Tony Aubin TONY AUBIN
Avec la permission de l'Association
pour la Musique d'André Amellér

(Photo originale)

(1907-1981)

Depuis près d'un siècle, l'évolution de l'expression musicale pose en termes nouveaux le problème de l'enseignement de la composition. Devant la multiplicité des théories, la diversité des courants esthétiques et la richesse des matériaux sonores, cet enseignement exige désormais des compétences, une culture et une ouverture d'esprit rarement conciliables; en d'autres termes, une qualité humaine tout à fait exceptionnelle.

Pendant plus de vingt-cinq ans, Tony AUBIN a été ce pédagogue complet. Tous ses élèves ont été marqués par ce qu'il est convenu d'appeler une école, mais c'était seulement l'école de la rigueur et de la musicalité. Les différents courants que ces musiciens représentent dans la vie musicale de notre pays témoignent sans ambiguïté du don particulier qu'avait Tony AUBIN de révéler chaque créateur à lui-même.

Maurice FLEURET
Directeur de la Musique et de la Danse


La classe de Paul Dukas à Paris  en 1929
Photo domaine public, auteur inconnu, prise en 1929 dans la classe de composition de Paul Dukas au Conservatoire de Paris.
De gauche à droite, près du piano : Pierre Maillard-Verger, Elsa Barraine, Yvonne Desportes, Tony Aubin, Pierre Revel, Georges Favre, Paul Dukas, René Duclos, Georges Hugon, Maurice Duruflé. À droite, assis : Claude Arrieu, Olivier Messiaen.

Né à Paris le 8 décembre 1907, fils de l'avocat Anthony Aubin et d'Eugénie Hosbilier, Tony (Louis Alexandre) Aubin fit ses études au Conservatoire de Paris entre 1925 et 1930 sous la direction de Samuel Rousseau en harmonie, Noël Gallon en contrepoint, Philippe Gaubert en direction d'orchestre et composition, et Paul Dukas en composition. Ce dernier marqua très profondément l'esprit du compositeur qui lui restera fidèle tout au long de sa vie.

Premier Grand Prix de Rome en 1930 avec la cantate Actéon, il entre à la Radiodiffusion française (R.T.F., à la station Paris Mondial) en 1938, où il exerça pendant plus de trente ans le métier de chef d'orchestre. Il fut nommé professeur de composition au Conservatoire en 1945, succédant à Roger-Ducasse dans la fonction qui fut aussi celle de son maître Dukas.

Tony Aubin est élu membre de l'Institut en 1969 et devient président de l'Académie des Beaux Arts en 1979. Il était commandeur de la Légion d'Honneur, commandeur de l'Ordre National du Mérite, commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres.

Certains voient dans son oeuvre des filiations avec César Franck et Paul Dukas, avec des colorations harmoniques apparentées à Gabriel Fauré et Maurice Ravel.

Voici comment Tony Aubin définissait l'enseignement de son maître, Paul Dukas : « Sévère devant les défauts de la forme, les excès de l'habileté et tout ce qui ressemblait à la vaine éloquence, il pouvait goûter et défendre nos travaux pour un accent unique, un seul enchaînement parfois, une courbe mélodique où il savait lire une nature personnelle. »

L'enseignement de Tony Aubin était également empreint de cet esprit de rigueur et de simplicité, soucieux d'éviter l'inutile, la longueur ou la difficulté technique facilement contournée.

L'oeuvre de Tony Aubin présente elle aussi deux points communs avec celle de son maître Dukas : des titres certainement moins nombreux que chez bien d'autres, mais un ensemble d'une qualité remarquable.

Musique instrumentale

Sonate en si mineur pour piano (1930) éd. Leduc.
Quatuor à cordes (1930/1933), inédit.
Prélude, Récitatif et Finale pour piano, éd. Heugel. (1930/1933).
Symphonie n.1 "Romantique" (1934/1936) éd. Leduc.
Le sommeil d'Iskender (1936).
Cantilène variée, pour violoncelle et piano (1937, orchestrée en 1944).
La Chasse infernale (Le chevalier Pécopin), scherzo symphonique (1941/1942) éd. Leduc.
Suite danoise (1942/1945) éd. Leduc.
Symphonie n.2 (1944) éd. Leduc.
François Villon (1945) éd. Choudens.
Suite éolienne pour flûte, clarinette et orchestre (1956) éd. Leduc. Aussi version cl. et piano.
Concertinetto pour violon et piano (1964) éd. Leduc.
Concertinetto del amicizia, pour flûte et piano (1965) éd. Leduc.
Concertino della Brughiera pour basson et piano (1966/1975) éd. Leduc.
Divertimento del incertezza pour clarinette et piano ou orchestre à cordes (1967/1973) éd. Leduc.
Concertino delle scoiattolo pour hautbois, piano et cordes (1970).
Toccatrotta (1972).
Hidalgoyas, pour guitare (1975).

Musique vocale, scène, ballet

Six poèmes de Verlaine, chant et piano (inédits) (1932/1933)
Cressida, mélodrame pour récitant, soli, choeur et orchestre (1934) :
   1 - Prologue en forme de fanfare éd. Leduc.
   2 - Airs pour Cressida (inédit)
   3 - Ballet (inédit)
Jeanne d'Arc à Orléans, oratorio (1942, inédit)
Fourberies, d'après Rossini, ballet (1950/1952, inédit)
Variations, sur des motifs de Schubert, ballet (1953, inédit)
Grand pas, sur des motifs de Brahms, ballet (1953, inédit)
Périls, drame lyrique (1956/1958)
La Source (1960).
Hymne à d'espérance, pour choeur et orchestre (inédit) (1961)
Au fil de l'eau (1970).
La jeunesse de Goya, opéra (1968/1970, inédit)

Musiques de films

Musiques de scènes
Athalie (1943).

Musiques radiophoniques


Tony AUBIN

« Le calme et la mer »

Extrait de la Suite Eolienne

Composée en 1962, cette suite est dédiée au Docteur Robert DUCROCQUET qui fut l'un des plus fidèles amis du maître, est inspirée par des vents marins de la côte méditerranéenne.

Cet extrait « Le calme et la mer » écrit à quelques pas d'une délicieuse crique provençale évoque la douceur de l'été. Le thème développé par les solistes, flûte et clarinette, est accompagné par les cordes évocatrices de l'eau paisible. On rêve, on se laisse bercer au souvenir de vacances heureuses.

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Contribution à la documentation : Michel Durand-Mabire [ Son site ]
Association pour la Musique d'André Amellér
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