Les organistes des Trois Evêchés
de Lorraine au XXe siècle



Riche d’un patrimoine organistique important, la Lorraine a toujours su attirer le talent de nombreux organistes. En plus de Charles Magin (1881-1968), Maurice Kaltnecker (1884-1959) et Pierre Camonin (1903-2003) déjà mentionnés sur le site Musica et Memoria, voici quelques noms a retenir :

En Meurthe-et-Moselle

Caspar : Saintes orgues
Fragment du cantique Saintes orgues de Charles Caspar
( coll. O. Geoffroy )

A l’église Saint-Jacques de Lunéville, Charles CASPAR (1827-1905) a succédé en 1845 à son père qui lui avait appris les rudiments de la composition. Il se perfectionna au Conservatoire de Paris dans les années 1840-45. Il composa de nombreuses petites pièces pour orgue ou harmonium. Celles-ci furent publiées dans le Journal des organistes de Romary Grosjean. Il ne négligea pas la musique vocale et écrivit un oratorio (La Chute des anges, 1866), un poème lyrique (Sainte Cécile, dont est extrait le cantique Saintes Orgues longtemps chanté à l’Ascension dans les paroisses du diocèse) et une Symphonie avec chœur créée en 1902 à l’occasion de l’inauguration de l’orgue de chœur Jacquot de son église. Charles Caspar tenait encore les claviers de St-Jacques en 1902. Peu après-lui fut nommé en 1914 Albert COLOTTE, puis en 1965 Maurice JACQUES. Né en 1922, ce dernier a été élève de Charles Magin, Joseph Gérard et Robert Barth à l'IJA de Nancy. Il a débuté sa carrière après la guerre à Essey-lès-Nancy (St-Georges et Bas-Château), puis est venu à Lunéville, où il a joué à l'hôpital, à St-Maur, à Ste-Jeanne-d'Arc avant d'être nommé à St-Jacques. A la mort de son épouse en 2003, Maurice Jacques s'est retiré pour laisser ses claviers à Aude SCHUMACHER.

A l’église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson, l’organiste fut longtemps Henri PILLOY (1867- ca 1939). Ancien élève de l’école Niedermeyer à Paris (1883-88), il était professeur de musique au petit séminaire de Pont-à-Mousson lorsque la Séparation de l’Eglise et de l’Etat mit élèves et enseignants à la rue. Après un bref séjour à Sion, la communauté fut logée dans la Chartreuse de Bosserville. C’est là qu’il inaugura en 1910 l’orgue Blési de la chapelle provenant du grand séminaire de l’Avenue de Strasbourg à Nancy. Auteur de cantiques et motets, il laissa quelques pièces pour piano. Ses successeurs Colette REMARCK-THIRIET (1910-1984) puis Jean SIDOT (1926-1991), étaient tous deux professeurs d'éducation musicale et anciens élèves de Louis Thirion au Conservatoire de Nancy. C'est sous le titulariat de M. Sidot que l'orgue a été reconstruit sur 3 claviers par Roethinger.

Saint-Epvre, Nancy
Basilique Saint-Epvre à Nancy,
début du XXe siècle
( coll. O. Geoffroy )

A Nancy, le bel orgue Merklin de la Basilique Saint-Epvre fut servi par Auguste KLING. Il enseignait avec son épouse le piano à l’Ecole Saint-Sigisbert de Nancy et donnait quelques leçons à l’Institution des Jeunes Aveugles. Né à Nancy le 5 décembre 1854 et mort dans cette ville le 19 octobre 1919, il avait composé de nombreux cantiques, la musique de scène pour le Théâtre de la Passion (destiné à financer la construction de l’église Saint-Joseph), et des feuillets d’accompagnement du propre grégorien pour le diocèse de Nancy. Très estimé, il n’oubliait jamais, disait-on, d'effectuer un grand signe de croix avant de toucher ses claviers. Peu après son mariage, le 27 septembre 1884, avec Claire Cuvinon, professeur de musique, il avait succédé à Auguste RIGAUX et Auguste JOLY, tous deux compositeurs et anciens élèves de l’Ecole Niedermeyer. L’orgue fut ensuite tenu par Edouard CLAUDE, professeur à l’Institution de La Malgrange, décédé accidentellement le 13 juin 1960, puis durant un an par Hubert RENARD, alors élève de Pierre Cortellezzi au Conservatoire de Nancy, puis Monique VALLIN, René DEPOUTOT et Jean BIZOT. Nathalie DASSI, élève de Pierre Cortellezzi au conservatoire de Nancy, en est l'actuelle titulaire.

Faire-part de décès d’Auguste Kling publié dans l’Est Républicain :

« Vous êtes prié de bien vouloir assister aux convoi funèbre, service et enterrement de

Monsieur Auguste KLING

Organiste à la Basilique St-Epvre, pieusement décédé à Nancy, le 19 octobre 1919, dans sa 64è année, muni des sacrements de notre mère la Sainte Eglise.

Lesquels auront lieu le 21 octobre courant, à 10 heures du matin, en la Basilique St-Epvre, sa paroisse, et de là au cimetière de Préville où se fera l'inhumation.

Mon Jésus Miséricorde.

De la part de :

Mme Auguste KLING, son épouse ; Mlles Anne, Marie et Magdeleine KLING, ses filles ; M. Michel KLING, son fils ; M. Victor KLING, chef de bataillon en retraite, officier de la Légion d'honneur, son frère ; et de toute la famille.

Maison mortuaire : rue de Guise, 18.

