INTRODUCTION AUX ONDES COURTES, un site historique maintenu par Michel Baron (Canada)

LES STATIONS EN ONDES COURTES

A l'intérieur des fréquences d'ondes courtes, on trouve une gamme variée de stations émettant pour diverses raisons, pour diverses demandes, pour divers objectifs. Certaines sont destinées à la radiodiffusion internationale, d'autres à la radiodiffusion locale, ou encore certaines d'entre elles sont dédiées à la diffusion d'informations fort spécifiques. Nous allons examiner ce qui caractérise les divers genres de stations diffusant sur ondes courtes. Ce bref survol permettra de mieux connaître ce qu'un récepteur d'ondes courtes peut offrir à son utilisateur.

Ce sont des stations qui diffusent des informations fort spécifiques, souvent à caractère privé. Ainsi on peut écouter des émissions des différents corps d'armées, des lignes aériennes civiles, des stations météorologiques pour l'aviation (Shannon, Gander, New York), des communications maritimes ou téléphoniques à caractère privé (St Lys Radio), ou des agences de presse. Une grande partie de ces liaisons est assurée en BLU (bande latérale unique). Les stations utilitaires sont fort intéressantes par leur contenu et leur rôle fort spécifique dans le spectre des ondes courtes, mais elles ne constituent pas l'essentiel du DXisme.

Station WWV, Boulder, Colorado, USA.

Quant aux stations horaires, on en trouve dans plusieurs pays du monde. Certaines d'entre elles émettent selon des périodes précises, d'autres 24 heures sur 24. Avec elles, il est possible de s'ajuster à l'heure universelle et d'être avec exactitude au rendez-vous des émissions diffusées par les stations internationales. Pour ne nommer que quelques stations horaires, il y a WWV dans le Colorado qui diffuse continuellement sur 5 000, 10 000, 15 000 et 20 000 kHz l'heure universelle ainsi que des prévisions météorologiques et des données sur la propagation des ondes. Il y a également CHU Canada à Ottawa (sur 3 330, 7 335 et 14 670 kHz) qui annonce 24 heures sur 24 l'heure universelle.

Ce sont des passionnés des ondes courtes, qui communiquent entre eux pour le plaisir de l'expérimentation. Ils émettent en morse ou de manière vocale (phonie), mais pour les capter il est nécessaire d'utiliser un récepteur équipé du mode BLU (bande latérale unique), procédé à peu près universel aujourd'hui. Les radioamateurs disposent, après examen d'aptitudes, de plusieurs bandes réparties dans tout le spectre radioélectrique. Les plus utilisées à moyenne et longue distance sont les 80, 40, 20 et 15 mètres.

QSL de Jean-Louis Huard, animateur d'Allô DX à RCI

Les stations internationales en ondes courtes sont, en fait, le principal attrait du DXisme car elles sont l'intérêt majeur des auditeurs d'ondes courtes. Presque tous les pays diffusent des émissions sur ondes courtes à l'intention d'auditeurs étrangers. L'anglais, l'espagnol et le français sont les langues les plus utilisées: il y a peu ou pas de moment de la journée où la langue française n'est pas présente.



À l'origine, leurs objectifs étaient de divertir les auditeurs étrangers et de mieux faire connaître leur pays en termes d'économie, de culture et d'informations locales. Mais, de plus en plus, la radiodiffusion internationale est devenue le théâtre d'affrontements idéologiques sur les prises de position concernant l'actualité internationale, ce qui n'enlève rien à l'attrait des ondes courtes, bien au contraire, car cela permet de faire des recoupements de diverses tendances idéologiques et politiques, et ainsi de mieux se faire une opinion sur les événements de l'actualité internationale.

Évidemment, pendant des années, ce fut l'affrontement entre les deux superpuissances américaine et soviétique qui nourrit un antagonisme tout particulier. Mais heureusement, d'autres stations internationales se greffaient à elles pour amener un cachet particulier à la radiodiffusion ondes courtes.

