HENRI NIBELLE

Organiste, maître de chapelle, compositeur


 

à l'orgue de Saint-François de Sales
(photo X...) DR.
en 1927
(in Revue Sainte-Cécile, coll. DHM) DR.

 

 

Henri Nibelle, né le 6 novembre 1883 à Briare (Loiret), appartient à une famille d’organistes qui touchaient l’instrument de l’église Saint-Etienne de Briare depuis la Restauration, époque où son arrière-grand-père, Jean-Louis Nibelle (1774-1835), originaire de Paris, s’était installé dans cette commune au cours de la période révolutionnaire. Bedeau et organiste, son fils Saturnin Nibelle (1818-1887), tourneur sur bois, lui succède, puis son petit-fils (père de Henri), Henri-Alphonse (1848-1933), également tourneur sur bois avant d’embrasser la profession de clerc de notaire, prend la suite. Emmanuel (1891-1937), fils de ce dernier et frère d’Henri, supplée son père avant de prendre sa succession. C’est auprès de Georges Piot, ancien élève à Paris de l’Ecole de musique Niedermeyer et maître de chapelle de l’église Saint-Etienne, qu’il reçoit ses premières leçons de musique. C’est lui qui le dirige en 1898 vers cette Ecole Niedermeyer, où il reçoit des leçons d’Alexandre Georges, André Gedalge, Eugène Gigout, Charles de Bériot et André Messager, remportant un 1er prix de fugue, le prix d’excellence d’orgue et le prix d’histoire de la musique. Puis, à partir de 1905, il achève ses études au Conservatoire de Paris dans les classes de Gabriel Fauré, Charles Lenepveu, Alexandre Guilmant, Louis Vierne et Eugène Gigout, où il décroche un 1er prix de fugue en 1906 et un 1er prix d’orgue en 1913.

Sa carrière d’organiste débuta en 1907 à l’orgue de chœur Abbey de la cathédrale Saint-Louis de Versailles, à l’époque où Augustin Pierson venait d’être nommé titulaire du grand orgue. L’année suivante, on le trouve également accompagnateur à Saint-Vincent-de-Paul (Paris, Xe) et en 1912 il est nommé titulaire du grand orgue Mutin de la toute nouvelle église Saint-François-de-Sales dont les travaux de construction viennent de s’achever. En 1931, il laisse ses claviers à Jacques Pierson pour succéder à Isidore Massuelle démissionnaire de son poste de maître de chapelle de cette église. Devenu presque aveugle, en 1959 il se résout à quitter Saint-François-de-Sales pour se retirer à Nice. Dans cette ville, il assiste tous les dimanches à la grand-messe de l’église Notre-Dame de l’Assomption, accompagnant parfois la cérémonie aux claviers du grand orgue Merklin. C’est à Nice qu’il décède sept ans plus tard, le 18 novembre 1966.

 

Dans les années vingt, à partir de 1919 et durant plusieurs années, en raison des « médiocres traitements d’église », il avait accepté le poste d’organiste du Mutin (20 jeux sur 2 claviers et pédalier) installé dans la salle de cinéma Marivaux (15 boulevard des Italiens, Paris IIe) nouvellement ouverte le 15 avril. Cet instrument sera plus tard démonté puis installé en 1953 en Bretagne, à l’église d’Argentré-du-Plessis (Ille-et-Vilaine) où il est encore joué de nos jours.

 

Grand musicien d’église et virtuose de l’orgue, ses auditions à Saint-François-de-Sales étaient courues, mais il préférait cependant se consacrer à la composition d’œuvres religieuses, toutes d’une certaine importance, qui furent à cette époque au répertoire de nombreuses églises : des messes brèves, messes solennelles, psaumes, motets, cantiques spirituels... Ses Messes les plus connues sont encore interprétées dans certaines paroisses. Citons parmi celles-ci les Messes Ecce Sacerdos magnus, Te Deum, Ave Maris Stella et la Messe Héroïque de Jeanne d’Arc. On lui doit également de nombreuses pièces pour orgue, comme par exemple son Carillon Orléanais, ses Rhapsodies de Noëls ou encore sa Messe pour orgue en l’honneur de la Sainte-Vierge et ses 50 pièces sur des thèmes liturgiques intitulées Les Dimanches et les fêtes de l’organiste grégorien, bien connues des organistes...

