Sigismund RITTER von NEUKOMM
REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Sigismund RITTER von NEUKOMM
Sigismund Neukomm

 

* 1778, le 10 juillet : naissance à Salzbourg (Autriche).

* 1785 : débute ses études musicales avec Franz-Xaver Weissenauer, organiste de la cathédrale de Salzbourg.

* vers 1790 : étudie la théorie avec Michaël Haydn (1737-1806), le frère de Joseph, et successeur, en 1781, de Mozart à l’orgue de la Cour et de la cathédrale de Salzbourg.

* 1794 : nommé organiste titulaire de l’église de l’Université de Salzbourg, où il suivait également des cours de philosophie et de mathématiques.

* 1796 : chef de chœur du Théâtre de la Cour.

* 1797 à 1804 : poursuit ses études musicales à Vienne auprès de Joseph Haydn (1732-1809), qui le traite comme un fils.

* 1804-1808 : chef d’orchestre du Théâtre allemand de Saint-Pétersbourg.

* 1806 : chef d’orchestre à Stockholm, où il est élu membre de l’Académie royale.

* 1810 : s’installe à Paris, où il se lie rapidement d’amitié avec Cherubini, Gossec, Grétry et Monsigny. Il devient pianiste du prince de Talleyrand.

* 1812 : succède à Dussek comme Directeur de la Musique du prince de Talleyrand.

* 1814 : se rend au Congrès de Vienne.

* 1815, le 21 janvier : création à Vienne de son Requiem en ut mineur à la mémoire de Louis XVI.

* 1815 : anobli par Louis XVIII et fait chevalier de la Légion d’Honneur [voir son dossier aux Archives Nationales, L1982060]

* 1816 : suit le duc de Luxembourg à Rio de Janeiro et devient maître de chapelle du roi de Brésil. Là, il organise notamment un festival Haydn, en souvenir de son maître, et exécute entre autres œuvres La Création.

* 1821 : lors de la révolution brésilienne, il retourne en Europe et accompagne Jean VI du Portugal à Lisbonne, puis s’installe à nouveau à Paris et se remet au service de Talleyrand. Cette même année il est présenté à la famille d’Orléans et devient rapidement un intime. Il accompagne à l’orgue ou au piano Madame Adélaïde, sœur du futur Roi

* à partir de 1826 : nombreuses tournées de concerts à travers toute l’Europe : Italie (1826), Belgique et Hollande (1827), Angleterre (1829), Italie (1833), Algérie (1834) ...

* 1840-1842 : inspire la composition du nouvel orgue Cavaillé-Coll de l’église luthérienne des Billettes à Paris, qu’il inaugure en 1842.

* 1844-1845 : conseille le roi Louis-Philippe pour la construction d’un orgue neuf Cavaillé-Coll dans la Chapelle royale de Dreux et l’inaugure en juillet 1845.

* 1844 : compose un Requiem pour 4 voix d’hommes et accompagnement, écrit spécialement pour la Chapelle royale de Dreux, en hommage au prince royal Ferdinand, duc d’Orléans, mort tragiquement en 1842.

* 1858, le 3 avril : meurt à Paris. Ses obsèques sont célébrées le 5 en l'église Notre-Dame-de-Lorette, dans le neuvième arrondissement. Alphonse Gilbert tenait alors le grand-orgue Cavaillé-Coll construit en 1836-38.

* Sa sœur, Elise Neukomm (1789-1816) était une célèbre cantatrice (soprano) à Vienne. Une autre de ses sœurs, Elisabeth, était également cantatrice et vivait à Rouen.

* Vivait aussi à Rouen son frère Anton (Salzbourg 24.10.1793-Paris 17.04.1873), organiste à Saint-Ouen, avant la construction du grand Cavaillé-Coll. Anton a d'ailleurs été enterré au côté de son frère au cimetière de Montmartre, 22ème division. La tombe n'existe plus, elle a été reprise en 1988 par l'Administration des cimetières.

* Son neveu, Edmond Neukomm, né à Rouen le 2.11.1840, mort en 1903, était rédacteur, avec P. Lacome, de L’année musicale. Auteur de diverses publications musicologiques, dont une Histoire du Freischütz (1867) et un ouvrage sur Boieldieu intitulé Trois jours à Rouen (1875), il fut également critique à la Revue, la Gazette musicale de Paris et au Ménestrel. Il hérita des manuscrits parisiens de son oncle et en fit don en 1896 à la Bibliothèque du Conservatoire.

Compositeur prolifique, Sigismund Neukomm a laissé plus de 1300 œuvres, principalement écrites pour la scène (opéras, drames...), pour des instruments (symphonies, ouvertures, concerto, fantaisies pour orchestre, pièces pour piano, harmonium...) ou encore pour l’église : des oratorios, une quinzaine de messes, des Te Deum, des cantates, des psaumes en allemand, anglais, italien, latin et même en russe. On lui doit également environ 200 romances, des duos, trios, marches militaires, danses... et 57 pièces d’orgue, dont 25 Grandes Etudes, écrites entre juin 1832 et avril 1834, dédiées à Madame Adélaïde d'Orléans, publiées à Londres en 1858 par Cramer et rééditées récemment par les Editions Publimuses.

[Le département de la musique de la BN conserve 11 lettres autographes de Neukomm, parmi lesquelles des correspondances adressées à Louis. Balocchi, Nathan. Bloc et Gottlieb Treuenthal]

(Sources : Fétis, Riemann, Honegger, Baker et Slonimsky, notes de Loïc Métrope, de Didier Decrette et de Nanon Bertrand)

Denis HAVARD DE LA MONTAGNE


CD Neukomm
NEUKOMM, 9 Grandes Études
(n°1,2, 3, 4, 7, 8,10, 19 et 20)
extraites des 25 Grandes Études pour orgue (1832-1834)
Erik FELLER
Orgue G. Grenzing (1999) de la cathédrale de la Almudena, Madrid
CD ARION ARN 68586
enregistré en "Première mondiale" les 23, 24 et 25 juin 2002


Fichier MP3 Sigismond Neukomm, 1er mouvement (adagio maestoso) de la Grande Sonate pour le pianoforte avec violon (non obligé),
op. 16, dédiée “à Mademoiselle Virginie Bachelier d’Agès”, numérisation et fichier audio par Max Méreaux (DR.)



NEUKOMM et la Franc-Maçonnerie

Loïc Métrope, auquel nous devons déjà plusieurs communications, nous adresse les informations suivantes à propos de l'appartenance de Sigismond Neukomm à la franc-maçonnerie, Ses révélations sont le fruit de ses découvertes récentes dans le Fonds maçonnique de la Bibliothèque nationale / manuscrits occidentaux qui confirment, selon lui, que le réseau maçon participe plus qu'on ne peut l'imaginer à l'irrigation des échanges dans cette première partie du 19ème siècle tant sur le plan des Arts (particulièrement de la Musique) que dans les échanges les plus divers de la Société contemporaine.

Ainsi, Sigismond Neukomm apparaît (avec sa signature) dans le tableau de 1809 de la Loge "Les Amis Eprouvés" à l'Orient de Montbéliard  (FM/2/304, pièce 40). Il figure aussi parmi les signataires de l'acte de constitution de cette loge auprès du Grand Orient, le 7 novembre 1809.

On sait que ce compositeur déclare dans ses mémoires cet indice révélateur qui a favorisé cette découverte: "Ayant quitté Vienne au mois de février 1809, je vins ensuite à Montbéliard, autrefois un domaine du roi de Wurtemberg. Je vécus là chez un ami avec lequel je m'étais intimement lié en Russie; et je m'y trouvais bientôt en relation avec des hommes remarquables par leurs connaissances. Je profitais de cette bonne occasion pour me fortifier dans la langue française, et composais beaucoup dans cette langue".