Du bloc soviétique, il y avait certes Radio-Moscou Internationale, mais aussi Radio-Kiev et Radio-Vilnius en Union Soviétique, Radio-Prague de Tchécoslovaquie, Radio-Sofia de Bulgarie, Radio-Berlin Internationale de la République Démocratique Allemande, Radio- Budapest de Hongrie, Radio-Bucarest de Roumanie. Du bloc américain, il y avait certes la Voix de l'Amérique, mais aussi Radio Free Europe et Radio Liberty basées à Munich, en Allemagne Fédérale, et AFRTS (Armed Forces Radio and Television Service) qui a aujourd'hui déserté les ondes courtes.

La réunification de l'Allemagne, la débâcle du système communiste et l'éveil des nationalismes dans la Communauté des États Indépendants de même que dans les autres pays de l'Est ont sérieusement modifié la teneur des messages, nombre de radiodiffusions retournant leur veste en quelques semaines («Nous regrettons de vous avoir menti pendant des années»). Furent également bousculées les politiques des radiodiffusions en ondes courtes, les langues de l'Est devenant parfois une priorité au détriment de certains services français réduisant leur temps d'émission ou fermant boutique. On trouve des stations internationales en ondes courtes dans presque tous les pays, quelle que soit leur obédience. Dans ce concert, il y a Radio Suisse Internationale, Radio Canada International, Radio France Internationale, Radio-Japon, Radio-Australie, Radio R.S.A. (République d'Afrique du Sud), la BBC, la RAE (Argentine), Radiobras (Brésil), Kol Israël, Radio- Tirana (Albanie), Radio-Pyongyang (Corée du Nord) et la KBS (Corée du Sud) pour n'en nommer que quelques unes. La plupart de ces stations diffusent, sur ondes courtes, en langue française et permettent à l'auditoire francophone de mieux connaître les pays qui l'intéressent.

Radio-Bagdad, Irak Radio de la Croix-Rouge Internationale

Les ondes courtes, c'est la variété d'émissions, de cultures accessibles, de musiques différentes auxquelles on peut avoir un plus grand accès qu'auprès de nos médias locaux. Écouter les ondes courtes, c'est en fait rechercher une alternative à ce que peuvent nous offrir les stations locales de notre ville ou de notre pays. Avoir accès à une multitude de stations offrant une variété presque infinie de musiques et propos divers, c'est ce qui fait le charme des ondes courtes. Malheureusement, le spectre des ondes courtes n'est pas infini: tous veulent émettre, mais tous n'y trouvent pas de la place.

Radio-RSA, République d'Afrique du Sud Radio des Nations-Unies

Nous avons dit plus tôt que les ondes courtes sont souvent le théâtre d'affrontements idéologiques. Cette dynamique amène certaines stations à augmenter de beaucoup leurs nombres d'heures de diffusion et de fréquences utilisées pour faire passer le message de leur propre vérité: cela amène un encombrement des fréquences. Pratique courante du temps du communisme pur et dur, mais toujours actuelle en cas de conflits régionaux, certains pays ont la fâcheuse tendance à brouiller les émissions des pays étrangers qui leurs sont destinées. Résultat: dans certaines zones ou régions les ondes courtes sont un véritable capharnaüm variant de stations qui subissent l'interférence des autres ou, carrément, à une série de fréquences devenues inaudibles à cause du brouillage. Voilà une triste situation qui, tout compte fait, prive le DXiste d'une utilisation optimale de son récepteur. Bouillon de culture de la propagande, de l'idéologie et de la politique, les ondes courtes demeurent tout de même un lieu favorable à l'enrichissement personnel par la variété presque infinie des émissions diffusées par les stations internationales. Quel en est le contenu? Il est différent selon les stations mais certains éléments sont immuables: informations nationales et internationales, propos sur l'économie et la culture du pays, musique, courrier des auditeurs, cours de langues. Dans certains cas, propagande aussi. Certaines stations diffusent des émissions de courrier technique qui aident les auditeurs à mieux tirer profit de leur récepteur. Ces programmes dits "programmes DX" sont, pour plusieurs d'entre nous, une source de renouvellement et d'informations pour notre activité de loisir.