 

Lors de ses études au Conservatoire de Paris, il avait fait connaissance d’une jeune étudiante dans la classe de violon de Henri Berthelier (1er accessit en 1909), Madeleine Chéruy, née en 1890 à Vincennes et résidant alors aux Grandes Ecuries, Place d’Armes à Versailles où son père, Joseph Chéruy, était ouvrier d’état d’artillerie, décoré de la Médaille militaire et chevalier de la Légion d’honneur. Or, en 1905-1906, Henri Nibelle effectuait son service militaire à Versailles dans le 1er Régiment du génie, comme 2e Sapeur-mineur, puis comme soldat musicien, régiment alors en garnison aux Petites Ecuries, Place d’Armes. Il était ainsi également voisin de cette jeune violoniste et finit par l’épouser à Versailles en 1909. Mais, la carrière de cette artiste fut abrégée car la mort l’emportait en 1933. Elle s’était notamment produite en concert à la Salle Gaveau le 8 décembre 1923. Leur fils unique, Jacques Nibelle, mourait quant à lui à l’âge de 19 ans, en 1933…


Denis Havard de la Montagne

Concert le 4 novembre 1934, avec Jacques Pierson, organiste et Henri Nibelle à la tête de la Maîtrise de l'église Saint-François de Sales.
Plusieurs de ses œuvres sont interprétées.

(Archives UMCO, coll. DHM) DR.


Les Noces d’Argent de M. Henri Nibelle

 

C’est le Jeudi 20 Octobre [1938], à 17h30, que se réunirent, en la nouvelle Eglise de Saint-François de Sales, les nombreux admirateurs et amis d’Henri Nibelle ; ils étaient invités à venir fêter en ce jour, le 25e anniversaire de son entrée à- Saint-François de Sales.

 

Cette cérémonie consista en un Salut Solennel au cours duquel furent exécutées exclusivement les principales œuvres chorales et instrumentales d’Henri Nibelle, avec le concours de la maîtrise au complet, sous la direction de Monsieur Félix Raugel, Maître de chapelle de St Honoré d’Eylau.

 

Deux de ses anciens condisciples et camarades de classe vinrent jouer dans le cours du programme, deux parmi ses belles œuvres d’orgue.

 

Tout d'abord, l’on entendit M. Ludovic Panel, organiste du Grand Orgue au Sacré-Cœur, qui ouvrit le feu en jouant brillamment le Carillon Orléanais, sur le thème bien connu : « Orléans-Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendôme ». Ensuite, Monseigneur Loutil, curé de Saint François de Sales, prit la parole, et en une très affectueuse allocution, retraça la carrière de l’éminent organiste, faisant ressortir son existence aussi laborieuse que modeste d’organiste et de compositeur, faisant allusion à la longue lignée d’organistes qui le précédèrent en l’Eglise de Briare (sa ville natale), les maîtres qui le formèrent, d’abord à l’Ecole Niedermeyer : Alexandre Georges, de Bériot, etc... puis au Conservatoire : Fauré, Guilmant, Vierne et Gigout. Son entrée à Saint-François de Sales. (1913), et enfin sa nomination au titre de Maître de Chapelle, recueillant tous les suffrages.

 

Puis, ce fut au tour de M. Georges Ibos, organiste à Saint-Honoré d’Eylau, de faire valoir avec beaucoup de finesse, le Prélude et la Fugue, sur le Salve Regina, œuvre très attachante, où la belle antienne se déroule dans le Prélude, accompagnée par un dessin persistant et jalonnée par ces modulations très heureuses, dans une teinte de douce mélancolie ; puis, une belle et grave fugue, d’une polyphonie, d’un intérêt constamment croissant.

 

Le Salut commença : Tout d’abord, l’Ave verum, suivi d’un Ave Maria, plein de fraîcheur ; le Tu es Petrus très bien mis en valeur par la belle voix de M. Kling.

