____________Jean LESCANNE
Baryton belge
(Saint-Quay-Portrieux, 18 avril 1916 – Bruxelles, 3 janvier 2012)Chevalier de l’Ordre de la Couronne, Chevalier de l’Ordre de Léopold (Belgique),
Volontaire de Guerre 1940-1945 (barrette de bronze), Médaille de Guerre 1940-1945 (sabres croisés),
Professeur honoraire (Chant) du Conservatoire Royal de Musique (Bruxelles), Professeur au Conservatoire Royal de Mons et à l’I.N.S.A.S.,
Licencié et Agrégé en Philosophie et Lettres, U.L.B, Membre de l’Union des Artistes (Belgique)
Jean Lescanne
( photo Hollywood, Marseille, Fonds musical C.-P. Perna, Bruxelles ) DR¤
Jean LESCANNE se confie (extraits de plusieurs entretiens avec l’auteur : 2001-2009)
« La musique a bercé mon enfance et à 14 ans, je fournis déjà mes premières prestations de chanteur ! Juché sur une table au cimetière d'Arlon, je chantai devant la foule ‘Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie’ en l'honneur des combattants de la guerre 1914-1918 ! A Paris également, je chantai dans les mêmes circonstances, à l’occasion du décès accidentel de S.M. le Roi Albert Ier de Belgique, le 17 février1934. »
Jean LESCANNE
Q. « Si vous disposiez d’une baguette magique, que souhaiteriez-vous changer dans l’art lyrique ? »
R. « Toutes les mises en scène qui relèvent de la folie. Pour ma part, je n’acceptais pas n’importe quelle fantaisie. »Q. « A quel personnage d’opéra pensez-vous ressembler le plus? »
R. « A aucun, car je m’identifiais à chaque rôle !»¤
« Jean Lescanne fut pour moi un très bon professeur, au caractère bien trempé et parfois un peu farfelu, mais dont je conserve un souvenir ému. Agé de 27 ans, étudiant au Conservatoire Royal de Musique de Mons, je répétais l’air du Prince Calaf dans Turandot, opéra que je chantai maintes fois dans ma carrière. La tessiture est périlleuse pour un jeune ténor et en dépit de mes efforts, je ne parvenais pas tout à fait au niveau d’excellence imposé par Jean Lescanne qui commençait à s’impatienter. Je lui dis alors : ‘Je ne suis ni Mario Lanza ni Mario Del Monaco. Laissez-moi donc chanter avec ma propre voix !’ Cela étant dit, j’ai beaucoup apprécié son enseignement et ensemble, nous avons préparé une partie de mon répertoire. Personnage haut en couleur, passionné et engagé dans tout ce qu’il entreprenait, je conserve de Jean Lescanne un souvenir encore très présent aujourd’hui, teinté de respect et d’amitié. »
José RAZADOR
Ténor belge¤
« J'ai très peu connu Jean Lescanne en qualité de chanteur. Nous avons interprété quelques œuvres ensemble, notamment le Cadi dupé de C.-W. Gluck et avons participé à des radiodiffusions, notamment celle d’une création belge en 1949, Le Combat de la Vierge et du diable1, une musique pour deux voix célestes et quatre instruments, qui quant à moi m'a donné bien du fil à retordre. Apres l'enregistrement j’ai confié à mon partenaire que la pièce m'avait pris du temps à assimiler. Il me donna cette réponse : ‘Ah, moi je n'ai rien étudié ! En fait, j'ai chanté n'importe quoi et personne n'y a vu que du feu !’ Il disait vrai puisque même le compositeur et l'auteur qui étaient présents sont venus nous féliciter, c'est dire combien cette œuvre était absconse. Cela étant dit, il était un charmant camarade, plein de joie de vivre et qui ne manquait pas d'humour. »
Lise ROLLAN
Soprano belge,
puis vedette internationale du disque
et de la radio-télévision¤
