de la première à Vienne en 1875) : elle est devenue une référence incontournable de la discographie (plusieurs labels ont réédité l’intégrale en CD.) Le disque longue durée entraîne avec lui une remise en question de la notion même de l’enregistrement intégral et de son esthétique. Dans les éditions précédentes, ouverture, intermezzo, airs et ensembles se succèdent mais ne sont pas reliés entre eux. Cette édition de l’œuvre intégrale est donc une première : elle s’attache à restituer la distribution telle qu’elle est effectivement à l’affiche à l’Opéra Comique, afin de donner à l’auditeur l’impression d’assister à une représentation. Le pari de restituer les dialogues parlés est de taille, car si au théâtre, les mouvements, expressions, jeux de scène, bref : l’action scénique, donnent le change, au disque, les voix doivent seules tout exprimer. Le moindre défaut ou faiblesse de prononciation sont audibles, mais la distribution est ici exemplaire en tous points. Egalement, les ingénieurs du son décident de recréer certains bruits de scène, dans un but de restituer une authenticité plus grande à cette Carmen. L’authenticité est donc garantie, au même titre que l’homogénéité des solistes et des chœurs, habitués à un véritable travail d’équipe sur la scène même de l’Opéra Comique. Lors de sa parution chez Pathé Marconi/Columbia, le disque connaît un véritable succès : le coffret devient la version de référence et les ventes très rapidement, montent en flèche, en France, en Europe mais aussi, aux Etats-Unis et au Canada où la version avec Risë Stevens dirigée par Fritz Reiner parue en 1951 (avec récitatifs), aura besoin de grands renforts publicitaires pour s’imposer au moment de sa parution et temporairement détrôner celle de Solange Michel. Les bacs des disquaires américains seront régulièrement réapprovisionnés en coffrets de Carmen et ce, pendant de longues années, assurant ainsi aux artistes de l’intégrale dirigée par André Cluytens, un indéniable succès commercial outre-Atlantique. Aidée par l’avènement du microsillon dès 1946, cette intégrale (parue en microsillons et 78T) éclipse à plusieurs titres les précédentes versions en 78T de Lucy Perelli (1927), Raymonde Visconti (1928, cette version valant surtout pour la présence de Georges Thill dans le rôle de Don José) ou encore, Germaine Cernay (1942) pourtant toutes excellentes, avec des interprètes « bien françaises », paraissent aux oreilles actuelles, antédiluviennes, surtout les deux premières versions. Nul doute que la qualité technique du microsillon (pour l’époque) contribue substantiellement à accroître les ventes du coffret qui représentera une importante source de revenus pour les premiers solistes. L’interprétation est vibrante et entière, avec juste ce qu’il faut de retenue pour ne pas tomber dans l’excès ou dans l’effet facile. Au-delà même de la beauté intrinsèque à la voix, c’est l’instinct musical et dramatique qui frappe, transcendant ainsi le chant de cette Carmen. Si une comparaison devait être consentie, disons que Solange Michel se rapproche ici davantage de Germaine Cernay que de ses deux devancières. Egalement, l’ensemble des solistes maîtrise la langue française à la perfection, ce qui est loin d’être le cas dans d’autres versions, là où l’internationalisation des distributions réserve des surprises bien exotiques … Ses partenaires au disque se hissent également à un niveau d’excellence, à commencer par la lumineuse Micaela de Marthe Angelici. Raoul Jobin (Don José) s’il ne possède pas la plus belle voix de ténor au disque, se montre nuancé et avec une belle autorité. Michel Dens campe un noble Escamillo, mais manque du mordant nécessaire pour lui insuffler l’autorité nécessaire. Il s’agit, nul doute, d’un enregistrement de référence dans une distribution française. Les autres interprètes, jusque dans les petits rôles, sont excellents et André Cluytens au pupitre, dirige de main de maître l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra Comique. Plusieurs labels proposent l’intégrale, notamment Naxos Historical (référence : 8110238-39, en coffret de deux CDs.)Les enregistrements de Carmen sont nombreux certes, mais cette version, évite de tomber dans le mélodramme facile et confère aux voix et à l’orchestre une lecture solaire et communicative comme nulle autre, dans une distribution homogène, toute française. A la scène ou plutôt au cœur même de la corrida des Carmen se disputant la suprématie du rôle - du contralto au mezzo-soprano, en passant par le soprano et le Falcon -, chacune marquera, à sa façon, la figure de la bohémienne-cigarière. Depuis la création de Carmen par Célestine Galli-Marié en 1875 à l’Opéra Comique11, nombre de soprani sont attirés par le rôle, faisant fausse route, la couleur grave essentielle et voulue par Georges Bizet lui-même leur faisant manifestement défaut. L’édition originale publiée du vivant du compositeur, la seule reconnue officiellement, destine Carmen à une voix grave, de couleur centrale sombre. Si les éditions successives et posthumes autorisent des variantes aiguës, ce sont bien ces dernières qui inciteront les soprani de tous bords à se fourvoyer dans ce personnage faussement facile avec des résultats risibles à la scène et discutables au studio d’enregistrement. La scène des cartes de l’acte III est un véritable test pour les voix aiguës, mais des transpositions seront régulièrement tolérées pour plaire à ces dames : les exemples sont nombreux. Les traditions se perdent, les habitudes changent, les goûts aussi, s’adaptant aux modes et aux tendances. La Carmen de Solange Michel s’inscrit assurément dans la tradition classique de l’œuvre de Prosper Mérimée : elle ne s’attache jamais à révolutionner les traits saillants du personnage. Plutôt, elle les recrée au travers d’une mosaïque de facettes et le prisme d’un instinct de sensuelle charmeuse, plus femme épanouie que bohémienne impulsive. Pour une Carmen d’arène, espiègle et canaille, il faudra patienter jusqu’en 1959 à l’Opéra de Paris où le rôle sera réinvesti par une nouvelle venue, plus femme-fatale que bohémienne-cigarière, mais à la vocalité quelque peu incertaine. Progressivement, c’est elle qui, efficacement soutenue par l’administration de l’Opéra, écartera puis détrônera les autres titulaires du rôle, ce qui ne se fera pas sans causer des remous parmi les fidèles admirateurs de Solange Michel ou de Denise Scharley. Mais il fallait tourner une page, ce qui sera fait.
Solange Michel dans le rôle-titre de Carmen,
Paris, Opéra Comique, 2 octobre 1952.
