Jean LANGLAIS en 1965
à l'orgue
de Sainte-Clotilde à Paris
(cliché Claude Langlais, coll. Jean
Langlais)
Après la disparition de Norbert Dufourcq, un autre grand serviteur de la musique, Jean Langlais nous a quittés le 8 mai 1991 à l'âge de 84 ans. A nouveau, mais le contraire aurait été bien surprenant, rien dans la presse écrite et encore moins dans celle parlée. Il faut dire que c'était l'époque du Festival de Cannes et les français se régalaient notamment des exubérances de Madona que les médias étalaient avec complaisance. Il n'y a pas de place pour tout le monde!!
Né le 15 février 1907 en Bretagne, à la Fontenelle (Ille et Vilaine), Jean Langlais perdit la vue à l’âge de deux ans atteint d’une terrible maladie, le glaucome infantile congénital, qui le rendit définitivement aveugle. Cela ne l'empêcha pas, bien au contraire, de mener par la suite une brillante carrière de musicien et de devenir l'un de nos meilleurs représentants de la jeune école d'orgue française qui vit le jour dans les années 1930 avec Messiaen, Duruflé, André Fleury, Grünenwald, Michel Boulnois pour ne citer que les plus connus. Ses parents, Jean, tailleur de granit, et Flavie Canto, ne pouvaient pas mieux faire en décidant de l'envoyer étudier à l'Institut National des Jeunes Aveugles à Paris dès l'âge de 10 ans. Ouverte en 1843, boulevard des Invalides, cette école a toujours formé toute une pléiade de grands musiciens avec des professeurs de qualité. Arbitrairement, mais la place nous manque, citons Adolphe Marty (1865-1942), élève de Franck, organiste de l'église Saint-François-Xavier à Paris durant 50 ans, qui eut notamment pour élève André Marchal (1894-1980) et Gaston Litaize ; Albert Mahaut, également élève de Franck, ler Prix d'orgue en 1889; et Augustin Barié (1883-1915), élève de Vierne et de Guilmant, 1er Prix d'orgue en 1906. Un orgue Cavaillé-Coll (34 jeux), inauguré en 1883 par César Franck, avait été installé dans cette école. Il sera porté à 68 jeux par la maison Gonzalez-Danion en 1961.
C'est ainsi que de 1917 à 1927 Jean Langlais fit toutes ses études dans cette institution. Là, son principal maître est André Marchal, "l'Aveugle au doigt de lumière" qui forma un grand nombre d'organistes. Les deux hommes habitaient en outre non loin l'un de l'autre : Marchal, 22 rue Duroc à Paris dans le septième arrondissement et Langlais, au 26 de la même rue, à quelques distances seulement du 56 boulevard des Invalides où était situé l'Institut des Jeunes Aveugles. Notre musicien, en plus de l'orgue travailla également le violon. C'est à cette période qu'il obtint son tout premier poste d'organiste : remplaçant de son professeur aux claviers du grand orgue de l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris, où celui-ci avait été nommé le 29 août 1915. Là, il croisa Pierre Gavoty devenu suppléant à son tour en 1931. A la même époque, il est aussi organiste suppléant du grand orgue de l'église Saint-Antoine des Quinze-Vingt, dans le douzième arrondissement, dont le titulaire, de 1909 à 1939, est le Comte Christian Bertier de Sauvigny.
Jean Langlais n'a pas encore rejoint le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, mais sa renommée est déjà bien assise. Laissons la parole au regretté Norbert Dufourcq, qui, dans le numéro 203 d'avril 1930 de La Petite Maitrise écrivait :
" Les deux Préludes de Jean Langlais, l’actuel remplaçant d’André Marchal à Saint-Germain-des-Près, sont d’un musicien sincère et amoureux des belles sonorités. Un Ange en prière et l’Adoration des Bergers valent par la profondeur du sentiment, l’écriture assez facile, la clarté de l’exposition : écrite par un jeune homme qui sait ce qu’il peut demander à l’orgue et qui connaît son instruments,, ces deux courtes pages trouveront facilement leur place à un Offertoire du temps de Noël. "
Au conservatoire de Paris, où il rentre en 1927, le directeur est Henri Rabaud. Il avait succédé à Gabriel Fauré en juillet 1920. Jean Langlais devient l'élève d'orgue de Marcel Dupré, la même année qu’Olivier Messiaen et Gaston Litaize, et remporte le 1er Prix en 1930, en même temps que Henriette Puig-Roget. Il fréquente aussi les classes de contrepoint de Noël Gallon et de composition de Paul Dukas où il retrouve sur les bancs Henri et René Challan, Jehan Alain et Félicien Wolff.