La Loge de Montbéliard (Pièce n°36 du 26 juillet 1811) délègue Sigismond Neukomm - pour la représenter - dans les travaux de la Loge (très aristocratique) "Les Chevaliers de la Croix" à l'Orient de Paris (FM/2/60bis - Fonds Baylot). Hors, parmi les membres de cette Loge figure Auguste de Talleyrand (Berne) allié au célèbre Monseigneur Charles Maurice de Talleyrand qui proposera à Sigismond Neukomm de succéder en 1812 au défunt Dussek, en son château de Valençay, en qualité de directeur de la Musique. On y trouve encore Manuel Garcia, de l' "Académie impériale de musique, R. de Louvois" qui est le père de la cantatrice "La Malibran".

Il existe donc une intime relation entre les deux hommes par la "Donation de 4000 francs" de Rente annuelle et viagère au profit de Sigismond Neukomm, par le Prince de Talleyrand, le 17 février 1823 (A.N/Minutier/ET/XV/1690) : "pendant la vie et jusqu'au jour du décès de M. Neukomm, à compter duquel cette rente demeure éteinte et amortie".

On remarque également que parmi les "membres non résidents" de la Loge "Les Chevaliers de la Croix" figure "ALEXANDRE, S.A.R. le duc d'Alexandre de Wurtemberg, à St. Pétersbourg". Une vérification parmi les membres de la Loge "Astrée", à l'Orient de Saint-Pétersbourg et Loge "Amis Réunis"  (FM/2/583, tableau de 1810) signale cette personnalité (1771-1833) au service du Tsar. "Alexandre de Wurtembreg" pourrait être celui par qui le compositeur Sigismond Neukomm entre en franc-maçonnerie.

La Loge "Astrée" à l'Orient de Saint-Pétersbourg regroupe quelques vingt deux ateliers et édite en 1819 un annuaire portant la liste des Frères figurant dans ces ateliers. Certains travaillent en diverses langues: française, allemande, russe, suédoise. On sait qu'il faut attendre l'avènement d'Alexandre 1er de Russie, fils de Sophie-Dorothée de Wurtemberg, pour assister au réveil des loges. Sur le plan religieux, celui-ci développe à partir de 1814, une crise mystique qui le fait se convertir à une sorte de méthodisme, la Société biblique. Sur le plan politique il est un moment allié de la France, puis se retourne contre elle!

Si on constate la présence "d'Alexandre de Wurtemberg" (ami de Neukomm) comme "membre honoraire" au sein de la Loge "Amis Réunis" (l'un des vingt deux ateliers) on le trouve encore dans la Loge "La Palestine" (idem) le 4 mars 1810, en qualité de "Gouverneur militaire de la Russie Blanche - Général en Chef".

On remarque aussi à ses côtés, Constantin Haüy "instituteur des aveugles" (1745-1822) qui est fort connu. Il devrait s'agir plutôt de " Valentin Haüy " qui séjourne à Saint-Pétersbourg à cette apoque, selon la biographie qui lui est consacrée. Mais celui-ci figure parmi les premiers adeptes du culte déiste et humanitaire "Théophilanthrope" inspiré du calvinisme et de la franc-maçonnerie qui exerçait en l'église Saint-Sulpice de Paris, sous l'égide de Jean-Baptiste Chemin-Dupontés (1767-1850) - Loge " Isis-Montyon " alors que Nicolas Séjan tenait les grandes orgues de Clicquot.

Le département de la BNF/Musique conserve deux tomes reliés ensemble du Code de Religion [Cote 8° B 2980 (1) et (2)]. On peut y constater 24 pages de Musique ou Hymnes (lignes en Plain-chant et présentation à cinq lignes de portée) destinées à être reprises par l'assemblée des adeptes de ce culte décadaire - Code de religion et de Morales Naturelles - entre les différents livrets de la prédication et de la prière publique: "Adorateurs de l'Eternel, Qui dans tout homme aimez un frère. Enfants chéris du même père. Silence amour, respect autour de son autel!". Les tonalités usités sont Fa majeur, Do majeur, Sol majeur, Si bémol majeur, Mi bémol majeur, Ré mineur.

A nouveau interdite en 1821, la franc-maçonnerie en Russie se répandit dans la noblesse russe jusqu'au complot des "décabristes en 1825" qui souhaitent obtenir du futur Tsar (après la mort d'Alexandre 1er dans des circonstances troubles) une constitution afin de moderniser le régime. La place du Sénat à Saint-Pétersbourg s'appelle aujourd'hui, Place des Décabristes. Entre 1802 et 1825, la franc-maçonnerie en Russie comptait alors à Saint-Pétersbourg quelque 10 000 frères et l'écrivain Pouchkine est le maçon le plus célèbre de cette période.

Ces découvertes sont probablement le prélude à un article plus complet encore.

Loïc Métrope (mars 2006)


Frère Maçon au Brésil, en 1816

Après la chute de l’Empire, la situation politique de la France avait provoqué chez bien des fidèles de Napoléon le désir de s’expatrier. Le Brésil, via la cour du Portugal, offrait la tranquillité la plus parfaite. Depuis 1808, plusieurs expéditions ou missions artistiques françaises « chargée de répandre l’esprit des Lumières aux tropiques » auprès de la Cour du Portugal furent décidées. Il évident que la sociabilité maçonne joua un rôle éminent dans le maillage des relations pour ne citer que l’expédition de janvier 1816, partie du Havre, conduite par Joaquim Lebreton (un ancien de l’Expédition d’Egypte) signalé Vénérable de la Loge « Le Grand Sphink », Orient de Paris, en 1805. Sigismond Neukomm accompagne une mission diplomatique conduite par le comte de Luxembourg. Elle quitte le port de Brest le 2 avril 1816 pour arriver dans la baie de Rio de Janeiro, le 31mai 1816. Il séjourne alors chez Antonio de Araujo e Azevedo, comte de Barca, dont les liens maçons sont très supposés : « qui était un homme d’esprit éclairé et avait de grandes connaissances » précisera Neukomm ! On se référera à l’Esquisse biographique de Sigismond Neukomm écrite par lui-même pour rétablir les liens de son séjour au Brésil de 1816 à 1821.

La frégate L’Hermione (navire à voiles, doté de 44 canons) est commandée par le chevalier Henri de Viella, capitaine de vaisseau [Service historique de la Marine, Cote 228 GG2, carton 2]. Outre les 350 hommes d’équipage, le navire transporte des officiers, des invités (scientifiques et autres) et la mission diplomatique du duc de Luxembourg qui devait passer par Lisbonne qu'elle atteignait après cinq jours de navigation le 7 avril 1816, sous le motif : « relâche nécessité par l’importance de la mission du duc de Luxembourg ». En effet, l’Ambassadeur avait demandé le passage de Madame la duchesse de Cadaval (sa sœur) et sa famille et lors de son mouillage dans le Tage, devait « recueillir des documents liés à sa mission au Brésil ». Dans son rapport, de Viella précise encore : « nous entrâmes à Rio de Janeiro par une soirée obscure et pluvieuse – le Brésil reçoit 30.000 nègres par an. Le Rio de Janeiro en prend pour sa part 15.000 dont le plus grand nombre est appliqué au travail des Mines d’or ; cent bâtiments font ce commerce que les Anglais gênent tant qu’ils le peuvent par leurs croisières !». A bord se trouvaient donc :

le duc de Luxembourg,
de Saint-Mars, secrétaire d’Ambassade ;
Aymon de Virieu, attaché à l’Ambassade ;
le comte Charles de Clarac, colonel, gentilhomme d’Ambassade,
le chevalier de Vérac, colonel gentilhomme d’Ambassade,
Paul de Fonfrède, sous-lieutenant, garde du corps,
Jules de Coubertin, lieutenant aide de camp,
Auguste Oudinot, lieutenant, aide de camp du Ministre de la Guerre,
le Marquis de Montécot, garde du corps,
l’abbé Reynaud, aumônier de l’Ambassadeur ;
Henry Roger, secrétaire particulier
le Chevalier de Neukomm, savant compositeur de musique
de Saint-Lambert, ingénieur du cabinet des mines,
Auguste de Saint-Hilaire, botaniste,
Pierre Antoine de Lalande, naturaliste zoologiste,

Duclère, ingénieur géographe, désigné pour l’expédition de Cayenne,
Hippolyte Ladevèze.