Les dames sont priées de se rendre directement à la Basilique St-Epvre. »

 

Kling : Marie ô Mère des douleurs
Cantique Marie, ô Mère des douleurs d'Auguste Kling
( coll. O. Geoffroy )

L’orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale de Nancy connut plusieurs organistes renommés. Henri HESS (1841-1907) avait succédé à son père en 1868. Titulaire de plusieurs prix du Conservatoire de Paris (orgue chez François Benoist, harmonie, contrepoint et fugue), il avait tenté en vain de remporter le Grand Prix de Rome. Après avoir été organiste de l’église Saint-Ambroise à Paris, il était revenu à Nancy où il guida les premiers pas de Florent Schmitt et Charles Magin. Auteur de pièces pour orgue parues dans le Journal des organistes de Saint-Dié, il écrivit une messe avec orchestre (1902). Théodore Dubois lui dédia son Offertoire des Douze Nouvelles Pièces pour orgue (1892). L’orgue fut ensuite tenu par Amédée RAFFAT DE BAILHAC (1880-1969), Constant PERNIN, ancien élève de l’Ecole Niedermeyer. Durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs organistes assurèrent l’intérim : Jules BERNARD (premier prix de la classe de Louis Thirion), Robert BARTH (voir plus loin), l’abbé Pierre MATTE (élève de Mgr Kaltnecker) et Xavier GUERNER qui fut le jeune suppléant de Constant Pernin avant de devenir organiste des l'église des Dominicains à Paris (également compositeur d'une Toccata romane). En 1946-47, Jacques ALBRESPIC (1922-1987) fut titulaire durant quelques mois avant qu’en décembre 1950, Pierre CORTELLEZZI (né en 1926) ne soit nommé.

Cathédrale de Nancy
Cathédrale de Nancy au début des années 1900
( coll. O. Geoffroy )

L’église Saint-Léon IX connut Louis THIRION (1879-1966) comme organiste dans les années 1920. Ancien élève de Guy Ropartz, il était professeur de piano et d’orgue au Conservatoire de Nancy. Auteur de deux symphonies et d’arrangements divers, les pièces d’orgue qu’il avait écrites furent perdues dans l’incendie de sa maison. Démoralisé, il renonça à en composer de nouvelles. Mademoiselle Line ZILGIEN lui succéda de 1925 à 1933 avant de partir pour Paris. Gaston LITAIZE prit sa suite en 1933-34 avant que Robert BARTH (1917-1998) ne soit titularisé. Ce dernier avait obtenu les premiers prix de piano et d’orgue au Conservatoire de Nancy après son passage à l’Institution des Jeunes Aveugles. C’est sous son titulariat que l’orgue Cavaillé-Coll fut profondément transformé par Gonzalez. Improvisateur extrêmement doué, Robert Barth resta jusqu’en 1985. L’orgue de chœur fut longtemps tenu par Camille DONY, également non voyant. Dominique BREDA (né en 1956), disciple de Gaston Litaize, est depuis titulaire de l’instrument.


Nancy, église St-Léon IX
Nancy, église St-Léon IX
( coll. O. Geoffroy )

L'orgue du Temple protestant de Nancy (Cuvillier 1856, transformé successivement par Jean Blési, Kühn et Mülheisen et récemment restauré par Laurent Plet), ancienne église des Prémontrés à Nancy, a connu durant de nombreuses années comme organiste André GASSER (compositeur d'un Prélude, adagio et fugue dédié à Pierre Cortellezzi, organiste de la cathédrale et créé en janvier 1983 par le dédicataire lors d'un concert consacré aux organistes-compositeurs nancéiens). Lui succéda Jean-Marc STUSSI, auquel se joignirent ponctuellement Aude SCHUMACHER et Jean-Marc ILLI.

Avant l'incendie du 20 juin 1940, la cathédrale de Toul possédait un orgue splendide construit par le facteur Dupont. Transformé par Jean Blési à la fin du XXè siècle, ses nombreuses possibilités étaient exploitées par Joseph OURY (1852-1949). Natif de la Meuse, encouragé par un proche parent, il avait pensé entrer dans les ordres, mais s'était finalement destiné à la musique. A Paris, il rencontra Saint-Saëns, qu'il considéra toujours comme son maître. Nommé sur concours organiste à Toul en 1878, il eut de nombreux enfants de militaires comme élèves en cours particuliers. Il composa de nombreuses œuvres, religieuses et profanes (quelques manuscrits se trouvent encore dans une réserve du Musée lorrain à Nancy). Après la reconstruction de l'orgue par Schwenkedel en 1963, Robert ANTOINE a été nommé titulaire. Premier prix du Conservatoire de Nancy, il avait tenu auparavant l'orgue Jacquot de l'église St Gengoult de Toul tout en assurant quelques services sur le petit orgue de chœur de la cathédrale. Cette dernière étant en perpétuelle restauration depuis le bombardement de 1940, M. Antoine à la fin de sa vie jouait les obsèques sur l'orgue Guerrier de l'hôpital St Charles de Toul. Il était alors âgé de plus de 90 ans !


En Moselle

Léonard OULIÉ (1891-1957), organiste aveugle à Hayange avait étudié au Conservatoire de Paris. La ville d'Hayange recrutait ses organistes parmi les non voyants. Son prédécesseur Désiré BÉREAU (1890-1962), également élève au Conservatoire de Paris, avait bénéficié lui aussi de cette mesure particulière.

Elève de Charles Magin, Georges KRIER (mort en 1968) fut organiste d'Uckange durant de longues années.

Le magnifique orgue de l'église Saint-Maximin de Thionville reconstruit par Kern en 1969 est tenu par Raphaëlle GARREAU DE LABARRE, ancienne élève du Conservatoire de Paris. Premier prix d'orgue et d'improvisation, Norbert PÉTRY est quant à lui titulaire des orgues de la Cathédrale de Metz.

Ferdinand Tourte : Gloire à toi, Vierge de Lorraine
Refrain du cantique à Jeanne d'Arc " Gloire à toi, Vierge de Lorraine ",du chanoine Ferdinand Tourte, décédé en 1943
( coll. Olivier Geoffroy )

 

En Meuse

L’orgue Dupont de la Cathédrale de Verdun était servi jusqu’en 1916 par Ernest GROSJEAN (1844-1936). Compositeur de motets, cantiques et de nombreuses pièces d’orgue, il avait été élève d’Henri Hess à Nancy et de Camille Stamaty à Paris.

