François Dallery (1766-1833), vers 1828. Portrait au fusain de Alexandre Sixdeniers (1795-1846) ( coll. famille Le Barbier ) |
Nos recherches sur les organistes et organiers français nous ont amené à découvrir un manuscrit inédit sur les travaux des facteurs François Dallery et son fils Paul. François, né le 28 juillet 1766 à Paris, mort dans cette même ville le 3 octobre 1833, eut pour marraine Antoinette Poinsellier, l’épouse de François-Henri Clicquot. Eminent facteur d’orgues, c’est ce dernier qui lui enseigna la facture. Quant à Paul Dallery, né le 22 février 1797 à Paris et y décédé le 13 décembre 1875, c’est auprès de son père, avec lequel il collabora durant plusieurs années jusque 1827, qu’il apprit le métier. C'est un descendant de François, M. Yves Le Barbier, qui en est l’heureux propriétaire actuel.1
Premier couplet d'une chanson écrite par François Dallery (1764-1833), intitulée Couplets chantés dans un Banquet en l'honneur des Bourbons.
( coll. Yves Le Barbier ) Transcription de ce couplet :
" Du sujet qui nous rassemble
" Messieurs, fêtons l'à-propos
" Qui se ressemble s'assemble :
" Doux refrain! Joyeux propos !
" C'est aux Enfants d'Henry quatre
" Que ce jour est consacré;
" Buvons, chantons comme quatre!
" Aux fils d'un nom révéré.
Ce manuscrit, intitulé Byographie de P. F. Dallery et de L. P. Dallery, comporte 4 pages écrites recto-verso, plus une page de titre, l’ensemble mesurant exactement 20 cm x 31 cm. L'écriture révèle que le scripteur devait probablement être déjà assez avancé dans l’âge. Ni le nom de l’auteur, ni la date de rédaction ne sont connus. Cependant, d’après M. Le Barbier, qui détient de par dévers lui des spécimens d’écriture de Paul Dallery, ce pourrait bien être lui l’auteur de ce manuscrit. Nous penchons également pour cette hypothèse, car il est évident que cette notice n’a pu être rédigée que par une personne connaissant bien la facture d’orgues. S’il ne s’agit pas de lui, c’est en tous cas quelqu’un de très proche qui a écrit ce texte. Quant à sa date de rédaction, on peut la situer dans les années 1860, en tout état de cause avant le décès de Paul survenu le 13 décembre 1875, en son domicile parisien de la rue du Dragon, n° 9. Quoi qu’il en soit, ce texte présente un grand intérêt pour la biographie de ces deux personnages, d'autant plus qu'il existe peu d’écrits sur cette famille et qu'à ce jour aucune étude sérieuse et exhaustive n'a encore été entreprise, du moins en ce qui concerne leurs activités dans la facture d’orgues.2
Quelques mots à présent sur l’origine de la vocation des Dallery. C'est Charles, né 23 janvier 1702 à Buire-le-Sec, dans le Pas-de-Calais, qui fut le fondateur de cette dynastie de facteurs d'orgues. On raconte qu'alors tonnelier de son état, il fut choqué par le bruit désagréable que faisait le mécanisme de transmission des orgues installées dans l’église de sa ville natale. Esprit inventif et mécanicien habile, il s'attaqua le premier à résoudre ce problème et décida de se consacrer entièrement à la facture. On ignore cependant auprès de qui il apprit son nouveau métier? Sans doute reçut-il quelques conseils avisés de la part des religieux de l'abbaye de Maintenay, située non loin de Buire-le-Sec. Toujours est-il qu’il s'installait très tôt à Amiens, puisque dès 1726 on sait qu’il entretenait l'orgue de l'église St-Sulpice de cette ville.3 Il y est mort le 10 janvier 1779.
Pierre, né le 6 juin 1735 à Buire-le-Sec également, neveu et élève de Charles, bénéficia d’une grande renommée et contribua à mieux faire connaître le nom des Dallery. François-Henri Clicquot le prit même comme associé à Paris durant une dizaine d'années de 1767 à 1778. Durant cette période ces deux artistes construisirent une multitude d'instruments admirables, tels ceux de St-Nicolas-des-Champs (1773), St-Merry (1778) et de la Sainte-Chapelle du Palais (1771), pour ne citer que les plus célèbres.4 Il est mort à Paris le 3 octobre 1812.