C’est une autre page marquante de la scène musicale qui se tourne avec la disparition du baryton et pédagogue belge Jean Lescanne, des suites d’une longue maladie. Né dans les Côtes-d’Armor de parents belges, encore enfant, il aime chanter et jouer la comédie. Après une enfance passée en France, puis à Arlon, Jean Lescanne s’établit à Bruxelles où il envisage sérieusement d’embrasser une carrière musicale. Il suit d’abord les cours du baryton Armand Crabbé (1883-1947) au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. Il y dispense des cours d’interprétation qui s’avèrent passionnants : « Il savait instiller mille couleurs dans son interprétation, tel un orfèvre et en l’écoutant s’accompagner au piano, je réalisais quelle avait pu être l’étendue de son succès mondial. Il me faisait parfois reprendre quinze fois un même air ou une mélodie. Je me souviens de sessions laborieuses autour du rôle de Figaro (Le Barbier de Séville) ou de celui d’Ali (Mârouf, savetier du Caire.) Il faut dire qu’il maîtrisait ces deux rôles à la perfection.»2 Egalement, il suit une série de cours auprès du ténor Laurent Swolfs (1867-1954), qui s’avèrent être, selon Jean Lescanne, peu concluants. C’est à ce moment-là qu’il fait la connaissance du baryton et pédagogue Alain Malbrecq (1895-1941)3: il l’admet dans sa classe de chant (1940-1941) jusqu’à son décès inopiné en 1941. Pour l’année académique 1941-1942, Jean Lescanne poursuit son cursus auprès de l’épouse et partenaire de scène d’Alain, le soprano Lucienne Despy (1893-1945). Situation particulière, puisque la dimension technique du travail est quasiment réduite à néant, la voix du baryton étant déjà parfaitement placée et ses premières représentations lui ayant conféré une solide expérience scénique. En effet, avant son entrée au Conservatoire et à compter de 1935, il donne des récitals et concerts (parfois sous des noms d’emprunt) : Palais des Fêtes de Mouscron, Salle des Fêtes de Gouraincourt (1936), Palace d’Arlon (1937 pour la Fédération Nationale des Invalides de Guerre 1914-1918), Casino de Dinant (1940, 1942), Salle Akarova (Bruxelles, 1941 avec le soprano Gitta Nobis), Conservatoire de Bruxelles (1942, au profit des Prisonniers de guerre belges), Cinéma Trianon de Tamines (1942), Théâtre-Palace d’Ath (Les Saltimbanques, 1942), Variétés Palace de Charleroi (La Reine du film, 1942 : il y est invité régulièrement jusqu’en 1946), Parc des Sports d’Hornu (1942). Jean Lescanne est aussi invité à L'Ancienne Belgique (Bruxelles, Gand et Anvers) et au Théâtre Royal du Parc (Bruxelles). Il prend part à des représentations organisées par les Tournées Mahieu ou les Tournées Lucien Noël qui lui garantissent de substantiels cachets pour l’époque, en dépit de conditions de travail parfois déplorables. Dès 1941, il chante régulièrement aux côtés des divettes Lise Depré (1915-2003) et Betty Bouvin (1911-2002), une association artistique qui se poursuivra sur près d’une décennie en Belgique et en France.
Fernand Ansseau, ténor belge (1890-1972)
que Jean Lescanne vénérait
et qui l’incitera à poursuivre sur la voie du chant
( photo X..., Fonds musical C.-P. Perna, Bruxelles ) DRIntense activité en 1941, puisqu’il poursuit ses études universitaires, prête de nombreuses représentations et il se prépare au concours de juillet au Conservatoire (tout en poursuivant ses études universitaires à l’Université Libre de Bruxelles, 1935-1940) où il remporte un second prix avec le maximum de points. Le ténor Fernand Ansseau (1890-1972), instigateur du Prix portant son nom, exhorte Jean Lescanne à poursuivre ses études dans cette institution pour l’année académique 1941-1942.
Redoublant de travail avec Lucienne Despy, il se rend quatre fois par semaine chez l’excellent pianiste-répétiteur et chef des chœurs Louis Van de Plassche, collaborateur du Théâtre Royal de la Monnaie. Il met ainsi en place l’ensemble de ses programmes de concours et peaufine son répertoire. Au début de l’année 1940, Jean Lescanne maîtrise déjà 22 rôles et une centaine de mélodies. Finalement, devant une salle comble, il remporte, le jour de son 26ème anniversaire (18 avril 1942) le Prix Fernand Ansseau avec les félicitations du jury, composé de Clara Clairbert, André d’Arkor, Lucien Van Obbergh, Corneil de Thoran, etc.
