Documents relatifs à l’histoire des orgues des anciennes colonies françaises
de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle



Il est difficile d’établir une histoire précise des orgues installés dans les colonies françaises au cours des XIXe et XXe siècles, notamment en raison du manque d’archives – certaines ont disparu lors des troubles liés aux conflits qui ont précédé l’indépendance des territoires ou à la suite de ceux-ci -. Toutefois, il est possible de trouver, au gré des circonstances, quelques articles de périodiques qui font mention de ces instruments à tuyaux. Le mélange qui suit vient en partie compléter les notices consacrées aux orgues d’Outre-Mer, à ceux de Tunisie et du Maroc et donne un premier aperçu de l’implantation d’autres instruments dans les différents continents. Que le lecteur n’attende pas un travail exhaustif. Ses apports éventuels, historiques ou techniques sont les bienvenus.

ALGERIE


On trouve une histoire des orgues d’Algérie sur ce site :
https://orguedz.wordpress.com/

Aussi, ne nous pencherons-nous pas plus avant au sujet des instruments de ce pays.

CAMEROUN


Yaoundé, cathédrale

En 1970, l'orgue Gonzalez de l'abbaye bénédictine Sainte-Marie de la rue de la Source à Paris (16ème arrondissement) aurait du être installé à la cathédrale de Yaoundé, à l'initiative du frère Xavier Koufen. Le démontage par le facteur d'orgues Jean-Marc Cicchero eut lieu entre le 10 et le 25 août 1970. L'instrument d'une douzaine de jeux, harmonisé par Victor Gonzalez, est bien arrivé au Cameroun via Le Havre mais des complications ont empêché son remontage. Quelques années plus tard, on trouvait encore sur place des éléments éparpillés de cet orgue. (Source : témoignage de J.-M. Cicchero, octobre 2018)

Yaoundé, chapelle du grand séminaire

Il n’est pas question d’un orgue véritable ici, mais cet extrait d’article montre la volonté des missionnaires d’assurer une liturgie digne dans les colonies et l’établissement d’un mobilier cultuel proche des habitudes occidentales. Annales de la propagation de la foi, numéro de mai 1932, p. 118 : « Tous les Pères en surplis, avec le clergé indigène, prennent place aux stalles. L’orgue, disons plus exactement un modeste harmonium, joue une Marche nuptiale de Grosjean – (c’est bien les noces d’argent) – pour signifier que le pontife arrive. »

CHINE


Concession française de Shanghai, église Saint-Joseph

Cette église, bâtie en 1860-61, « possède un orgue, qui est l’œuvre d’un de nos frères coadjuteurs ». (Annales de la propagation de la foi, tome 39, 1867, p. 373).

Cet instrument avait été construit avec des tuyaux de bambou au début des années 1860 par le frère Léopold Deleuze (1818-1865). Doté d'une traction mécanique, il comptait 12 à 14 jeux sur deux claviers et pédalier. L'instrument était placé sur une tribune dont il remplissait presque entièrement la surface. C'est au cours du XXème siècle qu'il a disparu. Pour la Chine, le frère jésuite Deleuze avait construit trois autres orgues de bambou : l'un de 9 jeux sur un clavier et pédalier en 1856-57 pour l'église Saint-François-Xavier de Shanghaï. Composition :

Manuel (49 notes) : Bourdon 16', flûte 8', bourdon 8', flûte 4', fifre 2', dessus "d'orgue chinois" 4', trompette 8', clarinette 8', musette 4'.
Pédalier (25 notes) : Bourdon 16' (emprunté au manuel)

Agrandi une première fois par son concepteur au début des années 1860 (un second clavier est ajouté et l'instrument compte alors 16 jeux) et une seconde fois en 1879 (24 jeux) par François Ravary (1823-1891), cet orgue fut détruit en 1966. Le deuxième orgue de bambou fut construit en 1859 pour la chapelle du couvent des Jésuites de Shanghaï et le troisième de 3 jeux sur un clavier date de 1856. Ce petit orgue construit en hommage à Napoléon III est encore visible au Musée de la musique de Paris (www.europeana.eu/portal/fr/record/09102/_CM_0160353.html)

A titre d'information complémentaire, il convient de signaler que les missionnaires français avaient fait appel à Cavaillé-Coll pour construire trois instruments destinés à la Chine : 

Un de 12 jeux sur deux claviers et pédalier, à traction mécanique, pour l'église Saint-Joseph de Pékin (opus 593, 12 000 francs, 1884-85), détruit au cours de la Révolte des Boxers dans la nuit du 13 au 14 juin 1900. Composition : 

Grand-orgue (56 notes) : Bourdon 16', montre 8', flûte harmonique 8', prestant 4'.
Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8', viole de gambe 8', voix céleste 8', flûte octaviante 4', trompette 8'; basson-hautbois 8'.
Pédale (20 notes) : Soubasse 16', basse 8.
Acc. II/I, tir. I et II, trémolo II.

