Pierre VIBERT

Pianiste, organiste, pédagogue, compositeur


 

 (vers 1950, coll. Louis Chemouni) DR.

 

 

Pierre Vibert est né le 14 juin 1902 à Orléans (Loiret) où son père Henri était pharmacien, quelque peu poète (Croquis orléanais, 1898) et auteur de pièces de théâtre (Blanc et Noir, 1 acte, Théâtre d’Orléans, 1900 ; Un feu de cheminée, 1 acte, 1905, etc…) Orphelin de père à l’âge de 7 ans et sa mère s’étant remariée au chef d’orchestre et pédagogue Louis Leblanc (1878-1953), c’est celui-ci qui lui donne le goût pour la musique et lui fait apprendre le piano et l’orgue. A l’âge de 16 ans, Pierre Vibert tient l’orgue de l’église Saint-Euverte lors de la solennité présidée par l’évêque d’Orléans pour la fête américaine du 4 juillet 1918, et l’année suivante, le 7 juillet 1919, il est à nouveau aux claviers de ce même instrument pour la cérémonie religieuse célébrée par les Anciens du Collège et Pensionnat Saint-Euverte, au cours de laquelle il joue en sortie la difficile Toccata de Boëllmann « brillamment enlevée par M. Paul (sic) Vibert dont la virtuosité précoce s’affirme et s’affermit de jour en jour. » Après avoir effectué ses études dans cet établissement il s’installe à Paris et entre bientôt au Conservatoire national supérieur de musique, notamment dans la classe d’accompagnement au piano d’Abel Estyle, d’où il ressort en 1930 un 1er prix en poche. Entre temps, en 1920, une de ses premières compositions est interprétée le 18 avril à Orléans en première audition : une valse pour orchestre qui remporte le succès auprès des auditeurs, et en 1932 il est organiste de chœur de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. C’est l’époque où il adhère (1935) à l’Union des Maîtres de Chapelle et organistes (UMCO), dirigée alors pas Widor, qui rassemble la plupart de ces musiciens d’église parisiens.

 

Médaille en argent, 1er prix d'accompagnement au piano, 1930. DR.

 

Plus tard, au cours des années quarante, on le rencontre durant quelque temps maître de chapelle et organiste de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Clichy (Hauts-de-Seine) et, à partir de 1946 de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Bougival (Yvelines). Au début de la décennie suivante il est nommé maître de chapelle et organiste de l’église Sainte-Elisabeth (Paris IIIe), poste qu’il va occuper jusqu’en 1976, année où il laisse les claviers à François-Henri Houbart. C’est durant son titulariat dans cette église que l’orgue Suret (1853) est reconstruit par Gutschenritter et ses successeurs. Parallèlement à ses fonctions d’organiste, au cours des années 1930 durant lesquelles il se produit fréquemment au piano en concerts, il est aussi accompagnateur au Conservatoire de Paris. Et, c’est à cette époque qu’il écrit plusieurs ouvrages à caractère pédagogique : 20 Leçons de solfège mélodique avec accompagnement de piano, à changements de clés sur deux clés : clés de sol 2e ligne et de fa 4e ligne, alternées (1934, H. Lemoine, réédition 1979), Trois études pour piano : Traits conjoints, Arpèges, Tierces (1938, Paris, Tutti), Trois Préludes pour piano en forme d’études pour la main gauche seule (1938, id.),100 Dictées musicales graduées à 2 parties (1944, H. Lemoine),100 Dictées d’accords progressives à 4 parties (1945, id.).

 

Pianiste, organiste, pédagogue, Pierre Vibert s’est également adonné à la composition. S’il laisse, entre autres, une 2ème valse pour piano intitulée Souhaits de fête (Paris, imprimerie de Cavel, 1920), Scherzando pour flûte et piano (Paris, A. Leduc, 1974), L’Oasis et Libellule, 2 pièces pour la même formation (id.), il a principalement produit des mélodies pour chant et piano : Chansons bleues et roses, paroles de J. Baudelot (Paris, librairie Larousse, 1931), Câlineries, poésie d’Yvonne Steinbach-Charpentier (Paris, Choudens, 1934), Fleurs et Aux Ruines du vieux château, 2 pièces sur des poèmes de Madeleine Dabout (chantées par Mathilde Le François accompagnée au piano par l’auteur, le 8 mai 1936 à Paris, Salle Chopin), Amour d’automne, paroles de Madeleine Dabout (mélodie chantée par Nelly Verjux diffusée le 4 août 1937 à Radio-Paris), Trois chansons des camps : Gars de La Châtre, ah ! que la France est charmante, La Blonde du porte-enseigne, La Grenardière, paroles recueillies et complétées par Guillot de Saix (Paris, éd. Tutti, 1938), Les Rondes et La Fleur du Rêve (2 mélodies sur des poèmes d’Alice Lobert, chantées le 20 novembre 1937 à Paris, Salle Debussy-Pleyel, par Mathilde Le François). On lui doit aussi l’harmonisation de Noëls : Anges et bergers, Cloches, tintez, Dans cette étable, Jésus enfant (Strasbourg, Leroux,1959) et une Petite berceuse pour piano, imposée aux Concours Léopold Bellan (1946). Dans ces mêmes années trente, on le trouve parfois comme chef d’orchestre, notamment lors d’un concert au profit de « L’Œuvre des Vieux Musiciens » le 8 mai 1936 à 20h45, Salle Chopin de la rue Daru à Paris, au cours duquel il accompagne au piano plusieurs œuvres et dirige « L’Union d’Ensemble Orchestral » dans la Symphonie « La Reine » de Haydn, le Menuet d’Orphée de Gluck et l’une de ses propres compositions intitulée Vieille chanson espagnole.

 

Pierre Vibert est décédé le 20 mai 1999 dans sa maison de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), où il avait pris sa retraite. Son épouse, née Suzanne Couronnet, le suivra au tombeau trois mois plus tard (15 août 1999). Le père de cette dernière, Henri Couronnet (1884-1926), avait été reçu chevalier de la Légion d’honneur par arrêté du Ministre de la guerre le 28 juin 1916.

Denis Havard de la Montagne

(remerciements à Louis Chemouni pour sa contribution)

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