Les stations internationales demeurent la pierre angulaire du DXisme. C'est par ces stations que l'on découvre les ondes courtes et c'est par elles que l'on en tire le plus grand plaisir, en leur écrivant et en entretenant une correspondance parfois régulière: c'est ce qui distingue le DXisme des autres loisirs: l'auditeur d'ondes courtes devient, à son tour et à sa façon, une sorte d'ambassadeur de son pays.

Les stations tropicales sont groupées dans des bandes de fréquences particulières (90, 75 et 60 mètres). Ces fréquences ne sont accordées qu'aux stations des pays tropicaux diffusant à leur auditoire local des émissions qui leur sont uniquement destinées. Ces stations, de faible puissance, diffusent en ondes courtes sur un plus vaste territoire que ne pourraient le permettre les ondes moyennes à cause de l'activité solaire trop puissante dans les régions tropicales. Alors qu'il faudrait tout un réseau de stations en ondes moyennes pour couvrir un pays comme le Venezuela, à des coûts prohibitifs, une seule station tropicale sur ondes courtes à faible puissance permet de couvrir ce même territoire.

Le grand intérêt de ces stations c'est qu'il est tout de même possible de les entendre, même avec un récepteur ordinaire mais généralement le soir, et ainsi de suivre une programmation destinée à l'origine à l'auditoire local. La programmation de ces stations peut ressembler à celle de nos stations régionales en ondes moyennes: propos, musique, publicité, météo, etc. Alors que les stations en ondes courtes internationales diffusent à l'intention des auditeurs étrangers, les stations tropicales éveillent l'intérêt des DXistes parce qu'elles diffusent une programmation haute en couleur locale. Les écouter c'est être en contact direct avec les événements du pays et ses préoccupations nationales: l'économie, les faits divers et... le sport.

ELWA, station religieuse du Liberia

De plus en plus, on assiste sur les ondes courtes à une prolifération de stations dites religieuses. La première station religieuse fut sans contredit Radio-Vatican, réalisation de l'illustre Marconi et qui débuta ses émissions en 1931. Mais, actuellement, on assiste à une floraison de stations religieuses en ondes courtes qui sont, pour la plupart, subventionnées par des intérêts américains, même si certaines d'entre elles sont situées à l'extérieur du territoire américain. Deux grands réseaux: TWR (Trans World Radio) et AWR (Adventist World Radio), mais aussi des stations disséminées à travers le territoire des États-Unis telles que KGEI de Californie, WINB de Pennsylvanie, WYFR d'Oakland mais dont les émetteurs se situent en Floride, KNLS qui émet de l'Alaska, WMLK de la Pennsylvanie, WHRI (World Harvest Radio International) de l'Indiana, WCSN de Boston, WSHB, KHBN, KVOH, etc... À l'extérieur des États Unis, on trouve HCJB de Quito, Équateur, ou FEBC de Manille, aux Philippines.

C'est par les stations religieuses, tout comme les stations commerciales, que nous assistons dans le domaine des ondes courtes à la plus grande effervescence tant au niveau de l'augmentation du nombre des stations, que des fréquences employées et du nombre d'heures de diffusion sans cesse croissant.

Devinette: quelle différence y a-t-il entre un DXiste et un missionnaire? Le missionnaire travaille pour la propagation de la foi, tandis que le DXiste essaye d'avoir la foi en la propagation...

Les stations commerciales en ondes courtes constituent en fait les dernières nées: en effet, leur apparition dans le spectre des ondes courtes est, en général, fort récente. C'est qu'à l'origine on ne songeait pas à viser un type ou une dimension particulière d'auditoire, car on jugeait la propagation sur ondes courtes trop aléatoire et changeante de jour en jour.