Le chanoine Pierre CAMONIN fut nommé titulaire après la reconstruction par Jacquot au début des années 30. Il était assisté dans sa fonction d’organiste par le vigoureux maître de chapelle Ferdinand TOURTE. Ce dernier avait composé de nombreux chants liturgiques (dont un cantique à Jeanne d’Arc resté célèbre Gloire à toi, vierge de Lorraine).

Alfred Yung : Devant Jésus
Alfred Yung : fragment du cantique de mariage "Devant Jésus"
( coll. Olivier Geoffroy )

A l’église Notre-Dame de Bar-le-Duc, Alfred YUNG (1836-1924) officiait comme organiste et maître de chapelle. Ancien élève de l’école Niedermeyer où il avait obtenu un premier prix d’orgue dans la classe de Georges Schmitt (1821-ca. 1900), il composa de nombreuses pièces vocales et instrumentales. Son Cantique de mariage remporta un grand succès dans les églises lorraines.

 

Dans les Vosges

Basilique Sainte Jeanne d'Arc de Domrémy-la-Pucelle : on aperçoit l'un des deux buffets placés de part et d'autre de l'escalier d'entrée de la basilique. Orgue Jacquot-Lavergne (1944), 2 claviers de 61 notes et pédalier de 32 notes, transmissions électriques
( coll. O.Geoffroy ) DR.
Geneviève Haas
( coll. O.Geoffroy ) DR.

L’orgue de la Basilique Saint-Maurice d’Epinal fut tenu par Maurice VICHARD (1921-2000). Successeur et élève de son père qui avait étudié à l’Ecole Niedermeyer, il tenait un magasin d’instruments de musique et de partitions. Son talent d’improvisateur avait assuré sa notoriété et lui avait valu de faire un concert à Notre-Dame de Paris.

On peut également citer l’abbé Roger CHAUDEUR (1908-1979). Ancien élève de Joseph Bonnet, il fut curé de Nomexy (où il supervisa la reconstruction de l’orgue par la maison Jacquot-Lavergne) avant d’être nommé organiste et maître de chapelle à la Basilique de Lisieux.

L’abbé Guy RUYER (1930 - 11 août 2007), premier prix d’orgue du Conservatoire de Nancy a longtemps tenu occasionnellement l’orgue de l’abbatiale de Remiremont, tout en touchant celui du petit séminaire d’Autrey où il était également professeur de lettres. Les deux derniers titulaires en date de l'orgue de cette abbatiale sont Claude DELAFENETRE, puis jusqu'à aujourd'hui Catherine GIROUD.

L'orgue Jacquot-Lavergne de la basilique de Domrémy était tenu par Jean CORROY, puis lorsque celui-ci s'est établi à Neufchâteau, l'instrument a été confié à Geneviève HAAS (née en 1930, décédée le 8 avril 2023) à partir de 1970-71 et jusqu'au mois de décembre 2020. Celle-ci a été l'élève de Pierre Cortellezzi au conservatoire de Nancy et a remplacé M. Barth à l'orgue Cavaillé-Coll de l'église Saint-Léon IX de Nancy jusqu'en 1985. Mlle Haas fut également professeur d'allemand à l'école Saint-Sigisbert de Nancy de 1958 à 1992. Seule ou avec différents instrumentistes (flûtistes, trompettistes...), elle a donné de nombreux récitals dans les Vosges, en France et en Allemagne, a été présidente de "l'Amicale des organistes vosgiens" durant de nombreuses années et jusqu'à la dissolution de cette dernière et a contribué aux relevages successifs de l'orgue de Domrémy."

Olivier Geoffroy
(mise à jour : février 2021)


 

Quelques articles de presse ou de périodiques relatifs aux organistes des Trois-Evêchés

 

 

Charles Caspar

 

« On lit dans L'Espérance, journal de Nancy : « Une réparation importante vient d'être faite au grand orgue de la cathédrale de Saint-Dié, par un fadeur vosgien M. Jeanpierre, de Rambervillers. Grâce au talent de ce facteur distingué et déjà si avantageusement connu dans le monde artistique, le vieil orgue de Saint-Dié a subi une transformation presque complète. Le mercredi 4 juillet courant, M. l'abbé Joseph Régnier, spécialement désigné à cet effet par son Exc. le ministre des cultes, et par Mgr l'évêque de Saint-Dié, a procédé à l'expertise et à la réception des travaux, en présence de Sa Grandeur entourée de son clergé, des principales autorités de la ville et d'un grand concours de paroissiens. L'expert praticien et les autres artistes officieusement convoqués, ont tout d'abord remarqué et apprécié le mécanisme qui est parfaitement disposé, et qui a reçu tous les perfectionnements de la science moderne, puis l'élégante et suave sonorité des jeux de fond, mais principalement des flûtes harmoniques et des gambes, jeux nouveaux ajoutés par M. Jeanpierre. L'assistance étant naturellement avide de connaître et d'entendre la puissance et l'harmonie de ce bel instrument, MM. les artistes se sont empressés de lui donner satisfaction. M. Caspar, organiste à Lunéville, élève du Conservatoire de Paris, M. Martin Utlenweiler, gendre du facteur et M. Grosjean, organiste de la cathédrale, ont fait entendre les différents jeux de l'orgue, en exécutant successivement de brillantes improvisations et des morceaux de grands maîtres. Ils nous ont fait entendre aussi, pour la première fois, le jeu des voix humaines et les effets de la boîte expressive, deux additions importantes dues à la générosité des habitants de Saint-Dié qui se sont cotisés pour les payer. Cette fête artistique et religieuse a laissé des impressions et des souvenirs qui honorent à la fois le facteur, M. Jeanpierre, et les artistes qui ont fait valoir son œuvre. »

(Le Ménestrel, Paris, 22 juillet 1860, p. 271-272)

 

« On veut bien nous signaler un oratorio, la Chute des Anges, de la composition de M. Charles Caspar, organiste de l'église Saint-Jacques à Lunéville (Meurthe). La première exécution de cette œuvre importante a eu lieu dans cette ville. Si nous avons tardé à en parler, c'est par suite d'une erreur que nous regrettons. L'auteur ne doit pas en souffrir plus longtemps, aussi sommes-nous heureux d'annoncer le succès qu'a remporté cette composition. Le libretto se compose de récits, de solos, de duos et de chœurs. Le tout est accompagné par l'orchestre et des harpes. On y remarque les qualités d'un talent sérieux. De plus, l'auteur a de l'imagination, des idées jeunes et abondantes. Ce début va le placer très-haut dans l'opinion des connaisseurs.