Quittance de Pierre Dallery (1735-1812) pour le paiement d'une somme de 40 livres en règlement d'une année de l'accord de l'orgue de l'église d'Argenteuil
( A.M. Argenteuil, 6CC., photo D.H.M. )
Charles Dallery fils (1754-1835). Dessin au fusain de Clémence Claret réalisé en 1865 d'après un portrait.
( Coll. famille Le Barbier )Charles, né le 4 septembre 1754 à Amiens, fils de Charles, horloger et génial mécanicien tout comme son père, perfectionna la harpe à pédales. Il est aussi l'inventeur de l'hélice propulso-directrice, de la chaudière tubulaire (brevet du 29 mars 1803) et le constructeur du premier bateau à vapeur. Il toucha également à la facture d'orgues avec, notamment, une importante restauration effectuée en 1783 à celui de l’église Saint-Firmin-à-la-Porte d'Amiens. C’est certainement lui qui travaillait en 1779 à l’orgue de la cathédrale d’Amiens, que signale notre ami Pierre Hardouin. Retiré à Jouy-en-Josas, il y est décédé le 1er juin 1835.
Manuscrit Dallery, folio 1, recto
( coll. Yves Le Barbier )Après avoir situé les ancêtres Dallery, nous arrivons à présent au manuscrit ou apparaissent François, fils de Pierre, et son fils Paul. Voici donc ci-après sa retranscription littérale dans laquelle l'orthographe, la ponctuation et la mise en page adoptées par le scripteur sont strictement respectées.
Denis HAVARD DE LA MONTAGNE
Publicité de la Maison Dallery pour la vente d'un orgue de salon, datant probablement des années 1820
( coll. Yves Le Barbier )
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Biographie de Pierre François Dallery
Dallery (Pierre François) qui fut successivement honnoré du titre de facteur d’orgues de l’Empereur et du Roi Louis XVIII, est né à Paris en 17645
Il n’eut pour l'’étude de son art d'autres maitres que Dallery (Pierre) son père et Cliquot (henry) dont il était à la fois le fyeuil et l'élève de prédilection.
Il commença sa carrière en faisant à Paris avec son père, de 1801 a 1807, les premières réparations des orgues des Eglises
1° Saint Eustache dans la composition duquel entra alors ce qui restait de celui de Saint Germain des près encore fermée a cette Epoque.6
2° Saint Roch qu’ils complétèrent de ce qui lui manquait avec ce qui restait dans les magasins de l’Etat des orgues de St Victor et de l’Ecole Militaire ; Ils firent en outre, quoique n’y étant pas obligé le Positif entièrement neuf.7
3° De Notre dame de Bonne Nouvelle qu’ils augmentèrent de ce qui lui était nécessaire.8
4° De Saint Sevrin dont ils firent neuve la 2éme trompette du grand orgue la Pedale de Bombarde et le haubois du Récit9
5° Enfin il fit encore avec son père la Reparation de celui de la Cathedrale de soisson10
En 1807 Dallery (Pierre) s’etait retiré. Dallery (Pierre francois) resta seul et fit de cette date a 1825 de plus importants travaux11
A Paris aux Orgues des Eglises
6° Saint Thomas d'Acquin dont il refit entièrement les flutes, la 1ére trompette du grand orgue; celle du Positif, le haubois du Récit et les Pedales de trompette et de Bombarde12
7° Saint Medard, qu'il augmenta dune trompette au grand orgue et dune Pédale de Bombarde13
8° Il reconstruisit celui tout a fait delabré de Saint Jacques du haut pas dont il refit presque tous les jeux14
9° Celui de Saint Germain l'auxerrois dont toutes les flutes si remarquable il n'y a pas encore longtems et moins ceux des Pedales les jeux a anches non moins bons sont de lui15