Radio-Luxembourg rayonne principalement sur l'Europe de l'ouest

La plupart des stations commerciales s'appuient sur des stations en ondes moyennes ou en modulation de fréquence déjà existantes et émettent leur programmation locale sur ondes courtes, avec certaines émissions destinées à l'auditoire étranger, comme par exemple WRNO de la Nouvelle-Orléans. Mais certaines d'entre elles diffusent aussi une programmation spécifique pour les auditeurs étrangers, telle Africa Nº1 de Libreville au Gabon. Aux dernières nouvelles, d'autres stations commerciales s'ajouteront à celles déjà existantes, utilisant ainsi un créneau qui, pour ainsi dire, n'avait pas été jusqu'alors réellement exploité. La plupart des stations commerciales sont en provenance des États-Unis. Certaines ont même été annoncées à grand battage publicitaire, sans pour autant apparaître jamais sur les ondes.

 

Radio-VeronicaPirates? Clandestines? La frontière est floue. Il peut s'agir d'émetteurs clandestins mobiles et à durée de vie variable, mis sur pied par des factions opposées à des régimes politiques qu'elles souhaitent renverser. Il peut s'agir aussi de groupes underground locaux s'amusant à polluer les ondes, souvent dans ou près de la bande des 41 m. au moyen d'émetteurs de faible puissance, avec un contenu plus ou moins adéquat, dans le but avoué de narguer les autorités. Il s'agit aussi de stations installées sur des navires ancrés au large des eaux territoriales pour diffuser des programmes, de musiques, des idées ou un style non conformes aux standards des radios d'état. On a vu ce phénomène principalement en Europe de l'Ouest, avec Radio-Caroline ou Radio-Veronica. Elles apparaissent et reparaissent au gré des vicissitudes légales. Il existe des clubs d'ondes courtes dédiés à l'audition de ces stations pirates ou clandestines.

 

À la grande différence de ce qui se passe chez les stations de radiodiffusion locales, les radiodiffusions internationales ne peuvent juger l'impact de leur programmation - et l'ampleur de leur auditoire - que par le courrier qu'elles reçoivent, et qu'elles sollicitent. C'est un des aspects uniques des ondes courtes que d'amener ceux qui le désirent à la correspondance avec les stations.


Collection Michel Calloch
Une partie de l'impressionnante collection de souvenirs envoyés par les stations
en retour de la correspondance de Michel Calloch, Australie.

Ce qui intéresse au plus haut point les radiodiffusions, ce sont les commentaires des auditeurs sur des points précis de la programmation. La plupart des stations font preuve d'un sincère intérêt à tenir compte des critiques constructives, à commencer par le choix des heures de diffusion. Souvent, on répond directement sur les ondes aux lettres reçues, lors de programmes spécifiques consacrés au courrier des auditeurs. N'oublions pas non plus que le courrier reçu par tel service francophone est le principal argument concret lui permettant d'obtenir des renouvellements de budgets ou des augmentations de temps de diffusion vers la région-cible impliquée. Libre à vous d'en conclure, inversement, que si vous souhaitez voir disparaître certaines stations, il ne faut surtout pas leur écrire!

Afin que le radiodiffuseur auquel vous écrivez n'ait aucun doute sur la réalité de votre réception, vous devez, avant-même vos commentaires sur la programmation, joindre un rapport d'écoute contenant des détails précis sur la date, l'heure universelle, la qualité de réception ainsi que quelques détails spécifiques du programme entendu pendant au moins 15 à 20 minutes (et de préférence des événements précis ne prêtant pas à confusion sur la date: évitez de mentionner laconiquement "informations internationales", ou de rapporter sans autre détail un nème  cessez-le-feu non respecté en Bosnie-Herzégovine).

