HÉROLD
(1791 – 1833)

Ferdinand Hérold, par Deblois.
Ferdinand Hérold, portrait à l'eau-forte gravé par C. Deblois
( imprimerie Bestault, Paris, coll. DHM ) DR

par François-Joseph Fétis (1867)
Biographie universelle des musiciens
et bibliographie générale de la musique
(Paris, Firmin Didot, t. VI, pp. 55-62)

HÉROLD (Louis-Joseph-FERDINAND), naquit à Paris, le 28 janvier 1791. Son père ne le destinait point à suivre la même carrière que lui ; et, malgré les heureuses dispositions qu'il montrait pour la musique, l’éducation qu'on lui donna n'avait pas pour but de les développer. A l'age de dix ans, il était placé dans un des meilleurs pensionnats de cette époque [celui de His, rue de Matignon, près des Champs-Elysées], et il y faisait d'assez brillantes études dont les résultats n'ont pas été sans fruit pour ses succès d'artiste. L'auteur de cette notice, alors élève du Conservatoire, demeurait dans la même maison, où il était répétiteur pour le solfège. Ainsi que ses condisciples, Hérold assistait à ses leçons ; mais ses progrès étaient bien plus rapides que ceux de tous les autres élèves ; la nature l'avait fait musicien ; il apprenait, ou plutôt il devinait l’art en se jouant, et sans paraître se douter lui-même de sa destination.

La mort prématurée de son père changea tout à coup la direction de ses études, et le rendit à sa vocation. Déjà bon musicien, il entra au mois d'octobre 1800 comme élève de piano dans la classe d'Adam au Conservatoire de musique. Ses mains étaient bien disposées pour l'instrument qu'il adoptait ; bientôt les leçons du maître habile qui le dirigeait dans ses études en firent un pianiste distingué, et le premier prix lui fut décerné au concours du Conservatoire dans le mois de juillet 1810. Elève de Catel pour l'harmonie, il cultivait aussi avec succès cette partie de l'art, et se disposait à recevoir les leçons de Méhul pour achever de s'instruire dans l'art d'écrire les pensées musicales qui déjà faisaient pressentir son génie. Ce fut au mois d'avril 1811 que Méhul devint son maître. Les leçons de ce grand artiste, et peut-être plus encore sa conversation piquante et remplie d'une spirituelle raison, exercèrent la plus heureuse influence sur le développement des facultés d'Hérold. Ses progrès furent ceux d'un homme né pour être artiste, et une année et demie d’étude lui suffit pour être en état de disputer et d’obtenir le premier grand prix de composition musicale au concours de l'Institut, au mois d'août 1812. La cantate qu'il composa pour ce concours (Mademoiselle de la Vallière) ne donnait peut-être pas une mesure exacte du talent élevé qu'il devait avoir un jour ; mais on ne peut nier qu'il ne s'y trouve une indication certaine des plus heureuses dispositions.

Au mois de novembre de la même année, Hérold partit pour Rome, en qualité de pensionnaire du gouvernement. La plupart des élèves qui obtiennent au concours le grand prix de composition, objet unique de leur jeune ambition, considèrent cependant comme un temps d'exil celui que les règlements de l'Institut les obligent à passer en Italie, et surtout à Rome : il n'en fut pas ainsi d'Hérold. Depuis longtemps il soupirait après ce ciel de l'Ansonie sous lequel il lui semblait qu'on ne devait trouver que de belles inspirations. Aussi a-t-il souvent avoué depuis lors que le temps qu'il avait passé dans la capitale du monde chrétien était le plus heureux de sa vie. Après trois années d’études et de travaux, il quitta cette terre classique des arts pour se rendre à Naples. Là, il lui sembla qu'il vivait d'une autre vie. Un ciel incomparable, un air pur, vif et léger, un site admirable, l'enthousiasme naturel des habitants, tout enfin était fait pour lui donner, dans ce pays, cette fièvre de production qu'on n'éprouve point ailleurs avec autant d'intensité. Le désir d'écrire pour le théâtre le tourmentait ; l'occasion se présenta bientôt à lui, et, peu de temps après son arrivée à Naples, il put y faire représenter un opéra en deux actes dont le titre était: La Gioventù di Enrico Quinto. Hérold n'a pas fait connaître à ses compatriotes la musique de cet ouvrage ; tout ce qu'on en sait, c'est qu'elle fut goûtée des Napolitains, et que l’opéra obtint pendant plusieurs représentations un succès non contesté. Ce fait est assez remarquable; car, à l’époque dont il s'agit, un préjugé presque invincible était répandu dans toute l'Italie, et surtout à Naples, contre les musiciens de l’école française. Un compositeur, né sur les bords de la Seine, écrivant pour le théâtre Del Fondo, et des Napolitains écoutant sa musique et l'applaudissant, étaient une nouveauté.

Hérold par Dupré
Ferdinand Hérold.
Portrait par L. Dupré
Musica, 1910 )

De retour à Paris vers la fin de 1815, Hérold n'y resta pas longtemps sans trouver l'occasion de faire l'essai de ses forces sur la scène française. Boieldieu, qui avait découvert dans ce jeune artiste le germe d'un beau talent, voulut l'aider à faire le premier pas, toujours difficile, à cause de la mauvaise organisation de nos théâtres lyriques : il l'associa à la composition d'un opéra de circonstance auquel il travaillait, sous le titre de Charles de France. Cet ouvrage, qui fut joué en 1816, fit connaître avantageusement Hérold, et le livret des Rosières lui fut confié. Un opéra en trois actes fournit toujours au musicien qui l’écrit des occasions de déployer ses facultés. Hérold sut profiter du cadre de celui-ci pour faire quelques morceaux où l'on pouvait voir qu'il ne serait pas un musicien ordinaire. On y sentait encore l’inexpérience du jeune homme, et peut-être aussi pouvait-on comprendre, à de certains éclairs de fantaisie qui s'y faisaient apercevoir de temps en temps, que le compositeur s'y était fait violence pour se mettre à la portée des habitués du théâtre Feydeau de cette époque ; mais, nonobstant cette sorte d’incertitude de manière qui se fait remarquer dans la partition des Rosières, on ne peut nier qu'il y ait dans cet ouvrage des qualités brillantes, dignes de l'estime des connaisseurs. Les Rosières furent représentées vers la fin de 1816 à l'Opéra-Comique, et leur succès décida du reste de la vie de l'artiste.

La Clochette, opéra en trois actes, suivit de près les Rosières, Là, il y avait bien plus de force dramatique que dans le premier ouvrage, bien plus de passion, et l’on y apercevait d'immenses progrès faits par Hérold dans l’art d'appliquer la musique à la scène. Le gracieux et piquant petit air Me voici, me voilà, un duo au deuxième acte, et plusieurs phrases charmantes répandues dans quelques autres morceaux, démontraient qu'il y avait de la mélodie dans la tête du compositeur ; l'air d'Azolin annonçait une âme passionnée, et le finale du premier acte, ainsi que plusieurs morceaux du second et du troisième, faisaient pressentir un compositeur dramatique d'un ordre élevé. Il y avait d'ailleurs dans cette partition des effets d'instrumentation d'un genre neuf ; mais rien de tout cela ne fut compris. La pièce réussit, mais plutôt à cause du sujet et du spectacle que par le mérite de la musique.