Le 3 décembre 1931, il épouse Jeanne Sartre et la même année devient l'élève particulier de Charles Tournemire pour l'improvisation :
"Il me donnait généralement des cours le soir, chez lui, et cela pouvait durer plus d'une heure, mais quelle heure ! C’était un professeur exigeant et impatient. Je me souviens que souvent, dans le feu de l’action, il me poussait pour prendre ma place sur le banc et me donner un exemple et, à chaque fois, il faisait tomber la pile de partitions qui s'y trouvaient !"
Tout comme son maître qui lui disait d'ailleurs " Toute musique qui n'a pas pour base la glorification de Dieu est inutile ", parodiant en cela Jean Sébastien Bach qui avait déclaré un jour : " Toute musique dont la fin exclusive n'est pas de louer Dieu, n'est pas du tout de la musique, mais un charivari et un tintamarre infernal ", Jean Langlais restera toute sa vie durant attaché à la tradition, fidèle au plain-chant, fidèle aux anciens, sans pour autant s'enfermer dans un genre unique, dans un système figé.
Organiste de l'église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant à Paris, où il avait succédé en 1932 à Gaston Litaize, il prit deux ans plus tard la tribune de l'église Saint-Pierre de Montrouge à Paris, dans le quatorzième arrondissement, succédant là à Maurice Blazy (1873-1933) qu'il avait d’ailleurs connu à l'Institut des Jeunes Aveugles où celui-ci enseignait. Mais c'est surtout en 1945 comme successeur de Tournemire, après Ermend Bonnal, que Jean Langlais est connu. En effet, à l'église Sainte-Clotilde, édifiée de 1845 à 1857 par l'architecte François-Chrétien Gau, le constructeur de la célèbre prison de la Petite-Roquette en 1832, Aristide Cavaillé-Coll y avait installé dès 1858 un magnifique instrument de sa composition. César Franck en devint le premier titulaire, et à sa mort arrivée en 1890, Gabriel Pierné l’avait remplacé. C’est lui qui notamment joua les obsèques d’Alphonse Daudet en décembre 1897, alors que Jules Massenet assurait la partie musicale. D'autres musiciens de renom y exercèrent également soit comme organiste, ou encore comme maître de chapelle : Théodore Dubois avant d'aller à la Madeleine; Alexandre Georges, Samuel Rousseau (mort en 1904), Maurice Emmanuel, Daniel-Lesur.... Dans cette église au prestigieux passé musical, il s'efforça durant 42 années de présence, ayant dû donner sa démission au début de 1988 pour des raisons de santé, de toujours remplir avec enthousiasme et passion "la tâche écrasante" qui consistait à succéder aux Maîtres Franck et Tournemire..
Virtuose de première classe et improvisateur exceptionnel, Jean Langlais a donné de très nombreux récitals dans le monde entier où il a fait connaître notre école d'orgue qu'il représente si bien. Il a ainsi parcouru la terre entière : Etats-Unis, Canada, Angleterre, Hollande, Suisse, Danemark, Italie, Suède, Espagne, Belgique.... Egalement enseignant, il s'est efforcé, durant les 45 ans de professorat tant à l'Institut des Jeunes Aveugles (1930 à 1968) où il dispensa des cours d'orgue et de composition, qu’à la Schola Cantorum (1961 à 1975), de transmettre à ses élèves, non seulement sa technique de l’orgue irréprochable, mais également ce raffinement délicat, cette mélodie intarissable et cette inspiration divine qui caractérisent cet éminent musicien.
L’œuvre de Jean Langlais, bien que classique dans sa forme, démontre une recherche constante de la poésie, sans omettre l'originalité favorisée par une grande culture. C'est ainsi qu'il écrit aussi bien pour le culte que pour le concert profane, qu'il aime la suite classique, mais également le folklore. Norbert Dufourcq disait de lui " Pour Langlais, la simplicité est synonyme de clarté, la concision de grandeur . " Ses compositions, bien qu'axées sur l'orgue (1ère Symphonie, Neuf Pièces, Hommage à Frescobaldi, American suite, Suite française, Livre d'orgue....) n'excluent pas des concertos pour orgue et orchestre, des œuvres variées pour piano, pour orchestre, ou encore de la musique de chambre. Ses pièces religieuses sont également fort nombreuses : des messes dont une Messe Solennelle pour chœur et 2 orgues; une Missa In simplicitate pour une voix et orgue; et une curieuse Missa Salve Regina, pour chœur de foule, chœurs à 3 voix égales, 2 orgues, 5 trombones et 3 trompettes; des psaumes et autres motets, et enfin une Passion en français.