M. Charles Caspar est le fils de l'ancien organiste de Lunéville. Il a fait ses premières études avec son père. Ensuite, il a passé deux années au Conservatoire impérial de Paris. Il a déjà-composé nombre de morceaux pour l'orgue, d'un très-bon style. Un Stabat de sa composition, avec chœurs et orchestre, a été exécuté à Lunéville, à Nancy, à Bordeaux. Les journaux en ont fait le plus grand éloge. C'est avec plaisir que nous mentionnons les succès d'un jeune artiste qui se recommande également comme organiste et comme compositeur. »

(La Semaine musicale, Paris, 5 juillet 1866).

 

« M. Caspar, organiste de l'église Saint-Jacques de Lunéville, ancien élève du Conservatoire de musique de Paris, est un compositeur distingué. En 1863, il fit exécuter avec succès à Lunéville un Stabat Mater, qui lui valut le titre de membre de l'Académie de musique de Sainte-Cécile, de Rome.

C'est aussi à sainte Cécile qu'il a consacré un poème lyrique en trois parties, composé pour quatre voix solo, chœurs et orchestre, dont les connaisseurs nous ont fait l'éloge. L'Académie, en s'associant M. Caspar, par le titre de membre correspondant, s'est souvenue qu'elle était une Société des arts en même temps que des lettres et des sciences ; elle a voulu faire une place honorable à la musique, qui s'unit si bien d'ailleurs à la poésie lyrique et à la poésie dramatique. »

(Mémoires de l'Académie de Stanislas, Nancy, 1878, p. 314-315)

 

« De Lunéville.

Lundi ont été célébrées à l'église Saint-Jacques, au milieu d'une affluence mondaine considérable, les noces d'or de M. Charles Caspar comme maître de chapelle de Lunéville. Le grand orgue était tenu par M. Hess, organiste de la cathédrale de Nancy. M. Charles Caspar, compositeur savant et délicat, est l'auteur d'œuvres symphoniques et d'oratorios estimés tels que la Chute des anges, la Fille de Jaïre, Sainte Cécile, Il a en outre écrit la musique de deux opéras-comiques, la Dot de Mirette, représentée à Nancy en 1889, et la Reine des Korriganes, qui, jouée d'abord à Nancy en 1890, remporta à Orléans l'année suivante un succès incontesté. »

(La Liberté, Paris, 14 novembre 1895, p. 4)

 

« Allez à Nancy pour entendre le motif exquis : « Tobie, ô mon enfant », allez-y aussi pour jouir de l'admirable partition écrite en majeure partie par M. Charles Caspar, organiste de Saint-Jacques de Lunéville. M. Caspar a écrit dans cette musique de la Passion une oeuvre forte et sentie, qui jettera un vif éclat sur la célébration prochaine de ses noces de diamant comme organiste. »

(La Croix, Paris, 18 avril 1905)

 

 

Albert Colotte

 

« LUNÉVILLE MARIAGE

Samedi, en l'église Saint-Jacques, a été célébré le mariage de Mlle Simone Rousselot, fille de M. Paul Rousselot, le sympathique président du Radio-Club Lunévillois, avec M. Jacques Poisson, sous- ingénieur radio, fils du regretté capitaine Poisson. [...]

Un très beau concert spirituel auquel participèrent deux cantatrices aux voix ravissantes, Mlle Senot et Mme Marguerite Simonin, Mlle Maire, violoniste remarquable, la chorale des jeunes filles, accompagnées aux grandes orgues par M. Albert Colotte, donna à la cérémonie un caractère artistique d'une exceptionnelle qualité. »

(L'Est républicain, 17 avril 1939, p. 4)

 

« Théâtre et concerts aux Armées

D'accord avec l'autorité militaire, un groupement de « Théâtre et concerts aux Armées » vient d'être créé pour la région, avec la participation d'éléments civils non mobilisés et d'éléments militaires de passage ou en stationnement dans la zone.

La direction de « Théâtre et concerts aux Armées » a été confiée, pour la partie musicale, à M. Albert Colotte, premier prix de Conservatoire et, pour la partie théâtrale, à notre ami Fernand Rousselot, écrivain régionaliste.

On sait qu'avant la mobilisation, M. Albert Colotte a dirigé plusieurs sociétés musicales, dont l'Harmonie de la Société Lorraine, la « Céramique » de Badonviller, la Chorale Saint-Jacques. Musicien de grande classe, habile à découvrir les talents et à les mettre en valeur, M. Albert Colotte a, d'ores et déjà, réuni d'excellents éléments, susceptibles de donner des concerts homogènes, de toute première qualité.

Quant à Fernand Rousselot, rien de ce qui touche aux choses du théâtre et du spectacle en général ne lui est étranger. Tout autorise à penser que cette étroite collaboration sera riche d'initiatives intéressantes et d'heureux résultats. Tous nos voeux accompagnent « Théâtre et concerts aux Armées ». »

(L'Est républicain, 26 octobre 1939, p. 3)

 

« Lunéville

Le service funèbre à la mémoire des défunts de la 2e D.C.

Le service funèbre annuel célébré, hier en l'église Saint-Jacques, à la mémoire des défunts de la 2e D.C. avait, du fait des circonstances, revêtu un caractère d'une exceptionnelle solennité [...]