Cette consécration lui ouvre les portes des principaux théâtres de la capitale, où malgré le second conflit mondial, une programmation consacrée à l’opérette et rassemblant des chanteurs lyriques est maintenue. Une fois son Prix Fernand Ansseau en poche, il accepte des premiers engagements ailleurs (saison 1942-1943) : Théâtre des Variétés-Palace de Charleroi, sous la direction de Gustave Bernard où il débute dans l’un de ses rôles préférés : Jack (l’Ombre rouge) dans Le Chant du désert. Il y aborde tour à tour des premiers rôles d’opéra et d’opéra comique. Puis, il donne des représentations sous contrat avec la Revue des Galeries (avec des partenaires tels que Lise Depré, Max Péral, Jean-Jacques, Guy-Lou, etc.), dirigée par Lucien Fonson.
Corneil de Thoran, directeur de la Monnaie, l’auditionne en 1944 et lui propose un engagement, mais différé sur deux saisons. Et en dépit des restrictions financières, il lui assure un cachet minimum sans que le baryton doive chanter une seule note, à moins d’accepter des deuxièmes rôles au besoin, les effectifs étant complets. En effet, le baryton Francis Andrien (1903-1980)4 occupe à ce moment-là le devant de la scène et ne se montre guère enclin à céder une partie de son répertoire à un jeune concurrent. Quant à Jean Lescanne, il s’estime incapable de se voir cantonné aux deuxièmes plans dans l’attente d’un hypothétique premier rôle. Par ailleurs, il ne regrettera pas sa décision de refuser l’offre de la Monnaie, les émoluments proposés par cette dernière étant sans commune mesure avec ceux proposés par d’autres théâtres, particulièrement dans l’opérette ou à l’étranger.
En 1945, Jean Lescanne s’enrôle dans la Liberation Belgian Army en qualité de volontaire de guerre et il est démobilisé en Allemagne jusqu’en juin 1946, bien qu’il parvienne à donner des concerts pour la radio belge, dans des programmes classiques et avant-gardistes, tels que proposés par Paul Collaer (1891-1989), à l’époque directeur de l’I.N.R. et fondateur de la Société de Musique de Chambre Paul Collaer. Il se fait un ardent défenseur de la création musicale dans des compositions de Jean Absil, Henri Büsser, Gérard Bertouille, Gaston Brenta, Raymond Chevreuille, Jules-Henry Gohy, Richard de Guide, André Jolivet, Francis Bourguignon, François Rasse, Maurice Schoemaker, André Souris (souvent avec Lina Dauby5, Frédéric Anspach, Maurice De Groote : « Notre quatuor estimé par l’admirable Paul Collaer, qui me ‘flanque’ des créations, dont j’ignore à présent le nom ! Surtout des œuvres d’une difficulté énorme et souvent refusées par les artistes de la Monnaie !» (dixit Jean Lescanne.) Il se produit ainsi dans les locaux de l’I.N.R. et au Palais des Beaux-Arts (Bruxelles).
L’année 1946 marque les débuts de l’artiste au Théâtre de l’Alhambra dans Le Chant du désert. Ce théâtre sera l’un des préférés de Jean Lescanne : il y chante une trentaine de rôles, le contraignant à un régime de travail soutenu. Il est soliste de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth et donne ainsi une série de concerts, tout en poursuivant sa collaboration avec la radio belge.
Il chante ensuite au Théâtre Royal de Namur, Théâtre de la Gaité, Théâtre de l’Alhambra, Théâtre des Galeries (Bruxelles), Casino d’Ostende, Théâtre Royal de Liège, Palace et Grand-Théâtre de Verviers. Dès 1945, il chante en France, tout d’abord dans les villes de Nice et Menton, notamment dans la revue musicale Le Cabaret sous les Etoiles où il côtoie d’illustres artistes tels que Charles Trenet, Maurice Chevalier, Lucienne Boyer, Edith Piaf ou encore, Fernandel : chanson et opérette font bon ménage à l’époque et remplissent systématiquement les salles, le public étant désireux de goûter à un répertoire plus léger peu après la Libération.