( Photo Harcourt, Paris, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRL’HEURE DES BILANS
Le parcours artistique de Solange Michel est en tous points exemplaire : aucun scandale, pas de caprices de diva, quasiment aucune défection, un inaltérable esprit de bonne camaraderie et surtout, un profond sens du devoir, même dans des circonstances difficiles, comme pendant la seconde guerre mondiale. Afin de parvenir à ce stade d’excellence, l’artiste fera preuve de détermination, d’humilité certes, mais également, de cette vertu rare dans le métier qui se nomme la patience. Le chemin vers la gloire sera long et semé d’embûches. Si sa formation musicale à l’Ecole de musique de Bourges puis son association avec l’orchestre de la Musique Municipale s’avèrent fructueuses, Solange Michel fait ensuite preuve de persévérance pour affronter les concours du Conservatoire de Paris, puis se cantonner à des deuxièmes rôles à la radio et dans les choeurs. Une fois la carrière établie, elle ne se reposera jamais sur ses lauriers, continuant à réviser systématiquement ses rôles, préparant les prochains récitals ou concerts, tant à l’opéra, qu’à la radio. Surtout, elle travaille sa voix chaque matin, un rituel auquel elle ne se soustrait jamais et surtout, elle recentre et repositionne toujours sa voix entre chaque rôle (avec Marie Lasne à Paris), il s’agit là d’une règle immuable pour Solange Michel. Enfin, il ne faut pas oublier le talent de comédienne de Solange Michel : son séjour au Conservatoire de Paris et sa passion première de la scène ne fera qu’instiller en elle la volonté de ne pas se cantonner au seul rôle d’artiste lyrique. Elle perfectionnera en classe de déclamation et d’art lyrique son instinct dramatique déjà si sûr. Puis, en abordant des rôles de choryphée et les deuxièmes plans à l’Opéra, elle sera en mesure de peaufiner ce talent inné. Tout est, chez elle, mesuré mais tout ou presque, est niché dans la voix: une économie de gestes, juste ce qu’il faut pour mettre en exergue les traits essentiels du personnage, sans excès, avec un naturel confondant. A la création en Italie de Padmâvatî au Teatro di San Carlo de Naples (1952), la presse unanime ne salue pas seulement la qualité de la voix, mais aussi et surtout, la stature dramatique et la majestueuse présence scénique de Solange Michel. On peut lire dans un article de Il Mattino daté du 11 février 1952 (traduit de l’italien :) « […] Solange Michel, aux moyens vocaux limpides et ductiles, fut une Reine de grande lignée stylistique, jouant d’une variété d’accents adaptés aux mutations psychologiques du personnage délicat et pourtant fier, voire altier. » Cette critique résume en tous points l’indéniable présence de Solange Michel à la scène. Lors de sa prise de rôle de la Première prieure (Dialogues de carmélites) à l’Opéra Garnier, succédant à Denise Scharley, Solange Michel sera bouleversante au point de faire pleurer le metteur en scène Raymond Rouleau (1904-1981.) Une carrière de premier plan donc, française et internationale, aux côtés des meilleurs éléments de la troupe de l’Opéra Comique et de l’Opéra. Pour conclure, sur un plan plus personnel, Solange Michel aura incarné la modestie et la discrétion mêmes, évitant systématiquement les conflits, affichant une attitude des plus collégiales. Même au faîte de sa carrière internationale, elle restera inchangée : humble, voire même effacée et à l’écoute de son prochain. Totalement investie dans son art qu’elle considérait presque comme un sacerdoce, elle se montrera pleinement heureuse de ses succès artistiques et malgré une mémoire parfois défaillante, à un âge avancé, elle se plaira à évoquer les nombreuses étapes de sa longue carrière. « Si je devais recommencer, je referais tout pareil et j’ajouterais encore d’autres rôles à mon palmarès ! J’ai aimé tous mes rôles, Carmen bien sûr, mais également Mignon, Charlotte, la Mère (dans Louise) que je considérais comme un rôle de cinéma – ce drame populaire empreint de réalisme me touchait au plus haut point et Gustave Charpentier lui-même m’a fait travailler certains passages, une expérience inoubliable. J’ai ainsi réalisé que j’étais en parfaite symbiose avec les intentions du compositeur -. Comme je l’ai dit à une journaliste en 2000, je n’aime pas être identifiée à une ‘cantatrice’, que je vois comme de grosses femmes à belles voix, chantant des mélodies. Moi, j’étais plus remuante que ça ! Donc, pour conclure, non : je n’ai aucuns regrets !12
Solange Michel dans le rôle-titre de Carmen, ca 1950.
( Photo Max Erlanger de Rosen, Paris, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRREMERCIEMENTS
L’auteur tient tout d’abord à remercier Mesdames et Messieurs les artistes de l’Opéra, tant en France qu’en Belgique, de leur aimable et précieuse collaboration. Il n’est pas toujours aisé de remonter le fil du temps pour évoquer des souvenirs de carrière. Il remercie également Madame Sophie Lévy (responsable des Archives du Centre National Supérieur de Musique de Paris) de ses précisions quant au passage de Solange Michel au Conservatoire. Enfin et surtout, il exprime sa plus vive reconnaissance à Madame Monique Boulesteix et Monsieur Jean-Michel Boulesteix, fille et fils de l’artiste, dont le soutien indéfectible et la parfaite collaboration ont permis de rassembler la documentation nécessaire pour dresser ce portrait et rendre hommage à la grande dame du chant que fut et restera Solange Michel.GALERIE DE ROLES
Albine (Thaïs)
(ordre alphabétique, liste non exhaustive)
Aloès (L’Etoile)
Amarante (La Fille de Madame Angot)
Amneris (Aida)
Auntie (Peter Grimes)
La Bergère (L’Enfant et les sortilèges)
Carmen (rôle-titre)
La Chaise (L’Enfant et les sortilèges)
Charlotte (Werther)
La Comtesse (La Dame de pique)
Dalila (Samson et Dalila)
Dame Marthe (Faust)
L’une des trois Dames (La Flûte enchantée)
Dryade (Ariane à Naxos)
La Duchesse d’Ostrelande (Sire Halewyn)
Dulcinée (Don Quichotte)
L’Ecureuil (L’Enfant et les sortilèges)
L’Electrice (Le Prince de Hombourg)
Emilia (Otello)
Erda (L’Or du Rhin)
Euryclée la Nourrice et Eurynome, la Gouvernante (Pénélope)
Félicité (Madame Bovary)
Fiamina (Grisélidis)
Gémeau (Le Martyre de Saint Sébastien)
Geneviève (Pelléas et Mélisande)
Géo, la Diseuse de bonne aventure (La Danseuse de Tanagra)
Gertrude (Roméo et Juliette)
Giovanna (Rigoletto)
La Grand-mère (La Vie brève)
Hedwige (Guillaume Tell)
L’Hôtesse (Boris Godounov)
Hubertine (Le Rêve)
Le second Jumeau (Le Martyre de Saint Sébastien)
La Maharanée (Le Dernier sauvage)
La Maman (L’Enfant et les sortilèges)
Solange Michel dans Marion ou La Fille au tricorne, création à l’Opéra Comique,
17 novembre 1951. A gauche, de dos, le soprano Lucienne Jourfier.
( Photo Max Erlanger de Rosen, Paris, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
La Mère (Le Consul)
La Mère (Louise)
La Nourrice (Boris Godounov)
Léonore (La Favorite)
Lucia (Cavalleria rusticana)
Madame Balandard (Monsieur Choufleuri)
Madame Larina (Eugène Onéguine)
Madame Nolan (Le Medium)
Madeleine (Rigoletto)
Madelon (Fortunio)
Mallika (Lakmé)
Mamma Lucia (Cavalleria rusticana)
Marcelline (Les Noces de Figaro)
Marguerite (La Damnation de Faust)
Marion (Marion ou la Fille au tricorne)
Mary (Le Vaisseau fantôme)
Meg (Falstaff)
Mercédès et rôle-titre (Carmen)
Mère Goose (Le Libertin)
Mère Jeanne de l’Enfant-Jésus (Dialogues des carmélites)
Mignon (rôle-titre)
Miss Benson (Lakmé)
Myrtale (Thaïs)
Orphée (rôle-titre)
L’une des Orphelines nobles (Le Chevalier à la rose)
Padmâvatî, reine de Chittor (rôle-titre)
La première Prieure (Dialogues des carmélites)
Ragonda (Le Comte Ory : uniquement au disque)
Rosette (Manon)
Schwerleite (La Walkyrie)
Siebel (Faust)
L’une des six Suivantes (Gwendoline)
Suzuki (Madame Butterfly)
Taven (Mireille)
Thérèse (rôle-titre)
Utta (Sigurd)
La Vengeance (Zoroastre)
Vénus (La Vénus d’Ille)
La Vieille (I 330)
La Voix de la tombe, mère d’Antonia (Les Contes d’Hoffman)
Yvonne (Sapho)
Création en Italie au Teatro di San Carlo (Naples), février 1952, de Padmâvati d'Albert Roussel.