C'est un père Franciscain qui prononça, avec une prenante éloquence, un émouvant sermon dans lequel il glorifia le sacrifice des soldats de France. Avant la fin de l'impressionnante solennité, deux artistes, Mlle M. Senot, premier prix du Conservatoire, et un chanteur mobilisé, accompagnés à l'orgue par M. Albert Colotte, interprétèrent magnifiquement les « Sept paroles du Christ », la célèbre mélodie de Faure. L'absoute fut, ensuite, donnée par M. l'archiprêtre Gérardin. »

(L'Est républicain, 6 novembre 1939, p. 3)

 

« LE PREMIER SPECTACLE DE « THEATRE et CONCERTS » A OBTENU UN ÉCLATANT SUCCÈS

La section régionale du « Théâtre et Concerts aux armées », constituée sous la diligente direction de M. Albert Colotte et de notre ami Fernand Rousselot, a fait ses débuts dimanche après-midi.

Elle groupe des bonnes volontés locales, « unies dans une communion fraternelle ». Des éléments artistiques mobilisés dans le secteur, lui apportent également un concours et de cette collaboration étroite est né un groupement homogène, d'une solide qualité. Elle ne prétend pas égaler les éblouissantes vedettes de la troupe officielle du « Théâtre aux armées ». Elle a voulu simplement offrir un gentil spectacle de famille - de bonne famille lorraine et française ». Voilà ce que dit, au début de la séance, Fernand Rousselot, dans une adresse finement tournée aux autorités présentes et aux spectateurs.

Au lendemain de cette « première », il nous plaît de constater que le but est atteint, que le succès a couronné l'entreprise, et de traduire aux organisateurs, aux interprètes, à tous les artisans de l'oeuvre, l'admirative gratitude de ses bénéficiaires. [...]

Notons dès maintenant que la mise en scène était confiée à un spécialiste, M. Derat, du ...commandement d'étapes, et qu'un chasseur du ... R.C.C., Roger Haillotte, fut un speaker parfait. MM. Albert Colotte et Henri Celzard se relayèrent au piano d'accompagnement ; en outre, le maître Colotte menait d'une alerte baguette, les vingt musiciens de l'indispensable orchestre. »

(L'Est républicain, 28 novembre 1939, p. 4)

 

 

Henri Pilloy

 

« La Sainte Cécile. Le 25 novembre notre paroisse était de nouveau en fête. La Chorale paroissiale exécuta d’une manière remarquable les chants à Ste Cécile, dont voici le programme : Cantate à Ste Cécile de M. Henri Pilloy, 0 esca Viatorum de 1678 et deux autres cantiques de belle composition. Le dévoué chef de chœur, M. Jean Kieffer, et l’habile organiste, M. H. Pilloy, eurent la joie de voir leurs constants et généreux efforts couronnés des plus brillants succès. »

(Bulletin des familles de Jarville, Lyon, janvier 1918, p. 5)

 

 

Jean-Baptiste Pilloy (père d'Henri Pilloy)

 

« Pont-à-Mousson :

Sur l'initiative de la musique d'amateurs que dirige M. J.-B. Pilloy, une messe de Sainte-Cécile a été dite dimanche, à onze heures du matin, en l'église Saint-Laurent. Bien avant l'heure de l'office, toutes les places du vaste édifice étaient occupées, aussi les retardataires ont-ils dû rester debout. Disons que le programme annoncé a été exécuté avec perfection. Notons le Menuet fleuri, par la musique d'amateurs ; la marche et chœur du Tannhäuser, par la maîtrise avec accompagnement le de la musique d'amateurs. M. P... a beaucoup plu dans sa fantaisie pour flûte. C'est avec un nouveau plaisir qu'on a entendu Mlle B..., dans un duo du O Salutaris, avec M. J.-B. Pilloy, son professeur. »

(L'Est républicain, 31 décembre 1901)

 

« Pont-à-Mousson – Obsèques :

Récemment, une assistance émue conduisait à sa dernière demeure M. Jean-Baptiste Pilloy, enfant de Nancy, ancien professeur de musique à Pont-à-Moussson, où il exerça durant 59 années, au milieu d'une sympathie générale. Réfugié à Jarville depuis 3 mois environ, il n'aura pas vu le triomphe radieux de la France. Sur sa tombe, M. Gaulherot, maire de Pont-à-Mousson a pris la parole. Du légitime éloge qu'il a fait de M. Pilloy, nous détachons le passage suivant : « Il se dégageait de sa personne une atmosphère de sympathie souriante, et son affabilité, son caractère droit, intègre, lui avaient acquis l'estime de tous ses concitoyens. Et il le méritait pleinement. Il avait beaucoup d'affection pour ses élèves, et combien ils seraient nombreux aujourd'hui à lui rendre les derniers devoirs autour de sa tombe. Hélas ! seuls quelques réfugiés à Nancy peuvent être ici auprès de lui, les autres sont évacués dans toutes les régions de la France, ou sont face à l'ennemi, retenus au service de la patrie par cette terrible guerre dont malheureusement il ne verra pas la fin victorieuse. Au nom de ses nombreux amis et élèves, j'adresse un dernier adieu à J.-B. Pilloy. »

(L'Est républicain, 19 novembre 1918)

 

 

Auguste Kling

 

« Kling (A.) — JEANNE D'ARC, poésie de Charles Dubois, musique de Auguste Kling, organiste de la basilique Saint Epvre, à Nancy, —. Choeur à l'unisson et soli avec accompagnement de piano. — A ma fille Anne-Marie, S'adresser à M. A. Kling, 15, rue du Haut- Bourgeois. Nancy. —In 4° de 4 p. de mus, gr., couv. ill. d'une bannière avec la devise : « Vive Labeur !-,—Prix : 2fr.