A ces personnalités, s’ajoutaient le naturaliste et explorateur allemand Alexander Von Humboldt et le botaniste Aimé Bonpland.

Accompagnée du brick « Le Hussard », alors commandé par l'Amiral Bruat, la frégate ramènera le duc de Luxembourg à Brest, le 25 novembre 1816. La mission aura durée 8 mois, tandis que le Frère Sigismond Neukomm restera au Brésil. Il précisera lui-même : « pendant la traversée, j’ai composée plusieurs motets et autres morceaux pour l’Eglise, ainsi que plusieurs marches et morceaux pour la musique militaire de la frégate ». Celui qui était né le 10 juillet 1778 à Salzbourg, près de la maison de Mozart, devait à Rio de Janeiro composer le 24 janvier 1821 un « Libera me Domine à grand orchestre pour faire suite au Requiem de Mozart ».

Dans ses dernières volontés il devait préciser l’inscription qui serait gravée sur sa tombe (aujourd’hui disparue au cimetière de Montmartre)

Loïc Métrope (mars 2008)




Fragments du testament olographe de Sigismond Neukomm, rédigé à Auteuil le 28 juin 1845, déposé le 7 avril 1858 entre les mains de Me Persil, notaire à Paris, rue de la Paix : enveloppe contenant ledit testament avec signature, et description de l'inscription à graver sur sa tombe (ET/LXIV/797)



Sigismond NEUKOMM

« Chevalier de l’Ordre Moderne du Temple »

 

 

On a entendu dire que Sigismond NEUKOMM s’honorait du titre de « Chevalier » du moment où il recevait la distinction de « Chevalier de la Légion d’Honneur » par décret du 31 janvier 1815. Selon nous, c’est de son appartenance au mouvement maçonnique et particulièrement à la loge « Les Chevaliers de la Croix » (elle-même née de la loge « Sainte-Caroline » à partir de 1805) que cette tradition honorifique se fonde.

 

Sigismond NEUKOMM est délégué par la loge « Les Amis Eprouvés » Orient de Montbéliard (où il est déjà porté au grade maçonnique de « Chevalier Rose Croix ») pour s’intéresser aux travaux de la loge « Les Chevaliers de la Croix » Orient de Paris, en 1809. Il figure à plusieurs réunions du conseil d’administration et nous le trouvons le 4 avril 1811 chargé du Comité de Musique « du piano, des pupitres, ainsi de tout ce qu’il faudra pour le concert » (BN/Manuscrits/FM/3/40). Il s’agit en effet d’organiser la fondation d’une loge d’adoption pour les épouses des Frères qui sera présentée dans un local rue des Petits Champs (local de Léda). Il y est encore signalé en juin 1811.

 

Par ailleurs, la renaissance de l’Ordre des « Chevaliers de l’Ordre Moderne du Temple »  est en marche depuis que le docteur Raymond FABRE-PALAPRAT (1773-1838) se trouve proclamé Grand Maître, le 4 novembre 1804. C’est un ancien ecclésiastique qui reçoit alors le titre symbolique de « Bernard-Raymond » et agrège près de lui jusqu’à sa mort, avec une survivance après-lui jusqu’en 1841, nombre d’adeptes (près de 1000) d’une doctrine d’initiation secrète qui : « enseignait que le christianisme le plus pur avait été conservé et transmis par l’apôtre Jean et que le Grand-Maître de l’Ordre du Temple était son successeur ». Cet état de chose n’obtint pas l’unanimité de tous, malgré le point culminant de la cérémonie publique du 18 mars 1808 - mieux encore, une messe solennelle célébrée en l’église Saint-Paul à Paris - en commémoration du martyre de Jacques de Molay. Dans l’assemblée, une centaine d’hommes portait l’habit templier. La nef de l’église était tendue de noir et semée de croix templières … le tout sous la protection de Napoléon.

 

L’Ordre dispose de statuts très exigeants. Dans chaque pays où il vise à étendre son influence, se constitue un « grand prieuré » appelé aussi « langue » ; subdivisé en baillages, eux-mêmes divisés en commanderies, puis en convents. Tous les cinq ans, le convent général rassemblait tous les chevaliers de l’Ordre. Sigismond NEUKOMM appartient au grand convent d’Ile-de-France de l’Ordre du Temple qui à la fin du 19ème siècle se fondera dans la maçonnerie … Plusieurs thèses affirment le contraire pour ne citer que Eugène le Pescheur de Branville dans « L’origine de la franche-maçonnerie ne doit être cherchée que dans l’Ordre du Temple » lui-même prononçant un discours devant la loge « Les Chevaliers de la Croix » en 1839. La plupart de ces néo-templiers catholiques (nombre de médecins et autres) ont pour noms : les Choiseul-Stainville, les de Marandet, les Chemin-Dupontés, les Spurzheim, Besuchet, les fils de feu Charles Gravier de Vergennes, le célèbre ministre des Affaires étrangères du Roi Louis XVI, les notaires Culhat de Coreil, Langlacé, etc. Mais ceci est une autre histoire. (Archives Nationales, Cote 3/AS Fonds de l’Ordre du Temple).

 

L’organiste et compositeur Sigismond NEUKOMM évolue dans cette franc-maçonnerie templière et occultiste rappelée en ces termes : « christianisme intérieur, proche du cœur, là ou Dieu parle et où l’âme parle à Dieu dans le silence et la paix » (Isabelle des Charbinières, L’Esprit de la Rose-Croix) et peut expliquer l’abondance des œuvres de musique religieuse qu’il a composées.

 

Sigismond NEUKOMM - fidèle salzbourgeois né près de la maison de Mozart - adhère à l’Ordre des « Chevaliers de l’Ordre du Temple » le 3 septembre 1812 (A.N. 3AS/7 dossier 210). Il y entraîne à sa suite son frère Antoine (né à Salzbourg, le 24 octobre 1793) employé aux douanes qui obtient pour les besoins de ses obligations professionnelles sa naturalisation française (A.N/BB/11/123/1) le 26 février 1817. Nul doute que la recommandation (A.N. 3AS/7 dossier 209, Année 691) auprès de « Bernard-Raymond » par son frère musicien participe à cette évolution, une recommandation qu’il signe de son titre de « Ministre de l’Ordre, Grand-Chancelier » et de son nom de religion, Sigismond des Lucayes (titre honorifique des îles du Bahamas) au sein de l’Ordre du Temple dont il est un voyageur infatigable et plus encore, un « citoyen du monde » !

 

Mais, aujourd’hui, grâce à ces recherches spécifiques il nous est possible d’attester que l’adhésion des deux frères NEUKOMM sont en lien avec celle de Charles-Alexandre-Frédéric de WURTEMBERG, résidant sur Montbéliard qui demande pour lui-même le 19 février 1809 : « d’être admis aux mystères les plus secrets de l’Ordre » et déclare « professer la religion luthérienne et être Général en chef au service de Russie et  marié ». Comme tous les adeptes, il se doit de confesser ne pas avoir formé des vœux à l’Ordre de Malte. Désormais, on ne s’étonnera pas y voir entrer une plus large délégation des Frères montbéliardais : les Friès, les Berdot, les Wild, les Fallot, les Peugeot, etc.

 

 L’Ordre des Chevaliers du Temple compte encore de nombreux sujets portugais et brésiliens pour ne citer que l’Empereur du Brésil, Dom PEDRO, membre honoraire ce qui prouve l’étendue du mouvement par le monde. Dès lors on peut avancer que le séjour de Sigismond NEUKOMM à Rio-de-Janeiro s’appuie sur l’influence et le rayonnement du réseau de cette Société secrète dont il convient de souligner que l’engagement de ses  membres  par la cérémonie d’initiation impose : « la connaissance de la religion Johanite ou Lévitique ; la connaissance du but et des institutions de cet Ordre qui tendent au progrès de la civilisation, à la bienfaisance, et à la propagande des hautes questions morales ou philosophiques ». (A.N. 3AS/27/2 registre 5- délibération du 30-11-1839).