 

L’admirable Tantum ergo, pour trois voix de femmes, d’une très belle venue mélancolique et harmonique, et enfin, le Psaume 116, œuvre d’une sobre et vigoureuse écriture, termina brillamment la partie chorale, qui était accompagnée par le signataire de ces lignes, organiste de la paroisse et qui exécuta ensuite, pour conclure cette cérémonie, la belle Toccata en mi mineur.

 

Ensuite, eut lieu à la salle Paroissiale, une réunion plus intime, ou se retrouvèrent autour d’une coupe de champagne, servie par un groupe d'aimables dames de la Maîtrise, le clergé de la paroisse, le Maître H. Busser et le Comité de l’Union, de nombreux confrères et anis, heureux de féliciter, et de manifester leur sympathie à l'éminent Maître de chapelle : un de ces rares hommes, comme le disait Mgr Loutil, au cours de son allocution, à qui l’on ne connaît pas d’ennemis...

Maurice Béché (1895-1978)

1er prix d’orgue en 1926 avec Gaston Fleury

organiste de Saint-François de Sales

(in Bulletin de l’UMCO, n° 29, 1939, coll. DHM)

 


Pétition du 14 juin 1937 par des membres de l'Union des Maîtres de Chapelle et Organistes concernant un hommage à Louis Vierne le 24 juillet à Notre-Dame de Paris. Parmi les 32 signatures d'organistes parisiens, on relève, entre autres, celles d'Henri Nibelle, Joseph Bonnet, André Marchal, Abel Decaux, Henriette Roget, Edouard Souberbielle, Maurice Duruflé, Gaston Litaize, Jean Langlais, Norbert Dufourcq, Félix Raugel...
(Archives UMCO, coll. DHM) DR.
       






14 mai 1926, lettre autographe de Henri Nibelle au président de l'UMCO (Charles-Marie Widor) mentionnant notamment son activité d'organiste aux soirées de cinéma
(Archives UMCO, coll. DHM) DR.


PALMARES

 

C’est avec joie et fierté que nous avons appris le récent hommage rendu à un musicien d’église de qualité, M. Henri Nibelle, organiste puis maître de chapelle de Saint-François- de-Sales, à Paris, dont les œuvres sont l’une ou l'autre au répertoire de la plupart des maîtrises et des organistes. A l’issue de la grand-messe durant laquelle fut exécutée sa messe « Ecce sacerdos magnus », lui fut remise la Croix de Chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, en récompense de ses 46 années de service. C’eût été une joie pour son curé, Pierre l’Ermite, décédé l’an dernier, de décorer son organiste, devenu presque aveugle, infirmité qui est cause de sa retraite. Mais, M. Nibelle peut être certain qu’à cet hommage mérité s’associent tous ceux qui l’ont connu et tous ceux qui ont admiré son talent musical à travers ses messes, se motets, se pièces d’orgue dont certaines sont des chefs-d’œuvre du genre.


René Sedant (1890-1991

Maître de chapelle de la basilique d’Argenteuil

Directeur de la Procure du clergé à Paris

(Musique Sacrée-L’Organiste, n° 60, décembre 1959)

 



Henri Nibelle

Grand musicien d’église

 

Maître Henri Nibelle est pieusement décédé dans sa 84ème année, à Nice, le 23 novembre dernier [1966]. La musique religieuse française perd en lui un grand serviteur, un compositeur de race, parmi les plus sincères et talentueux de notre époque.

Après de brillantes études à l’Ecole Niedermeyer, il entra au Conservatoire de Paris où il obtint les Premiers Prix d'Orgue, de Fugue et de Composition. Successivement organiste à la cathédrale de Versailles, à Saint-Vincent-de-Paul de Paris, il resta près d'un demi-siècle à Saint- François-de-Sales en qualité de maître de chapelle de Pierre l’Ermite, écrivain, romancier, journaliste, curé de la paroisse.

Virtuose de l’orgue, Henri Nibelle préféra se consacrer à la composition des grandes œuvres religieuses : ses messes brèves, messes solennelles, psaumes, motets, cantiques spirituels, figurent au répertoire de la plupart des maîtrises et des chorales de France et de l’étranger.