CANTIQUE EN L'HONNEUR DE L'ARCHANGE SAINT-MICHEL. — Mis en musique par Auguste Kling, organiste de la basilique Saint-Epvre — A M. l'abbé Vulmont, chanoine honoraire, directeur de la Maison des Apprentis de Nancy. — En vente chez l'auteur, rue du Haut-Bourgeois, 15, Nancy, — In-4° de 2 p. de mus. gr. Couv. ill. Lith.de Saint-Michel terrassant le dragon. — Prix : 1 fr. 50.

Aux fêtes qui ont eu lieu en juillet 1890, à Nancy, à l'inauguration de la statue de Jeanne d'Arc, de Fremiet, un anonyme qui pourrait bien être Mgr Turinaz lui-même, a improvisé des paroles à Jeanne d'Arc sous cet air. »

(Mémoires de la Société d'Agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, Orléans, 1894, p. 120)

 

« L'excellente maîtrise y a fait entendre de la musique de diverses époques des auteurs : Vittoria, S. Bach, Mozart et Gounod. L'exécution a été très soignée. Les travaux des congressistes se sont continués les vendredi et samedi sous la présidence d'Honneur de Son Eminence le Cardinal Archevêque. MM. Oury organiste de Tout et Kling organiste à Nancy se sont fait entendre dans une séance d'orgue sur l'excellent instrument de l'Eglise Saint-Jacques. »

(Sainte-Cécile, Reims, 6 août 1896, p. 155)  

 

 

Henry Hess

 

« M. Hess, organiste de la cathédrale de Nancy, vient de publier un recueil de 15 marches inédites, pour grand orgue ou harmonium, pouvant servir de sortie, rentrée de procession, Offertoire, composées par MM. J.-L. Battmann, Grosjean, Henri Hess, Kientzl, Marteaux. Sieg, Stern, et l'auteur. — Envoyer un mandat de S francs à M. Hess, de Nancy, pour recevoir ces 15 marches franco. »

(Le Ménestrel, Paris, 20 juillet 1862, p. 272)

 

« On annonce, la mort, à Nancy, de M. Henry Hess, organiste de la cathédrale primatiale, décédé la semaine dernière. Ses débuts furent marqués par de beaux succès ; de 1860 à 1866, il remportait au Conservatoire de Paris les premiers prix d'harmonie, d'accompagnement, de contrepoint et fugue et d'orgue. Il laisse quantité de pièces très estimées des virtuoses de l'orgue. »

(La Chronique des arts et de la curiosité, Paris, 21 septembre 1907, p. 291)

 

 

Constant Pernin

 

« Le programme musical élaboré par M. Alfred Bachelet, de l'Institut, se déroule. M. Pernin, organiste de la cathédrale, fit retentir aux orgues une symphonie de Vierne, puis la marche funèbre de Berlioz aux rythmes bouleversants et les chœurs, de la cathédrale chantèrent a capella. »

(Le Petit Journal, Paris, 3 août 1934, p. 4)

 

« Le dimanche des Rameaux, à la Cathédrale de Nancy, l’organiste titulaire, M. Constant Pernin, donnera la 1ère audition de la transcription pour grand orgue du Prélude de Ponce-Pilate, du compositeur lorrain Pierre Bretagne. »

(L'Art musical, Paris, 24 mars 1939, p. 801)

 

« Constant Pernin :

Nancy a perdu en M. Constant Pernin un organiste de grande classe, doué d'une technique, d'une sensibilité, d'une conscience professionnelle et d'une amabilité vraiment remarquables.

M. Thirion, professeur au Conservatoire, fut son maître, son conseiller et son ami de toujours. M. Pernin conquit un brillant 1er prix d'orgue avant 1914, avec les félicitations d'un jury présidé par le maître Guy Ropartz. Très humble, il débuta sur le modeste clavier de Saint-Vincent-de-Paul.

La paroisse Saint-Léon le distingua bien vite et lui confia son Cavaillé-Coll.

Les programmes des messes de 11 heures révélèrent un musicien très averti et soucieux d'élever son auditoire vers un idéal plus parfait de musique religieuse.

En 1926 au départ de M. Raffat de Bailhac la cathédrale n'hésita pas un instant à lui confier son prestigieux instrument.

Son répertoire était très étendu. Bach tout entier, Franck, Vierne, Widor, Ropartz, Bonnet, Dupré, les anciens et les modernes trouvaient en lui un interprète distingué et vibrant.

Tous se souviennent du fameux récital d'orgue offert à ses amis en pleine guerre, pour une oeuvre de charité, qui lui imposa un surcroît de fatigue insoupçonné du public.

Lorsqu'il jouait une sortie particulièrement difficile et belle, souvent l'auditoire s'éloignait indifférent, l'ineffable bedeau criait : « On ferme l'église ! », mais à sa descente, il était heureux de recueillir les sincères et cordiales félicitations de ses admirateurs, qui avaient compris

Le coeur des artistes s'use plus vite que les autres. En le voyant tout haletant après sa Toccata de Widor, nous commencions à craindre pour lui la mort de Vierne sur ses claviers. Sa mort fut admirablement chrétienne comme sa vie et Dieu, dont il nous a si bien parlé sur son orgue, dut faire bon accueil à son humble et distingué serviteur. »

(L'Est républicain, 5 juillet 1945, p. 2)

 

 

Pierre Camonin (NDLR : voir notice biographique détaillée ici : http://www.musimem.com/camonin.htm)

 

« Ce bel instrument, sorti des ateliers de M. Collet, disciple de Cavaillé-Coll, et offert à la chapelle de l'Ossuaire par la Famille Royale de France, fut bénit le dimanche,6 octobre, par Monseigneur Ginisty, et inauguré par M. l'Abbé Camonin, ancien organiste de l'église des Carmes à Paris. La cérémonie eut lieu en présence de M. le Marquis Dadvisard et de M. le baron de Ravenel, représentants de la Famille Royale, de la Princesse de Polignac, de Mme Vilmain, membres du Comité, et d'un certain nombre d'auditeurs distingués, venus-de Verdun.