10° Il fit en y employant quelque jeux qu'il utilisa dans le positif seulement et les soufflets, de l'ancien orgue de lhotel Dieu celui autrefois joli de Saint Louis Saint Paul. 16
11° Il compléta les travaux déja faits a lorgue de Saint Roch par la reconstruction des flutes et des jeux a anche du grand orgue ainsi que celles des Pedales de trompette, Clairons et de Basson qui ont existées17
12° Il compléta encore les travaux précédemment faits a Saint Eustache par l'entière reconstruction moins les soufflets, des tuyaux en bois les Montres et quelques jeux seulement du positif de cet instrument, laquelle reconstruction indépendamment de la somme qui lui fut alloué lui couta sept milles francs d argent deboursé18
13° Il fit aussi d importants travaux aux orgues de Saint Merry19 Saint Etienne du mont20 et Saint nicolas du Chardonnet21
14° Il refit l orgue de Saint philippe du Roule 22
15° I1 fut aussi chargé de faire l orgue encore existant mais depuis longtemps abandonné de l'Eglise de la Sorbonne duquel orgue il confia les travaux à son fils Dallery (Louis Paul)23
16° Il fit la réparation de toutes les parties matérieles et la reconstruction moins les tuyaux de bois de tous les jeux de lorgue du Palais de Versailles24
17° Il fut aussi chargé de faire lorgue a trois claviers et Pedales dont l’exiguité de la place le forca de confier lexecution a son fils , qui jusqu'en 1830 resta placé dans la chapelle des tuilleries25 lequel orgue quoique on nous ai dit lui valut les compliments les plus flateurs de la part de M. Cherubiny26 qui monta deux étages pour les lui adresser.
Dans les Départements
Il fit ou fut chargé des réparations, reconstructions ou construction totale des orgues ci-après
La Reconstruction de celui de notre dame de Senlis27
La Réparation de celui de St aspais de Melun 28
La Construction de celui de l'Ecole Militaire de Saint Cyr29
La Reconstruction de celui de Mitry30
La Reconstruction de celui de la Cathedrale de Bourges dont il confia léxecution a son fils31
La Réparation et reconstruction de plusieurs jeux de celui de la cathedrale de Poitiers32
La Construction de celui de Saint étienne de Bauvais33
Celle de celui de Saint Germain de Rennes confiée encore a son fils34
Celle de celui de la couture, près Bernay confiée aussi a son fils35
Celle du joli orgue a trois claviers placé dans l'Eglise d albert en Picardie36
Enfin il fut chargé de la complette régéneration de celui de Saint Ouen à Rouen dont d abord il confia la Direction à son fils qu'il dut bientot après par suite de lafaiblissement de sa santé, faire accepter en son lieu et place par le Conseil de fabrique pour parachever ce grand Instrument37
Tels sont les principaux travaux38 que fit, ou dont fut chargé, je ne dirai pas ce facteur, cette qualification est aujourdhui trop dégénérée pour qu'elle suffise inspirer le respect du a sa mémoire mais je dirai de ce grand artiste, qui malgré son immense talent mourut pauvre en 183339, ne laissant a son fils qu'un beau nom, quelques lumières relatives a son art et les envieux ou rencuniers que sa superiorité lui avait fait
Nota: Le même Dallery (Pierre Francois) fut en 1793 ou 1796 nommé commissaire honoraire du Gouvernement pour la conservation des orgues des diverses Eglise de Paris qui lui durent cet éminent service.