Hérold : Air varié sur Au clair de la lune Hérold : Air varié sur Au clair de la lune
Au clair de la lune varié, partition pour piano de Ferdinand Hérold, opus 19, dédiée à "Madame Martin". Paris, Henry Lemoine, éditeur
( Coll. D.H.M. )

Près de dix-huit mois se passèrent avant qu'Hérold obtint un poème d'opéra après la Clochette, et ce temps fut employé par lui à écrire des fantaisies de piano et d’autres pièces, genre dans lequel il a produit de jolies choses qui n'ont pas obtenu le succès qu'elles méritaient. Son goût le reportait toujours vers le théâtre, et quelquefois il s'irritait contre l'injustice qui lui en rendait les abords si difficiles. Fatigué d’attendre le bon ouvrage après lequel il soupirait, il finit par consentir à écrire la musique du Premier venu, comédie en trois actes, spirituelle, mais froide, et la pièce la moins propre à être mise en opéra. Cet ouvrage n'avait point d'ailleurs le mérite de la nouveauté ; depuis longtemps il était au répertoire du théâtre Louvois en comédie, d'où Vial l'avait retiré pour le transporter à l'Opéra-Comique. Rien n'était moins favorable au développement des facultés chaleureuses d'Hérold que cette pièce ; aussi ne put-il parvenir à la réchauffer, et peut-être lui-même fut-il pris de froid en l'écrivant ; mais, comme il faut toujours que l'homme de talent se manifeste, même dans l'ouvrage le plus médiocre, il y avait dans la partition du Premier venu un trio excellent de trois hommes qui feignent de dormir. Cet opéra fut représenté vers la fin de l'année 1818.

Le désir de produire tourmentait Hérold, mais l'aliment lui manquait toujours ; les auteurs semblaient n'avoir pas de confiance en son talent et ne lui confiaient pas de poèmes. Ce fut cet abandon où on le laissait qui le décida à reprendre l'ancien opéra-comique des Troqueurs [opéra-comique en un acte, avaient été mis en musique par Rauvergne. Ce fut le premier ouvrage de ce genre qu’on écrivit en France], et à lui adapter une musique nouvelle. Cette pièce fut jouée en 1819 : le talent des acteurs lui procura quelques représentations, mais le genre de l'ouvrage ne convenait plus au goût de cette époque ; il ne put se soutenir au théâtre. Une sorte de fatalité semblait poursuivre celui dont les débuts avaient annoncé une carrière plus brillante. Un opéra en un acte, dont le titre était L'Amour platonique, lui avait été confié ; la musique en fut composée avec rapidité, mise à l’étude, et bientôt arriva la représentation générale (en 1819), où l’on remarqua des choses charmantes ; mais la pièce était d'une faiblesse extrême, et les auteurs la retirèrent avant qu’elle fut jouée. Hérold ne se laissait point encore abattre par la mauvaise fortune, et le besoin d’écrire le tourmentait toujours. Planard lui donna, en 1820, une jolie comédie intitulée : L’Auteur mort et vivant; malheureusement cette pièce était d'un genre peu favorable à la musique ; le compositeur ne put y développer son talent, et le succès assez froid des représentations n'ajouta rien à sa renommée. Il paraît que cette sorte d'échec acheva de jeter le découragement dans l'âme d'Hérold, car, pendant les trois années suivantes, il se condamna au silence et sembla avoir renoncé au théâtre.

Dans cet intervalle la place de pianiste-accompagnateur de l'Opéra-Italien devint vacante ; Hérold la demanda et l'obtint. Dès lors les devoirs de cette place s'emparèrent de la plus grande partie de son temps ; le reste fut employé à écrire un assez grand nombre de morceaux de piano. Cet artiste, dans la fleur de l'âge et du talent, se voyait en quelque sorte repoussé de la scène pour laquelle il était né. Il y a de ces phases de mauvaise fortune dans la vie de presque tous les hommes de mérite.

Le repos de trois années auquel Hérold s’était condamné lui avait rendu cette ardeur de production qui est ordinairement le présage des succès. En 1821, il avait été envoyé en Italie par 1'administration du Théâtre-Italien pour y recruter des chanteurs ; ce voyage fut favorable au retour de sa ferveur d'artiste comme à sa santé. Son premier ouvrage, après ce long silence, fut le Muletier, représenté en 1823, à 1'Opéra-Comique, avec un succès qui ne s'établit point sans contestation, mais qui finit par se consolider, et qui fut dû seulement au mérite de la musique. Cette musique est colorée, dramatique, et remplie de traits heureux et d'effets nouveaux. Lasthénie, composition d'un genre gracieux, qui n'avait d'autre défaut que d'avoir pour base un sujet grec, à l'époque où ce genre ne jouissait d'aucune faveur, Lasthénie fut jouée à l'Opéra dans le cours de la même année. Cet ouvrage ne fit point une vive sensation sur le public ; mais les connaisseurs rendirent justice au talent du musicien, et la pièce obtint un certain nombre de représentations. Les succès de l'armée française dans la guerre d'Espagne de 1823 donnèrent lieu à la composition d'un opéra (Vendôme en Espagne) auquel Hérold prit part conjointement avec M. Auber. Les morceaux improvisés qu'il écrivit pour cette partition renfermaient de jolies choses qu'il a employées depuis avec succès dans d'autres ouvrages.

En 1824, Hérold fut encore chargé, par l'administration de l'Opéra-Comique, de la composition d'un opéra de circonstance qui a survécu au moment qui l'avait fait naître : cet ouvrage est intitulé Le roi René. L'année suivante il écrivit pour le même théâtre un acte qui avait pour titre le Lapin blanc. Rien ne fut jamais moins musical que cette bluette ; aussi le musicien fut-il mal inspiré : paroles et musique, tout était également faible dans cet ouvrage.

C'est ici le lieu de faire remarquer le changement qui s'était opéré dans la manière d'Hérold, pendant les trois années où il s’était abstenu de travailler pour le théâtre. Témoin des brillants succès des œuvres de Rossini, dont il accompagnait la musique au Théâtre-Italien, il se persuada qu'il n'existait plus qu'un moyen d'obtenir les applaudissements du public, et que ce moyen consistait dans l'imitation plus ou moins exacte des formes de la musique à la mode. Beaucoup d'autres partageaient son erreur, mais ils n'avaient pas son talent ; pour lui, cette erreur fut déplorable, car elle le détourna pendant quelque temps de la route qui seule lui convenait.