( Photo Troncone Napoli, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
QUELQUES ETAPES CHRONOLOGIQUES CHOISIES
(liste non exhaustive)
Saisons 1935-1945
Concert : extraits de Carmen et de Rigoletto, avec M. Busatto, M. Bussonnet et S. Borreau (accompagnement piano : Mme Cottrelle), organisé par la Croix-Rouge Française, Association des Dames Françaises, Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville, Levallois-Perret, 17 mars 1935.Représentations de L’Amour médecin (comédie-ballet, en trois actes, en prose et parties chantées, sur un texte de Molière une musique de Lulli. A ses côtés, un jeune baryton français appelé à devenir un pilier de l’Opéra : Louis Noguera. C’est Eustase Thomas, dit Salignac, le ténor et professeur de Solange Michel qui crée le rôle de Clitandre dans L’Amour médecin. Paris, Comédie Française, Paris, du 29 au 21 janvier 1935. En 1936 Solange Boulesteix chante pour la première fois sur les ondes radiophoniques et devient soliste des Concerts du Conservatoire de Radio Paris. Madelon (Fortunio), extraits : soirée artistique. Scène de Fortunio, avec G. Gaudinau et M. Peyron (accompagnement piano : M. Faure), Université de Paris, Cité Universitaire, concert donné au Théâtre de la Maison Internationale, Paris, 14 novembre 1936. Concert: airs de, C.-W. Gluck, G.-F. Haendel, F. Rossi et G. Fauré (accompagnement piano : Mme Becker), Conservatoire de Musique, Angers, 27 décembre 1936. Concert : extraits de Werther, d’Orphée et de Samson et Dalila (duo avec C. Cambon), avec M. Cambon et Mlle Blanquart (harpiste des Concerts Colonne) (dir. J. Le Breton, au piano : M. Daulnay), Société Philarmonique de Levallois-Perret, Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville, Levallois-Perret, 1er avril 1939. Partie d’alto solo (sous le nom de S. Boulesteix) : Festival Henri Büsser, avec S. Blin, M. et Mme Peyron, M. Singher, J. Pangnier (programme de mélodies du compositeur H. Büsser) (accompagnement N/C), Mairie, Saint-Cloud, 20 mai 1939. Partie d’alto solo (sous le nom de S. Boulesteix) : Le Messie (de G.-F. Haendel), avec Mme Tremblay, G. Cathelat, J. Hazart (dir. M. Tremblay), Eglise Saint-Germain des Prés, Paris, 8 juin 1941. Charlotte (Werther) puis le rôle-titre de Mignon, Grand-Théâtre, Dijon. Orpheline noble (Le Chevalier à la rose), distribution N/C, débuts à l’Opéra de Paris (où elle chantera des deuxièmes plans), 2 septembre 1942 Charlotte (Werther) et le rôle-titre de Mignon, avec C. Vezzani, distribution complète N/C, Opéra d’Alger, printemps 1943. Thérèse (rôle-titre), avec A. Salmond, R. Leroy, R. Perny, J. Robert, L. Perrier (dir. R. Herbay), Grand-Théâtre de Dijon, saison 1943-1944. Mignon (rôle-titre), avec R. Nivel, C. Richard, C. Soix, W. Clément (dir. M. Fichefet), Opéra de Lyon, saison 1943-1944. Charlotte (Werther), avec H. Rivière, G. Micheletti, R. Leroy, X. Smati (dir. R. Herbay), Théâtre Régional de Bourgogne et de Franche-Comté, Besançon, saison 1943-1944. Thérèse (rôle-titre), avec A. Salmond, R. Leroy, R. Perny, J. Robert, L. Perrier (dir. R. Herbay), Théâtre Régional de Bourgogne et de Franche-Comté, Besançon, Besançon, saison 1943-1944. Concert : extraits de Jules César, Orphée et Eurydice et deux mélodies (F. Rossi et G. Duparc), avec A. Asselin (violon), L. Wurmser (piano) et P. Bazelaire (violoncelle) (dir. R. Herbay), Théâtre Régional de Bourgogne et de Franche-Comté, Besançon, saison 1943-1944. Concert de gala : Charlotte (Werther : extraits), avec G. Micheletti, M. Bianca, C. Charmat, G. Chapotet (dir. A. Remacle), Théâtre de Verdure du Square Darcy, Dijon, 18 juillet 1943. Mignon (rôle-titre), avec R. Nivel, R. Rollet, L. Armon, X. Smati (dir. R. Herbay), Grand-Théâtre de Dijon, juillet 1943. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Théâtre Municipal, Nantes 13 octobre et 28 novembre 1943. Partie de contralto solo : IXème Symphonie (de L. van Beethoven), avec G. Denys, J. Peyron, C. Cambon, Chorale Passani (dir. E. Bigot), Assocation des Concerts Lamoureux, Palais de Chaillot, Paris, 26 décembre 1943. Concert de gala : mélodies de F. Rossi, H. Duparc, extraits de Jules César et d’Orphée et Eurydice, avec le Trio Lucien Wurmser, A. Asselin (violon), P. Bazelaire (violoncelle) (dir. R. Herbay), Théâtre Régional de Bourgogne et de Franche-Comté, Besançon, 1er mars 1944. Carmen (rôle-titre), avec M. Frédérick, M. Pastor, J. Magnère, M. d’Arsac (dir. P. Tellier), Théâtre Municipal, Caen, 23 et 24 avril 1944. Concert symphonique éducatif des Jeunesses Musicales de France (consacré à Edouard Lalo et à Camille Saint-Saëns): air de Samson et Dalila « Amour, viens aider ma faiblesse « , salle des concerts du Conservatoire de Paris, 18 novembre 1944. Carmen (rôle-titre), avec S. Revy, J. Taleyrac, C. Cotta, M. Canevary (dir. M. Frigara), Théâtre Municipal, Le Mans, saison 1944-1945. Mignon (rôle-titre), avec O. Gayrford, A. Tellian, G. Gabriel, J. Talayrac (dir. N/C), Théâtre Municipal, Le Mans, saison 1944-1945.
Solange Michel lors d’une répétition à l’Opéra Comique,
dans le rôle de Charlotte (Werther)
par Louis Musy, baryton, metteur en scène et pédagogue français (1902-1981). DRSaisons 1945-1955
Charlotte (Werther), avec O. Proisy, M. Lebreton, J. Magnère, H. Pirard (dir.N/C), Théâtre Municipal, Saumur, saion d’été 1945. Dalila (Samson et Dalila), avec C. Vezzani, F. Lagarde (dir. G. Riva), Opéra d’Alger, saison 1945-1946. Carmen (rôle-titre), avec L. Denat, C. Vezzani, F. Lagarde, A. Dagnant (dir. G. Riva), Opéra d’Alger, saison 1945-1946. Mignon (rôle-titre), avec I. Doneddu, M. Ory, M. Alves, M. Auteuil (dir. G. Riva), Opéra d’Alger, saison 1945-1946. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Théâtre d’Angers, 1er avril 1945. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Opéra Municipal, Clermont-Ferrand, 5 avril 1945. Charlotte (Werther), avec H. Thermac, J. Anzani, M. Guirand, M. Salsoni (dir. N/C), Opéra Municipal, Clermont-Ferrand, 13 octobre 1945. Taven (Mireille), avec M. Angelici, L. Rialland, S. Giorgetti, Giovanetti, G. Arschodt (dir. F. Cebron), Opéra Comique, 11 octobre 1946. Carmen (rôle-titre), avec G. Gaudinau, M. Altéry, M. Franzini, A. Derroja (dir. F. Cebron), Théâtre National du Palais de Chaillot, Paris, 27 octobre 1946. Début de Solange Michel à Paris dans le rôle-titre de Carmen (représentation organisée par l’Opéra Comique). Carmen (rôle-titre), débuts à l’Opéra Comique, 21 novembre 1946. Mignon (rôle-titre), avec A. Pourtois, J.Libert, G. Pourbaix, E. Delva (dir. E. Montellier), Théâtre Royal, Namur, saison 1946-1947. Hubertine (Le Rêve), avec J. Cellier, L. Arnoult, A. Endrèze, L. Guenot (dir. E. Bigot), Opéra Comique, 13 avril 1947. Concert de gala : mélodie Février (de B. Godard), extraits de Mignon et duo de Samson et Dalila avec C. Fronval (dir. N/C), Salle du Cinéma Rex, Montceau-les-Mines, 3 et 4 février 1948. Partie de contralto solo : Messe en Si mineur (de J.-S. Bach), avec M. Angelici, L. Rialland, J Giovanetti (dir. M.