Après avoir adressé l'hommage de la reconnaissance du Comité aux insignes bienfaiteurs, et en particulier à S. A. R. la Duchesse de Vendôme, sœur de S. M. le Roi des Belges, Monseigneur l'Evêque retraça, dans une brève allocution, le rôle de l'orgue dans l'église, et dans la chapelle de l'Ossuaire.

Au cours de la messe, célébrée par le Chapelain, le jeune artiste, avec une remarquable maestria, fit valoir toutes les richesses harmoniques de l'instrument. »

(L'Echo de l'Ossuaire de Douaumont, Verdun, septembre 1929, p. 176)

 

« Un récital d'orgues termina cette belle fête. M. l'abbé Camonin, actuellement vicaire à Ligny-en-Barrois, régala ses auditeurs, durant plus d'une heure, de son jeu nuancé, souple et profond. »

(Bulletin Meusien, Paris, 18 juin 1932, p. 3)

 

« L'improvisation pour un 11 novembre de Pierre Camonin reprend un enregistrement réalisé par l'auteur avec les cuivres du 151e RIM de Metz. Sonnerie aux morts à la trompette solo, marche angoissée et obstinée avec le thème de La Marseillaise, Berceuse naïvement enfantine où apparaît le « Dies Irae », Victoire enfin où tous s'unissent dans une marche triomphale. »

(Le Pays Lorrain, Nancy, avril 1996, p. 172)

 

 

Alfred Yung

 

« Les journaux de Bar-le-Duc s'entretiennent de la célébration en musique des dernières fêtes de Noël à Notre-Dame de Bar. Ils payent largement la bienvenue de M. Alfred Yung, jeune lauréat de l'école de musique religieuse de M. Niedermeyer, triple premier prix de piano, d'orgue et de composition, qui est allé porter dans l'est, les bonnes doctrines de la musique religieuse. M. Alfred Yung a joué des pièces d'orgue de sa composition et fait exécuter des morceaux de chant qui ont prouvé sa double aptitude musicale. Sur la proposition de l'inspecteur de l'Académie, la direction du chant dans les écoles de la ville a été confiée à M. Alfred Yung.

(Le Ménestrel, Paris, 30 janvier 1869, p. 71)

 

 

Maurice Vichard

 

« A Bouxwiller, la « Bergkirche » (église catholique St. Léger) a été rénovée, y compris le clocher médiéval en toiture à bâtière (classé, comme on le sait, monument classique). Dans l'église rénovée, un concert sur l'orgue historique Baldner a été donné par M. Maurice Vichard, organiste à St. Maurice d'Epinal. »

(Bulletin, Société d'histoire et d'archéologie de Saverne et de ses environs, Saverne, avril 1967, p. 31)

 

 

Amédée Raffat de Bailhac (1880-1969)

 

« NANCY. C'est un des plus anciens élèves de la Schola, notre ami M. Raffat de Bailhac, qui a été nommé au poste vacant d'organiste et maître de chapelle à la cathédrale, où il se propose de reprendre et continuer les efforts réalisés déjà de longue date à Saint-Joseph et à Saint-Léon-IX par J. Parisot, Albrecht, etc. »

(La Tribune de Saint-Gervais, Paris, 1915, p. 30)

 

« En une très belle audition et assisté de MM Thirion et Raffat de Bailhac, M. Gigout a inauguré dernièrement les travaux de restauration de l'orgue monumental de la cathédrale de Nancy entrepris par la maison Mutin-Cavaillé-Coll. Ce magnifique instrument avait beaucoup souffert de la guerre. »

(Le Ménestrel, 20 mai 1921, p. 220)

 

 

Louis Thirion (1879-1966)

 

« Le concert avait commencé par la première audition d'une symphonie de M. Louis Thirion, compositeur de trente-deux ans, lauréat du concours Cressent en 1910. L'ouvrage est d'un musicien sérieux et distingué à qui l'originalité fait un peu défaut ; le plan en est solide, les développements logiques et l'orchestration chatoyante. Trop chatoyante même, car l'auteur a pris un peu partout, chez les Russes comme chez les Français ultra-modernistes, un bien qu'il ne réussit guère à faire sien. L'andante produit une jolie impression ; le final est vivant et coloré. Ce sont-là, à mon avis, les meilleures pages, mais le public, en accueillant très favorablement l'ensemble, a paru préférer à tout le scherzo.

AMÉDÉE BOUTAREL. »

(Le Ménestrel, 25 novembre 1911, p. 373)

 

« — La deuxième exécution de la symphonie de M. Louis Thirion confirma la bonne impression ressentie au précédent concert. On se trouve là en présence d'une composition vaste, d'un plan clair et logique, sertie dans une instrumentation intéressante sans tomber dans les excès de recherches si à la mode aujourd'hui; la personnalité du musicien ne s'affranchit pas encore complètement des influences qui l'entourent, — notamment de l'école russe et de notre « avant-garde » française ; — ses thèmes n'ont pas tous un relief saisissant, mais il y a de l'ardeur, de l'émotion, de la vie dans ces pages d'où se dégage, en plus d'un réel talent, une sincérité qui attire et fixe la sympathie.