Parmi ses Messes les plus connues, citons les Messes Ecce Sacerdos, Te Deum, Ave maris Stella et surtout la Messe Héroïque de Jeanne- d'Arc, composée pour la canonisation de la Sainte de la Patrie. Les Niçois ont eu l’occasion de l’entendre bien des fois interprétée par la Cantoria de Notre-Dame et tout récemment encore à la cathédrale Sainte-Réparate. Son catalogue d’orgue est également important, avec ses « 50 pièces », sa messe pour orgue en l’honneur de la Sainte Vierge, son Carillon Orléanais, ses rhapsodies sur des Noëls, ses préludes et fugues, toutes œuvres appréciées des organistes.

Ne vivant que pour son art, et doué d’une vaste culture, il possédait le don de faire partager à ceux qui eurent la faveur de l’approcher de près, cette joie sereine que lui dispensait la musique. C’était comme un sourire de l’âme, donnant à son accueil une exquise délicatesse, d’autant plus émouvant que la lumière du jour avait fini par quitter ses yeux usés par le labeur.

Cette joie, reflet de sa vie intérieure, toute de foi, de paix et d’idéal, transparaît dans maintes de ses œuvres, comme dans son Psaume 116 « Nations de toute la terre », dans son choral « Peuple de Dieu », ou encore dans « l’Agnus Dei » de la Messe Ave maris Stella, où dans un style pur, fait de métier consommé, nous livre le meilleur de lui-même.

Grand artiste, Henri Nibelle fut aussi un grand Français. Incorporé au 8ème Génie à Versailles, il fit la guerre 1914-1918 et obtint la Croix de Guerre avec Citation élogieuse. De son côté, le Pape Jean XXIII le nomma Chevalier de Saint-Grégoire le Grand en 1963, en reconnaissance de ses mérites et de son dévouement à la musique d’Eglise.

Chanoine Auguste Priasso (1910-1998)

ancien maître de chapelle de la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice

(in Semaine religieuse de Nice, 23 décembre 1966)

 

 

Témoignage du chanoine Priasso en 1967

 

Depuis son arrivée à Nice, il y a plus de dix ans, H. Nibelle venait tous les dimanches à l'église Notre-Dame assister à notre grand-messe, où nous chantions souvent ses œuvres. Souvent il acceptait de se mettre aux claviers, avec grande joie. Une fois par semaine, il venait travailler l’orgue à l'église Notre-Dame : il jouait tout par cœur, non seulement ses propres compositions, mais beaucoup d'œuvres de Bach, préludes et fugues. Cela à plus de 80 ans.

Je l'ai vu pour la dernière fois quelques mois avant sa mort, à l'hôpital Pasteur, à Nice, où il avait subi une petite intervention. Il acceptait l'épreuve avec une foi et une sérénité qui m'ont impressionné et rempli d’admiration.

Ses obsèques ont été célébrées dans sa ville natale, à Briare (Loiret), avec le concours d’une délégation des moines de Fleury, des Chanteurs de Saint-François de Sales, de nombreux organistes et amis, venus témoigner le dernier hommage au grand artiste chrétien, dont les œuvres ont pris place parmi celles des grands noms de la musique religieuse française ».

Puisse la nouvelle génération des musiciens d'église se montrer aussi digne que la précédente dont il ne reste plus guère de survivants !

(in Musique Sacrée-L’Organiste, n° 103-104, juin 1967)



Quelques œuvres d'Henri Nibelle vues par la presse

 

Ancien élève de l'Ecole Niedermeyer et du conservatoire national de musique de Paris (maîtres : Fauré, Guilmant, mais aussi Henri Büsser et Louis Vierne qui lui dédia une de ses Pièces de fantaisie), Henri Nibelle fut successivement organiste de choeur à la cathédrale de Versailles puis à Saint-Vincent-de-Paul à Paris et enfin à Saint-François-de-Sales. Il composa de nombreuses pièces pour orgue ou harmonium ainsi que de la musique vocale religieuse.