(noté en marge et dans la hauteur de la feuille)___________
Dallery
(Louis Paul) fils du précédant fut comme son père honnoré sous les deux dernières monarchies du titre de facteur d'orgue du Roi. il naquit à Paris en 1797 (le 24 février)40Il commenca sa carière à lage de ving deux ans en exécutant comme contre-maitre de son père les travaux dont est déja parlé savoir
1° Lorgue entier de la Chapelle du Palais des tuilleries
2° Lorgue egalement entier de l'Eglise de la couture près Bernay (Eure)
3° La Reconstruction de celui de la Cathedrale de Bourges
4° l’ Entière construction de celui de l Eglise (ou chapelle) de la Sorbonne a Paris41
Resté seul en 1826, Il eut à continuer ou a faire comme en étant personellement chargé
5° l'’orgue commencé par lui de Saint Ouen a Rouen42
6° Les Pedales actuelles de trompette et de Bombarde de l'’orgue de St Germain Lauxérois a Paris43
7° Il fit le simple relevage ou nétoiement des orgues Saint Nicolas des Champs44 et Saint Sevrin45 a Paris
8° Il reconstruisit dans la nouvelle Eglise Notre dame de Bonne nouvelle l ancien orgue dont il refit toutes les flutes et si cet instrument est aujourdhui dans un deplorable état cela est du a l insalubrité de la tribune et peut etre aussi au changement du facteur46
9° Il Reconstruisit aussi dans la nouvelle Eglise de saint Germain en laye l orgue qui avait été dans l'ancienne47
10° Il répara et augmenta dune Bombarde à la main, des notes La, sib et si manquant a la Pedale de Bombarde et d'une Pedale de 16 pied, l orgue de la Cathedrale de versailles
11° Il Répara lorgue de la cathedrale de Meaux et y ajouta une seconde trompette une flute de Récit et une Pedale de Bombarde48
12° Il Répara l orgue de la cathedrale de Paris l’augmenta d'une flute de Récit, d'un Cornet au diapason de la Bombarde, d'un clairon de Bombarde de Ravalement en ut en haut parlant a tous les jeux et fit une nouvelle soufflerie la première de ce jenre pour un orgue aussi considérable49
13° Il Répara l orgue saint Germain l auxerois l'augmenta d'un second huit pied au grand orgue, d'une clarinette au Positif, d'un cor anglais au Recit et de sept notes a tous les jeux de Pedale. Il y fit aussi une nouvelle soufflerie
14° Il Repara l orgue de saint Gervais fit les trois tourelles de la Montre du grand orgue et y placa deux Plein-Jeu50
15 Enfin il Repara l orgue de Saint thomas d acquin fit un sommier un mecanisme et une montre neuve au Positif disposa les sommiers du grand orgue de manière a pouvoir recevoir plus tard un Plein-Jeu et un autre jeu au choix de qui de droit Placa le Recit dans une boite d'expression fit des ravalements en fa a tous les Jeux et arondit l harmonie trop Bruyante jusque la de la Pedale de Bombarde51
Ces divers travaux ainsi que les Procès verbeaux de Reception le prouvent furent tous reçus avec honneur pour lui.52
Je crois necessaire d ajouter pour terminer cette dernière Biographie que Dallery (Louis Paul) eut comme son père avant lui l'immense tort, dans un tems ou la fortune ou sa seule aparence passent avant le talent désintéressé, de sacrifier trop souvent son interet au profit des travaux qui lui ont été confiés ce qui a fait dire a certaines personnes qui le répêteront sans doute encore bien qu'elles devraient être les premières peut être lui savoir grés de son désintéressement : il n a pus le sou on ne peut lui rien confier. Opinion que si elle continue d être mise en pratique aura pour résultat de le faire mourir plus malheureux que son père, car il na pas de fils pour soutenir ses vieux jours et ne saurait vivre que du travail que trop souvent on lui refuse.