 

Les Statuts généraux de l’Ordre votés par le Convent général en 1838 et en 1839 précisent : « nul n’est consacré Chevalier du Temple s’il n’a d’abord été admis Chevalier ; et celui qui n’a pas encore été admis peut l’être qu’en séance conventuelle : vœux d’obéissance, de pauvreté, de chasteté, de fraternité, d’hospitalité et de prélation ; vœu qu’ils signent de leur sang ». L’engagement de Sigismond NEUKOMM est rappelé à l’occasion de « l’Anniversaire du Martyr Jacques de Molay  le 1er avril 1832 où il est signalé avec pour titre : « le Grand Prieur, Sigismond Neukomm ». (A.N. Manuscrits FM/Im.2712-2).

 

Enfin, pour mieux comprendre les motivations d’un tel mouvement - d’une telle croyance - il suffira de signaler parmi les Frères la présence de l’Abbé Ferdinand, Francis CHATEL (1795-1857) qui y est entré en 1831 et est considéré comme le fondateur de l’Eglise dite catholique française (Dictionnaire Ligou, p. 238) dont il résumait sa doctrine ainsi : « la loi naturelle, toute la loi naturelle, rien que la loi naturelle ». N’y a-t-il pas analogie avec le Culte des Théophilantropres initié par Chemin-Dupontés en l’église Saint-Sulpice à Paris, en 1798 (voir supra).

 

Rappelons que Sigismond NEUKOMM a souhaité que sur sa pierre tumulaire soit gravé en 1858, un « Canon enigmaticus, à 5 voix ». Avec le concours de Luciane Besduschi (auteur d’une thèse d’Etat consacrée à Neukomm, compositeur) il a été identifié que le même Canon avait été gravé sur la tombe de ses parents au cimetière de Saint-Pierre à Salzbourg, en 1838. Doit-on y voir la manifestation d’un témoignage filial voire un message plus secret encore ; c’est-là tout son mystère !

 

Loïc Métrope (septembre 2008)

 

avec le précieux concours de Philippe d’ANCHALD (Paris) et Rosana LANZELOTTE (Rio de Janeiro)

 

 

 

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5 mai 1858 – Inventaire après le décès de Mr. Sigismon [i] Neukomm  [Archives Nationales / Minutier /ET/LXIV 737]

PERSIL, Notaire à Paris, rue de la Paix, nº 26.

 

Frais d’intitulé. 3 Rôles, 10 juin 58

 

 

L’an mil huit cent cinquante huit, le mercredi cinq mai, heure de midi.

À la requête :

 

De M. Antoine Simon Chadée Neukomm, professeur de musique, demeurant à Paris, rue Notre Dame de Lorrette nº 18,

 

Agissant comme légataire universel en toute propriété des biens meubles et immeubles, composant la succession de M. Sigismond Neukomm, son frère, sujet autrichien, né à Salzbourg (Autriche), en son vivant compositeur de musique, demeurant à Paris, rue Notre Dame de Lorrette nº 18, et ce aux termes de son testament par lui fait en la forme olographe en date à Rouen du quinze avril mil huit cent cinquante six, enregistré, et déposé pour minute à Me. Persil l’un des notaires soussignés, par ordonnance de M. le Président du Tribunal Civil de première instance de la Seine, contenue en son procès-verbal d’ouverture et de description du testament, en date du sept avril dernier enregistré.

 

Duquel legs, M. Antoine Simon Chadée Neukomm, requérant, a été envoyé en possession aux termes d’une ordonnance du même président, rendue le vingt quatre avril mil huit cent cinquante huit, dont la grosse est demeurée ci annexée après mention émise par les notaires soussignés, et ce au moyen de ce que ledit feu Sieur Sigismond Neukomm son frère, n’a laissé ni ascendant ni descendants et par suite aucun héritier à réserve ainsi que cela résulte tant d’un acte de notoriété passé en minute devant le dit Me. Persil, notaire soussigné, le dix avril mil huit cent cinquante huit, enregistré, que d’un certificat de coutume délivré le huit avril mil huit cent cinquante huit par Me. Jules Levita, avocat de l’Ambassade d’Autriche, dont l’original a été déposé pour minute au dit Me. Persil suivant acte dressé par lui, le treize avril mil huit cent cinquante huit.

 

A la conservation des droits et intérêts des parties et de tous autres qu’il appartiendra et sans que les qualités ci-dessus exprimées puissent nuire ou préjudicier à qui que ce soit, il va être par Me Nicolas Jules Persil et son collègue, notaires à Paris soussignés, procédé à l’inventaire fidèle et description exacte de tous les meubles meublants, habits, linge, hardes, bijoux, deniers comptants, papiers, notes et renseignements dépendant de la succession de M. Sigismond Neukomm, le tout trouvé et étant dans les lieux ci-après désignés, situés au deuxième étage d’une maison sise à Paris, rue Notre Dame de Lorrette nº 18, où il demeurait avec son frère et où il est décédé le trois avril mil huit cent cinquante huit.

 

Sur la représentation qui sera faite du tout par M. Antoine Neukomm, lequel averti du serment qu’il aura à prêter en fin du présent inventaire a promis d’y bien et fidèlement dire, déclarer et faire comprendre tout ce qui à sa connaissance peut dépendre de ladite succession.

 

La prisée des objets mobiliers qui y seront susceptibles, sera faite par M. Pierre Léon Danthonay, commissaire priseur au Département de la Seine, demeurant à Paris, rue de la Michodière nº 5, à ce présent, lequel a promis de le faire conformément à la loi.

 

Fait et rédigé le présent intitulé d’Inventaire à Paris, au domicile du défunt.

Les jours, mois et an susdits

 

Et après lecture M. Neukomm et M. Danthonay, commissaire priseur, ont signé avec les notaires.

 

(Signatures de M. Neukomm, Danthonay, Persil, Olagnier)

 

 

Prisée du mobilier

 

M. Neukomm, requérant, déclare que tous les meubles meublants et objets mobiliers se trouvant dans l’appartement où il est procédé sont sa propriété à l’exception seulement des objets dont il va faire la représentation, lesquels dépendent de la succession de son frère et consistent dans les effets à son usage personnel et sa bibliothèque, ajoutant que l’appartement où il est procédé est loué au nom de M. Neukomm, requérant, et que son frère contribuait au loyer pour un tiers.

 

Dans une chambre à coucher éclairée sur la cour par une fenêtre et habitée par le défunt.

 

§ 1. Objets non légués

 

Une malle jumelle en cuir prisée trois francs     3

Six chemises en calicot prisées six francs     6

Trois gilets de coton, deux ceintures en laine, deux caleçons prisés cinq francs     5

Sept paires de bas laine et coton, six cravates de couleur, un lot de faux-cols, dix-sept mouchoirs en coton et baptiste, prisé le tout six francs     6

Un habit, un pantalon en drap noir prisés trente francs     30

Un paletot, une redingote, un habit en drap noir, un manteau en drap bleu à deux collets, deux pantalons en draps et deux gilets en étoffe de laine fantaisie, prisé le tout vingt francs     20

Trois paires de chaussures, une paire de pantoufle, un lot de rasoirs, brosse et objet de toilette ne méritant description, un vase de nuit, deux chapeaux et une casquette, un coussin en caoutchouc prisé le tout dix francs     10

Une boîte en racine avec dessus un médaillon bouquet de fleur en gouache sous verre, une enveloppe en basane prisée cinq francs     5

 

§ II. Bibliothèque musicale

 

- Trente-huit volumes demi-reliure format grand in-quarto de partition, musique ancienne oratorio de Haydn de J .F Haydn, texte en anglais, prisés quarante francs     40

- Cent trente deux cahiers et volumes demi reliés et non reliés de tous formats, de musique ancienne, de Mozart, Haydn, Neukomm, musique savante et musique religieuse pour le piano, le chant, et divers instruments, le tout prisé trente francs     30

- Soixante quatorze registres grand in-quarto demie reliure et cartonnés, musique ancienne de Haydn, Gluck, Spontini, Mozart, anglais et français, prisé le tout trente francs     30