Marie, opéra en trois actes, représenté à l'Opéra-Comique, le 12 août 1826, marqua le retour d'Hérold vers le genre qui lui appartenait ; ce fut à la fois et son plus bel ouvrage jusqu'à ce moment, et son plus beau succès. Sa sensibilité s’était livrée dans cette production à plus d'expansion qu'elle n'avait fait jusque-là ; de là vient que tous les morceaux obtinrent dans le monde une vogue que n'avait point eue auparavant la musique d'Hérold. Le moment était favorable, et peut-être l'artiste aurait-il pris dès lors le rang dont il était digne, si son entrée à l'Opéra comme chef du chant lui avait laissé le temps de profiter de la justice tardive qui venait de lui être rendue. Depuis deux ans il avait quitté la place d'accompagnateur au Théâtre-Italien pour celle de chef des chœurs. En 1827, il renonça à celle-ci pour la position dont il vient d'être parlé. Dès lors, fatigué de mille devoirs incompatibles avec la liberté nécessaire aux travaux de l’imagination, il se vit hors d'état de profiter des circonstances favorables qui s'offraient à lui pour mettre le sceau à sa réputation, et ses loisirs ne furent plus employés qu'à écrire la musique de quelques ballets. C’est ainsi qu'il donna à l'Opéra Astolphe et Joconde, ballet en trois actes, en 1827 ; la Somnambule, ballet en trois actes, dans la même année ; Lydie, ballet en un acte, en 1828 ; la Belle au Bois dormant, ballet en trois actes, dans la même année. C'est aussi vers la même époque qu'il écrivit l'ouverture, les chœurs et quelques autres morceaux pour le drame de Missolonghi, représenté à l’Odéon. Le 3 novembre de la même année, il reçut la décoration de la Légion d'Honneur, distinction qui lui était due à juste titre.

Trois années s'étaient écoulées depuis que Hérold avait donné Marie à l'Opéra-Comique, lorsqu'il écrivit, en 1829, un acte rempli de choses charmantes sous le titre de l'Illusion. La musique de cet ouvrage était mélancolique et passionnée; Hérold y transporta l'ouverture qu'il avait écrite autrefois pour L'Amour platonique.

Emeline, opéra en trois actes, représenté en 1830, ne réussit pas ; mais, l'année suivante, Hérold prit une éclatante revanche par Zampa, en trois actes (joué le 3 mai 1831), production digne d'un grand maître et qui plaça enfin l’artiste au rang des compositeurs français les plus renommés. Abondance de motifs heureux, passions bien exprimées, force dramatique, génie de l'instrumentation et de l'harmonie, tout se trouve dans cet ouvrage, dont le succès n'a pas été moins brillant en Allemagne qu'en France. Peu de temps après, Hérold prit part avec plusieurs autres musiciens, à la composition de la Marquise de Brinvilliers, opéra en trois actes.

Soit à cause de ses travaux de l'Opéra, soit par suite de la fatigue occasionnée par ses derniers ouvrages, Hérold commençait à ressentir quelque altération dans sa santé. Jeune encore, il aurait pu arrêter les progrès du mal par le repos et le changement de climat ; mais rien ne put le décider à s'éloigner du théâtre de ses succès récents, et à cesser de travailler. Malgré les représentations de ses amis, il continua le genre de vie qu'il avait adopté, et ce ne fut que lorsque la maladie eut abattu ses forces, que la crainte commença à s'emparer de lui. La nouvelle administration de l’Opéra-Comiqne éprouvait le soin d'avoir des opéras nouveaux qui fussent appris en peu de temps ; Hérold avait en porte-feuille la partition du Pré aux Clercs ; mais elle exigeait des études et des préparatifs trop longs pour la situation du théâtre ; Hérold le comprit et improvisa le petit opéra de la Médecine sans Médecin, bagatelle où l’on retrouve la touche d'un maître. Cette dernière production de l’artiste précéda de peu de temps la représentation du Pré aux Clers (qui eut lieu le 15 décembre 1832), ouvrage d'un genre plus doux que Zampa, mais non moins heureusement conçu, non moins original. Ce fut le chant du cygne. La maladie de poitrine qui dévorait l’existence d'Hérold faisait chaque jour d'effrayants progrès. Les agitations de la mise en scène et du succès en hâtèrent le développement : un mois après le dernier triomphe de l'artiste, elle le précipita dans la tombe, laissant dans une douleur profonde tous ceux qui avaient pu apprécier en lui les qualités de l'homme de bien, et dans le regret d'une vie si courte ceux qui ne connaissaient que son génie. Il mourut le 19 janvier 1833, aux Ternes [à Neuilly-sur-Seine], près de Paris, et fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin du tombeau de son maître Méhul. Il avait laissé inachevée la partition d'un opéra en deux actes, intitulé Ludovic : M. Halévy termina cet ouvrage qui fut joué avec succès en 1834.

La liste des compositions d'Hérold pour le piano est considérable; on y remarque : 1° Sonates pour piano seul, op. 1, 3, 5, Paris, Janet, Schœnenberger, Lemoyne. — 2° Caprices avec quatuor, œuvres 8, 9 ; Paris, Érard. — 3° Rondeau à 4 mains, op. 17 ; ibid. — 4° Caprices pour piano, œuvres 4, 6, 7, 12, 58 ; Paris, Lemoyne, Érard, etc. — 6° Rondeaux et divertissements, op. 10, 14, 16, 18, 20, 22, 27, 31, 34, 37, 40, 41, 44, 47, 53, 55 ; Paris, Janet, Lemoyne, Érard, etc. — 6° Fantaisies, op. 2, 15, 21, 28, 33, 43, 49 ; ibid. — 7° Variations, op. 19, 30, 36 ; ibid. — 8° Pots-pourris, etc.

François-Joseph Fétis (1784-1871)
compositeur, organiste, chef d'orchestre,
théoricien, professeur, critique musical

(saisie et numérisation Max Méreaux)

 

 


 

 

par Henri Lavoix fils (1891)
in La musique française
(Paris, 1891, Librairies-imprimeries réunies
May & Motteroz, directeurs, 7, rue Saint-Benoît)

Hérold (1791-1833) — qui nous a légué Zampa et le Pré aux clercs, les deux meilleures partitions de la période qui nous occupe ici, et qui mourut si jeune, sans avoir pu parvenir à faire entendre une œuvre importante à l’Opéra, où 1'appelait pourtant son génie poétique et élevé — est le successeur direct de la belle école de Méhul, dont il fut du reste l'élève. Hérold a moins de brio et d'éclat que quelques-uns de ses contemporains et surtout Auber, mais il a la profonde sensibilité, l'émotion, l'expression juste, le sentiment net des situations dramatiques ; en un mot, il possède au plus haut degré les qualités qui font les grands musiciens. On a dit que c'était un Weber français, et on a dit aussi qu'il s'était plus d'une fois inspiré de Rossini ; selon nous, il fut surtout Hérold. Berlioz, en un jour de mauvaise humeur assez mal justifiée, a appelé Hérold « le Weber des Batignolles » ; c'est une boutade de mauvais goût, et voilà tout. En effet, le musicien de Zampa rappelle quelquefois Weber ; mais le rapport entre 1'auteur du Pré aux clercs et celui du Freischütz, ne consiste réellement que dans une certaine similitude de sensations, que quelques pages de ces deux maîtres nous font éprouver. A part l'ouverture de Zampa, développée un peu à la façon des ouvertures allemandes, dont quelques passages n'auraient pas été écrits, si Hérold n'avait pas entendu le Freischütz, on n'a rien à signaler qui reproduise les formules du maître allemand. Hérold, moins hardi, moins fougueux que lui, est plus précis ; il a moins de passion et plus de tendresse. En revanche, relisez l'ouverture de Joseph et celle de Zampa, et vous verrez reparaître en plus d'un endroit l'élève préféré de Méhul ; à Rossini, il emprunta quelques formules, et non des meilleures. C'est à cette imitation du maître de Pesaro que l'ouverture du Pré aux clercs doit cette allure sautillante et ce faux brio qui la rend si inférieure à celle de Zampa ; c'est encore en voulant imiter Rossini que le maître a soudé à cette poétique mélodie de « Jours de mon enfance », du Pré aux clercs, les interminables broderies qui en détruisent tout le charme.