 

« Concours de Musique Géraudel :

Après avoir tout d'abord écarté tous les envois portant des noms et adresses les membres du Jury, MM. Louis Ganne, Edmond Diet, Justin Clerice et Henri Hirchmann ont accordé le 1er prix à M. Henri Nibelle dont nous reproduisons les morceaux pour chant et piano pages 6, 7, 8. »

(Le Courrier français, 2 mai 1907, p. 2)

 

« M. Irénée Mauget fera jouer en septembre, sur son théâtre de verdure du Pré-Catelan, une pièce en trois actes en vers : Marie de Magdala dont l'auteur est M. Wilfrid Lucas. La musique de scène est de M. Henri Nibelle, organiste à Saint-François-de-Sales. »

(Le Ménestrel, 26 août 1921, p. 348)

 

« M. Henri Nibelle a composé pour Marie de Magdala une partition qui s’ajoute à la musique des périodes et reste néanmoins discrète. L'interprétation est bonne dans l'ensemble (MM. André Fiot et Dartois, Mlles Soller et Garcia), et il faut en somme louer M. Irénée Mauget, l’infatigable ami des poètes (à une époque où les poètes sont si pauvres d'amis) pour cette réalisation si digne de ses succès passés. »

(La Mouette, janvier 1922, p. 10)

 

« Dans l'église recueillie, on diminue encore la lumière, comme si, en ce moment, l'harmonie seule

devait être reine et maîtresse.

Mais qui donc, là-haut, va faire chanter l'orgue ?

Qui ?... Un tout jeune homme, pâle et blond, aux yeux bleus, l'air distrait, indifférent. Derrière ce masque froid, l'âme, quand elle est au repos, semble dédaigner de se livrer.

Henri Nibelle est fils et petit-fils d'organistes. Son père exerce à Briare (Loiret) depuis soixante-cinq ans.

Elève de Guilmant et de Gigout, il a passé par l'école Niedermeyer et le Conservatoire, dont il est sorti Premier Prix d'orgue. Il aime son instrument, ce grand méconnu, ce géant jalousé que les concerts mondains éliminent presque systématiquement, car il est, par excellence, l'instrument religieux. »

(La Croix, 27 mai 1928, p. 1)

en 1959
(in Musique Sacrée, coll. DHM) DR.

 

« Du point de vue pratique, un beau volume de pièces d’orgue ou d’harmonium vient de paraître. Ce sont 50 pièces par M. Henri Nibelle, maître de chapelle de Saint-François de Sales, à Paris, et excellent connaisseur de l’orgue. Guère plus difficiles que celles des deux volumes de César Franck qui illustrent les pupitres de nombreux organistes, ces pièces comprennent des entrées, offertoires, élévations, communions, versets et antiennes. Ce qui caractérise ces belles et intéressantes compositions de M. Nibelle, est qu’elles sont écrites sur des « thèmes liturgiques des dimanches et fêtes de l’année ». Tour à tour, ordinaires et propres de la Messe, hymnes ou proses, inspirent des œuvres à la portée d’instrumentistes de moyenne force. Tantôt ces thèmes sont traités dans la forme la plus moderne, tantôt avec une harmonie modale rigoureusement en rapport avec les huit tons de la liturgie.

Certaines de ces pièces feront goûter toute la saveur de la mélodie grégorienne dont elles s’inspirent; d’autres, par leurs combinaisons de « canons » à la quinte ou autres intervalles, enchanteront les connaisseurs en contrepoint. D’une manière ou d’une autre, ces œuvres de M. Nibelle enrichissent remarquablement le répertoire de l’orgue liturgique. A chacune d’entre elles, l’indication de la double registration soit pour l’orgue, soit pour l’harmonium, les rend particulièrement accessibles. Elles montrent enfin, une fois de plus, com bien le chant grégorien est une source inépuisable pour le jaillissement continu d’ondes musicales nouvelles. »

(Le Noël, 25 avril 1935, p. 583-584)

 

« M. Ch. Tournemire a publié, cet hiver, un recueil de « Petites Fleurs musicales », dans l'esprit de son « Orgue mystique », dont il semble être comme une « réduction ». […]