J. JEMAIN »

(Le Ménestrel, 2 décembre 1911, p. 380)

 

« Enfin, et surtout la belle, l'émouvante Symphonie en si mineur (n° 2) de M. Louis Thirion, avec les thèmes particuliers à chacun de ses « mouvements », l'introduction heureuse du sympathique hautbois d'amour, aimé déjà de J.-S. Bach, le tumultueux et superbe final, qui s'arrête brusquement, comme pour ne point vouloir verser dans l'éloquence verbeuse et le développement d'après des recettes trop connues. On a fait une ovation méritée à notre compatriote, professeur d'orgue et de piano au Conservatoire de Nancy, dont le talent n'a d'égal que le modeste effacement. »

(Le Ménestrel, 20 mai 1921, p. 218)

 

« Le compositeur Louis THIRION est mort le 4 juillet à Nancy, dans sa 88e année. Il était né à Baccarat le 13 février 1879 ; son père était organiste et chef de la musique de la cristallerie. Le jeune Louis Thirion fit ses études au conservatoire de Nancy, notamment pour le violon, puis pour le piano et l'orgue. Il fut l'élève de Guy Ropartz. Dès l'âge de 20 ans, il était professeur de piano et d'orgue au conservatoire de Nancy, qu'il ne quitta qu'en 1949, après avoir été directeur intérimaire en 1918-1920 et 1944-1945. Son œuvre personnelle est influencée par Debussy, Ravel, et Stravinsky ; elle comprend deux symphonies, des sonates et de la musique de chambre. Mais Louis Thirion n'a plus écrit depuis 1919. Se consacrant à sa chaire professorale, il resta tout à fait au courant des nouveautés musicales et encore récemment s'intéressait à Boulez et Stockhausen. Il avait travaillé également avec Charles Sadoul à noter les mélodies de chants folkloriques lorrains. »

(Le Pays Lorrain, Nancy, 1966, année 47, n° 1, p. 137)

 

 

Jean Creusot (1920-2016)

 

Organiste de l'église Saint-Martin de Saint-Dié (Vosges) de 1942 jusqu'à son décès, soit durant 74 ans, Jean Creusot fut un musicien au talent reconnu.

Après des études en classe d'orgue au Conservatoire de Nancy (classe de Louis Thirion), Jean Creusot avait obtenu un premier prix d'orgue (séance du 8 juillet 1945, après exécution du Prélude et fugue en si majeur de Marcel Dupré), un premier prix d'harmonie et un premier prix de fugue (1950). Durant l'Occupation, le train qui partait de Saint-Dié s'arrêtait à Baccarat et Jean Creusot devait parcourir le reste du chemin vers Nancy à bicyclette pour suivre ses cours de musique. Il passa également quatre années à suivre les cours d'Olivier Messiaen, de Pierre Boulez ou de Karlheinz Stockhausen à l'Institut international de musique contemporaine de Darmstadt et s'inscrivit à la Musik Academie de Bâle pour des cours de direction d'orchestre et d'analyse musicale. Il devint ensuite et durant 27 ans directeur de l'école de musique d'Epinal et chef de l'orchestre de chambre de cette même ville et plusieurs disques ont été gravés sous sa direction avec des interprétations d'oeuvres diverses (Concertos pour trompette et orchestre...).

Il avouait préférer la composition aux concerts mais a quand même donné de nombreux récitals en France et à l'étranger (en Italie, à Rome et Locarno, notamment).

On lui doit de nombreuses œuvres, pour orgue, pour piano et pour petits ensembles, dont certaines ont été publiées. Compositeur exigeant et perfectionniste, il revenait régulièrement sur de petits détails dans ses manuscrits et se montrait rarement satisfait de ce qu'il avait écrit. Jean Creusot est mort le 16 décembre 1916 et son orgue électronique personnel de trois claviers a été transféré dans l'église Notre-Dame-de-Galilée de Saint-Dié près de la cathédrale.

 

Oeuvres publiées :

Pochade, Paris, éditions Billaudot, 1973.

La Poupée merveilleuse, pour piano, Paris, éditions Combre, 1983.

Images d'Epinal, 5 pièces pour piano, Paris, éditions Combre, 1986.

Scapino, pour piano, Paris, Combre, 1987.

Piazza san Marco, 3 pièces pour piano (Barcarolle, Saltarelle, Masques), Paris, éditions Combre, 1995.

Variations pour Katia, Paris, Combre.

Polichinelle, Paris, Combre.

 

Oeuvres enregistrées à la SACEM :

Variations sur un Noël tchèque.

Le Retable d'Issenheim (L’Annonciation, Ecce Ancilla Domini, La Crucifixion, Stabat Mater, La Résurrection-Alléluia).

Impromptu pour orgue.

Evocation.

Diptyque pour piano.

Commediante (Capitan, Pedrolino, Sylvia, Scapino, Colombine), pour piano.

Il était une fois.

Impromptu, pour piano.

Le Tambour major, pour piano.

Trois Septains.

Trente-trois variations pour Katia.

Capriccio, pour violoncelle seul.

Anabasis.

Musique pour Don Juan.

Suite cosmique.

L'Oiseau bleu.

Ou bien ou bien.

 

Enregistrement de ses oeuvres :

Oeuvres pour piano, CD, Metz, L'Arsenal, 2008, (interprète : Nicolas Marzinotto).

 

(Sources principales : Jean CREUSOT « Orgues et Vosges (wordpress.com) et Musique. Saint-Dié : Jean Creusot « premier prix d’orgue »... en 1945 (vosgesmatin.fr)

 

*

 

Composition de l'orgue de l'église Saint-Martin de Saint-Dié (Henri Didier 1904), après restauration et transformation par Schwenkedel (1956) :

 

Grand-Orgue (56 notes) : Bourdon 16', Montre 8', Bourdon 8', Flûte Harmonique 8', Prestant 4', Doublette 2', Plein-Jeu 3 rangs, Trompette 8', Clairon 4'.

Positif (56 notes) : Principal 8', Bourdon 8', Flûte Douce 4', Quinte 2 2/3', Quarte de Nazard 2', Tierce 1 3/5', Piccolo 1', Cymbale 3 rangs, Cromorne 8'.

Récit Expressif (56 notes) : Cor de Nuit 8', Viole de Gambe 8', Voix Céleste 8', Flûte 4', Flûte 2', Tierce 1 3/5', Larigot 1 1/3', Plein-Jeu 3 rangs, Basson 16', Basson-Hautbois 8', Trompette 8', Voix Humaine 8', Clairon Harmonique 4'.

Pédale (30 notes) : Flûte 16', Soubasse 16', Flûte 8', Basse 4', Bombarde 16'.

Olivier Geoffroy

(mars 2021, mises à jour: décembre 2022, avril 2023)

 



 


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