- Environ quatre vingts paquets de musique ancienne et nouvelle, gravée et à la main, musique religieuse et profane, prisé le tout vingt francs     20

 

§ II. Objets légués

 

- Six paquets de musique ancienne manuscrite copie de sur les œuvres de Michel Haydn, messes, offertoires, graduels, messes et litanies, prisé le tout douze francs, ci     12

- Une coupe en onyx, fêlée, montée sur pied en doré et émaillée de différentes couleurs, dans un étui en maroquin rouge, filets dorés, prisée cent francs, ci    100

- Un réveil matin en cuivre, prisé trois francs     3

- Une bague en or avec gravure sur cornaline, représentant un quadrige, prisée trois francs     3

- Une partition autographe de Joseph Haydn, en italien pour la Signora Banti à Londres, prisée trois francs     3

- Une épingle de Thorwaldsen[ii], pierre onyx gravée, lyre sur un chien couché, monture en or, prisée trois francs     3

- Un portefeuille dit en anglais writing–case en maroquin avec serrure en acier, dans une housse en toile eau, prisé trois francs    3

- Une bague en or avec cornaline grande, prisée trois francs     3

- Un portrait de femme en miniature sur ivoire avec coiffure en turban signé Saint d’après Gérard dans un étui fermant à clef en chagrin violet      (Mémoire)

- Une montre à roue de rencontre en or, cadran en argent double boîte en cuivre numéro 7236 du nom de Leroy et fils, horloger à Paris, avec répétition, avec anneau brisé en or et cachet en or et émaillé noir avec empreinte de caractères arabes sur jade, prisé le tout     50

- Un portrait de daguerréotype du défunt, portrait pour mémoire      (Mémoire)

 

Total de la prisée des objets légués et non légués, trois cent quatre vingt onze francs     391 F.

 

Il a été vaqué à tout ce que dessus depuis la dite heure de midi  jusqu’à celle de trois heures après midi par simple vacation.

 

Et pour la continuation du présent inventaire la vacation a été remise et indiquée à un jour qui serait ultérieurement fixé. Tous les objets ci-dessus inventoriés et les papiers restant à l’être, dépendant de la succession de M. Neukomm sont demeurés en la garde et possession de M. Antoine Neukomm, son frère, qui le reconnaît et s’en charge pour en faire la représentation quand et à qui il appartiendra. Et après lecture, M. A. Neukomm et M. Danthonay ont signé avec les notaires.

 

[Signatures]

 

Et le vendredi quatre juin mil huit cent cinquante huit, à neuf heures du matin, et en l’étude de Me. Persil, sis à Paris, rue de la Paix nº 26, où M. Neukomm, requérant, s’est transporté avec les papiers.

 

Par suite de l’indication prise à ce jour, heure et lieu depuis la clôture de la vacation qui précède. Il va être par Me. Persil et son collègue, notaires à Paris, soussignés, procédé ès-même requête et qualité que ci-dessus à la continuation du présent Inventaire de la manière suivante :

 

 

Examen de classement des papiers

 

Pendant toute la durée de la présente vacation, soit depuis ladite heure de neuf du matin jusqu’à celle de trois heures de relevé, il a été procédé par ledit Me. Persil à l’examen, au triage et au classement des titres, papiers et renseignements écrits qui lui ont été fournis par le dit sieur Monsieur Neukomm, comparant, et qui seront décrits et inventoriés dans les vacations subséquentes ;

 

La vacation pour la continuation du présent Inventaire a été indiquée à demain samedi neuf heures du matin en l’Étude dudit Me. Persil.

 

Tous les dits papiers, ainsi que les objets mobiliers déjà inventoriés sont demeurés en la garde et possession de M. Neukomm qui le reconnaît et s’en charge pour en faire la représentation quand et à qui il appartiendra.

Et après lecture faite, M. Neukomm a signé avec les notaires

 

[Signatures de M. Neukomm, de Me Persil]

 

 

Ensuite le testament a légué à titre particulier 

 

1º. À Madame Neukomm, sa belle sœur, née Victoria Grimperet, la somme de dix mille francs – 10.000,00

2º À Miss Louisa Bennett[iii], la somme de cinq cent francs une fois payée – 500,00.

3º À Melle. Isa Witte la somme de cinq cents francs une fois payée – 500,00.

4º À Mme. Charlotte Delaage[iv] née Lairtullier la coupe en onyx qui avait été donnée au défunt par Madame la Duchesse d’Orléans ;

5º À ses amis Willert à Manchester, savoir : à Madame Willert un petit portefeuille agenda, couverture en argent ciselé et dans un étui ; et à M. Willert[v] le réveil matin qui a accompagné le défunt dans ses voyages ;

6º À ses amis, M. et Mme. Moscheles[vi], à Leipzig, savoir : à Mme. Moscheles une bague antique, sur la pierre de laquelle est gravée un quadrige; à M. Moscheles une partition autographe de Joseph Haydn d’un air italien composé pour la signora Banti, à Londres ;

7º À son amie Mme. Dora Lloyd née Bedfor[vii].- Bulsser à Dublin, une épingle avec une pierre antique sur laquelle est gravée une lyre posée sur un chien couché (Harmonie et Fidélité) ; ladite épingle donnée au testateur par Thorwaldsen,  à Rome[viii] ;

8º À ses amis Mme et Melles Bunsen[ix], un exemplaire de son arrangement de cinq quintetti de Mozart, du Requiem, et d’un arrangement de six symphonies du même auteur, ainsi que des sept paroles de Joseph Haydn, le tout publié par Richault;

9º À Emilia Bunsen, son petit orgue expressif qui est déposé chez elle à Neurried [x];

10º À Mme Julie Obert, née Wolf, à Hyères, un exemplaire de tous les arrangements faits par le défunt, pour orgue expressif et piano forte, publiés par Richault à Paris ;

11º À Madame la Baronne de Henikstein [xi] née Dickmann Secherau, [xii]à Graetz[xiii] en Styrie, un exemplaire de toutes les messes du défunt, publiées par Richault ;

12º À Miss Geraldine Jewsbury [xiv], à Londres, « my writing case » dans une housse en toile grise, plus une bague antique égyptienne avec une cornaline gravée ;

13º À Madame la Marquise de Castellane[xv] (par l’entremise de M. Chatelain, notaire à Paris) le portrait de Madame sa Mère peint par Isabey d’après le portrait en grandeur naturelle peint par Gérard ;

 

Le testateur a exprimé la volonté qu’il fût acheté aux frais de la succession, un terrain de sépulture en toute propriété et à perpétuité, et que son corps y fût déposé dans un caveau en maçonnerie.

 

Enfin il a déclaré nul et non avenu tout testament et codicille antérieurs en date à celle du testament présentement analysé.

 

La deuxième est l’expédition délivrée par Me. Persil d’un codicille au dit testament, fait olographe par feu M. Neukomm, à Rouen le vingt deux avril mil huit cent cinquante six et dont l’original a été déposé pour minute et Me Persil par ordonnance de M. le Président du Tribunal de Première Instance de la Seine, en date du sept avril mil huit cent cinquante huit.

Par ce codicille, M. Neukomm a légué :

 

1º À son neveu Edmond Neukomm, fils unique de son frère, son ancienne montre d’or à répétition, à la condition expresse qu’elle ne lui serait pas remise  avant le jour où il aurait accompli sa vingt et unième année ;

2º À Miss Amey, son portrait daguerréotypé ;

3º À Melle Camille Durand, son arrangement des cinq quintetti[xvi]  de Mozart, du Requiem du même auteur et les sept paroles d’Haydn ;

4º À Mme Delaage[xvii], outre le legs spécifié dans le cas du testament ci-dessus analysé, la collection de tous les arrangements faits par le défunt pour orgue et piano forte qui auront paru ou paraîtraient par la suite, à l’exception des cinq quintetti de Mozart que ladite dame possédait déjà ;

 

Le testateur a expliqué que si le nombre des exemplaires de ces arrangements qu’il a légués excédait le nombre de ceux qui se trouvaient dans sa bibliothèque, il chargeait son frère d’acheter le complément, sur sa succession.

