Marcel Prévot (1898-1973)
petite revue de presse
Organiste dans différents lieux de culte marseillais (Notre-Dame du Mont, Cathédrale, Saint-Vincent de Paul), après l'avoir été un temps à Paris, et professeur au conservatoire de Marseille, Marcel Prévot a formé de nombreux élèves et son action en faveur de la musique, de la facture d'orgue fut importante. Il a participé à l'inauguration de beaucoup d'instruments dans le Sud de la France.
« Eglise Saint-Michel, inauguration des grandes orgues :
Lundi, à 15 heures, toute l'élite musicale de Marseille s'était donné rendez-vous dans la remarquable église de la rue Terrusse, pour l'inauguration des orgues. Ce majestueux instrument, exhumé de la chapelle des bénédictins de la rue d'Aubagne, recevait hier de Mgr l'évêque la consécration à l'office divin.
Ses caractéristiques sont la délicatesse des jeux anciens et la puissance des tuttis. Les trois claviers et pédalier complets sont servis par trente-six jeux. Je m'excuse de n'avoir pas pu suffisamment me rendre compte des détails et de ne pas vous décrire les familles complètes. Pédale expressive au récit et au positif et rouleau de crescendo. La Maison Vignolo de Marseille a été chargée de la réfection.
A la tribune, Marcel Prévôt, un des nôtres. Prévôt fit ses études de piano au conservatoire, sous la direction du regretté Livon. Puis, ayant connu notre cher Tricon, si rapidement et cruellement enlevé à l'affection de sa famille et de ses disciples, et à l'admiration des musiciens marseillais, il se mit à travailler l'orgue. De très rapides progrès lui permirent en peu de temps de se faire entendre dans plusieurs églises de Marseille, notamment aux Chartreux et à Saint-Théodore. Puis, après la mort de notre vénéré maître, il part pour Paris, travaille avec Nadia Boulanger, obtient le poste envié de maître de chapelle à Saint-Gervais, paroisse que Charles Bordes a illustrée au point de vue musical. Sa santé le rappelle à Marseille, d'où après un repos de quelques mois, il repart encore pour Paris. Il est actuellement organiste du grand orgue de Notre-Dame de Pontoise.
Prévôt a voulu que l'orgue qu'il inaugurait montrât ses qualités sous divers aspects. C'est ainsi qu'il a composé un programme varié, allant de Fescobaldi à Widor. Dans les pièces anciennes, il a extrait de l'instrument les chatoyantes sonorités vieillottes, délicieusement graciles. […]
Remercions particulièrement Prévôt de s'être dérangé pour Saint-Michel. Et souhaitons-lui bonne chance ; il la mérite car c'est un travailleur et un organiste doué. Ernest Marion. »
Reportage à l'occasion de l'inauguration du nouvel orgue Meklin (1800 tuyaux, 32 jeux sur 2 claviers et pédalier) de la cathédrale de Marseille, le 25 octobre 1931 par Henri Michel et Marcel Prévot.
(Le Petit Marseillais, 12 octobre 1931) DR.
(L'Eclair, journal quotidien du Midi, 19 décembre 1923, 9ème édition, p. 3)
« Récital d'orgue donné par M. Marcel Prévot à l'église de Bougie :
M. Marcel Prévot, organiste de Notre-Dame-du-Mont à Marseille, Diplômé de l'Ecole Normale de Musique de Paris, obéissant autant à l'appel qui lui a été adressé qu'au désir de connaître l'Algérie, si ignorée de tant de Français, a traversé la Bleue quasi en touriste, mais surtout en apôtre de la belle musique d'église.
Si des maîtres de la chaire contribuent par leur éloquence persuasive à convaincre les fidèles de la nécessité du salut et des moyens à employer, on peut dire que les organistes de la valeur de M. Marcel Prévôt, conduisent leurs auditeurs à admirer et jusqu'à aimer la musique sacrée, classique ancienne et moderne, appartenant au répertoire de l'orgue, instrument majestueux.
M. Prévôt est un homme pondéré, doux, délicat, consciencieux jusqu'au scrupule et particulièrement, sensible. Et ce sensible est un érudit de l'orgue, un spécialiste pour qui l'instrument semble un bien dévoué serviteur. »
(L'Echo de Bougie, 29 novembre 1931, np)
« Demain, le grand organiste Marcel Prévot inaugurera les orgues de la Trinité :
Ainsi que, dès dimanche, l'a annoncé Le Petit Marseillais, c'est demain, jeudi 20 octobre, à 20h45, que seront inaugurées les nouvelles orgues de La Trinité. Parachevant ainsi la rénovation de sa belle église, dite aussi église de La Palud, M. le chanoine Péraut, le distingué curé de cette aristocratique paroisse a voulu mettre au rythme de ce bel édifice magnifiquement restauré – et dont le style et l'allure évoquent exactement Saint-Pierre de Rome – et en harmonie avec la beauté des offices et des cérémonies l'instrument sacré qui doit souligner la prière chantée.
