Le père Joseph Plug


Le père Joseph Plug
Le père Joseph Plug, 2016
(photo extraite de la vidéo "La parole aux anciens" par le Père Jean-Yves Urfié :
https://www.youtube.com/watch?v=0H7isieURgM )

 

 

Lorsqu'on évoque la musique liturgique et l'orgue en Guyane, il est un personnage incontournable, le père Joseph Plug. C'est grâce à lui que plusieurs instruments à tuyaux ont été construits dans ce département d'Outre-Mer et qu'une école d'orgue a vu le jour.

 

Joseph Plug est né à Faulquemont (Moselle) en 1938. Concevant une certaine admiration pour les curés de sa ville natale, notamment le père Mansuy, il ressent une vocation sacerdotale précoce et choisit d'entrer au noviciat spiritain de Cellule (aujourd’hui Chambaron-sur-Morge, dans le Puy-de-Dôme). Ordonné prêtre en 1966, il commence par mener trois ans d'études à l'Université de Metz et y obtient une licence d'histoire.

 

Son provincial, le père Morvan, l'envoie pour trois ans en mission à Tambacounda, au Sénégal oriental. Là-bas, il devient un des responsables du séminaire, est chargé de l'Enseignement catholique et de la vie spirituelle des professeurs et directeur de la préfecture apostolique.

 

A l'issue de cette première mission, il est nommé à Neufgrange (Moselle) où il dirige un collège durant huit ans et où il a à cœur de mettre en place pour ses élèves dont beaucoup sont internes, des activités sportives et artistiques dont la musique fait bien évidemment partie. Il y enseigne également l’histoire-géographie et le dessin.

 

Il finit par demander à repartir en mission et c'est en 1981 qu'il est envoyé en Guyane, d'abord, durant trois ans, à Maripa-Soula, dans la forêt vierge, en amont du fleuve Maroni.

 

Il est ensuite affecté dans le secteur de Cayenne, à Matoury, paroisse alors en pleine expansion, pour laquelle il fait construire deux églises et une chapelle. Là-bas, ses priorités sont la catéchèse pour les jeunes et la liturgie.

 

Après 17 ans passés à Matoury puis à Roura, le père Plug est nommé en 2001 chancelier diocésain et curé de la cathédrale Saint-Sauveur de Cayenne, ce qui lui permet de mener plus facilement à bien la reconstruction du grand orgue dont on trouvera l'histoire dans la notice consacrée aux orgues d'Outre-Mer. L'orgue Delangue de 1992, placé à droite du choeur de l'édifice, comptait des jeux de trente-deux pieds. Malheureusement pas assuré lorsque l'inondation subite le détruisit, il ne fut pas inauguré et le facteur emporta en métropole une partie de la tuyauterie. Il fallut donc attendre 17 ans avant de voir un nouvel instrument d'excellente qualité trôner cette fois sur la tribune de la cathédrale.

 

En tant que responsable diocésain de la liturgie et de la musique liturgique, il organise des sessions de formation pour les musiciens et crée, à partir de 1984, une chorale diocésaine qui chante en français mais aussi en créole guyanais et en créole haïtien, et pour laquelle sont composées des messes polyphoniques dans ces langues. A partir de 1992, Il fonde également une école d'orgue, d'abord itinérante, puis installée au presbytère de Matoury et enfin dans une maison rachetée en 2008 par l'Association des amis de l'orgue, 29 rue Lallouette. Le « Centre de musique Zipoli » rencontre un très grand succès, accueillant jusqu'à 80 élèves. A l'occasion de l'inauguration de ce centre de formation au printemps 2010, le père Plug est décoré de l'ordre national du Mérite par le préfet de Cayenne, Daniel Ferey.

 

En 2009, Joseph Plug demande à s'occuper de la fondation d'une nouvelle paroisse dans un quartier de Matoury : Cogneau-Lamirande. Cette paroisse Saint-Pierre dépend à l'origine de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes de Matoury, avant de prendre son entière dépendance. Malheureusement, le père Plug ne peut assister à l'inauguration d'une grande salle paroissiale dont il avait supervisé la construction en raison d'un accident vasculaire cérébral survenu le 18 juin 2012. Il est rapatrié en métropole où il passe cinq mois à l'hôpital puis dans un centre de réadaptation à Strasbourg. Il prend également un temps de repos réparateur dans sa famille. Les séquelles de l'accident l'empêchent de reprendre son activité en Guyane et il est nommé résident de la maison spiritaine Saint-Léon de Wolxheim (Bas-Rhin) où il reste néanmoins actif, conduisant en voiture aménagée ses confrères moins valides, célébrant des offices dans le secteur ou accompagnant à l'orgue les célébrations dans la maison alsacienne où il demeure de nos jours.

 

Les musiciens et organistes de Guyane n'oublient pas ce qu'ils doivent au père Plug dont l'enthousiasme contagieux a permis l'installation d'une demi-douzaine d'orgues à tuyaux.

 

Pour ce qui concerne sa formation musicale, le père Plug assure être essentiellement autodidacte. Cependant, il a suivi à distance le Cours supérieur d'harmonie de l'Ecole Universelle et a pu bénéficier, pour l'orgue ou l'écriture, de conseils, glanés au gré des rencontres, de Michel Chapuis, André Isoir, Arsène Bedois, notamment.

 

Olivier Geoffroy

(septembre 2019, mise à jour : décembre 2022)

 

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