C'est donc bien Hérold qu'il faut chercher dans Hérold, et cela dès ses premières œuvres. Nous ne pouvons toutes les passer en revue ici, mais déjà, dans les Rosières (1817), nous trouvons des traces de cette sensibilité dont il a donné tant de preuves depuis. Voici le finale de Marie (1826), où Hérold se montre tout entier; les premières hésitations de la jeunesse sont passées, le maître a pris possession de son talent. Enfin voici, à une année de distance, le Pré aux clercs (1831) et Zampa (1832), partitions maîtresses dans la musique française. Chacun connaît le Pré aux clercs, et le détailler serait tomber dans des redites inutiles. C'est de tous les ouvrages d'Hérold, celui peut-être qui se rapproche le plus de l'ancienne école française ; seulement on y trouve, comme au finale du second acte, une tendresse d'âme que nos vieux maîtres n'avaient pas connue, et que l’on pourrait appeler toute moderne. La scène de la vente dans la Dame blanche avait déjà donné des modèles de morceaux longuement développés ; Hérold, dans ce même finale, sut habilement s'en souvenir. Enfin, par l'habile disposition scénique, par la couleur de l’orchestre, la scène du duel et celle du bateau sont d'un puissant effet et resteront parmi les meilleures de notre répertoire.

Moins bien composé peut-être que le Pré aux clercs, Zampa est une œuvre d'un style plus large et d'une inspiration plus élevée, et certaines pages comme le début de l'ouverture, comme le finale du premier acte, comme l'apparition de la Fiancée de marbre, ont des allures de grand opéra.

Le Pré aux clercs et Zampa sont tous deux d'origine romantique ; mais si l'un vient du roman historique de Vitet et de Mérimée qui a donné, comme nous l'avons vu, naissance aux Huguenots, l'autre semble avoir été inspiré par la sombre poésie de Byron. Absurde dans ses situations, Zampa est musical dans ses détails; aussi le musicien en a-t-il bien saisi le caractère à la fois fantastique et lyrique. Le personnage de Zampa, cette sorte de don Juan, traité à la française, a parfois grande allure, et n'était sa galanterie un peu surannée, disons le mot, un peu troubadour, qui rappelle quelquefois la Joconde de Nicolo, ce serait une des plus belles figures musicales de notre école. A l'époque où cet opéra-comique fut joué, c'était une œuvre hardie et nouvelle par la poésie et le lyrisme de la conception, par la force des harmonies, par le coloris de l'instrumentation. En fermant cette belle partition, comment ne pas regretter que Hérold n'ait pu donner, dans l'opéra, libre essor à son génie!

Henri Lavoix fils (1846-1897)
Administrateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève,
Lauréat de l’Institut

(saisie et numérisation Max Méreaux)

 

 


 

par Quaerens (1891)
in la revue Piano-Soleil, n° 12, 20 septembre 1891
supplément musical au Soleil du Dimanche
édité par le quotidien Le Soleil
1

Louis-Joseph-Ferdinand Hérold naquit à Paris le 28 Janvier 1791. Son père, qui était professeur de piano, ne le destinait pas à suivre la même carrière que lui; il le fit élever dans une des meilleures pensions de l'époque, où il reçut une éducation très soignée. Orphelin en 1802, il put suivre sa vocation, et s'occuper presque exclusivement de musique. La nature l'avait fait musicien, car il devinait autant qu'il apprenait toutes les beautés de son art. A 15 ans, il entra au Conservatoire, dans la classe de piano dirigée par Adam, et quatre ans plus lard il obtenait le premier prix; il apprit l'harmonie avec Catel, et Méhul compléta son éducation musicale.

Elève favori de Méhul, il fit sous la direction de ce maître de si rapides progrès qu'une année et demie d'études lui suffirent pour remporter le 1er prix de Rome avec sa cantate Mademoiselle de la Vallière, œuvre qui indiquait chez son compositeur les plus heureuses dispositions.

Pendant son séjour en Italie, Hérold composa un opéra en deux actes, la Gioventu di Enrico quinto, qu'il ne fit pas connaître à ses compatriotes, mais qui obtint beaucoup de succès auprès des Napolitains.

A son retour à Paris, Hérold eut la bonne fortune de trouver Boieldieu, qui, ayant découvert en lui le germe d'un beau talent, l'aida à faire le premier pas, toujours si difficile dans la carrière musicale, et l'associa à la composition d'un opéra, Charles de France, qui, joué en 1816, fit connaître le jeune compositeur. Il. écrivit la même année les Rosières, opéra en trois actes qui fut représenté également en 1816. Cette partition contient plusieurs morceaux dont l'originalité valut, à Hérold l'estima des connaisseurs.

La Clochette, opéra en trois actes qui fut représenté peu de temps après les Rosières, possède une force dramatique et une passion que l'on ne trouvait pas dans son premier ouvrage, et qui firent apercevoir les progrès énormes faits par Hérold dans l'art d'appliquer la musique à la scène. Cette œuvre contient des effets d'instrumentation d'un genre tout nouveau pour l'époque à laquelle elle fut jouée; aussi ne fut-elle pas comprise généralement, et le succès qu'elle obtint était dû plutôt au sujet du livret qu'à l'effet, produit par la musique.

Le jour de la première représentation de la Clochette, Méhul presque agonisant voulut être instruit du résultat obtenu par la pièce; il craignait encore un échec pour son élève. Pendant la soirée, à mesure que les événements se produisaient, ses amis et ceux d'Hérold venaient lui apporter des nouvelles de la représentation. Avant la fin de la pièce, on pouvait déjà affirmer la réussite de l'ouvrage, et Méhul, ne doutant plus du succès, adressa un triste et doux sourire à ceux qui l'entouraient, et s'affaissant sur son oreiller il murmura ces mots : « Je puis mourir maintenant, je laisse un musicien à la France. » ; il mourut deux heures après.

Hérold composa ensuite des fantaisies et des variations pour piano en attendant un livret d'un opéra; ne pouvant trouver un bon ouvrage, il écrivit, la musique du Premier venu, comédie en trois actes qui ne possédait pas les qualités nécessaires pour être transformée en opéra, et qui, au surplus, était depuis longtemps au Théâtre Louvois, ce qui lui retirait la mérite de la nouveauté.

L'année suivante il fit sur un ancien opéra-comique les Troqueurs, une adaptation de sa nouvelle musique; mais ce genre d'ouvrage ne convenait plus au goût de l'époque et le talent seul des acteurs lui valut quelques représentations.

La mauvaise fortune sembla poursuivre Hérold pendant de longues années, les auteurs n'avaient aucune confiance dans son talent et ne voulaient pas lui confier de poèmes; toujours tourmenté par le désir de produire, il prenait, pour mettre eu musique, tous les livrets qu'il pouvait trouver; malheureusement ils n'étaient point d'un genre favorable à la scène, et c'est pour cette raison que l'Amour platonique et l'Auteur mort et vivant n'eurent point de succès. On rencontrait dans ces partitions quelques passages charmants, mais les sujets étaient si froids et si peu faits pour la musique que leurs représentations n'obtinrent pas de succès.