____________1) M. Yves Le Barbier, auquel nous exprimons ici toute notre reconnaissance, est l'arrière-petit-fils de Henry Brouët, lui-même petit-fils de François Dallery. Il détient par héritage une partie des papiers de famille de la branche Dallery-Brouët et de celle des Claret, issue de Charles Dallery. Le manuscrit dont il est question ici provient de cette dernière branche par l'intermédiaire de Clémence Claret, morte célibataire en 1907. [ Retour ]
2) On trouve bien quelques notices ça et là, mais elles sont sommaires, incomplètes, voir parfois un peu trop caricaturales : Fétis, Biographie universelle des musiciens , 8 volumes, Paris, 1860-65 (voir la deuxième édition entièrement refondue et augmentée, Paris 1868, tome II, pp. 414-416); Hamel et Guédon, Manuel du facteur d'orgues, Paris, 1903; Comte Paul de Fleury, Dictionnaire biographique des facteurs d'orgues, publié par l'Office général de la musique à Paris en 1926 (voir pp. 55-58); Félix Raugel, Les grandes orgues des églises de Paris, Paris, 1927; Marc Honegger, Dictionnaire de la musique, 2 tomes, Bordas, 1970 (voir tome I, page 250)... Nous les avons néanmoins parfois utilisées avec circonspection, ainsi que l'indispensable Répertoire des travaux des facteurs d'orgues du IXe siècle à nos jours de Jean Martinod (Paris, Fischbacher, 1970) et son supplément, Travaux des facteurs d'orgues à Paris avant 1855 (Paris, Connaissance de l'Orgue, 1976). Nous sommes aussi très reconnaissant envers notre ami Pierre Hardouin, dont l'érudition sans faille est un atout précieux. On peut en avoir un aperçu en consultant sa revue Connaissance de l'orgue. Certains reprochent aux Dallery, principalement à François et à son fils, de n'avoir pas su soutenir l'éclat du nom qu'ils portaient et qui avait été rendu célèbre dans la facture d'orgues par Charles (1702-1779) et Pierre (1735-1812). Ce reproche est injuste, car il ne faut pas oublier notamment que lors de la création en 1839, de la Maison Daublaine-Callinet, avec la participation de Félix Danjou (rachetée par la suite en 1855 par Merklin) on pria Louis-Paul de donner son nom. Celui-ci refusa malgré les propositions alléchantes qui lui étaient faites sur le plan financier et alors que lui-même se trouvait dans le besoin. Il préférait en effet conserver son indépendance afin de pouvoir continuer de mettre son talent désintéressé au service de l'art. [ Retour ]
3) Il construisit les orgues des abbayes de Corbie (Somme) en 1733 (un grand 16 pieds), d'Anchin (Nord) en 1738 (5 claviers et 64 jeux), de Valloires (Somme) en 1750 et des Prémontés de St-André-aux-Bois (Somme) en 1760, des églises de St-Firmin-le-Confesseur d'Amiens (1748), de St-Germain d'Amiens (1769)... mais le plus célèbre est celui de l'abbaye de Clairmarais (près de St-Omer) édifié en 1736 et dont ne subsiste que le splendide buffet transporté à la Révolution dans l'église paroissiale d'Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). [ Retour ]
4) Seul, Pierre Dallery construisit aussi les orgues des Missionnaires de St-Lazare à Paris (1789), de St-Etienne-des-Grés à Paris (1787-88), ainsi que celles de Ste-Suzanne dans la Mayenne (1781-87) et de la Madeleine d'Arras (1791). C'est sans doute lui aussi qui entretenait l'orgue de l'église d'Argenteuil (Val d'Oise) en 1789, 1790 et 1791 et pour lequel il recevait 40 livres par an (Notes D.H.M.). [ Retour ]
5) François Dallery est né à Paris, non pas en 1764, mais exactement le 28 juillet 1766. Il taquinait également la muse et eut quelques succès. Ses vers charmants lui valurent une publication dans l'Almanach des Grâces de 1797 dans lequel on peut notamment lire ses Vers pour être gravés sur la tombe de Monsieur Beauvarlet Charpentier organiste de Paris. On lui doit aussi des petites pièces de théâtre mêlées d'ariettes. On prétend enfin qu'il se serait même essayé à l'opéra. [ Retour ]
