Jean-Claude Englebert ( coll. famille Englebert ) DR |
Jean-Claude Englebert
( coll. famille Englebert ) DRRetiré à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), le pianiste Jean-Claude ENGLEBERT s'est éteint dans sa maison du Palais le 3 mai 2011 à l'âge de 88 ans. C'est à Paris, le 17 mars 1923, qu'il avait vu le jour au sein d'une famille de musiciens : son père, Oscar Englebert, né à Liège en 1876, altiste réputé, ancien élève de Désiré Heynberg au Conservatoire royal de Liège (également formateur de César Franck et Martin Marsick), dédicataire en 1907 du Trio pour piano, violon et alto, op. 30, de Joseph Jongen, enseigne son instrument au Conservatoire de Liège ; sa mère, née Suzanne Gille en 1894 à Mézilles (Yonne), est une cantatrice concertiste qui se produit notamment chez Pasdeloup et Lamoureux. Elève du Lycée Janson de Sailly pour les études générales, et pour la musique d'Alfred Cortot (piano) et du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (1ère Médaille de solfège en 1937), Jean-Claude Englebert décroche en 1943 un 1er prix de piano (premier nommé), puis, en 1946, une 1ère Médaille d'argent au Concours international de Genève. En 1942, il est également 1er prix de virtuosité de piano, 1er Grand prix de la ville de Marseille. S'ouvre alors une carrière de pianiste à travers toute l'Europe et au-delà. En effet, en dehors de la France, ses tournées de concerts vont le mener en Afrique du Nord (Maroc, Tunisie, Algérie), Hollande (Amsterdam, Rotterdam, la Haye), Belgique (Bruxelles, Liège, Anvers), Suisse (Genève), Angleterre (Londres, Eastbourne), Allemagne (Cologne, Francfort), Espagne (Madrid). Grand interprète de Schumann, Chopin et surtout de Ravel, il est fréquemment invité à se produire en soliste par des orchestres renommés tels l'Orchestre National de la R.T.F., celui de la Société des Concerts du Conservatoire, les Orchestres Lamoureux, Pasdeloup, Colonne, le Concertgebouw d'Amsterdam, le B.B.C Symphony Orchestra… Parallèlement à ses activités de concertiste, il se livre à l'enseignement, principalement au Conservatoire de Reims où il professe le piano à partir de 1962 jusqu'à sa retraite arrivée en 1984. Basant son enseignement sur l'exemple et se mettant à la portée de ses élèves, il obtient "d'étonnants résultats que ce soit dans le domaine de la technique ou dans le domaine de la musicalité, de la sensibilité et de l'interprétation" (Jacques Pernoo dixit). Parmi eux, citons entre autres : Lise Lienhard, Jean-Louis Delahaut, Laurent Alonso, Francis Phan-Thanh, Jean Dumeaux, Pascale Lepère, Philippe Lejeune.
Jean-Claude Englebert
( coll. famille Englebert ) DRDe 1958 à 1960, il est aussi directeur artistique de la Maison de disques parisienne Prétoria de la rue Croix-des-Petits-Champs, alors dirigée par René Lescure, et, au début de la décennie suivante soliste à la R.T.F., en tant que pianiste, employé dans les émissions musicales de la chaîne France III. Durant cette période, il enregistre notamment "Le Professeur de mariage" d'André Maurois, accompagnant l'auteur (voix parlée) au piano (Pretoria DS2, 1959), ainsi que les Etudes symphoniques, op. 13 de Schuman et la Sonate en si bémol mineur, op. 35 de Chopin (Pretoria 30CL8002), ainsi que la Sonatine, op. 40, de Ravel (Pretoria CL8003). A cette même époque (1959) il grave également chez Ducretet-Thomson (270C007) la Sonate à Kreutzer de Beethoven avec Maurice Crut au violon. Comme producteur, on lui doit, entre autres, le premier enregistrement en 1959 de la pianiste Idil Biret (Prétoria). Récemment (2011), la maison de disques Forgotten Records a réédité la Sonate de Chopin, les Etudes symphoniques de Schumann et Ravel (Sonatine, Jeux d'eau, Valses nobles), nous donnant ainsi l'excellente occasion de pouvoir réécouter ou de découvrir cet artiste au jeu si raffiné (fr 607). Une fois à la retraite, après sa longue carrière de pianiste, Jean-Claude Englebert s'est mis à la peinture, domaine artistique qu'il avait toujours vivement apprécié sans avoir eu le temps, jusque là, de développer et d'exploiter ses dons dans l'art pictural. Les toiles qu'il a peintes sont précieusement conservées par sa famille. Son fils unique, Charles-Alexandre Englebert, issu du Département "métiers du son" du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, est ingénieur du son.
Denis Havard de la Montagne
(remerciements à M. C.A. Englebert pour sa collaboration)
Tableaux peints par Jean-Claude Englebert au début des années 1990
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