C'était, et il le restera d'ailleurs, un grand maître de l'orgue qui a perpétué dignement l'esprit de ses propres maîtres (Marchal, Dupré, Tournemire). Nul doute que Marie-Louise Jaquet1, qu'il avait épousée après le décès de sa première femme en 1979, actuelle professeur d'orgue à la Schola, ait dû faire le même serment envers lui, qu’il fit lui-même le 4 novembre 1945 en accédant à l'orgue de Sainte-Clotilde envers son professeur Charles Tournemire, " défendre et propager son œuvre magnifique dans le monde. "
Denis Havard de la Montagne
Signature autographe de Jean Langlais, 1937 (coll. DHM)
A l’annonce de la mort de Jean Langlais, notre ami François Tricot2, qui a collaboré étroitement avec lui durant plus de 40 ans à Sainte-Clotilde où il était maître de chapelle, nous écrivait :
" Je ne puis qu’exprimer la peine et la tristesse que j’ai éprouvées en apprenant le départ si rapide de Jean Langlais auquel des liens amicaux m’attachaient depuis de si nombreuses années.
Je m’étais entretenu avec lui la veille de la crise qui devait l’emporter, et rien de laissait présager le grand vide qui se préparait, car sa foi et son optimisme naturels dominaient notre conversation.
Nous évoquions les bons moments que nous ont laissés notre collaboration sans nuage à Sainte-Clotilde, et je lui disais le souvenir impérissable que je gardais de ses improvisations et en particulier de celle d’un jeudi Saint sur les thèmes grégoriens par laquelle il nous fit partager sa foi profonde.
Ses compositions nous restent et les nombreux disciples qu’il a formés sont là pour perpétuer la mémoire de ce grand musicien qui a tant fait pour maintenir la beauté dans les cérémonies religieuse. "
François Tricot
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1) Marie-Louise Jaquet, élève d'orgue de Langlais et de Marie-Claire Alain, titulaire d'une maîtrise de musicologie obtenue sous la direction de Jacques Chailley, est également professeur d'orgue au CRR de Paris et organiste à Sainte-Clotilde. Elle est l'auteur d'une remarquable thèse sur son mari, intitulée " Ombre et lumière, Jean Langlais, 1907-1991 ", parue en 1995 aux Editions Combre (Paris).
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2) François Tricot (1905-1996), après avoir été quelque temps organiste de chœur de Notre-Dame des Victoires, a été maître de chapelle de Sainte-Clotilde et de St-Louis des Invalides de 1947 à juin 1987.
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Jean Langlais Docteur honoris causa
« Hommage des Etats-Unis au compositeur Jean Langlais.
21 Février 1975.
L'Administrateur et le Chancelier de la Texas Christian University confèrent à Jean Langlais le titre de Docteur Honoris Causa en Musique. Virtuose distingué et éminent compositeur, il a consacré sa vie à la découverte des possibilités infinies de l'orgue. Son nom vient rejoindre ainsi les rangs des musiciens que l'Histoire n'oubliera pas, jusqu'à ce que le temps lui-même se dissolve dans les accords imperceptibles de l'Eternité » ...
Cette allocution, prononcée par le Chancelier Moudy, Recteur de l'Université, quelques instants après la remise à Jean Langlais de sa robe et de son diplôme de Docteur Honoris Causa en Musique, clôturait de façon fort émouvante la semaine consacrée à l'œuvre et à la personne de Jean Langlais par la Texas Christian University de Fort Worth (Texas). Ainsi, quelques années après la remise du même titre à un autre compositeur français, Olivier Messiaen, par l'Université de Washington D.C., c'était au tour de Jean Langlais de recevoir l'hommage et la reconnaissance des Etats-Unis. Deux compositeurs français vivants ont donc accédé à cette haute distinction, et comme l'a dit Jean Langlais dans son discours de remerciement, prononcé dans un parfait anglais : « Je ne sais si je suis digne de recevoir ce grand honneur, mais les membres de cette université semblent le penser. Je considère que c'est un honneur non seulement pour ma personne, mais aussi pour mon pays, la France, et j'étends ma gratitude à tous ceux qui m'ont accordé leur confiance. Enfin, je rends grâce à Dieu qui m'a donné le privilège de connaître les joies comme aussi les doutes d'une véritable vie artistique ».
Tout au long de la semaine à lui consacrée, Jean Langlais a pu d'ailleurs constater l'étendue de l'intérêt que les Américains portent à son œuvre. C'est ainsi qu'il a pu entendre un concert réservé uniquement à sa musique avec, entre autres, deux premières auditions (pièces pour flûte et orgue et Psaume solennel n°3), concert donné pour la plus grande partie par de jeunes et talentueux élèves de l'Université.
Puis, lors d'un cours qu'il a donné sur l'improvisation, Jean Langlais a développé devant un nombreux public attentif toutes les subtilités et les difficultés de l'art de l'improvisation tel qu'il lui a été enseigné au Conservatoire de Paris. Après avoir improvisé un ricercar à 2, 3, 4, 5 puis 6 voix sur le Kyrie de la messe fons bonitatis, il a ensuite développé toutes les possibilités du choral « Mon âme cherche une fin paisible » en une magistrale fugue d'école, pour conclure avec un scherzo sur un motif fourni par un auditeur.