6) En 1797-98 cet orgue avait été démonté de Saint-Germain-des-Prés par François Clicquot pour être transporté à St-Eustache. Les claviers étaient alors tenus par Eloi Miroir. Ce n'est que plusieurs années plus tard, de 1800 à 1802, que cet instrument fut remonté par les Dallery. Curieusement Miroir suivit son orgue et devint ainsi titulaire de St-Eustache en 1802! [ Retour ]
7) Lors de la tourmente révolutionnaire de nombreuses églises furent détruites et plusieurs orgues démontées. Les Dallery employèrent en 1805, en partie, des pièces provenant de l'Ecole Militaire et de l'abbaye St-Victor pour reconstruire l'orgue de St-Roch. Cette abbaye de Chanoines Réguliers, démolie à la Révolution, se situait vers l'actuelle Place Maubert. Son orgue fut transporté à Saint-Germain-des-Prés par le facteur Somer (1805). Antoine II Foucquet, puis Pierre-Claude Foucquet et enfin Jean-Jacques Beauvarlet-Charpentier y avaient été organistes au cours du XVIII° siècle. Quant à l'instrument de la chapelle St-Louis de l'Ecole Militaire, fondée en 1761 par Louis XV et située 43 avenue de la Motte-Piquet, il fut transporté à St-Martin-des-Champs par le même facteur en 1795. Jean-François Tapray, puis Charles Bonjour avaient été les derniers organistes de cette chapelle. [ Retour ]
8) En 1801. [ Retour ]
9) En 1807. C'est dans cette église que Camille Saint-Saëns, alors âgé de 18 ans, débuta sa carrière d'organiste en 1853. Mais il ne resta ici que peu de temps, avant d'être nommé la même année à St-Merry, puis en 1857 à l'église de la Madeleine. [ Retour ]
10) En 1805. [ Retour ]
11) C'est après avoir terminé la réparation des orgues de St-Etienne-du-Mont en 1807, que Pierre Dallery se retira. [ Retour ]
12) Avant la Révolution cette église faisait partie du Noviciat des Jacobins de la rue St-Dominique (1ère pierre posée le 5 mars 1682). Elle fut érigée en paroisse en 1791. L'orgue de Fr.H. Clicquot, inauguré en 1771, fut transporté au Panthéon en 1794, puis restitué à la paroisse en 1802 et réinstallé par Pierre Dallery. En 1807 et 1808, François Dallery y fit les réparations mentionnées dans le manuscrit. De 1842 à 1846, Paul Dallery le restaurait à son tour. Cavaillé-Coll reconstruisait un instrument en 1861, qui fut reçu par Saint-Saëns lui-même. Enfin, en 1912 un relevage fut effectué par Gutschenritter. Ainsi, trois générations de Dallery ont travaillé sur cet instrument en l'espace de quelques décennies. Notons parmi les organistes titulaires Joseph Franck vers 1862, le frère de César, ainsi qu'Albert Wolf, de 1905 à 1910, futur chef d'orchestre des Concerts Lamoureux et Pasdeloup. [ Retour ]
13) En 1828. [ Retour ]
14) En 1809. François Dallery avait déjà travaillé sur cet orgue alors qu'il était avec son père en 1803 et 1804. Détruit en 1871, ce n'est qu'en 1888 que fut installé un Merklin, sous l'impulsion du maître de chapelle d'alors, Adolphe Populus. Curieusement l'orgue de tribune et celui de chœur étaient commandés par une console unique. En 1971 Alfred Kern reconstruisait le grand orgue (4 claviers manuels, 1 pédalier, 48 jeux) qui sera relevé en janvier 1988. Quant à l'orgue de chœur, il sera transformé par Gutschenritter en 1958, puis transféré à Rosny-sous-Bois en 1986. C'est celui de la Chapelle de la Sorbonne (Cavaillé-Coll, 15 jeux) qui est installé de nos jours dans cette église (Renaud, 1987) comme orgue d'accompagnement. Joseph Franck fut également l'un des organistes de cette paroisse en 1866. [ Retour ]
15) En 1826. Les Dallery connaissaient bien cet instrument puisqu'il avait été construit en 1771 par Pierre Dallery et Clicquot, alors associés, dans la Sainte-Chapelle du Palais, puis démonté, transporté et réinstallé à St-Germain-l'Auxerrois en 1791 toujours par Pierre Dallery, qui dut d'ailleurs à nouveau intervenir en 1799. C'est un membre de l'illustre famille des Couperin, Gervais-François, qui toucha le dernier cet orgue à la Ste-Chapelle en 1789. (voir également la note 43) [ Retour ]