Concerts, tours de chant, opéras comiques et opérettes se succèdent à Aix-en-Provence, Arles, Avignon, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille – où il retrouve un ami belge, le brillant chef d’orchestre Maurice Bastin (1884-1983) -, Montpellier, Nîmes, Rennes, Roubaix, Strasbourg, Toulon, Toulouse, Villeurbanne – siège provisoire de l’Opéra de Lyon - et Strasbourg), dans un répertoire composé de 15 œuvres lyriques et près de 70 opérettes.
Pourtant, au tournant de la seconde guerre mondiale, l’opéra connaît ses premières crises. Désaffection du public pour un genre musical figé dans de poussiéreuses habitudes, développement progressif de nouveaux médias ou démocratisation de genres musicaux tels que la variété et la musique populaire. Déplorons également l’ingérence de metteurs en scène et leur « relecture » systématique des opéras, la direction discutable des théâtres causée par la raréfaction de têtes musicales tenant les rênes du pouvoir, interventionnisme déplacé de l’Etat, suprématie injustifiée d’agents artistiques ne connaissant ni les voix, ni le répertoire. Pour un artiste de la trempe de Jean Lescanne, la scène deviendra de moins en moins une nécessité, sentiment partagé par de nombreux solistes à l’instar de la basse belge Lucien Van Obbergh. « Un jour, après un ‘Barbier de Séville’ au Théâtre Royal de Liège et revenant par le dernier train de minuit trente à Bruxelles avec Lucien Van Obbergh, ce dernier me dit, de sa bonne voix sonore : ‘Lescanne : le métier est foutu ! Si tu veux te retrouver dans tes vieux jours dans une mansarde avec une table, une chaise et un lit de camp, continue ! Que diable, il est grand temps d’utiliser tes diplômes universitaires ! ‘ Ce sage a déterminé le reste de mon activité. » (dixit Jean Lescanne.)
Aperçu du répertoire de Jean Lescanne
Le Cadi dupé, Le Barbier de Séville, La Traviata, Paillasse, Manon, Mârouf, savetier du Caire, Mireille, Les Pêcheurs de perles, Werther, Faust, La Damnation de Faust, Les Contes d'Hoffmann, Mireille, Si j'étais Roi!, Grisélidis, Madame Butterfly, L’Auberge du Cheval-Blanc, Les Mousquetaires au couvent, La Mascotte, Les Cloches de Corneville, Coup de roulis, Ciboulette, Gilette de Narbonne, Le Grand Mogol, La Fille du Tambour-major, Le Chant du désert, La Veuve joyeuse, Le Comte de Luxembourg, Miss Helyett, Les P’tites Michu, Paganini, Valses de Vienne, La Dernière valse, Eva, R.I.P., Le Pays du sourire, La Térésina, Rêve de valse, La Poupée, Les Saltimbanques, La Reine du film, Fleur d’Hawaï, Monsieur Choufleuri, S.A.R., La Cocarde de Mimi-Pinson, Princesse Czárdas, La Mascotte, Comtesse Maritza, Chanson d’amour, Passionnément, Véronique, La Divorcée, Rose-Marie, La Chaste Suzanne, Pas sur la Bouche, No, no, Nanette !, Mademoiselle Nitouche, Gilette de Narbonne, etc.
Après une audition réussie à l’Opéra de Paris en 1947 devant Albert Willemetz et André Mouëzy-Éon, avec Maurice Yvain au piano (à l’instigation de Lucien Fonson, directeur du Théâtre des Galeries et impresario de la Revue des Galeries), Jean Lescanne refuse un contrat de trois ans au Théâtre du Châtelet (débuts dans L’Auberge du Cheval Blanc) : d’une part, le salaire mensuel est inférieur à un seul cachet d’artiste invité et, d’autre part, il préfère ne pas se rattacher à un seul théâtre. Il choisit la voie de la liberté, poursuivant ses activités en artiste invité. Les représentations s’enchaînent : Théâtre de l’Alhambra, Ancienne Belgique, puis le Grand-Théâtre de Verviers (Manon), le Théâtre Royal de Liège et des villes du nord de la France.