 

Les sept pièces qui suivent sont notes et lettres adressées à M. Neukomm, requérant depuis le décès de son frère, par plusieurs des personnes, et partitions de musique, indiquant que ces personnes ont reçu les choses à elles léguées ; lesquelles pièces ont été cotées et paraphées par Me. Persil et inventoriées. Sous la présente cote Première

 

M. Neukomm, requérant, déclare : que tous les légataires dénommés aux dits testament et codicille, existent actuellement.

 

Et le samedi cinq juin mil huit cent cinquante huit, à neuf heures du matin, en l’Etude dudit Me Persil ;

Par suite de l’indication prise à ces jour, heure et lieu par la clôture de la vacation qui précède, il va être par ledit Me Persil et ses collègues, notaires à Paris, soussignés, procédé à la continuation du présent inventaire aux mêmes requête et qualité que ci–dessus, et cela de la manière suivante :

 

 

Analyse des papiers

Cote 1ère neuf pièces

Testament de codicille du défunt

La première pièce de cette cote est l’expédition délivrée par Me. Persil, notaire soussigné, de l’original étant en sa possession comme il a été dit ci-dessus, du testament olographe de feu M. le Chevalier Neukomm, en date à Rouen du quinze avril mil huit cent cinquante six, et dont voici l’analyse ;

 

Par ce testament, M. Neukomm a donné et légué à son frère M. Antoine Neukomm, demeurant alors rue du Lieu de Santé nº 4, à Rouen, tous les biens meubles et immeubles qu’il possédait alors et posséderait au moment de son décès, instituant son dit frère son héritier universel, à la charge d’acquitter sur la succession tous les legs et dispositions mentionnés ci-après :

 

Il a chargé son frère de faire imprimer le catalogue des oeuvres musicales du défunt et de l’envoyer aux amis de ce dernier, aux sociétés dont il était membre, et aux bibliothèques publiques des pays et endroits où il avait séjourné.

 

Le testateur a exprimé le désir que sa bibliothèque musicale fût vendue en totalité, si cela était possible, sinon en détail, à l’exception des manuscrits autographes du testateur qui resteront entre les mains de son frère ; et au décès de celui-ci, ils seront offerts au Roi de Prusse ou à son frère, pour la Bibliothèque Royale ; à ces manuscrits sera jointe la collection des oeuvres de Michel Haydn, premier maître du testateur qui a prescrit que des mesures fussent prises par son frère pour l’assurer de l’acceptation du Roi de Prusse.

 

 […] que Miss Louisa Bennett (article 2 du Testament, a accepté le legs à elle fait de la somme de cinq cents francs, qui ne lui a pas encore été remise ;

 

[…] que Mlle Ida Witt a reçu les cinq cents francs à elle légués, le vingt cinq mai dernier,

 

[…] que Mme Delaage (article 4 du Testament, et article 4 du codicille, est en possession de la coupe et des partitions faisant l’objet des articles 6, 8, 10,11,13 du Testament et 16 du codicille ont également étés remis et envoyés par M. Neukomm aux légataires ;

 

[…] que les mêmes objets légués à la famille Willert de Manchester ne lui ont pas encore été délivrés mais que M. Neukomm leur a écrit pour leur annoncer ce legs ;

 

[…] que le leg d’un orgue expressif fait à Melle. Lucilia Bunsen (article 9) se trouve caduc, attendu que le testateur avait disposé de cet orgue avant son décès ;

 

Cote 2e Six Pièces

1.060 F de Rente 3 a 4 ½  % sur l’Etat

 

Les pièces de cette cote sont :

 

La première un extrait d’inscription rente au grand titre de la Dette Publique trois pour cent de la somme annuelle de cinquante francs, au nom de feu M. Sigismon Neukomm, série 6e nº 28727, jouissant du vingt deux décembre mil huit cent cinquante sept ;

La deuxième, un certificat de cent francs. De même rente trois pour cent, au porteur nº 41.060, jouissance du vingt deux décembre ;

La troisième, autre certificat de même somme (cent francs) de rente trois pour cent au porteur nº .47.685, même jouissance ;

Les trois suivants, trois certificats de rente quatre et demi pour cent au porteur, jouissance du vingt neuf mars dernier, l’un de cinq cents francs n°4051, le second de trois cents francs n°6710 et le troisième de dix francs nº 22.987, soit pour les trois, huit cents dix francs ;

 

Lesquelles pièces ont été cotées et paraphées par le dit M. Persil, à l’exception des rentes au porteur inventoriées pour la présente cote Deuxième.

 

M. Antoine Neukomm déclare que ces titres de rentes ainsi que toutes les valeurs dont les titres seront compris sous les cotes 3 et 4 étaient déposés chez M. Desmarets et Ducoing, banquiers à Paris, à qui le défunt les avait remis pour en toucher les arrérages et dividendes, et dont le compte, balancé au jour du décès de M. Neukomm, sera présenté sous la Cote 5.

 

 

Cote 3e – Trente quatre Pièces

Valeurs Industrielles Françaises

Nominatives ou au porteur

§ 1er – Valeur nominatives

 

La première pièce de cette cote est un certificat délivré le trente septembre mil huit cent cinquante sept pour le nº 1.137, constatant que feu M. Sigismon Neukomm a déposé dans la caisse de la compagnie, trente quatre obligations au porteur, de cinq cents francs trois pour cent de l’ancienne compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée, dont les intérêts sont dus depuis le premier janvier mil huit cent cinquante huit ; lesdites obligations portant les nºs 2761 et 2762 ; 18587 ; 27407 à 27431 ; 40079 et 45922 ;

 

La deuxième est un semblable certificat de dépôt au nom du défunt nº 1944, en date du vingt huit septembre mil huit cent cinquante sept, pour quatre obligations semblables, nºs 52890, 52891, 85718 à 128463 ; jouissance du premier janvier dernier (1858) ;

 

La troisième est un certificat nº 1087 en date du vingt neuf septembre mil huit cent cinquante sept, constatant que M. Sigismond Neukomm a déposé dans la caisse de la compagnie six obligations au porteur, au capital de cinq cents francs trois pour cent, de la compagnie du chemin de fer de Lyon à Génève nº 52035 à 52040, dont les intérêts étaient dus, au décès, depuis le premier janvier dernier (1858) ;

 

La quatrième est un certificat nº 4139 en date du dix huit septembre mil huit cent cinquante sept, constatant que M. Sigismond Neukomm a déposé dans la caisse de la compagnie seize obligations au porteur, de cinq cents francs trois pour cent, au porteur, de la compagnie du chemin de fer d’Orléans, n° 129711 à 12712 ; 413880 à 413889 ; 485613 à 485616, dont les intérêts étaient dus, au décès, depuis le premier janvier dernier (1858) ;

 

La cinquième est un certificat nº 2595, en date du seize septembre mil huit cent cinquante sept, constatant que M. Sigismond Neukomm a déposé dans la caisse de la compagnie, trois obligations au porteur, de cinq cents francs, trois pour cent, de la compagnie du chemin de fer de Lyon par le Bourbonnais, nºs 172641 à 172643, dont les intérêts étaient dus au décès de M. Neukomm, depuis le premier janvier dernier (1858).

 

La sixième est un certificat nº 7668, en date du vingt cinq septembre mil huit cent cinquante sept, constatant que feu M. Sigismond Neukomm a déposé dans la caisse de la compagnie, cinq obligations au porteur, de cinq cents francs, trois pour cent, de la compagnie de chemin de fer de l’Ouest, nºs 648791 à 648792 ; 657990 à 681209 et 6891210, dont les intérêts au décès, étaient dus depuis le premier janvier (1858) ;

 

Les vingt pièces suivantes sont vingt titres d’actions de cinq cents francs, au nom de M. Sigismon Neukomm, nº 1649 à 1668, jouissance du vingt cinq février dernier (1858), de la société des Glacières de St.Ouen et Gentilly, constituée sous la raison A. Blée et Cie suivant acte passé devant Me. De Madre, son collègue, notaires à Paris les treize et quatorze février huit mil cent cinquante cinq ;

 

Sous lesquels certificats d’obligations et d’actions sont revêtus des timbres d’abonnement de cinq centimes pour cent francs, prescrit par la loi, à l’exception du certificat de dépôt des cinq obligations de l’Ouest.