-F. Gaillard), Schola Cantorum de Nantes, Théâtre Graslin/Opéra de Nantes, 7 juin 1948. Concert : Six Poèmes arabes (de Louis Aubert, sur un texte de Franz Toussaint) : Le Mirage, Le Vaincu, Le Visage penché, Le Sommeil des colombes, L’Adieu, Le Destin (avec le Quatuor Calvet), (dir. N/C), Salle de l’Ecole Normale de Musique, Paris, 23 juin 1948. Carmen : rôle-titre, avec J. Cellier, R. Gallia, M. Dens, R. Lapelletrie (dir. J. Fournet), Opéra Comique, 10 octobre 1948. Gala artistique : extraits de Carmen (rôle-titre), avec R. Fenasse (dir. N/C), événement organisé par le Comité des Anciens Combattants dans le cadre du trentenaire de l’Armistice, Salle des conférences, Château-Thierry, 11 novembre 1948. Dulcinée (Don Quichotte), avec J. Vivalda, A. Huc-Santana, J. Claverie, J..Givaudan (dir. M. Tomasi), représentation de gala, Opéra de Monte-Carlo, 17 janvier 1949.Partie d’alto solo : Magnificat (de J.-S. Bach), avec M. Angelici, I. Joachim, P. Gianotti, L. Noguera (dir. L. Martini), Concerts Pasdeloup (Grande Salle Pleyel, Paris, 29 janvier 1949. Partie d’alto solo : Messe in Si (de J.-S. Bach), avec M. Angelici, P. Giannotti, L. Noguera (dir. A. Goldschmidt), Orchestre des Cadets du Conservatoire, Salle Pleyel, Paris, 14 février 1949. Carmen (rôle-titre), avec G. Gaudineau, R. Jobin, R. Jeantet, R. Lapelletrie (dir. J. Fournet), Opéra Comique, 1er mars 1949. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Opéra Municipal, Clermond-Ferrand, 9 avril 1949. Geneviève (Pelléas et Mélisande), avec G. Boué, J. Cellier, R. Bourdin, H.B. Etcheverry, H. Medus (dir. V. De Sabata), Teatro alla Scala, Milan puis Covent Garden, Londres (mi-avril et juin 1949). Partie d’alto solo : Requiem (de W.-A. Mozart), avec S. Danco, S. Rallier, M. Roux (dir. E. Bour.) Concert donné à l’occasion du centième anniversaire des obsèques de Frédéric Chopin survenues en l’Eglise de la Madeleine le 30 octobre 1849. En plus du Requiem, trois de ses œuvres furent exécutées. Eglise de la Madeleine, Paris, 27 octobre 1949. Carmen (rôle-titre), avec Y. Ysaÿe, S. Lynen, E. Kriff, G. Vaillant, R. Sorgel, J. Spadin, M. Marquet, R. Lits, G. Delougne (dir. L. Molle) : représentation de gala pour le 75ème anniversaire de l’Association Française de Bienfaisance de Liège13. Théâtre Royal, Liège, 25 novembre 1949. Partie de contralto : La Passion selon Saint-Matthieu (de J.-S. Bach), avec M. Angelici, P. Giannotti, L. Noguera, M. Balmat, Chorale Elisabeth Brasseur, Petits Chanteurs de Chaillot, Soprani des Petits Chanteurs de Saint-François de Sales, Orchestre des Concerts Lamoureux (dir. A. Goldschmidt), Palais de Chaillot, Paris, 28 novembre 1949. Partie d’alto solo : Messe in Si mineur (de J.-S. Bach), avec F. Wend, G. Cathelat, P. Mollet (dir. J. Fournet), Salle du Grand-Théâtre, Angers, 19 et 20 décembre 1949. Geneviève (Pelléas et Mélisande), avec I. Joachim, J. Cellier, J. Jansen, H.B. Etcheverry, P. Froumenty (dir. R. Desormière), Royal Opera House Covent Garden, Londres, 17 juin 1949. Carmen (rôle-titre), trois représentations, distribution N/C, Théâtre Municipal, Lausanne. La Mère (Louise), avec G. Boué, R. Tarn, C. Gaudel, E. Kriff, A. Legros/L. Musy, L. Rialland, W. Tubiana, C. Maurane (dir. A. Cluytens.) Représentation de gala pour la célébration du 90ème anniversaire de Gustave Charpentier et le 50ème anniversaire de la création de Louise. Le compositeur dirigera, après le IIIème acte, le Chant de l’apothéose (créé en 1902 à Paris à l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo) Opéra Comique, 28 février 1950. Carmen (rôle-titre), avec J. Vivalda, R. Jobin, M. Dens, Y. Leclerc (dir. C. Boucoiran), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 9 janvier 1950. Concert : œuvres de R. Delalande, Vittoria et A. Charpentier, avec M. Angelici, J. Archimbaud, P. Deniau, J. Deyron, L. Noguera, Chorale des Jeunesses Musicales de France, à l’orgue : G. Lambert (dir. L. Martini), Concerts Pasdeloup, Salle Pleyel, 18 mars 1950. Dulcinée (Don Quichotte), avec A. Huc-Santana, J. Claverie, Givaudan, J. Vivalda (dir. M. Tomasi), Opéra de Monte-Carlo, 26 et 27 mars 1950. Carmen (rôle-titre), avec J. Vivalda, J. Luccioni, J. Claverie, Givaudan, (dir. M. Tomasi), Opéra de Monte-Carlo, 30 mars 1950. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Grand-Théâtre, Nancy, 1er novembre 1950 (avec une représentation prévue à l’Opéra de Tunis, saison 1950-1951, date N/C) Carmen (rôle-titre), avec E. Kriff, J. Vivalda, J. Giovanetti (dir. N/C), Grand-Théâtre de Nancy, 3 novembre 1950. Partie d’alto solo : Salut Solennel (composition de Claude Delvincourt : chœur mixte à quatre parties, quatre solistes avec une orchestration pour quintette à cordes, deux trompettes, deux trombones, harpe, percussion et orgue). Association des Concerts Lamoureux (dir. J.-B. Mari.). Le concert comprend également l’ouverture Léonore 3 et le Concerto en La mineur de R. Schumann. Création à la Salle Pleyel, 4 mars 1951. Concert : extraits Carmen (rôle-titre), avec C. Rufli, M. Huylbroeck (dir. M. Leforestier), en présence d’E. de Bondeville, compositeur et directeur de l’Opéra Comique. Il s’agit d’un concert-conférence autour de la nouvelle de P. Mérimée et de l’opéra comique de G. Bizet, le maître de conférence et E.-A. Lebas, Théâtre Municipal, Coutances, 28 mai 1951. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Caen, juin 1951. Carmen (rôle-titre), avec G. Russel, P. Thévenon, J. Bouët, J. Giovanetti (dir. R. Cortet), Théâtre du Grand Casino, Vichy, 13 septembre 1951. Marion ou la Belle au tricorne (rôle-titre), avec J. Giraudeau, J. Vieuille, M. Enot, L. Jourfier, N. Renaux, I. Joachim, G. Chellet, C. Gaudel, L. Daniere (dir. A. Cluytens.) Opéra comique en trois actes et quatre tableaux de Pierre Wissmer sur un livret de Jean Goudal. Opéra Comique, 17 novembre 1951. Création mondiale. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Radio Lausanne, Lausanne, 23 novembre 1951. Carmen (rôle-titre), avec J. Vivalda, R. Jobin, J. Giovanetti, L. Decugis (dir. R. Benedetti), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 7 janvier 1952. Concert radiophonique : Carmen (rôle-titre), extraits (dir. H. Pensis), Orchestre Radiophonique de Radio-Luxembourg, 10 janvier 1952. Padmâvatî (rôle-titre), avec J. Micheau, T. Tygesen, J. Vieuille, H. Medus, R. Destain, G. Gaudioso, P. De Palma (dir. A. Cluytens). Représentation suivie de L’Heure espagnole. Création pour l’Italie, Teatro di San Carlo, Naples, février 1952. Partie de contralto : Messe en Si mineur (de J.-S. Bach), avec F. Wend, J. Collard, J. Giraudeau, A.Vessières (M. Duruflé à l’orgue), Chœur Philarmonique de Paris, Chorale des Ecoles Normales Supérieures (dir. E. Pendleton), Salle Pleyel, Paris, 10 mars 1952. Carmen (rôle-titre), avec P. Barrot, R. Gallia, R. Jeantet, P. Depadt (dir. J. Fournet), Théâtre Municipal, Beauvais, 17 mars 1952. Marion ou la Belle au tricorne (rôle-titre), avec M. Gitton, C. Gaudel, I. Joachim, J. Giraudeau, J. Vieuille, M. Enot, G. Bobillier, H. Morath, J. Bise (dir. S. Baud-Bovy ;° Création pour la Suisse. Grand Casino, Genève, 2 et 4 novembre 1952. Partie de mezzo-soprano : Messe en Si bémol (de J. Haydn), avec J. Brumaire, J. Giraudeau, M. Roux, Chorale de la Cathédrale de Strasbourg (dir. Msgr A. Hoch), 11 novembre 1952. Carmen (rôle-titre), avec J. Farkas, M. Martin, R. Gallia, J. Doucet (dir. J. Fournet), Gran Teatro del Liceo, Barcelone, 25 décembre 1952.
Jean Claverie, basse, (1902-1963) dans Méphistophélès (Faust),
avec envoi à Solange Michel «A la charmante camarade Solange Michel,
magnifique Dulcinée à la voix d’or. Affectueux souvenir,
J.C., Monte-Carlo, le 17 janvier 1949 ».
Les deux artistes partagent l’affiche de Don Quichotte
à l’Opéra de Monte-Carlo.
( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRCharlotte (Werther), C. Jacquin, R. Gallia, J. Doucet, H. Huvenne (dir. J. Etcheverry), Grand-Théâtre de Nancy, saison 1952-1953. Mignon (rôle-titre), avec R. Tarn, C. Richard, A. Legros (dir. R. Herbay), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 12 janvier 1953. La Mère (Louise), avec G. Boué/G. Camart, R. Verdière, A. Legros, L. Rialland, X. Depraz (dir. A. Cluytens), Opéra Comique, 15 janvier et 5 février 1953. Carmen (rôle-titre), avec A. Léger, R. Jobin, M. Roux (dir. A. Cluytens), Opéra Comique, entre le 8 mars et le 28 juin 1953 (en alternance avec D. Scharley). Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Opéra Municipal, Montpellier, 20 avril 1953. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Opéra Municipal, Avignon, 26 février 1953. Carmen (rôle-titre), avec J. Luccioni, G. De Jonghe, J. Luccioni, P. Cabanel (dir. H. Lenaerts). Représentation de gala au bénéfice de la Fondation Unitas..Opéra Royal Flamand, Anvers, 21 avril 1953. La Mère (Louise) : distribution N/C, Opéra Municipal, Montpellier, 18 et 20 décembre 1953. Suzuki (Madame Butterfly), avec G. Boué, C. Richard, R. Bourdin, J. Bruno, H. Deborde (dir. C. Boucoiran), Casino d’Evian, 11 août 1953. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Opéra Comique, fin septembre 1953. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Grand-Théâtre, Chalon sur Saône, 22 octobre et 24 novembre 1953. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Bordeaux, 30 octobre 1953. Carmen (rôle-titre), avec J. Ribot, A. Laroze, J. Giovanetti, G. Falco (dir. N/C), Grand-Théâtre, Dijon, 26 novembre et 1er décembre 1953. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Opéra-Théâtre de Nîmes, 13 décembre 1953. Madeleine (Rigoletto), avec J. Micheau, D. Orval, N. Turtach, J. Borthayre, W. McGrath, G. Serkoyan, R. Marchand (dir. G. Cloez), Grand Casino, Genève, 20 décembre 1953. Carmen (rôle-titre), avec M. Patris, R. Gallia, E. Blanc, J. Givaudan (dir. G. Lauweryns), Théâtre de l’Opéra, Nice, 25 et 28 décembre 1953. Charlotte (Werther), avec M. Linval, R. Jobin, L. Guirand, L. Marzo, J. Givaudan (dir. G. Lauweryns), Théâtre de l’Opéra, Nice, 31 décembre 1953. Carmen (rôle-titre), avec J. Bourges, G. Santacreux, R. Malvasio, J. Giovanetti (dir. R. Le Grand), Théâtre de Rennes, saison 1953-1954. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Opéra Municipal, Nîmes, 9 ou 10 janvier 1954. Carmen (rôle-titre) : avec C. Hector, A. Legros, J. de Bourges (dir. R. Herbay), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 11 janvier 1954. Suzuki (Madame Butterfly), avec M. Sunahara, R. Malvasio/L. Rialland, R. Chambaz, R. Gachet, L. Denizod (dir. O. Osterwalder), Grand Casino, Genève, 22-26 janvier 1954. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Opéra Municipal, Avignon, 11 février 1954. Charlotte (Werther), avec N. Grand-Perrin, F. Gatto, E. Martin (dir. M. Bascou), Opéra Municipal, Montpellier, 14 mars 1954. Charlotte (Werther), avec G. De Jonghe, R. Gallia, R. Verbruggen, P. Draps (dir. H. Lenaerts.) Représentation de gala au bénéfice de la Fondation Unitas. Opéra Royal Flamand, Anvers, 16 mars 1954. Dulcinée (Don Quichotte), avec L. Frabell, A. Huc-Santana, P. Herry, G. Martini (dir. G. Lauweryns), Théâtre de l’Opéra, Nice, 20 mars 1954. Madeleine (Rigoletto) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 21 mars 1954. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 28 mars 1954. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 1er avril 1954. Concert, soirée d’adieux : distribution et programme N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 4 avril 1954. Auntie (Peter Grimes) : distribution N/C, Grand-Théâtre, Bordeaux, 18 et 19 mai 1954. La Chaise Louis XIV, la Bergère, l’Ecureuil, la Tasse chinoise (L’Enfant et les sortilèges), avec, N. Sautereau, O. Turba-Rabier, A. Desmond, R. Notti-Pages, J. Peyron, A. Vessières (dir. J. Martinon). En dernière minute, Solange Michel remplacera A. Desmond dans le rôle de la Maman, en plus des quatre autres rôles. Royal Festival Hall, Londres, 27 octobre 1954. Carmen (rôle-titre), avec A. Léger, J. Luccioni, R. Jeantet, G. Serkoyan (Dir. J. Fournet), Opéra Comique, 13 novembre 1954. Partie de contralto solo : Le Messie (de G.-F. Haendel), avec M. Angelici, M. Le Breton, A. Vessières (dir. H. Hornung), La Maîtrise de l’Oratoire du Louvre, Eglise Notre-Dame de Caen, 14 novembre 1954. Partie de contralto solo : IXème Symphonie (de L. van Beethoven), avec J. Micheau, J. Giraudeau, M. Roux, Chorale Elisabeth Brasseur (dir. G. Sebastian), Concerts Colonne, Théâtre du Châtelet, Paris, 11 décembre 1954. Meg (Falstaff), avec L. Grandval, J. Micheau, L. Musy, R. Jeantet, R. Herent, X. Depraz, L. Rialland (dir. A. Cluytens), Opéra Comique, sans dates (entre 1951 et 1955).
Riccardo Martin (1874-1952), ténor américain, dans Don José, avec envoi : «A Solange Michel, avec grande admiration, Paris, 1948 », au terme d’une représentation de Carmen.
( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
Saisons 1955-1965
Charlotte (Werther), avec N. Grandperrin, J. Le Moan, G. Godin, J. Tezenas (dir. J. Bascou), Opéra Municipal, Montpellier. Saison 1954-1955. Aloès (L’Etoile), distribution N/C, Grand-Théâtre ou Casino de Genève, 15 janvier 1954. Dulcinée (Don Quichotte) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 9 février 1955. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Opéra Municipal, Montpellier, 20 février 1955. Mignon (rôle-titre), avec R. Doria, H. Legay, P. Froumenty, J. Hivert (dir. J. Fournet), Opéra Comique, 1er avril 1955 (2’000ème représentation de l’œuvre d’Ambroise Thomas.) Carmen (rôle-titre), avec M. Angelici, S. Galandon, R. Jobin, J. Giovanetti (dir. E. Carrière), Arènes de Nîmes, 28 mai 1955. Siébel et Dame Marthe (Faust), avec J. Brumaire, G. Noré, G. Ghislain, J. Borthayre, L. Combé (dir. A. Wolff), Radio Hiversum, La Haye, 29 septembre 1955. La Mère (Louise) : distribution N/C, Théâtre Eden, Saint-Etienne, 10 octobre 1955. Partie d’alto : Magnificat (de J.-S. Bach), avec J. Cellier, J. Giraudeau, X. Depraz, Chorale des Professeurs d’Enseignement Musical de la Ville de Paris (dir. F. Oubradous), Salle Gaveau, Paris, 30 octobre 1955.Siébel et Dame Marthe (Faust), avec J. Brumaire, G. Noré, G. Ghislain, J. Borthayre (dir. A. Wolff), Radio Hiversum, La Haye, 9 novembre 1955. Dulcinée (Don Quichotte), F. Crémet, A. Huc-Santana, L. Musy, J. Pascalini (dir. G. Lauweryns), Théâtre de l’Opéra, Nice, 3 février 1956. Carmen (rôle-titre), avec J. Brumaire, M. Huylbroeck, L. Huberty, E. Ferrero (dir. G. Lauweryns), Théâtre de l’Opéra, Nice, 5 février 1956. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 3 et 4 mars 1956. Dame Marthe (Faust), avec G. Boué, A. Gabriel, G. Noré, E. Blanc, X. Depraz (dir. L. Fourestier), Opéra de Paris, 14 avril 1956. La Mère (Louise), avec G. Boué, A. Guiot, J. Cauchard, R. Jobin, L. Musy, P. Giannotti, G. Serkoyan, J. Mars (dir. J. Fournet), Opéra Comique, 23 juin 1956. Soirée commémorant la 1000ème représentation du roman musical de Gustave Charpentier. D’autres représentations suivent avec une distribution légèrement changée : B. Montmart (Louise) et A. Laroze alternant avec R. Jobin (Julien). Concert : extraits d’Orphée et Eurydice, Mignon, Werther, Carmen et Samson et Dalila (dir. C. Brown), 104ème concert de l’Association des Concerts de l’Ecole Nationale de Musique de Bourges, Théâtre Municipal de Bourges, 25 juin 1956. Partie de contralto: Magnificat (de J.-S. Bach), avec J. Cellier, J. Giraudeau, X. Depraz, Chorale Elisabeth Brasseur (dir. F. Oubradous), Salle Gaveau, Paris, 10-11 novembre 1956. Carmen (rôle-titre), avec A. Guiot, A. Laroze, A. Legros, J. Loyens (dir. H. Leenaerts.) Représentation de gala commémorant le 60ème anniversaire de la Presse Sportive Anversoise. Opéra Royal Flamand, Anvers, 16 mars 1954. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Théâtre Eden, Saint-Etienne, 17 décembre 1956. Dame Marthe (Faust), avec L. Cumia, A. Laroze, G. Vaillant, R. Massard, A. Gabriel, M. Forel (dir. H. Lenaerts.) Représentation de gala commémorant le 65ème anniversaire de la Fondation Unitas. Opéra Royal Flamand, Anvers, 12 mars 1957. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Opéra Municipal, Avignon, 9 mars 1958. Madame de Croissy (La première Prieure : Dialogues des carmélites), avec L. Cumia, J. Lucazeau, G. Serrès, L. Berton, J. Fourrier, C. Allard, X. Depraz, J. Luccioni, C. Rouquetty, J.-P. Laffage, R. Romagnoni, J.-P. Hurteau, J. Mars (dir. P. Dervaux), Opéra de Paris, 23 mai 1958. Concert : extraits d’Orphée et Eurydice (actes I, II et III), avec S. Touret, M. Piot, Chœurs de la Schola Saint-Etienne, de la Chapelle Claire-Joie, de la Chorale des Elèves de l’Ecole Nationale de Musique et l’Orchestre de l’Assocation des Concerts (dir. C. Brown), Théâtre Municipal, Bourges, 24 juin 1958. Madame Larina (Eugène Onéguine) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Nice, 9 août 1958. Mignon (rôle-titre), avec M. Robin, R. Amade/C. Baroni, G. Vaillant (dir. L. Martin), Gran Teatro del Liceo, Barcelone, 11 et 17 janvier 1959. Carmen (rôle-titre) : distribution N/C, Théâtre Municipal, Bourges, 1er février 1959. Concert du dimanche : mélodies (L’Archet, La Dame en pierre, Roses et muguets) de H. Büsser, avec Marcel Jean, clarinettiste (dir. A. Girard), Association des Concerts Pasdeloup, Palais de Chaillot, Paris, 8 mars 1959. Dame Marthe (Faust), avec J. Brumaire/L. Cumia/J. Segala, G. Spanellys/L. Pastor, A. Lance/P. Finel/G. Noré, G. Vaillant/P. Savignol (dir. N/C.) Gala commémorant la centième de Faust à l’Opéra de Paris, 23 mars 1959. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Théâtre Eden, Saint-Etienne, 20 mars 1959. Dulcinée (Don Quichotte) : distribution N/C, Opéra Théâtre, Nice, 28 mars 1959. Carmen (rôle-titre), avec A. Esposito, M. Sobrie, F. Amero, M. Dens (dir. R. Allpress), Théâtre de l’Opéra, Lille, 10 septembre 1959. Charlotte (Werther) : distribution N/C, Théâtre Eden, Saint-Etienne, 10 novembre 1959. Carmen (rôle-titre), avec A. Esposito, M. Sobrie, F. Amero, M. Dens (dir. R. Allpress), Théâtre de l’Opéra, Lille, 11 décembre 1959.
Jean Giraudeau (1916-1995) dans le rôle-titre de Werther, avec envoi : « A Madame Solange Michel, en gage de ma vive admiration et de mon admiration, J.G.,
23 mai 1944 ».
( Photo Studio Baroux, Dijon, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRL’Hôtesse (Boris Godounov), avec D. Scharley, G. Serres, A. Huc-Santana, L. Rialland, C. Rouquetty (dir. N/C), Grand Casino, Genève, dates N/C.
Dulcinée (Don Quichotte), avec M. Delassus, M. Cangalovic, C. Hebreard, F. Angeli, C. Tholance, R. Sutto (dir. L. Fremaux), Opéra de Monte-Carlo, 13 et 15 mars 1960. Mignon (rôle-titre): distribution N/C, Théâtre Eden, Saint-Etienne, 21 mars 1960. Madame Larina (Eugène Onéguine), avec Mme Popova, G. Bacquier, M. Brajnik, X. Depraz (dir. G. Sébastian), Opéra Comique, 14 et 16 avril 1960. Concert radiodiffusé : Geneviève (Pelléas et Mélisande), avec M. Grancher, M. Mesplé, B. Plantey, M. Roux, A. Vessières, J. Mars (dir.J. Baudry-Godard), R.T.F., Théâtre des Champs-Elysées, Paris, 21 juin 1960 (diffusion sur les ondes le 30 juin 1960). Charlotte (Werther), avec A. Lance, F. Louvay, R. Lamander, A. Legros (dir. A. Lhery), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 7 novembre 1960.Taven (Mireille), avec R. Doria, G. Liccioni, J. Doucet, A. Legros (dir. J. Meylan), Grand Casino, Genève, 25 et 27 novembre 1960. Charlotte (Werther), avec A. Lance, Y. Rey, E. Arnaud, P. Filippi (dir. L. Erlo), Opéra de Lyon, 4 décembre 1960. Géo, la Diseuse de bonne aventure (La Danseuse de Tanagra), avec D. Dupleix, J. Courtin, J. Lamour, H. Gui, P. Mouron, D. Tharaud, J. Merry (dir. G. Cloez), Théâtre de l’Opéra, Lille, (N/C). Madeleine (Rigoletto), avec A. Miglietti, G. Bacquier, M. Cadiou, G. Chapuis, R. Chambaz (dir. J. Meylan), Grand Casino, Genève, 7 et 9 avril 1961. La Nourrice et l’Hôtesse (Boris Godounov), avec M. Daphnis, P. Longeron, J. Drouet, G. Vaillant, G. Serkoyan, F. Debrouver, J. Brazzi, J. Michel, J.-C. Riber, M. Henry, D. Tharaud, L. Corveleyn (dir. G. Cloez), Théâtre de l’Opéra, Lille, 12 octobre 1961 plus deux autres représentations. Mignon (rôle-titre), avec R. Tarn, R.. Richard, R. Hérent (dir. R. Her[-]), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 12 janvier 1962. La Nourrice et l’Hôtesse (Boris Godounov), avec G. Serres, N. Sautereau, A. Gabriel, B. Christoff, G. Serkoyan, G. Chauvet, L. Rialland, H. Médus, C. Rouquetty, G. Miazza, M. Cadiou, M. Forel (dir. J. Semkov), Grand Casino, Genève, 17 et 20 mai 1962. Geneviève (Pelléas et Mélisande), avec V. De Los Angeles, O. Chelavine, P. Mollet, J. Haas, J. Rouleau (dir. J. Fournet), Teatro Colón, Buenos Aires, 26 juin 1962. La Mère (Louise), avec J. Brumaire, N. Jolivalt, A. do Conto, J. Verbeeck, G. Vaillant, P. Mouron, M. Thesse (dir. G. Cloez), Théâtre de l’Opéra, Lille, 18 octobre 1962. Euryclée (Pénélope), avec R. Crespin, G. Chauvet, A. Mattiello, J. Haas, E. Valori (dir. J. Fournet), Teatro Colón, Buenos Aires, 8 juillet 1962. Charlotte (Werther), avec J. de Bourges, P. Finel, P. Le Hémonet (dir. M. Lhéry), Théâtre Eden, Saint-Etienne 3 décembre 1962. Représentation donnée dans le cadre de la commémoration du centenaire de Jules Massenet. Vénus (La Vénus d’Ille) : distribution N/C, Théâtre de l’Opéra, Lille, 3 et 4 avril 1963. Création mondiale du drame lyrique de Henri Büsser, basé sur la nouvelle fantastique de Prosper Mérimée, écrite en 1835 (publiée en 1837.)14 La Comtesse (La Dame de pique), version filmée par Henri Spade, avec I. Jaumillot et H. Legay (extraits.) Télévision Française, Paris, juin 1963. Euryclée (Pénélope), avec B. Montmart, G. Chauvet, A. Vessières, L. Devos, J. Bastin (dir. J. Fournet), Concertgebouw, Amsterdam, 19 juin 1963.