Ces échecs découragèrent Hérold, et pendant les trois années qui suivirent il sembla avoir renoncé au théâtre et se condamna au silence. Ce repos et un voyage qu'il fît en Italie dans le but de recruter des chanteurs pour le Théâtre Italien furent très favorables à sa ferveur d'artiste et à sa santé. En 1823, le Muletier obtint un succès non sans contestation, et qui fut dû surtout au mérite de la musique, qui est très bien colorée et remplie d'effets heureux et nouveaux. Lasthénie, dont le seul défaut était le sujet grec, peu en faveur à l'époque, fut jouée à l'Opéra la même année et obtint un certain nombre de représentations, il écrivit peu de temps après quelques morceaux en collaboration avec Auber, lors des succès de l'armée française pendant la guerre d'Espagne.

L'Opéra-Comique chargea Hérold de la composition d'un opéra de circonstance, le Roi Réné ,et d'un autre acte le Lapin blanc, qui ne furent que des esquisses et dans lesquelles le musicien, peu inspiré par les paroles, ne put produire que des œuvres très faibles.

Ayant obtenu la place de pianiste accompagnateur au Théâtre Italien, il fut témoin des succès de Rossini et résolut d'imiter ce maître pour être applaudi. Cette erreur déplorable le détourna pendant quelque temps de la route qui lui convenait. Marie, opéra en trois actes représenté à l'Opéra-Comique le 2 août 1826, marque le retour d'Hérold vers le genre qui lui appartenait; cette œuvre obtint un grand succès ; tous les morceaux de la partition eurent une grande vogue. On trouve dans cet ouvrage des pages charmantes, remplies d'une grande sensibilité et d'une expansion qu'il n'avait point eue jusque-là.

Pendant les trois années qui suivirent la représentation de Marie, Hérold. composa plusieurs ballets pour l'opéra : Astolphe et Joconde, la Somnambule, Lydie et la Belle au bois dormant; il écrivit l'ouverture, les chœurs et quelques autres morceaux de Missolonghi pour l'Odéon, et fut décoré de la Légion d'honneur la 3 novembre 1828.

L’illusion, opéra-comique en un acte, fut représentée en 1829 et obtint beaucoup de succès. La musique de eut ouvrage est mélancolique et passionnée; on y trouve l'ouverture qui avait été écrite pour Marie. Emmeline, qui suivit l'Illusion, n'eut pas de succès, mais le 3 mai 1831 Hérold était placé au rang des compositeurs français les plus renommés avec Zampa. Cet opéra en trois actes est vraiment une œuvre de génie; elle possède une force dramatique et une instrumentation extraordinaires, des motifs très heureux et une forme harmonique très originale; son succès fut aussi grand en Allemagne qu'en France, où l'on apprécia ce nouveau genre de musique.

Ferdinand Hérold, Ronde de Nicette extraite de l'opéra-comique Le Pré-aux-clercsFerdinand Hérold, Ronde de Nicette extraite de l'opéra-comique Le Pré-aux-clercs
Ferdinand Hérold, Ronde de Nicette extraite de l'opéra-comique Le Pré-aux-clercs,
"morceau pour voix légère de dugazon, très populaire et qui mérite de l'être : il se chante au IIIe acte de l'opéra-comique d'Hérold"
( Paris, L. Grus et Cie, éditeurs, reprint in supplément Musica, avril 1907, coll. Max Méreaux ) DR
Fichier MP3 Numérisation et fichier audio par Max Méreaux (DR.)

La dernière œuvre d'Hérold fut le Pré aux Clercs, elle fut précédée d'un petit opéra, la Médecine sans médecin, bagatelle où l'on retrouve toujours la main du maître. Les agitations de la mise en scène, la fatigue des répétitions du Pré aux Clercs, développèrent la maladie de poitrine dont Hérold souffrait depuis longtemps, et un mois après son éclatant succès il mourut à Paris, le 19 janvier 1833.

Quaerens

(saisie et numérisation DHM)

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1) Le quotidien Le Soleil, fondé à Paris en 1872 par Edouard Hervé (Ac. Fr. 1886), disparu en juin 1915, fut notamment dirigé par Oscar Havard de la Montagne, aïeul du rédacteur en chef de Musica et Memoria. [ Retour ]

 


 

 

par Victor Debay et Paul Locard (1914)
"L’École romantique française"
in Encyclopédie de la musique et Dictionnaire du Conservatoire,
fondé par Albert Lavignac
(Paris, Librairie Delagrave, 1931)

Né à Paris le 28 janvier 1791, HÉROLD (Louis-Joseph-Ferdinand) révéla dès l'enfance de très sérieuses aptitudes musicales et un penchant inné pour tout ce qui touchait à l'art dans lequel il devait s'illustrer par la suite. Son père, Francois-Joseph Hérold, était connu lui-même comme pianiste accompli, et avait tenu l'orgue de l'église de Saltz (Alsace) en digne élève du maître qui l'avait instruit, Charles-Philippe-Emmanuel Bach. Le jeune Hérold grandit au milieu d'une famille qui lui était à la fois un vivant exemple et une naturelle stimulation. Aussi apprit-il rapidement le piano. Son père, tout d'abord, ne désira pas le voir embrasser la carrière de musicien, et, pour lui procurer une éducation soignée, il le mit dans une excellente pension des Champs-Elysées, à l'institution Hix. Sans se laisser détourner de sa vocation, l'enfant fut en toutes matières un brillant élève, mais il excellait surtout en solfège, dont la classe était dirigée par Fétis. Sur les bancs de l'école, Hérold songeait déjà à des scènes lyriques, et il composa même un morceau qu'on exécuta un jour de distribution de prix. En 1802 son père succomba à la phtisie, et cette mort eut un retentissement profond dans l'âme de l'enfant. A partir de ce moment, et sur le conseil de Grétry, sa mère résolut de donner libre cours aux aspirations qui le guidaient. Hérold entra donc au Conservatoire de Paris en 1806, dans la classe de piano de son parrain Adam. En même temps il étudia le violon avec Kreutzer et l'harmonie avec Catel. En 1810 il obtint son premier prix de piano, et, l'année suivante, il étudia la composition avec Méhul, s'acharnant au travail, écrivant d'abondance plusieurs œuvres, parmi lesquelles une Fantaisie pour piano, des sonates et un concerto pour piano et orchestre. Il était en même temps répétiteur d'une classe de solfège et accompagnateur de la classe de déclamation lyrique. Après avoir conquis en 1812 le grand prix de Rome avec la cantate Mlle de la Vallière, Hérold partit pour l'Italie. A peine arrivé à Rome, il composa un Hymne à quatre voix sur la Transfiguration, avec orchestre, une symphonie, une cantate, plusieurs pièces de musique de chambre. Ces œuvres ne témoignent ni d'une longue haleine ni d'une profonde inspiration, mais elles continuent çà et là des idées intéressantes. L'examen de ces premiers essais et de la 2e symphonie qu'il allait écrire en 1814 montre qu'Hérold aurait pu composer des pages d'un très réel intérêt dans le genre symphonique s'il y avait consacré son effort.