 

 

§ 2e – Valeurs au porteur : [erreur sur l’acte original, pas de  § 3e ]

 

Les trois pièces suivantes sauf trois titres d’obligations au porteur, de cinq cents francs, quatre pour cent, de la société anonyme du Crédit foncier de France, nº 36598 pour les deux premières qui ne sont que les coupures d’une obligation de mille francs qui porterait ledit numéro ; la troisième est numérotée 58021 ; les intérêts en sont les déposés le 1er mai mil huit cent cinquante huit, le précédent semestre ayant été touché par M. Neukomm avant le décès de son frère, ainsi qu’il le déclare.

 

Ces trois titres sont timbrés par abonnement au droit de deux centimes par mille francs comme lettre de gage, et enregistrés au droit fixe de onze centimes, décimes compris, le vingt six septembre mil huit cent cinquante quatre par M. Barrié, receveur ;

 

Les pièces suivantes sont cinq actions au porteur, au capital, de cinq cents francs, nºs 619, 712, 1067, 1068 et 1157, jouissance du dix décembre de mil huit cent cinquante huit, de la société des Lins Maberly, d’Amiens, et délivré le onze juin mil huit cent quarante, par le directeur et l’un des autres administrateurs de la Société, aucune des actions n’est timbrée ;

 

Lesquelles pièces ont été cotées et paraphées par ledit Me. Persil, à l’exemption des obligations du crédit foncier et des cinq actions de la Societé des Lins Maberly,[xviii] lesquelles n’ont été ni cotées ni paraphées à la réquisition expresse de M. Neukomm à cause de leur nature de valeur au porteur ; mais elles ont été inventoriées par la présente cote Troisième.

 

 

Cote 4e – Quarante huit Pièces

Valeurs Etrangères

 

Les trente six premières pièces de cette cote sont autant d’obligations au porteur, de mille francs chacune, nºs 71925 à 71960, de la Dette Publique du royaume de Belgique, quatre et demi pour cent, conversion de mil huit cent cinquante trois, et dont les arrérages, à raison de vingt deux francs cinquante centimes par semestre, sont dus depuis le premier mai mil huit cent cinquante huit ;

Les douze pièces suivantes sont autant d’actions au porteur de la société Belge des Actions Réunies, au capital de mille francs, nºs 297, 428, 521, 5422 à 5425, 7232 à 7236, 8801 à 8803, portant jouissance de dividende de mil huit cent cinquante sept ; payable le premier avril mille huit cent cinquante huit, lesquelles pièces n’ont été ni cotées ni paraphées par ledit Me. Persil, à la réquisition expresse de M. Neukomm, mais elles ont été inventoriées pour la présente cote, ci  Quatrième

 

M. Antoine Neukomm déclare qu’il a touché depuis le décès de son frère, le semestre au premier mai dernier, des obligations sur l’Etat Belge ;

 

 

Cote 5e – Quatre Pièces

Lettres de MM. Desmarest et Ducoing, Banquiers

 

La première pièce de cette cote est une lettre adressée le vingt neuf avril mil huit cent cinquante huit par Mrs. Desmarest et Ducoing, banquiers à Paris, à M. Antoine Neukomm, lui annonçant l’envoi de l’extrait du compte de M. le chevalier Neukomm, se soldant au profit de sa succession par la somme de mille quatre vingt six francs soixante quinze centimes, à la date du trois avril dernier jour de son décès ; et du relevé de différentes valeurs appartenant à ladite succession et se trouvant entre les mains de Mrs. Desmarest et Ducoing ;

 

Les deux suivantes, sont trois relevés et compte, non figurés, et sous forme de simple note ;

 

La quatrième est une note des dites valeurs remises à M. Antoine Neukomm le vingt huit mai dernier (1858).

 

Toutes lesquelles pièces ont été cotées et paraphées par ledit Me Persil et inventoriées sous la présente cote, ci Cinquième

 

M. Antoine Neukomm déclare qu’il a touché de Mrs. A. Desmarest et J. Ducoing ladite somme de mille quatre vingt six francs soixante quinze centimes qui était entre leurs mains, en même temps qu’il a retiré, pour les faire comprendre au présent Inventaire, les valeurs qui étaient en dépôt dans la caisse de ces messieurs.

 

 

Cote 6e – Quatre pièces

£ 2.400 sur la ville de Manchester

 

La première pièce de cette cote est la traduction, faite par M. Antoine Neukomm, ainsi qu’il le déclare à l’instant, d’une lettre à lui adressée par M. P. F. Willert en date à Manchester du quinze mars mil huit cent cinquante huit, annonçant que M. Antoine Neukomm possédait, à ladite date, les « Corporations Bonds » suivants :

- douze cents livres sterling, échéance de juin mil huit cent cinquante six, à quatre et demi pour cent, à     £ 1.200

- cinq cents livres sterling, à même échéance et intérêts, ci      £ 500

- quatre cents cinquante livres sterling, à l’échéance de septembre mil huit cent soixante deux, à quatre et demi pour cent, ci       £ 450

- deux cents cinquante livres sterling, à l’échéance de décembre mil huit cent soixante, à cinq pour cent, ci      £ 250

 

Total : £ 2.400

Les intérêts sont payés  tout les six mois, savoir :

Les vingt quatre juin et décembre, quarante quatre livres dix schellings,     44,10

Les vingt cinq mars et vingt neuf septembre, deux livres deux schillings six deniers, ci    10, 2, 6

Dont il faut déduire l’Income tax, à raison de sept deniers par livre sterling ;

La sixième pièce est l’original de ladite lettre dont la traduction vient d’être analysée ;

Les deux suivantes sont des lettres écrites par le même au même, en langue française, et donnant des renseignements sur lesdits « Corporations Bonds », qui sont au nom de feu M. Neukomm et qui dépendent da la succession ;

Lesquelles pièces ont été cotées et paraphées par ledit Me Persil et inventoriées pour la présente cote, ci Sixième

 

M. Antoine Neukomm déclare que les « Corporation Bonds » qui appartiennent à la succession sont des titres d’obligations dus par la ville de Manchester, analogues aux obligations dues par la ville de Paris, et qu’il n’était dû sur chacun d’eux que le semestre d’intérêt courant, lors du décès de M. Neukomm.

 

 

Cote Septième – Une pièce

Rente viagère constituée par le prince de Talleyrand

 

La pièce unique de cette cote est la grosse unique d’un acte reçu par Me. Chodron et son collègue, notaires à Paris, le dix-sept février mil huit cent vingt trois, contenant constitution d’une rente annuelle et viagère de quatre mille francs, par le prince Talleyrand à feu M. Neukomm, à titre de donation entre vifs ;

Laquelle pièce a été cotée et paraphée par M. Persil et inventoriée pour la présente cote ci Septième

 

M. Antoine Neukomm déclare qu’au moment du décès de son frère il était dû la somme de [en blanc] pour les arrérages de ladite vente depuis le dix- sept février dernier et que cette somme est encore due à la succession ;

 

 

Déclarations

M. Neukomm déclare :

 

- qu’au moment du décès de son frère il n’existait à son domicile aucuns deniers comptants ;

- qu’il n’est rien réclamé contre la succession, à sa connaissance, par qui que ce soit ;

- qu’il n’existait aucun compte d’intérêt entre le défunt et lui ;

- et qu’il n’est pas à sa connaissance qu’il existe d’autre actif que celui qui résulte du présent Inventaire ;

 

 

Frais Funéraires

 

Que depuis le décès, M. Neukomm a payé tant pour le service religieux qu’à l’administration des pompes funèbres, la construction d’un caveau dans le cimetière Montmartre, l’achat d’un terrain à perpétuité, et autres dépenses du même genre, la somme de trois mille cinq cents francs environ, déclarant qu’il n’a en ce moment aucune des pièces qui établissent le montant exact de ces frais.