Solange Michel dans Charlotte (Werther), ca. 1955, son rôle préféré.
( Photo Max Erlanger de Rosen, Paris, Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRLa Maharanée (Le Dernier sauvage), avec A. Maliponte, M. Mesplé, M. Molese, C. Clavensy, G. Bacquier, X. Depraz, M. Lecocq (dir. S. Baudo), Opéra Comique, 21 octobre 1963. Création mondiale privée de l’opéra bouffe de G. C. Menotti, au bénéfice de l’Association Franco-Américaine Atlantique, sur un livret du compositeur. L’Electrice (Le Prince de Hombourg), distribution N/C, Opéra de Marseille, 1963. Première française de l’opéra en trois actes de Hans Werner Henze à l’Opéra de Marseille.
Solange Michel dans sa loge à l’Opéra Comique de Paris, dans le rôle de la Maharanée, lors de la création du Dernier sauvage.
( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRSaisons 1965-1979
La Mère (Louise), avec S. Sarroca, O. Romagnoni, J. Brazzi, N. Rossi-Lemeni (dir. J. Meylan), Grand-Théâtre, Genève, saison 1966-1967. Euryclée (Pénélope), avec S. Sarroca, G. Chauvet, X. Depraz (dir. J. Fournet), Teatro Nacional de S. Carlos, Lisbonne, 1966. Dame Marthe (Faust), avec S. Sarroca, M. Caron, A. Vanzo, M. Cangalovic, P. Le Hémonet, L. França/J. Veloso (dir. J. Fournet), Teatro Nacional de S. Carlos, Lisbonne, 1966. L’Electrice (Le Prince de Hombourg), avec S. Sarroca, A. Disney, G. Chauvet, P. Gottlieb, P. Filippi, M. Lecocq, J. Angot (dir. W. Rennert), Opéra de Lyon, 5 et 7 juillet 1966. La Grand-mère (La Vie brève) et Zita (Gianni Schicchi), avec M. Herbé, C. Burles, M. Manuguerra, M. Dens, etc., C, Opéra de Lyon, 7 et 8 janvier 1967. Geneviève (Pelléas et Mélisande) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Nantes, 11 janvier 1967. Zita (Gianni Schicchi), avec N. Menut, M. Roux, B. Murracciole, R. Andreozzi (dir. R. Blareau), Opéra Comique, 21 avril 1967. L’Electrice (Le Prince de Hombourg) : distribution N/C, Opéra de Lyon, 20 et 22 octobre 1967. L’Electrice (Le Prince de Hombourg) : distribution N/C, Opéra de Marseille, 3 et 5 novembre 1967. L’Electrice (Le Prince de Hombourg) : distribution N/C, Théâtre du Capitole, Toulouse, 1er et 3 décembre 1967. Madame Nolan (Le Medium), avec M. Powers, S. Bartrop, R. Tabarre, J.-P. Tomasi, J. Basset (dir. R. Niverd), Théâtre Municipal de Troyes, saison 1968-1969. L’Electrice (Le Prince de Hombourg), avec J. Silvy, M. Schwab, G. Chauvet, P. Gottlieb, M. Lecocq, J. Angot, R. Hierominus (dir. P. Stoll), Théâtre Municipal, Strasbourg, saison 1968-1969. Marcelline (Les Noces de Figaro) : distribution N/C, Opéra de Lyon, 12 et 14 janvier 1968. La Mère (Louise) : distribution N/C, Opéra de Lyon, 9 et 11 février 1968. La Mère (Le Consul), avec C. Stutzmann, J. Capderou, M. Decombe, D. Galland, C. Vierne, M. Dens, J.-C. Riber, E. Ruppe, A. Dran, P. Maestrati (dir. S. Zehnaker), Théâtre Municipal, Mulhouse, 2-8 novembre 1968. La Mère (Louise), avec. S. Sarroca, H. Garetti, A. Disney, C. Issartel, G. Chauvet, R. Bianco, M. Lecocq (dir. J. Fournet), Teatro Nacional de S. Carlos, Lisbonne, 13-15 février 1969. Nania (Eugène Onéguine) : distribution N/C, Opéra de Monte-Carlo, 23 et 25 mars 1969. Madame Larina (Eugène Onéguine), avec Suzanne Sarroca, O. Sandu, P. Thevenon, P. Gottlieb, A. Turp, T. Wierzbicki (dir. P. Ethuin), Théâtre des Arts, Rouen, 8 et 10 mai 1969. Création de la version française à Rouen. Susuki (Madame Butterfly), avec M. Herbé, A. Vanzo, M. Roux (dir. R. Blot), Théâtre de l’Hôtel de Ville, Le Havre, 10-11 décembre 1969. Madame de Croissy (La première Prieure : Dialogues des carmélites), avec B. Antoine, L. Berton, B. Montmart, M. Patris, J. Taillon, A. Voli, A. Malta, L. Rialland (dir. J.-C. Hartemann), Teatro Nacional de S. Carlos, Lisbonne, 3 mars 1970. Madame Larina (Eugène Onéguine) : distribution N/C, Théâtre des Arts, Rouen, 8 et 10 mai 1970. Madame de Croissy (La première Prieure : Dialogues des carmélites), avec I. Jarsky, L. Berton, J. Vémian, D. Millet, J. Taillon, M. Roux, J.-G. Henneveux, L. Rialland (dir. M. Decoust), Théâtre Graslin/Opéra de Nantes, 20 et 22 mars 1970. Madame Nolan (Le Medium), avec D. Scharley, E. Lubin, J.-P. Tomasi, J. Danjou, C. Genty (dir. R. Martignoni), Théâtre des Arts, Rouen, 23 et 25 octobre 1970. La Mère (Le Consul), avec M. Herbé, A. Martineau, M. Vidal, C. Vierne, R.-M. Tremosa, C. Meloni, A. Dran, J. Basset, G. Chapuis, F. Perillat (dir. P. Begou), Maison de la Culture et des Loisirs de Saint-Etienne, 27 février 1971.Suzuki (Madame Butterfly), avec C. Stutzmann, L. Guitton, R. Corazza, C. Meloni, J. Loreau (dir. J. Etcheverry), Opéra Comique, 16 mars 1971. La Mère (Le Consul), avec M. Herbé, A. Martineau, D. Millet, C. Rutili, C. Meloni, P. Fischer, A. Dran, G. Chapuis, F. Perillat (dir. R. Martignoni), Théâtre de Metz, saison 1971-1972. La Mère (Le Consul) : distribution N/C, Théâtre Municipal, Metz, 24-30 janvier 1972. Mère Jeanne de l’Enfant-Jésus (Dialogues des carmélites) : distribution N/C, Théâtre des Arts, Rouen, 27 et 29 octobre 1972. Madame de Croissy (La première Prieure : Dialogues des carmélites), avec S. Sarroca, R. Crespin, M. Vilma, S. Codinas, G. Liccioni, J. Mars, R. Corazza, F. Giband (dir. G. Prêtre), Opéra de Paris, 25, 26 et 29 novembre 1972. Les 26 et 29, Solange Michel remplace Denise Scharley, souffrante. Mère Jeanne de l’Enfant-Jésus (Dialogues des carmélites) : distribution N/C, Opéra de Paris, 9 décembre 1972 La Mère Jeanne de l’Enfant-Jésus (La première Prieure : Dialogues des carmélites) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Bordeaux, 2 et 7 janvier 1953. Mamma Lucia (Cavalleria rusticana), avec H. Garetti, R. Auphan, A. Filistad, M. Trempont (dir. J.-C. Hartemann), Théâtre de Metz, 9-14 janvier 1973. Dame Marthe (Faust) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Bordeaux, 22 janvier et 4 février 1973. Dame Marthe (Faust), avec E. Lubin, J. Sazy, P. Finel, J. Soumagnas, J.-P. Laffage (dir. R. Blaireau), Théâtre de Metz, 6-11 février et 18-25 février 1973. Madeleine (Rigoletto), avec M. Mesplé , A.Martineau, A. Vanzo, J.-P. Laffage, C. Portanier, J. Lainé, R. Cardona (dir. J. Etcheverry), Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, 13 janvier 1974. Dame Marthe (Faust) : distribution N/C, Théâtre des Arts, Rouen, 20, 25 et 27 janvier 1974. La Mère (Le Consul) : distribution N/C : Théâtre Graslin/Opéra de Nantes, 1-5 février 1974. Madame de Croissy (La première Prieure : Dialogues des carmélites) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Limoges, 3 mars 1974. La Duchesse d’Ostrelande (Sire Halewyn), avec M. Patris, C. Stutzmann, S. Codinas, P. Lanni, J. Bastin, J. Angot (dir. J. Etcheverry), Théâtre Graslin/Opéra de Nantes, 7-9 mai 1974. Création mondiale. Giovanna (Rigoletto), avec F. Garner, J. Audigou, F. Schiavi, A. Filistad, G. Serkoyan, A. Legros, J. Mollien (dir. J.-C. Hartemann), Théâtre de Metz, 3-8 décembre et 21-29 décembre 1974. Madame Nolan (Le Medium), avec D. Scharley, D. Chlostawá, M.-T. Foix, R. Garcia, J.-C. Benoît (dir. J.