16) La chapelle St-Christophe de l'Hôtel-Dieu, située à proximité de Notre-Dame, possédait autrefois un orgue dont on trouve trace depuis au moins 1571 (réparation par le facteur d'Argillières). C'est en 1816 que François Dallery effectua ses travaux à Saint-Paul-Saint-Louis, dont l'église actuelle n'a été affectée au service paroissiale qu'en 1802. Auparavant, celle-ci, alors placée sous le vocable de St-Louis, construite de 1627 à 1641, était celle de la Maison Professe des Jésuites, autrement appelés les Grands Jésuites. Une partie des bâtiments est l'actuel lycée Charlemagne (101 rue St-Antoine). D'illustres musiciens ont joué sur l'orgue des Jésuites : Marin de La Guerre (1686), Michel-Richard Delalande (1680) et Michel Corrette (1738). Marc-Antoine Charpentier (1684) et Henry Desmarets (1698) y ont été maître de chapelle. Plus tard d'ai1leurs nous retrouvons aussi d'autres musiciens de grande renommée : André Messager (1879), Charles Pierné (1900), puis son fils Paul (1905). C'est là également qu'exercèrent pendant près de 90 ans les Minard, Jules et son fils Albert, entre les années 1850 et 1940, comme maître de chapelle, organiste, ou encore accompagnateur. [ Retour ]
17) En 1813. Nous avons déjà vu (note 7) que Pierre Dallery avait travaillé sur cet instrument. Notons simplement à propos de cette église que quatre organistes ou maîtres de chapelle de l'église de la Madeleine exercèrent aussi à St-Roch : Louis Lefébure-Wély, Alexandre-Charles Fessy, Pierre-Louis Ditsch et André Simon. [ Retour ]
18) En 1820. Voir également la note 6. Cet instrument fut reconstruit en 1842 par Daublaine et Callinet, puis par Ducroquet en 1854. Henri Dallier, le futur grand organiste de la Madeleine, y fut titulaire de 1878 à 1905. [ Retour ]
19) Pierre Dallery avait travaillé en 1802 sur cet orgue, puis François, en 1816 et 1828, et enfin Paul en 1841. Nicolas Lebègue (de 1664 à 1702), Jean-François Dandrieux (1704 à 1738) et Camille Saint-Saëns (1853 à 1858) notamment, ont tenu les claviers de cet instrument. [ Retour ]
20) Réparation en 1815 de l'orgue construit en 1772 par son père et Clicquot, dont le premier titulaire fut Guillaume Lasceux. [ Retour ]
21) Réparation de 1820 à 1822 de l'orgue que son père avait transféré en 1787 de l'église St-Etienne-des-Grés, qui sera d'ailleurs démolie quelques années plus tard en 1792. [ Retour ]
22) En 1809. L'église St-Philippe-du-Roule fut construite de 1774 à 1784, agrandie en 1845 et consacrée le 13 novembre 1852. Elle reçut l'orgue des Jacobins de la rue St-Honoré démonté et remonté dans cette église en 1791 par le facteur Somer. Là encore, l'organiste des Jacobins depuis 1779, François Lacodre, dit Blin, suivit son instrument. [ Retour ]
23) Voir infra, note 41. [ Retour ]
24) L'orgue de la chapelle du château de Versailles avait été construit primitivement par les facteurs Enocq et Robert Clicquot en 1679. C'est en 1810 que François Dallery effectua les présents travaux. Une nouvelle restauration fut effectuée en 1871 par Cavaillé-Coll et plus tard par Gonzalez en 1937. La liste des organistes qui ont joué sur cet instrument serait beaucoup trop longue pour figurer ici. Citons cependant Buterne, Lebègue, Nivers, Fr. Couperin, d'Agincourt, Daquin et plus tard, au dix-neuvième siècle, François Benoist, affectueusement surnommé "le Père Benoist" par ses élèves de la classe d'orgue du Conservatoire de Paris. [ Retour ]
25) Ce sont Enocq et Clicquot qui avaient construit cet orgue en 1682. François Dallery et son fils Paul le reconstruisirent en 1818. [ Retour ]