A la fin de 1813 il quitta Rome pour venir habiter Naples. Il fut admirablement accueilli dans cette ville, et particulièrement à la cour du roi de Naples, Joachim Murat ; l'éducation musicale des filles de la reine lui fut confiée moyennant un traitement de 5.000 francs. Tout d'abord le spectacle nouveau du pays, du ciel et de la mer le charmèrent au point de l'entraîner à vivre dans une douce nonchalance, mais ce ne fut que pour un temps passager, et, sa nature réclamant ses droits, le travail redevint bientôt sa règle et son habitude. Il écrivit sa 2e symphonie, trois quatuors pour instruments à cordes et une scène avec chœurs. Le théâtre occupait déjà cependant sa pensée d'une façon constante. Son rêve ne tarda pas à revêtir une forme plus concrète. Il mit en musique une pièce d'Alexandre Duval, la Jeunesse de Henri V, jouée auparavant à la Comédie française, et, le 15 janvier 1813, le Théâtre du Fondo, de Naples, donna la première représentation de la Gioventa di Enrico V. Bien que le succès fût très modeste, Hérold n'en écrivit pas moins à sa mère, dans le feu d'un ardent enthousiasme : « Je suis le seul Français qui ait eu un succès depuis cinquante ans en Italie. » Au mois de février 1815 il retourna à Rome, et de là gagna Vienne. Il y fréquenta assidûment le théâtre et les artistes, en particulier Salieri et le pianiste Hummel. Il rencontra alors Beethoven, et, quoique muni d'une lettre d'introduction auprès du maître, préféra s'abstenir plutôt que d'affronter son abord peu engageant. Pendant son séjour dans la capitale autrichienne, il réfléchit beaucoup sur son art, comme l'atteste un petit carnet de notes sur la couverture duquel on lit: « Cahier rempli de sottises plus ou moins grandes, rassemblées en forme de principes par moi. » On y peut relever des conseils et des maximes sur l'opéra et sur la musique dramatique, sur le rythme, sur le style, etc. Ce cahier ne témoigne pas généralement d'une profondeur de pensée particulière. Enfin il quitta Vienne et revint à Paris après avoir passé par Munich. Il avait de beaux projets, mais il lui fallait tout d'abord gagner sa vie.

Dès son retour on lui confia les fonctions d'accompagnateur de piano au Théâtre Italien, ce qui lui prit un temps assez considérable. Il travailla néanmoins d'une manière suivie, et, tandis qu'il cherchait avec impatience un poème d'opéra, la chance la plus heureuse s'offrit à lui. Boieldieu, qui jouissait alors de toute sa renommée, le pria de collaborer avec lui à un opéra intitulé Charles de France ou Amour et Gloire. L'opéra fut représenté le 18 juin 1816 avec un grand succès. Puis, presque aussitôt, on lui demanda de composer de la musique sur plusieurs poèmes ; il s'acquitta de sa tâche, mais un seul d'entre eux, les Rosières, fut représenté le 27 janvier 1817 à 1'Opéra-Comiqne et y réussit. M. Pougin écrit au sujet de cet opéra : « Jamais on ne croirait, en étudiant les Rosières, que c'est là l'œuvre d'un artiste de 25 ans, à peine à ses débuts à la scène, tellement la partition est écrite d'une main ferme et sûre, tellement elle dénote une expérience précoce, tellement enfin elle est riche en idées neuves, brillantes, mises en valeur et en relief avec une étonnante habileté. » Il faut ajouter que le succès fut aussi complet dans la presse que dans le public et que Méhul écrivit à Hérold une lettre de félicitations débordante de bonté et d'affectueuse amitié. Rempli de joie et de courage, Hérold ne songea plus qu'à travailler sur de nouveaux poèmes. Il choisit l’Aventure d'Aladin ou la Lampe merveilleuse, et le conte des Mille et une nuits devint la Clochette. La pièce fut donnée à l'Opéra-Comique le 18 octobre 1817 avec le succès le plus complet et fournit une carrière ininterrompue de cent représentations. Cependant l'opéra-comique ne suffisait pas à Hérold, et toujours il songeait à l'opéra. En septembre 1818 il donna encore à l'Opéra-Comique le Premier Venu, qui reçut un accueil favorable, puis les Troqueurs, joué sans succès, et, le 18 décembre 1820, l'Auteur mort et vivant, œuvre très agréable et qui, bien que vouée à une brève fortune, fut assez bien accueillie. Ces demi-succès, dus en grande partie à l'extrême médiocrité des libretti sur lesquels il travaillait, lui firent perdre un peu de sou assurance et le plongèrent dans une mélancolie déprimante. Sur ces entrefaites, Hérold fut envoyé en Italie avec mission d'en ramener des artistes de choix pour le Théâtre Italien. Quatre mois après il revint à Paris, mais malade. Il cessa tout travail, tant l'effort lui était devenu pénible. Il ne put même assister à la première représentation du Moïse de Rossini qu'il avait rapporté d'Italie et pour lequel il professait une grande admiration. Il put se ressaisir et écrivit un opéra-comique dont le livret avait été tiré par Paul de Kock d'un conte de La Fontaine, le Muletier. Cette pièce fut représentée le 12 mai 1823 à l'Opéra-Comique. Le livret ne faisait pas preuve d'une pruderie exagérée ; il allait gaillardement jusqu'aux extrêmes limites de la grivoiserie, et n'aurait pas manqué de soulever des protestations si la musique n'était survenue pour sauver la situation. On peut lire à ce sujet les lignes suivantes dans le Journal des Débats : « La scène du rendez-vous a excité des murmures. La pudeur, la décence même, ont fait entendre quelques sifflets; le parterre a ri, on a applaudi, et la musique de M. Hérold a décidé le succès de la pièce. » Hérold eut en effet une bonne presse. Cet opéra comique témoignait d'un grand progrès sur les œuvres précédentes. Hérold demeurait de plus en plus maître de son talent. Son orchestration se faisait plus habile et plus solide, et l'excellente tenue du style n'était point un obstacle au libre cours de sa fantaisie primesautière et gracieuse.