Mais le moment attendu par tous était la soirée du 21 février au cours de laquelle, après un récital consacré aux organistes compositeurs de Sainte-Clotilde (Franck, Tournemire et lui-même), Jean Langlais devait recevoir la robe et le chapeau de Docteur. Et lorsque, après une éblouissante improvisation ovationnée par un public enthousiaste. Jean Langlais apparut sur la grande scène de l'auditorium, revêtu de ses habits doctoraux, les 1.300 personnes présentes (dont certaines venaient des quatre coins des Etats-Unis, parfois de plus de 3.000 kilomètres) se levèrent spontanément, et dans un silence chargé de respect, rendirent hommage au compositeur, lui-même très ému. L'Amérique reconnaissait en lui le compositeur, joué très souvent là-bas mais aussi le concertiste qui venait de donner en ce 21 février son 2753 récital américain, et le professeur qui a formé presque tous les improvisateurs des Etats-Unis.
Et comme le faisait remarquer pour conclure, le critique du journal américain relatant l'événement : « A 68 ans, un anniversaire qu'il a fêté ce mois-ci, Jean Langlais semblait de toute évidence un homme très heureux ».
Marie-Louise Jaquet »
(Le Louis Braille, n° 165, mai 1975, Paris, p. 1-2)
« Jean LANGLAIS
Deux fois Docteur en musique
Le 24 octobre dernier, Duquesne University de Pittsburg (U.S.A.) a remis à Jean Langlais la Robe et le Diplôme de Docteur Honoris Causa en Musique, pour son œuvre, ses 278 récitals en Amérique et la formation de ses nombreux élèves américains. Notre ami est le seul français à posséder deux fois cette distinction qui a été accordée également à Olivier Messiaen par l'Université de Washington. Revenant en France, Jean Langlais a eu la joie d'apprendre la parution du disque comprenant ses 8 Chants de Bretagne (disque Arion) enregistré par ses soins sur l'orgue de Sainte-Clotilde à Paris. »
(Le Louis Braille, n° 176, janvier 1977, Paris, p. 5)
documentation recueillie par O. Geoffroy
(novembre 2020)
Jean LANGLAIS – Mes souvenirs Au soir de sa vie, Jean Langlais a voulu fixer ses souvenirs sur cassette et raconter les différents épisodes de son existence : son village natal, La Fontenelle, ses études à l'Institution Nationale des Jeunes Aveugles puis au Conservatoire de Paris, ses prestigieux professeurs, André Marchal, Marcel Dupré, Paul Dukas, Charles Tournemire, son amitié avec Olivier Messiaen, son parcours de compositeur, de pédagogue, et enfin son credo d'artiste.Six heures d'enregistrements réalisés dans la solitude de son studio, ont été ramenées à un peu plus d'une heure, montées puis reproduites sur Cd, entrecoupées de quelques fragments musicaux (Introduction sur le Te Deum, Improvisation sur Puer natus, Kyrie de la Messe d'Escalquens, Ave verum pour voix et orgue) Ainsi se dessine le portrait sonore d'un homme d'exception, de condition modeste rendue plus difficile encore par une cécité précoce. Arrivé au sommet d'une carrière musicale brillante, cet artiste exigeant se définissait avant tout comme un breton et un catholique, mais sa force de conviction n'était jamais dénuée d'humour ni de lucidité. CD Audio - Réf. CDT0025 (sorti en septembre 2007) |
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Jean LANGLAIS – Musiques pour le centenaire [2007] Margit Lykke Christensen (mezzo-soprano) Suite Médiévale, op. 56, pour orgue, (Prélude) Trois Prières, op. 65, pour voix et orgue : Ave verum, Ave Maris stella, Tantum ergo Pièce, op. 168, pour flûte et orgue Missa in Simplicitate, op. 75, pour voix et orgue Suite Médiévale, op. 56, pour orgue (Improvisation) Trois Oraisons, op. 174, pour flûte; voix et orgue : Salve Regina, Jam sol recedit igneus, Jesu dulcis memoria Mouvement, op. 239, pour flûte et orgue Trois Antiennes à la Sainte Vierge, op. 242, pour voix et orgue : Ave Regina caelorum, Regina caeli, Salve Regina Suite Médiévale, op. 56, pour orgue (Acclamations Carolingiennes) CD Audio - Réf. CDT0012 (sorti en septembre 2007) |
Visitez le site internet officiel consacré à Jean Langlais. Vous y trouverez son catalogue, des références détaillées de CD, vidéos, livres, des extraits de partitions nouvellement publiées, des adresses d'éditeurs, etc..., ainsi que celui du centenaire de sa naissance ouvert en 2007.