Horloge de la compagnie Yaesu
Certains utilisent des horloges très sophistiquées pour afficher l'heure universelle ET EN PLUS l'heure locale dans les divers fuseaux horaires. En fait, une simple horloge ou montre en système de 24h est suffisante pour afficher l'heure universelle.
Afin de ne pas entretenir de méprise ni de calculs continuels, l'heure en usage dans le monde de la radio internationale est l'heure universelle, autrefois appelée GMT (Greenwich Mean Time, temps moyen de Greenwich) puis UTC (temps universel coordonné). Son avantage est de ne jamais être réajustée, ni selon les fuseaux horaires, ni selon les variations des heures locales en fonction des saisons. Alors qu'il est 6 heures trente du soir à Montréal, minuit trente à Paris et une autre heure locale ailleurs, il est 2230 en temps universel sur toute la surface de la planète.

Afin de ne pas ennuyer vos amis ou correspondants dans le monde de la radio, il est donc de première nécessité d'installer dans votre coin d'écoute une horloge réglée en temps universel, une fois pour toutes, et de penser directement en heure universelle lorsqu'il s'agit d'ondes courtes, puisque les programmes sont publiés selon cette référence. Les heures et les minutes s'écrivent sous forme de 4 chiffres sans caractère séparateur, et surtout en système de 24 heures. Le système de 12 heures, selon l'habitude américaine des am et pm, serait une source de confusion supplémentaire. Ainsi, on écrira 2230 pour signifier 22 h 30 minutes en temps universel. Il existe aujourd'hui de nombreux modèles de montres bi-fuseaux à bon marché ayant adopté le système de 24 heures, et beaucoup de récepteurs ont une horloge incorporée pouvant fonctionner dans ce mode. Comment s'y régler une fois pour toutes? la station WWV donne continuellement l'heure universelle sur 5 000, 10 000 et 15 000 kHz, fréquences les plus couramment captées. CHU Canada fait de même sur 3 330, 7 335 et 14 670 kHz.

Comment décrire la qualité de réception? Pour ce faire, on peut rédiger plusieurs paragraphes, mais il existe un procédé sous forme de résumé codé, issu des pratiques de la radio amateur. C'est le code SINPO.

La plupart des grandes stations internationales utilisent l'heure universelle et comprennent ce code SINPO. Font exception cependant, et c'est bien compréhensible, les petites stations des régions tropicales, auxquelles il est parfois préférable d'écrire dans leur langue, en citant les détails de programmation selon leur heure locale, et en décrivant en clair la qualité de réception.

Quelques stations internationales de moindre envergure se basent encore sur les relevés d'écoutes de leurs auditeurs pour se faire une opinion de l'efficacité de leur diffusion, ou l'identification des stations causant des interférences. Cependant, toutes les grandes stations internationales disposent aujourd'hui de moyens instantanés de connaître la qualité de réception dans leurs régions-cibles, principalement par échanges de services réciproques et communications directes avec leurs consoeurs. Le DXiste appartenant à la race du radioamateur raté" perd royalement son temps et fait sourire s'il émaille de détails pseudo-techniques ses rapports d'écoute à la VOA ou à RFI, ou à un quelconque gros canon situé sur son continent. Reflet d'un autre âge où les émetteurs ne rayonnaient pas 300 ou 500 kilowatts. Il risque surtout de se faire "cataloguer" alors que les radiodiffuseurs sont surtout intéressés à recevoir des commentaires sur le contenu de leurs émissions.

Le tableau suivant indique de quelle manière on évalue chacun des aspects de la propagation, de façon à les exprimer en un code de 5 chiffres: force du signal ou niveau sonore (S = strength), présence d'interférences (I), bruits statiques atmosphériques (N = noise; attention: les parasites industriels ou domestiques de votre quartier n'intéressent que vous, c'est votre problème, pas celui de l'émetteur!), stabilité ou instabilité de la propagation (P) due au "fading" (cet évanouissement périodique grandement atténué et presque totalement absent dans les récepteurs qui ont aujourd'hui un contrôle automatique de gain), et enfin une appréciation générale (O = overall).