Et c'est à un très grand artiste qu'il a fait appel pour inaugurer les nouvelles orgues, notre concitoyen, M. Marcel Prévot, ancien organiste de Saint-Gervais de Paris. Après que SE Mgr Dubourg les aura bénites et que le RP Jordy aura déroulé son discours sur la musique sacrée, M. Marcel Prévot exécutera un splendide programme, avec Bach, Haendel, Mozart, Mendelssohn, Widor, Vierne, Dupré, tandis que M. R. Theuma, ténor, et les jeunes artistes de la chorale diocésaine, interpréteront des parties de la Messe du Messie, du Palestrina, du Pittoni et du César Franck. »
(Le Petit Marseillais, 19 octobre 1932, p. 3)
« Récital d'orgue :
Le dimanche de Laetare fut pour les Hyérois une réelle journée de pieuses réjouissances. Un récital d’orgue organisé par M. Truchi, le dévoué pasteur de St-Louis, mis au point par d’inlassables bonnes volontés eut lieu l’heure des vêpres. La réputation des maîtres de la musique, comme Marcel Prévôt, avait attiré à l’église avec les habitués de nos exercices religieux, bon nombre de profanes, amateurs eux aussi de la belle musique religieuse. Et tous charmés par cette audition d'exprimer le vœu de voir se renouveler chaque année une telle manifestation artistique. »
(La Croix du littoral, 18 mars 1934, np)
« Puisque nous en sommes aux beaux-arts, un mot sur la partie musicale, qui fut considérable à l'Exposition. Je n'ai pu, à mon grand regret, assister à aucune des nombreuses auditions, chorales ou instrumentales, qui chaque jour se succédaient. Je sais du moins que M. Marcel Prévôt, qui donna de son savoir et de son talent sans compter, est un organiste de grande classe. Les programmes de ses récitals font envie. L'orgue était de la maison Mercklen [sic] de Lyon, à deux claviers seulement, d'une belle sonorité. Mais tout ce qui s'est fait entendre dans la chapelle centrale, entièrement confectionnée de voilures, était d'avance condamné à perdre la moitié de sa résonance. C'est grand dommage.
(« L'exposition catholique de Marseille », in Etudes, 1er juillet 1935, p. 212)
« Récital d’orgue par M. Marcel Prévôt :
Dimanche, une foule d’élite se pressait dans la vieille église Saint-Cannat pour entendre le grand organiste Marcel Prévôt. Il a une quarantaine d’années, ses yeux brillent, interrogateurs et pénétrants derrière ses lunettes, il a l’abord un peu sauvage, car au sortir de ses entretiens constants avec la musique et les grands maîtres, il doit se trouver dépaysé parmi les simples mortels.
Il commence par une entrée grandiose qui réveille toutes les sonorités de ces orgues du XVIIè siècle composées par un religieux dominicain.
Puis c’est le Grand Jeu et Offertoire de N. de Grigny, artiste champenois, mort à 32 ans : le grand Bach copia de sa main son Livre d'orgue. Le Grand Jeu est d'une structure magnifique : les effets d’échos se retrouvent dans les deux morceaux et à la fin tous les jeux s’entremêlent en un chant triomphal. Puis voici des pièces de compositeurs étrangers : un Salve Regina de P. Cornet, compositeur bruxellois ; le thème grégorien est présenté simplement, puis repris par les voix en canons ; un Aria du Gantois Loeillet, où fifres, flûtes et hautbois évoquent des ébats et des danses rustiques ; une Pastorale de Zipoli où chantent les cornets, les cors et les flûtes avec une grâce simple et rythmée. Les Sept paroles de Scheidt plus profondes et plus poignantes chantent une complainte douloureuse, une lamentation funèbre dont la fin haletante se termine comme sur les hoquets suprêmes de la mort.
Suivent quatre pièces françaises, toutes de grâce, de verve et d’esprit : un Trio de L. Marchand, virtuose lyonnais du 18e siècle, où les voix s’entrecroisent légères, primesautières ; une Musette de Dandrieu (17ème siècle) évoquant des bergers modulant sur leur musette de gracieux trilles et roulades ; un Quoniam tu solus Sanctus du grand maître Couperin, dont le noble thème est chanté tour à tour par des voix diverses pour finir sur les sons célestes du tremblant ; enfin un Noël de Daquin, dialogue aimable entre le cromorne et le cornet, suivi du chant perlé de la flûte et d’échos multiples de jeux au son rustique.
Un prélude et fugue en mi mineur de J.-S. Bach oppose à ce bouquet de grâces un mouvement aux lignes solennelles. Le prélude présente un thème rare empreint de majesté et d’ampleur. La fugue avec ses trois voix indépendantes ressemble à des vols d’anges tourbillonnants.
Dans les chants a capella du groupe Bach dirigé par M. Prévôt, l'Exultate de Palestrina s’est fait particulièrement remarquer par sa mélodie aérienne et la joie claironnante de ses « tympana ».
Et ce sublime concert s’est terminé sur un Final de C. Franck d’une facture magnifique et d’une grande difficulté d’exécution : le thème est présenté par le pédalier et tout au long c’est lui qui chante accompagné par les accords du positif et du grand orgue ; il se termine sur des éclats d’allégresse, et un hymne trépidant de toutes les sonorités réunies.
Musique sacrée n’es-tu pas la plus noble et la plus belle, la plus évocatrice du divin ? — Euterpe. »
(Artistica, 11 mars 1944, p. 4)
« Récital d’orgue Marcel Prévôt :
M. Marcel Prévôt dont nous avions signalé les hauts mérites lorsqu’il se fit entendre pour la première fois à Bordeaux, il y a deux ans, est venu nous confirmer, mercredi, dans notre favorable impression. Sur toutes les pièces dont il se fait l’interprète, cet excellent organiste met sa griffe personnelle tout en laissant intacte la volonté des auteurs.
Dans le programme de ce récital, la musique sérieuse régnait en maîtresse : Widor, Haëndel, Purcell, Zipoli, Balbastre, J.-S. Bach (Toccata et fugue en ré mineur), Louis Vierne (IIIè Symphonie). Pour terminer, le Final en si bémol de César Franck lança vers le ciel ses religieux et émouvants appels. »
(Le Courrier français du Sud-Ouest, 15 juin 1945, p. 2)
Collecte : Olivier Geoffroy
(février 2025)