-P. Dautel), Théâtre de Caen, 24 et 25 janvier 1975. La Vieille (I 330) : spectacle musical (opéra-ballet) en audio-vision, sur une musique de J. Bondon, d’après Nous autres de E. Zamiatine, avec C. Meloni, A. François, G. Knight, F. Petri, G. Jollis, M. Hamel, J. Mars (dir. J.-C. Casadesus), Théâtre Graslin/Opéra de Nantes, 20 et 22 mai 1975. Création mondiale. La Mère (Le Consul), avec M. Herbé, A. Martineau, D. Millet, M. Liermann, C. Meloni, J.-P. Laffage, L. Miazza, F. Loup, C. Bottonet, J.-C. Aupy, A. Ropars (dir. J.-C. Casadesus), Théâtre Graslin/Opéra de Nantes, saison 1974-1975. La Duchesse d’Ostrelande (Sire Halewyn), avec M. Patris, C. Stutzmann, C. Bady, P. Lanni, J. Bastin, J. Angot (dir. J. Etcheverry), Théâtre Royal de la Monnaie (Bruxelles), 3-6 juin 1975. Création en Belgique. Dame Marthe (Faust), avec A. Esposito, J.-P. Chevalier, J. Razador, J. Mars, L. Cattin, F. Dresse (dir. F. Quattrocchi), Théâtre Eden, Saint-Etienne, 10-12 octobre 1975. La Grand-mère (La Vie brève) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Limoges, 14 mars 1976. Dame Marthe (Faust) : distribution N/C, Grand-Théâtre Municipal, Limoges, 28 mars 1976. Geneviève (Pelléas et Mélisande), avec E. Lubin, E. Conquet, M. Philippe, J. Mars, L.-H. William (dir. F.-P. Demillac), Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, 8 janvier 1977. Madame Larina (Eugène Onéguine), avec Suzanne Sarroca, M. Urbain, E. Blanc, G. Liccioni, Y. Saur, F. Dresse (Dir. R. Herbay), Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, 22 octobre 1978. La Mère (Louise), avec C. Dumas, G. Liccioni, F. Vassar (dir. N. Annovazzi), Gaiety Theatre, Dublin, 4-8 décembre 1979.
Solange Michel dans le rôle de la Mère (Louise), ca 1970.
( Photo X..., Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
Envoi autographe signé de Gustave Charpentier à Solange Michel : « A la grande artiste Solange Michel, en vive gratitude pour son émouvante interprétation du rôle de la Mère, à la soirée inoubliable de la reprise de Louise à l’Opéra Comique, G.C., 28 février 1950. »
( Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRLettre autographe signée de Manuel Rosenthal (1904-2003) à Solange Michel, Paris, 30 mai 1957 après une représentation de son oratorio Saint-François d’Assise : « Merci de tout cœur, chère amie, d’avoir bien voulu accepter la charge difficile du rôle de Marie et de l’avoir défendu si brillamment. Mon ouvrage vous doit infiniment. Croyez à ma gratitude admirative, chère amie, et à mon respectueux dévouement. M.R. »
( Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DRQUELQUES ENREGISTREMENTS
Ragonda (Le Comte Ory), la Voix (Les Contes d'Hoffmann : extraits), Lehl (La Demoiselle des neiges ou La Fille des neiges), la Bergère (L’Enfant et les sortilèges), Dame Marthe (Faust), Amarante (La Fille de Madame Angot : extraits), la Mère (Louise), Julietta (La Marchande d’oiseaux, dans l’opéra de Bohuslav Martinů), Mignon (rôle-titre : extraits), Taven (Mireille), Geneviève (Pelléas et Mélisande), Dulcinée (Don Quichotte), Frédérique d’Intersbourg (Rêve de valse15, couplé avec Les Trois valses), Crobyle (Thaïs), Ermerance, Comtesse de Champ d’Azur/Estelle (Véronique), Marion (La Vivandière : extraits). On retouve Solange Michel dans la partie d’alto de la IXème Symphonie de L. van Beethoven et de la Messe du couronnement. A cela, il convient d’ajouter des enregistrements de musique religieuse et quelques créations d’œuvres liturgiques. Rappelons aussi le superbe récital gravé en mars 1953 et publié par Pathé Marconi sous la direction d’André Cluytens, comprenant des airs de Werther, Carmen, Mignon (avec certainement la plus belle styrienne de l’acte II jamais gravée), Samson et Dalila, Orphée et Eurydice et La Damnation de Faust, avec l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra de Paris. Ce récital, emblématique du répertoire de Solange Michel à l’Opéra Comique mérite d’être réédité en CD, la voix et l’art de l’artiste étant à leur zénith. L’artiste est enfin représentée dans l’imposant coffret de 10 CDs publié par EMI et intitulé Le Chant français et les Années Pathé 1948-1965.
Cette liste fragmentaire pourra être complétée au gré des exhumations des Fonds Radio et Fonds National Télévision issus des précieuses archives de l’INA.Claude-Pascal PERNA
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SABAM, CAE 620435975
décembre 2011
Billet autographe signé accompagnant un bouquet de fleurs, de Gian Carlo Menotti à Solange Michel pour la création de Le Dernier sauvage à l’Opéra Comique de Paris en 1963 : « In bocca al lupo, G.C.M.» [bonne chance]. Le compositeur éprouve une belle amitié et une sincère admiration pour l’artiste, à laquelle il adresse régulièrement des petits mots de soutien, lors des répétitions de cette création (à l’instar de celle du Consul).
( Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) RPartition de The Consul, avec envoi autographe signé à Solange Michel (rôle de la Mère), 1968.
( Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles ) DR
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NOTES
1 Non communiquée
2 Cf. notice sur Jacques Bondon par Denis Havard de la Montagne : http://www.musimem.com/obi-0108-0608.htm#bondon3 Extraits d’entretiens avec l’auteur (2003-2008)
4 ibid.
5 Et non à Rouen comme erronément publié par certaines sources sur Internet
6 Extraits d’entretiens avec l’auteur (2003-2008)
7 Extraits d’un entretien avec l’auteur en décembre 2003
8 Extraits d’entretiens avec l’auteur (2003-2008)
9 ibid.
10 A propos de la parution de l’enregistrement intégral de Carmen, on peut lire dans la revue française Disques, N° 26 du 15 septembre 1950 : « L’enregistrement est absolument intégral en ce sens qu’il conserve aussi les textes parlés, nous disons bien, parlés, car les récits que l’on entend quelquefois entre les airs célèbres de Carmen sont dus à Guiraud et non à Bizet. Dans cet enregistrement, ils seront donc comme ils le sont toujours sur la scène de l’Opéra Comique, parlés et non chantés. Cet enregistrement est réalisé au Théâtre des Champs-Elysées, ce qui, grâce aux appareils de haute fidélité, nous permet d’escompter une réussite technique totale »
11 cf. portrait succinct de l’artiste par Claude-Pascal Perna, avec notes sur la famille Marié de l’Isle par Denis Havard de la Montagne : http://www.musimem.com/galli-marie.htm12 Extraits du dernier entretien avec l’auteur (2008)
13 Avec une excellente distribution réunissant des solistes français de l’Opéra et de l’Opéra Comique avec des artistes belges rattachés aux principaux théâtres de Belgique (Théâtre Royal de la Monnaie, Théâtre Royal de Liège, Grand-Théâtre de Verviers)
14 L’année de la création semble être 1963 et non 1964, comme la plupart des sources bibliographiques l’indiquent (réf. contrat de Solange Michel passé avec les Théâtres Municipaux le 2 novembre 1962.)15 Qu’il suffise d’écouter le duo avec la Princesse Hélène (Mado Robin) et les ensembles (Acte I) de Rêve de valse pour mesurer toute la beauté de la voix de Solange Michel dans un répertoire plus léger ! Avec Michel Dens, elle domine la distribution par sa seule opulence vocale.