La force du signal peut être évaluée à l'oreille ou selon la position moyenne de l'aiguille du S-mètre, ou l'allumage d'une série de diodes: rappelons qu'il n'y a pas de standardisation technique des S-mètres, qu'ils réagissent plus ou moins selon le rendement de l'antenne utilisée et son emplacement, et que de toute façon le SINPO n'est pas et n'a jamais prétendu être une mesure à caractère technique, mais simplement une abréviation pratique. A noter que le chiffre du "O" peut très bien être supérieur à celui du "S": le confort d'écoute peut être excellent même avec un signal modéré ou faible, si la réception n'est pas gênée d'autres manières.

LE CODE SINPO

Niveau sonore

Interférence

Bruits statiques

Stabilité propagation

Aspect global

         

S

I

N

P

O

5

excellent

absente

absents

excellente

excellent

4

bon

légère

légérs

bonne

bon

3

moyen

moyenne

moyens

moyenne

moyen

2

faible

forte

forts

instable

mauvais

1

inutilisable

énorme

énormes

sporadique

inutilisable

 

 

En remerciement, les stations envoient souvent, mais dans des délais très variables selon le personnel dont elles disposent, des cartes de confirmation (confirmant que votre réception portait bien sur leur station), généralement du format carte postale, souvent illustrées de manière très originale. La coutume continue d'appeler ces cartes des QSL, et même des "vérifications", relique franglaise du jargon radio amateur dans lequel QSL signifie: réception confirmée. Mais en fait, sur la quasi-totalité des cartes envoyées par les stations internationales, on ne trouve plus aujourd'hui la mention de ces trois lettres.

On peut faire de splendides collections de ces cartes colorées. Certes, elles ne seront jamais une preuve juridique de vos exploits de DXiste, puisqu'on peut écouter un programme local en Indonésie, retourner chez soi en avion à l'autre bout du monde le lendemain et poster le rapport d'écoute de Montréal comme si la réception avait été faite là, ou encore employer un stratagème avec un correspondant local intermédiaire. Mais certaines cartes acquièrent très vite une grande valeur sentimentale, surtout après un bouleversement politique et la suppression de la station...

Plymouth Satellit Seebring - Une voiture de rêve...
La collection d'autocollants valait plus cher que la voiture. Et ils maintenaient la rouille en place.

La plupart des grandes stations n'exigent pas le port de retour pour vous envoyer leur carte de confirmation, encore que plusieurs restreignent de plus en plus leurs budgets à cet effet, soit en limitant leurs envois à une carte annuelle par auditeur, soit en exigeant plusieurs rapports d'écoute avant de répondre, soit en répondant après des mois ou jamais. Le plus souvent, les grandes stations ne prennent plus le temps de reporter la fréquence, l'heure, le relais ni d'autres informations techniques minimales sur leurs QSL, qui deviennent en fait de simples cartes postales de remerciements. D'autres stations, au contraire, comme certaines religieuses avides de clientèle, les renouvellent par séries, pour inciter leurs auditeurs à correspondre.

Les stations aux budgets de moindre envergure exigent qu'on joigne le port de retour, sous forme d'un ou plusieurs coupons-réponse internationaux, petits billets qu'on peut obtenir dans tous les bureaux de postes et qui sont échangeables dans tous les pays de l'Union postale universelle contre les timbres nécessaires à un affranchissement pour l'étranger par voie de surface.

Enfin, si vous n'êtes pas enclin à rédiger des rapports d'écoute détaillés généralement nécessaires pour recevoir une QSL, cela ne doit surtout pas vous empêcher d'écrire aux stations à propos de leurs programmes! Encore une fois, c'est surtout vos commentaires qu'elles espèrent recevoir...

 

Cadeau publicitaire de Radio Suisse Internationale (ca.1980)
Montre mécanique, à remontage manuel. Le pointeur des secondes est sur un disque transparent polarisé
qui obscurcit et éclaire le cadran toutes les 30 secondes.

 

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