Désormais ce fut une phase nouvelle qu'il aborda. Les hésitations à travers lesquelles il cherchait sa voie cessèrent de le troubler. il devint lui-même. Le rêve qu'il caressait depuis longtemps se réalisa enfin, et en septembre 1823 il entra à l'Opéra, mais ce ne fut que pour y faire jouer un acte de mérite fort médiocre, l'Asthénie, écrit sur un livret dénué d'intérêt. Peu après, il donna au même théâtre Vendôme en Espagne (novembre 1823), ouvrage officiel fait sur commande avec la collaboration d'Auber. Puis il revint à l’Opéra-Comique, où 1'on monta, en août 1824, pour la fête du roi, le Roi René, et l'année suivante le Lapin blanc, qui fit une chute dont il ne se releva jamais. Hérold retombait de nouveau dans un sombre découragement, quand Planard lui apporta un livret qu'il venait de tirer d'un roman et qu'il avait intitulé Marie. Sans être remarquable, le sujet offrait au musicien une situation pathétique et lui fournissait l'occasion, depuis longtemps cherchée, de manifester sa sensibilité. L'œuvre fut jouée à l'Opéra-Comique le 12 août 1826. Ce fut un succès éclatant, presque égal à celui que la Dame blanche avait obtenu l'année précédente. En une année elle atteignit la centième. La mélodie y abondait, facile et bien chantante. En outre, une certaine mélancolie, inhérente au talent d'Hérold, ajoutait au caractère des situations naturellement dramatiques. Les pages les plus marquantes sont la romance de Henri, la barcarolle Et vogue ma nacelle, l'air de Suzette, le duo du 2e acte entre Marie et Adolphe, l'air de Marie et le sextuor du 3e acte [De brillantes reprises en furent faites en 1845, en 1855 et en 1866]. L'année suivante (1827), Hérold quitta le Théâtre Italien, où il était toujours accompagnateur, pour aller remplir à l'Opéra la fonction de premier chef du chant. L'Opéra profita de sa présence pour lui donner à écrire la musique de plusieurs ballets, ce dont il s'acquitta à merveille, remplaçant les vieux procédés par une fantaisie nouvelle, transformant l'ancienne pantomime en une œuvre vraiment vivante et musicale. Ce fut d'abord le ballet d'Astolphe et Joconde, représenté le 29 janvier 1827, puis la Somnambule, 3 actes (1er juillet 1828), la Fille mal gardée, 2 actes (novembre 1828), la Belle au bois dormant, 4 actes (27 avril 1829). Entre temps, Hérold écrivit une partition pour un drame d'Ozannaux, le Dernier Jour de Missolonghi, qui fut représenté à l'Odéon en avril 1828. Puis en 1829 il donna à l'Opéra-Comique une pièce en un acte, l'Illusion (dont le finale contenait une valse charmante), et une autre en trois actes, Emmeline, la première très dramatique et accueillie assez brillamment, la seconde d'une inspiration moins heureuse et dont le succès fut très médiocre. Vint enfin l’une des deux œuvres maîtresses d'Hérold, Zampa ou la Fiancée de Marbre, qui, par son inspiration romantique et son allure dramatique, convenait admirablement à la nature du musicien. Voici le jugement très élogieux que, dans le livre qu'il lui a consacré, exprime M. Arthur Pougin : « L'œuvre est pleine de noblesse, et aussi remarquable par la forme que par le fond, écrite de main d'ouvrier, et d'une richesse, d'une nouveauté, d'une élégance d'inspiration qui étonnent et subjuguent l'auditeur. Tantôt mélancolique et pleine de poésie, tantôt ardente et passionnée, parfois toute empreinte de verve et de sentiment comique, cette partition de Zampa présente, dans son unité, une variété d'accents, de tons et de couleurs dont bien peu d'artistes sont capables et qui décèle un créateur de premier ordre. Il semble bien qu'en elle Hérold ait donné la forme exacte de son génie et établi des droits à l'admiration de la postérité. » De cette œuvre il faut citer l'ouverture très brillante, le chœur des jeunes filles de l'introduction, la ballade de Camille, où les instruments à vent ont un rôle très intéressant, le trio de la peur, le quatuor de l'entrée de Zampa, plein d'ampleur, le chœur des corsaires du finale ; au 2e acte, l'air de Zampa : Il faut céder à mes lois, le duo de Rita et Daniel, ainsi que le brillant finale ; enfin, au 3e acte, la scène entre Camille et Zampa. La première représentation en fut donnée à l'Opéra-Comique le 3 mai 1831, avec Chollet dans Zampa et Mmes Casimir et Boulanger. Le succès fut immense, en dépit des mésaventures financières par lesquelles passait à cette époque la direction de l'Opéra-Comique, qui fut forcée de fermer le théâtre à plusieurs reprises. La presse fut excellente également, quoique non unanime, puisque Berlioz écrivait quelques mois après dans les Débats: « Il n'y a au monde que l’Opéra-Comique où l’on puisse entendre de pareils vers : eh bien! en général, la musique de Zampa n'a guère plus d'élévation dans la pensée, de vérité dans l'expression ni de distinction dans la forme... Je signalerai le défaut qu'on remarque dans tout 1'opéra : c'est l’abus des appoggiatures, qui dénature tous les accords, donne à l'harmonie une couleur vague, sans caractère décidé, affaiblit l'âpreté de certaines dissonances ou l'augmente jusqu'à la discordance, transforme la douceur en fadeur, fait minauder la grâce et me paraît enfin la plus insupportable des affectations de l'école parisienne. » L'œuvre obtint néanmoins un énorme succès, aussi bien à l'étranger qu'en France, et si nous accordons plus volontiers la préférence au Pré aux clercs, les Allemands voient en elle le chef-d'œuvre d'Hérold.

Très peu de temps après cette première retentissante, l'auteur de Zampa, écrivit un chant funèbre, Hymne aux morts de Juillet, pour voix seule et chœurs, sur les célèbres vers de Victor Hugo : « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie. » — Cet hymne, qu'il composa rapidement en l'honneur de ceux qui avaient succombé pendant les trois journées mémorables de 1830 et que Louis-Philippe voulait honorer avec éclat dans une cérémonie nationale au Panthéon, cet hymne fut écrit pour un orchestre puissamment renforcé, et 1'effet produit fut, paraît-il, considérable. Il collabora ensuite à un ouvrage étrange, la Marquise de Brinvilliers, poème en 3 actes de Scribe et de Castil-Blaze. Ses collaborateurs pour la musique étaient au nombre de huit, à savoir : Auber, Batton, Berton, Blangini, Boieldieu, Carafa, Cherubini et Paer. Il est facile de comprendre que l’œuvre n'en fut pas meilleure pour cela, et c'est un succès très modéré qui accueillit, en octobre 1831, la Marquise de Brinvilliers.

Pendant ce temps, Hérold travaillait assidûment an Pré aux clercs. A ce moment encore l'Opéra-Comique traversait une crise pleine de danger et d'imprévu. Obligé par six fois de fermer ses portes, ayant à subir les contre-coups de l'apparition du choléra dans Paris, victime indirecte des émeutes de la rue, abandonné du gouvernement qui lui retira soudainement son privilège, le malheureux théâtre se demandait avec angoisse quel sort lui pouvait être réservée. Pris de pitié, Hérold se mit à écrire hâtivement un opéra en un acte, la Médecine sans médecin. L'Opéra-Comique le monta en trois semaines environ et en donna la première représentation le 13 octobre 1832. Il reçut un accueil très favorable, que ne compromit point la faiblesse du poème, dû à Scribe et à Bayard. Mais le salut définitif survint deux mois après, le 15 décembre 1832, avec le Pré aux clercs, qui souleva l'enthousiasme spontané et les applaudissements unanimes de la salle. Cette soirée laissa une impression profonde à ceux qui y assistèrent, car, au milieu des acclamations du public réclamant impérieusement l'auteur, le chanteur Thénard vint se faire l'émissaire d'une mauvaise nouvelle. Hérold, en effet, était hors d'état de se présenter sur la scène. Son succès lui avait donné une émotion telle, qu'il fut pris soudain d'un terrible crachement de sang. Cette crise douloureuse nécessitait un repos immédiat et les soins les plus énergiques, on le ramena chez lui ; il s'alita pour ne plus se relever, ou à peu près.