26) Luigi Cherubini (1760-1842) était alors Inspecteur honoraire de l'enseignement et membre de l'Institut (1815). Il assurera plus tard, en 1822, le direction du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. [ Retour ]
27) En 1800 et réparation en 1826. [ Retour ]
28) En 1816. [ Retour ]
29) En 1812-1813. [ Retour ]
30) En 1812. [ Retour ]
31) En 1821. [ Retour ]
32) En 1813. [ Retour ]
33) En 1815. [ Retour ]
34) La construction de l'orgue de l'église St-Germain de Rennes peut certainement être fixée à 1823, du moins la fin des travaux, puisqu'au mois d'août de cette année, François Dallery ne peut se rendre à Paris pour le mariage de sa fille Henriette, étant retenu à Rennes. [ Retour ]
35) En 1823, église Notre-Dame de la Couture à Bernay (Eure). [ Retour ]
36) La date exacte de la construction de l'orgue d'Albert est inconnue, mais elle doit se situer très probablement dans les années 1820. [ Retour ]
37) En 1823. [ Retour ]
38) Ajoutons, d'après le répertoire de Martinod :
[ Retour ]
- reconstruction de l'orgue de St-Leu-St-Gilles de Bagnolet (1780)
- restauration de celui de la cathédrale de Soissons (1805)
- restauration de celui de la cathédrale St-Maclou de Pontoise (1807)
- réparation de l'orgue de St-Spire de Corbeil (1816)
- transport et remontage des orgues de l'Hôtel-Dieu de Pontoise dans l'église Notre-Dame de la même ville (1817)
39) Le 3 octobre à Paris, 19 rue de Mirosmenil. [ Retour ]
40) 738 rue Victor, dans le douzième arrondissement ancien. [ Retour ]
41) C'est en 1825 que François Dallery et Paul avaient construit l'orgue de la chapelle de la Sorbonne que dut d'ailleurs réparer ce dernier en 1854. Le 8 août 1826, François Dallery écrivait à sa femme « Je viens de recevoir une lettre de mon cher Paul ; et avec les mesures que j'attendais, quelque détails de son succès à la Sorbonne, dont je me félicite beaucoup, et qui doit le consoler du mal qu'il a, j'ose bien croire qu'il en sera de même, de ses autres travaux puisqu'il paraît que Dieu se déclare pour lui au milieu des Ennemis qui l'environnent. » (coll. Y. Le Barbier) [ Retour ]
42) En 1838. Cet instrument aurait coûté à l'époque, d'après Fétis, 30.000 francs. [ Retour ]
43) Paul Dallery fut le troisième du nom à travailler sur cet orgue en 1838 et 1844. [ Retour ]
44) En 1826. [ Retour ]
45) En 1838 et 1843. Cet orgue avait déjà été réparé par son grand-père, Pierre Dallery, puis par son père François en 1825. [ Retour ]
46) C'est son père qui l'avait construit en 1801. Lors de la démolition partielle de l'église et la reconstruction de la nouvelle (1823 à 1830), Paul Dallery transporta l'orgue pour le réinstaller dans le nouvel édifice en 1827. [ Retour ]
47) En 1824. En 1810, François Dallery avait déjà effectué des travaux sur cet orgue Clicquot de 1754. A cette époque Elisabeth Couperin en touchait occasionnellement les claviers. [ Retour ]
48) En 1836. [ Retour ]
49) En 1833, 1836 et 1847. Son père était déjà intervenu en 1812. Cet orgue, construit en 1730 par le facteur François Thierry, vit une importante réfection effectuée en 1784 par François-Henri Clicquot. Les Racquet, Daquin, Balbastre, Couperin, et plus tard Félix Danjou, Louis Vierne, Léonce de Saint-Martin et Pierre Cochereau se sont tous illustrés aux claviers de l'instrument de Notre-Dame de Paris. [ Retour ]
50) En 1842. Déjà relevé et modifié en 1812 par François Dallery. Il s'agit du prestigieux instrument tenu durant près de 180 ans par huit membres de la célèbre dynastie des Couperin (1653 à 1830). [ Retour ]
51) En 1842. Voir également la note 12. [ Retour ]
52) Paul Dallery a également travaillé sur les instruments de :
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- St-Maclou de Pontoise (entretien et réparation en 1824, 1830 et 1833)
- St-Philippe-du-Roule (Paris), réparation en 1832
- Notre-Dame de Versailles, restauration en 1835
- St-Merry (Paris), réparation en 1841