Quelques semaines plus tard, M. H. Nibelle nous donnait son « Livre d'Orgue », comptant 50 pièces « conçues selon le caractère spécial des principales fêtes et dimanches de l'année, et mises en harmonie avec le moment précis de l'action liturgique se déroulant à l'autel ou au chœur. » M. F. Raugel rappelle, dans la Préface, comment Tltelouze, Frescobaldi, de Grigny «avaient compris le rôle unificateur qu'ils devaient jouer, au cours des offices, en prenant comme thèmes de leurs compositions pour orgue des motifs empruntés au chant grégorien. A leur suite et à leur exemple, M. Nibelle a pris plaisir à commenter les mélodies grégoriennes et à écrire dans les modes anciens. »

(Bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen, 16 mai 1936, p. 464)

 

« DEUX ŒUVRES DE NOTRE COMPATRIOTE HENRI NIBELLE AU POSTE DE PARIS P.T.T.

Lundi prochain 10 juillet, à 17 h. 30, le poste radio Paris P.T.T, retransmettra depuis la « Schola Cantorum », un concert d’orgue donné par M. Georges Hos, organiste de Saint-Honoré d’Eylau et dans lequel, au programme, figure deux œuvres de notre compatriote Henri Nibelle, maître de chapelle à Saint-François de Sales. Ce sont : « Prélude et Fugue sur le Salve Regina » et « Carillon Orléanais ». »

(L'Indépendant de Gien, 8 juillet 1939, p. 4)

 

« M. Daveluy - Ce talentueux jeune organiste montréalais a joué, tout d’abord, avec grande majesté, la “Fantaisie et Fugue” en sol mineur de Bach, une oeuvre grandiose dont il a transmis avec éclat la structure prodigieuse. Rien de plus lucide et de plus naturel que le mouvement avec lequel Raymond Daveluy a joué la fugue. Son exécution du “Carillon Orléanais” d’Henri Nibelle fut intéressante et registrée avec passion. Cette oeuvre, toutefois, fait peut-être beaucoup de bruit pour rien. »

(Le Canada, 25 mai 1951, p. 5)

 


Principales œuvres :

 

Henri Nibelle, Offertoire pour orgue ou harmonium, dédicacé "à Monsieur Gabriel Meunier"
(in Joseph Joubert, "Les Maîtres contemporains de l'orgue", Sénart, 1912) DR.
Partition au format PDF
Fichier MP3 Fichier audio par Max Méreau (DR)

1) Musique religieuse pour chœur :

 

Messe « Ecce Sacerdos magnus ».

Messe « Te Deum »

Messe « Ave Maris Stella », Paris, Procure, 1955.

Messe en l'honneur de Jeanne d’Arc, 1951.

Messe à 4 voix mixtes sur des airs de Noël, Strasbourg, Leroux, 1948.

Psaume 116, Paris, Procure, 1925.

Pie Jesu, Strasbourg, Leroux, 1947.

Libera me, Strasbourg, Leroux, 1947.

Ave verum

Ave Maria

Prose Inviolata

Regina Coeli, Paris, Schola, 1939.

 

2) Musique pour orgue ou harmonium :

 

Offertoire en ré mineur dans Les Maîtres Contemporains de l'Orgue, vol. 1 (1912)

Cinquante pièces sur des thèmes liturgiques des dimanches et les fêtes de l’année pour orgue ou harmonium, 1935, édition Schola Cantorum.

Carillon orléanais, Paris, Lemoine, 1941.

Toccata, Paris, Lemoine, 1947.

Préludes du Saint Sacrement.

2 Préludes et Fugues, Orgue et Liturgie.

Prélude et Fugue sur « Alma Redemptoris Mater ».

Prélude et fugue sur « Salve Regina ».

Rhapsodies de Noël.

Variations sur un noël (1960).

Messe basse en l’honneur de la Sainte-Vierge, Paris, Procure.

Toccata et Fugue sur « Regina Cœli ».

Toccata sur Victimæ paschali laudes.

Les Dimanches et Fêtes de l'organiste grégorien, 8 vol., Schola Cantorum, 1954-1955.

 


Collecte : Olivier Geoffroy

(octobre 2025)


 

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