Le livret du Pré aux clercs avait été écrit par Planard, et le sujet, tiré des Chroniques du temps de Charles IX, de Merimée, offrait une matière variée à la sensibilité et à l'imagination du musicien. Toutes ses qualités de grâce, de poésie, de gaieté et d'émotion trouvaient naturellement à s'y employer avec abondance : l'esprit français et chevaleresque s'y révélait dans toute sa franchise et toute sa vivacité, le style enfin se montrait extrêmement soigné. Outre l'ouverture, très claire et bien ordonnée, il faut citer les airs célèbres et universellement connus : « Rendez-moi ma patrie ou laissez-moi mourir, » que chante Isabelle au 1er acte, celui qui lui est confié au 2e acte, « Jours de mon enfance, » puis le trio de la reine, Isabelle et Cantarelli, la scène du bal, le récit de Mergy ; enfin, au 3e acte, le meilleur de la partition, où l’on remarque avant tout le caractère pathétique et la couleur variée de l'orchestre, le trio de Mergy, Isabelle et la reine, la scène de Mergy et de Comminges, et celle où Isabelle et Mergy se retrouvent. L'inspiration dramatique et la sensibilité très vive d'Hérold se manifestaient à chaque page de la partition, et plus que jamais, mieux encore que dans Zampa, il atteignait à l'unité de style, qu'il s'efforçait de perfectionner davantage dans chacun de ses ouvrages. Hérold mourant avait conscience du progrès de son effort, et à l’un de ses amis il disait avec modestie : « Je m'en vais trop tôt ; je commençais justement à comprendre le théâtre. Des interprètes, Thénard, Lemonnier, Féréol et Mmes Casimir, Ponchard et Massy, il faut dire qu'ils contribuèrent largement au grand succès de l'œuvre. Dans la première année de son apparition, le Pré aux clercs fournit plus de 150 représentations, et jusqu'en 1895 on peut compter 1589 représentations du Pré aux clercs contre 682 représentations de Zampa.

Les représentations du Pré aux clercs faillirent d'ailleurs être interrompues, et la deuxième audition fut retardée par la mauvaise volonté de Mme Casimir, qui, se sachant indispensable, voulut imposer au théâtre des conditions inacceptables. Par bonheur, une jeune chanteuse, Mlle Dorus, de l'Opéra, travailla le rôle avec rapidité et avec conscience. Cinq jours après, l’accueil flatteur du public la récompensait de son généreux effort. Mais ce nouveau contretemps avait été d'un effet brutal et funeste sur la santé d'Hérold. Ne songeant qu'à son œuvre, il avait voulu faire travailler lui-même Mlle Dorus. Cette fatigue augmenta son mal, et, le 19 janvier 1833, il succomba dans sa maison des Ternes, qu'il n'avait cessé d'habiter depuis 1827, date de son mariage avec Adèle-Elise Rollet. Dans son délire, Hérold prononçait le nom de Mme Casimir, et, quelques jours avant sa mort, il disait à Paul Dutreilli, administrateur de l'Opéra-Comique : « Elle m'a fait bien du mal par son ingratitude. » Le lendemain de sa mort, l'Opéra-Comique donna le Pré aux clercs; les artistes se groupèrent antour d'une urne voilée de crêpe sur laquelle on lisait le nom d'Hérold, et des vers furent dits avec émotion à la mémoire de celui qui avait été l’un des plus brillants auteurs et l’un des plus généreux bienfaiteurs de ce théâtre.

Trois mois après, le 16 mai 1833, l’Opéra-Comique mit à la scène un opéra en deux actes qu'Hérold avait laissé inachevé, Ludovic, et qu'Halévy prit le soin de parfaire. Le public fit bon accueil à cet ouvrage, qui ne pouvait compter parmi les meilleurs du musicien. Il disparut de l'affiche au bout de peu de temps. Il serait d'ailleurs erroné de croire qu'Hérold composa exclusivement de la musique de théâtre. Nombreuses sont les compositions de musique vocale et de musique de chambre, sonates et concertos, dont il est l'auteur. Mais elles n'occupent qu'un rang assez effacé dans son œuvre, et c'est au théâtre qu'il a consacré le meilleur de ses efforts et de son inspiration. A ce titre, sa place est nettement marquée parmi les compositeurs de son temps, et on s'accorde généralement à les considérer, lui et Boieldieu, comme les meilleurs représentants de l'opéra-comique pendant la première partie du XIXe siècle. Dans ce genre, Hérold réserva à la mélodie le rôle le plus large et le plus indépendant ; il la laissa chanter librement et sut la traiter avec une grande souplesse et une heureuse variété. M. Pougin, dans sa très intéressante biographie du musicien, caractérise en ces termes ses principales qualités : «  Poète et rêveur, mais artiste en même temps, pourvu du sentiment dramatique le plus précis et le plus intense, Hérold se distingue, d'une part, par la fraîcheur et l’abondance de l’inspiration, l’élégance des formes harmoniques, la variété des rythmes et la vivacité allègre de 1'orchestre, de l'autre, par le sens parfait de la vérité scénique, par sa puissance pathétique et sa tendresse pénétrante, surtout par une noblesse de style qu'il est rare de rencontrer à un pareil degré. »

Hérold disparut an seuil de la période dans laquelle il aurait produit sans doute ses meilleures œuvres. Le progrès incessant dont témoignent ses ouvrages successifs permet d'affirmer en effet que son talent n'arriva point à son plein développement et que, s'il lui avait été donné de vivre quelques années encore, il aurait dépassé Zampa et le Pré aux clercs, qui lui valurent cependant un si complet succès. En dehors des œuvres de théâtre, voici quelles sont les compositions vocales et instrumentales d'Hérold : Regrets des Braves, stances sur la mort du Duc de Berry ; les Grandes Journées, chant national ; Hymne aux morts de Juillet ; le Chasseur des montagnes, romance ; 7 Sonates; 9 Caprices en trois suites ; Caprice, avec accompagnement de quatuor, op. 8 ; caprice sur la Clochette ; caprice sur la Médecine sans médecins, 11 Fantaisies brillantes sur des thèmes d'opéras ; 23 Rondeaux, originaux ou sur des motifs d'opéras ; Variation Trio concertant pour deux bassons et cor, etc. Parmi les œuvres posthumes il faut citer : première et seconde Symphonies, réduites pour piano par Charles René ; trois Quatuors pour deux violons, alto et violoncelle, réduits au piano par Ch. René ; deux Concertos pour piano et orchestre ; trois Sonates pour piano, deux Sonates pour piano et violon.

Victor Debay et Paul Locard
1914

(saisie et numérisation Max Méreaux)

 

 

NDLR : Fils de Joseph Hérold, professeur de musique à Paris, et de Jeanne Pascal, marié à Adélaïde Rollet, le compositeur eut un fils également prénommé Ferdinand. Né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 16 octobre 1828, mort à Paris le 31 décembre 1881, avocat à la Cour d'Appel de Paris (1849), avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation (1854 à 1870), sénateur de la Seine (élu le 30 janvier 1876), préfet de la Seine (1879 à 1882), sans être musicien lui-même Ferdinand Hérold fils manifestait néanmoins un grand intérêt envers l'art musical. En effet, c’est à lui que nous devons la création du Grand prix de musique de la Ville de Paris, ainsi que plusieurs réformes de l’enseignement musical dans les écoles de la capitale qui donnèrent à l’époque une nouvelle impulsion son développement.

 


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