 

Clôture

 

Ce fait ne s’étant trouvé plus rien à dire, déclarer, ni faire comprendre au présent Inventaire, il est demeuré clos à la réquisition de M. Antoine Neukomm qui l’a affirmé sincère et véritable et a prêté serment entre les mains des notaires soussignés de n’avoir rien joui ni rien détourné, vu ni su qu’il ait été rien pris ni détourné par qui que ce soit, directement ou indirectement des objets, papiers et valeurs dépendant de ladite succession ;

 

Les papiers ci-dessus inventoriés et les objets mobiliers restent en la possession de M. Antoine Neukomm, qui en fera la représentation quand et à qui il appartiendra ;

 

Avant de clore, M. Neukomm requiert de Me Persil la délivrance de tout certificat de propriété nécessaire pour faire transférer à son nom les rentes sur l’Etat et autres valeurs ci-dessus inventoriées, et ce en toute propriété ;

 

Il a été vaqué à tout ce que dessus depuis ladite heure de neuf de relevé jusqu’à celle de cinq de relevé par double vacation.

 

Et après lecture, M. Neukomm a signé avec les notaires.

 

[signatures de A. Neukomm, Me Persil et Me Delaporte]

 

 

 

Loïc Métrope (septembre 2008)

 

avec le précieux concours de Philippe d’ANCHALD (Paris) et Rosana LANZELOTTE (Rio de Janeiro)

 

 

 

 

 

 

 

 



[i] sic

 

[ii] Thorwaldsen, Bertel, (1770-1844).célèbre sculpteur danois, reçut une bourse du Gouvernement danois en 1793, pour étudier à Rome, où il fut profondément marqué par la sculpture grecque; il chercha à reproduire ces grands maîtres; Canova l’encouragea et une superbe statue de Jason établit sa réputation. Sa vie devait alors être marquée par la gloire et la prospérité. Bien qu’il ait été reçu au Danemark avec les plus grands honneurs en 1819, il préféra retourner à Rome dont le climat convenait mieux à sa santé fragile.

Il exécuta dans cette ville de nombreuses oeuvres inspirées de la mythologie grecque. Un grand nombre de ses oeuvres se trouvent aujourd’hui dans le musée qui porte son nom à Copenhague.

 

[iii] Un rapport ?? avec Sir William Sterndale BENNETT ( 1816-1875), pianiste et compositeur anglais dont la dernière fille Elisabeth était née en 1848.

 

[iv] Madame Clément Léon de LAAGE de BELLEFAYE (1825-1904), habite le 19, rue d’Anjou à Paris. Son beau frère Henry de Laage de Bellefaye, auteur de « Des Esprits » est un spécialiste des sciences occultes. Clément-Léon, qui travaille aux Douanes à Rouen, est un petit fils de Jean Antoine CHAPTAL

 

[v] Dédicataire de la mélodie « The life boat, a descriptive song», Paul Ferdinand WILLERT naquit en 1794 dans le Duché de  Mecklenburg-Strelitz et  meurt en 1879 à Higher Broughton le 18 mars. Il partage donc avec NEUKOMM la pratique de l'allemand. Il émigre en Angleterre en 1821, et se lance dans les affaires à Manchester. Il fut commissaire de Police à partir de 1828. En 1838, il est élu municipal puis prend de nouvelles responsabilités à la Mairie de Manchester en 1841.

Reconnu comme un financier habile, c’était également un homme cultivé (ainsi, pendant des années il joua du violon dans un orchestre local). Homme public, ayant de nombreuses relations, il semble avoir bénéficié du respect de tous.

 

[vi] Ignaz Moscheles , pianiste et compositeur tchèque, né le 23 mai 1794 à Prague et décédé le 10 mars 1870 à Leipzig . Fils d'un drapier de Bohême, Moscheles étudie la musique auprès de Friedrich Dionys Weber au Conservatoire de Prague jusqu'en 1808.

De 1808 à 1816, il poursuit des cours de composition à Vienne avec Johann Georg Albrechtsberger (1736-1809) et Antonio Salieri (1750-1825). En 1814, Ludwig van Beethoven lui confie la transcription pour piano de son opéra Fidelio.

De 1816 à 1821, Moscheles se produit à travers toute l'Europe en tant que pianiste virtuose. De 1821 à 1843, il se fixe à Londres où il devient organisateur de concerts. Il donne alors des concerts avec Felix Mendelssohn Bartholdy (qui restera un ami tout au long de sa vie), Hummel, Liszt ou Chopin. En 1837, il publie une Méthode des Méthodes des Pianistes, un manuel pour clavier coécrit avec François-Joseph Fétis.

En 1843, il se consacre à la direction du conservatoire de Leipzig avec Mendelssohn.

 

[vii] Bedford en réalité.

 

[viii] A signaler: une épingle en agate avec une lyre d’Apollon gravée entre deux dauphins et un taureau datant du premier siècle avant notre ère aurait été donnée, semble t’il par Haydn à NEUKOMM qui lui-même l’offrit plus tard à cette même Mrs Lloyd, Cette pièce fut plus tard acquise par la musicologue Marion Scott qui en fit don à la Bibliothèque de l’Université de Cambridge en 1946”

 

[ix] Frances BUNSEN (née Frances Waddington) (1791-Avril 1876), ou Baroness Bunsen, peintre de talent et écrivain, épouse de Christian Charles Josias BUNSEN, diplomate et écrivain allemand.

 

[x] petite ville de Bavière.

 

[xi] Alfred von HENIKSTEIN (1810-1882), major général en 1854, combattit en Italie en 1859, dirigea l’Armée Autrichienne pendant la guerre Austro prussienne de 1866. Il s’intéressa aussi beaucoup à la musique. Son père, Joseph von Henikstein (1768-1838), était le fils d’un financier et homme d’affaires juif originaire de Prague (Henig), mécène, ami de Wolfgang Amadeus Mozart, qui avait été anobli sous le nom de "Edler von Henikstein". Il faut noter que sa sœur Caroline épousa Joseph Hammer von Purgstall, le diplomate et traducteur d’ouvrages orientaux et ésotériques qui furent repris par des auteurs proches des Rose-Croix( cf la légende du Baphomet). Purgstall vint à Paris en 1809 pour négocier le retour à Vienne de manuscrits emportés par les armées de Napoléon. C’était également un ami de Beethoven. Ce bibliothécaire et écrivain ne nous a pas encore livré tous ses secrets.

 

[xii] ???.DICKMANN von  SECHERAU, VALERIE STEFANIE KATHARINA 1838.VIII.9, † Graz, Pfarre St.Leonhard 1896.XI.11.

 

[xiii] Graz

 

[xiv] Geraldine Endsor JEWSBURY (22 Août 1812 – 23 Septembre 1880), critique littéraire et auteur anglais fort apprécié de Charles DICKENS. Dans ses lettres à Jane CARLYLE, elle mentionne souvent NEUKOMM (de 1845 à 1851).

 

[xv] Joséphine Pauline de TALLEYRAND-PERIGORD (1820-1890), par son mariage marquise de CASTELLANE est née à Paris le 29 décembre 1820.

Troisième enfant légitime de Dorothée de Courlande, duchesse de Dino, et d'Edmond de Talleyrand-Périgord, duc de Dino, elle est souvent donnée comme la fille naturelle de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent. Elle grandit dans son hôtel de la rue Saint-Florentin, surnommée par lui « l'ange de la maison » ou « ma chère Minette ». Toute sa vie, il lui voue une très grande affection.

En 1839, elle épouse Henri de Castellane, fils du maréchal de Castellane . Veuve en 1847, elle vit la plupart du temps au château de Rochecotte (Indre-et-Loire), qui lui a été donné par sa mère. Très liée à Monseigneur Dupanloup, l'évêque d'Orléans, elle mène une vie simple et dévote.

 

[xvi] sic

 

[xvii] (sic) Voir 4

 

[xviii] Maberly, John né à Londres, fut le fondateur dans les années 1830 d’une importante filature de lin à Amiens

 


 


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