Jean Lescanne et Betty Bouvin, en 1948 dans Princesse Czárdas à l'Opéra de Marseille
( photo X..., Fonds musical C.-P. Perna, Bruxelles ) DRJean Lescanne chante aux côtés de partenaires tels que Tina Baritza, Simone Boucherit, Betty Bouvin, Lysette Chevalier, Claira Clairbert, Lina Dauby, Lise Depré, Sybille Essler, Marie-Louise Derval, Suzanne de Gavre, Jane Janeys, Yvonne Levering, Yetty Martens, Lucy Normen, Hélène Régelly, Lise Rollan, Germaine Teugels, Yvonne Thill, Alberte Tinelli (soprani et mezzo-soprani), Frédéric Anspach, Fernand Ansseau, André d’Arkor, Simon Bricoult, Albert Delhaye, Francis Dresse, José Janson, Jacques Legrand, Karel Locufier, José Razador, Eugène Régnier, Georges Thill, Robert Vernay (ténors), Francis Andrien, Léopold Bracony, Nicolas Christou, Armand Crabbé, Ernest Delmarche, Richard Demoulin, Gilbert Dubuc, Maurice De Groote, Raymond Hierneux, Albert Mancel, Lucien Van Obbergh, René Piloy, Louis Richard, Marcel Vanaud, Georges Villiers (barytons et basses), Victor Avaert, Franz André, Maurice Bastin, Paul Collaer, Edgard Doneux, René Defossez, Léonce Gras, Charles Houdret, André Souris, Daniel Sternefeld (chefs d’orchestre).
A partir de 1951, le baryton revêt un double chapeau : celui d’artiste lyrique et de pédagogue. D’abord, il est professeur de français, latin et philosophie à l’Ecole Royale Militaire de la Force Aérienne Belge, puis à Thuin et à l’Athénée Royal d’Etterbeek (Bruxelles). Brillant agrégé en philosophie et lettres (classe de philologie romane), passionné de littérature, de latin médiéval et de grec, fasciné par le français des XIIIème et XIVème siècles. Il retrouve là l’une de ses passions : l’enseignement. Il ralentit ses activités musicales, en pleine possession de ses moyens. En 1952, il poursuit son enseignement (art lyrique) à l’Académie de Musique de Molenbeek Saint-Jean (Bruxelles) et en 1958, il est nommé professeur de chant au Conservatoire Royal de Musique de Mons, en remplacement de Francis Andrien qu’il retrouve régulièrement tout au long de sa carrière et avec lequel il entretient de bons rapports de camaraderie. En 1962, il enseigne le chant à l’I.N.S.A.S. (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle) et entre 1974 et 1981, il dispense son savoir auprès du Conservatoire de Bruxelles, en remplacement du ténor Frédéric Anspach (1908-1977). Il forme ainsi de nombreux élèves dont certains feront une carrière internationale.
Sa carrière sera finalement courte, le résultat d’un choix, puisque Jean Lescanne quittera la scène en pleine possession de ses moyens. Ce sera surtout sa passion pour l’enseignement qui conditionnera sa décision d’abandonner progressivement la scène.
Son regard sur l’enseignement et sur le vivier de jeunes chanteurs est parfois sévère et sans appel, mais souvent juste. Intransigeant, autoritaire et exigeant comme il sait l’être avec lui-même, cela lui vaut quelques frictions avec des élèves peu doués, voire avec certaines administrations publiques peu scrupuleuses en matière déontologique. C’est finalement le temps, lui seul, qui lui donnera raison.
Claude-Pascal PERNA
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(mai 2012)
1) De Willem Pelemans, compositeur belge (1901-1991)
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2) Extrait de plusieurs entretiens avec l’auteur (2001-2009)
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3) Cf. succincte notice biographique d’Alain Malbrecq publiée par l’auteur : http://www.ars-bxl.be/Alain.html
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4) Cf. succincte notice biographique de Francis Andrien publiée par l’auteur : http://www.ars-bxl.be/FrancisAndrien.html
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5) Cf. obituaire de Lina Dauby publié par l’auteur : http://www.musimem.com/dauby.htm
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