Un de 24 jeux sur deux claviers et pédalier, à traction mécanique, pour la cathédrale Saint-Sauveur de Pékin (opus 607, 39 615 francs, 1888-89). Cet orgue, relevé et agrandi en 1927 par le facteur tchécoslovaque Anton Biszkupits (1886-1937), a été démonté en 1965 et cédé au Conservatoire de la ville mais n'a jamais été remonté. Il en subsisterait quelques éléments épars placés dans des caisses dans les réserves du lieu. Dans la cathédrale, réouverte au culte, un orgue de trois claviers et 38 jeux du facteur Casavant a été inauguré en 2014. Le buffet a été construit volontairement en copie de celui de 1888, dessiné à partir de la façade de la cathédrale. Composition du Cavaillé-Coll : 

Grand-orgue (56 notes) : Bourdon 16', montre 8', flûte harmonique 8', bourdon 8', salicional 8', prestant 4', flûte douce 4', doublette 2', plein-jeu V rgs, basson 16', trompette 8', clairon 4'.
Récit expressif (56 notes) : Flûte traversière 8', viole de gambe 8', voix céleste 8', flûte octaviante 4', octavin 2', basson- hautbois 8', voix humaine 8'.
Pédale (30 notes) : Soubasse 16', basse 8', bourdon 8', basson 16'.
Acc. II/ I, tir. I et II, orage, trémolo II, anches II, combinaisons I.

Et un orgue de chœur de 4 jeux sur un clavier pour cette même cathédrale Saint-Sauveur (opus 640, 2500 francs, 1888-90). Relevé en 1927 par Anton Biszkupits, cet instrument a disparu après 1958. Composition : 

Manuel non expressif (56 notes) : Principal 8', flûte harmonique 8', bourdon 8', prestant 4'.

DAHOMEY (actuel BENIN)


Bohicon, église

Dans le périodique Le Phare du Dahomey du jeudi 18 mars 1937, on apprend que « Le lundi de Pâques, 29 mars, il y aura à Bohicon la cérémonie de la pose de la première pierre de l’église de Bohicon. […] Le Révérend Père Huchet, l’organiste au merveilleux doigté, tiendra les orgues ».

Ouidah, cathédrale

On lit dans la revue Le Phare du Dahomey de mai-juin-juillet 1934, page 9, que « Peu à peu, on put doter la cathédrale de fonts baptismaux, d’un orgue, de vitraux et plus récemment encore d’une magnifique chaire, œuvre du R.P. Neu. »

 

Porto-Novo, église Notre-Dame

Un orgue, probablement doté de jeux en extension et d'une traction électrique, a été installé en 1949. En dehors de ses fonctions cultuelles, il a servi lors de récitals :

 

« Un récital d'orgue à Porto-Novo :

Ces mots, courants à la Métropole, expriment un événement.

C'est en effet à écouter de vraies orgues que la population de Porto-Novo avait été conviée eu ce dimanche 7 août 1949, en l’Eglise Notre-Dame de Porto-Novo.

Événement unique en A. O. F.

La genèse en serait peut-être longue à conter.

Pensez simplement à ce qu’il a fallu d’audace et de confiance pour oser commander et faire venir de France ce miracle de délicatesse, de finesse et de sensibilité, en même temps que de puissance, qu’est un orgue moderne.

Exécuté spécialement en vue de son utilisation sous les tropiques et en fonction des dimensions de l’Eglise où il doit faire entendre sa voix, il est arrivé à bon port, mais en pièces détachées. Il a été assemblé, monté et réglé sur place. Travail de précision et de longue patience.

Les Pères ont mis à cette œuvre la même ardeur qu’à le souhaiter et à le commander, sous la direction du R. P. Huet, dont les connaissances techniques ont trouvé là un bel emploi. Songez qu’avec ses 2 claviers de 61 notes, l'instrument comporte un pédalier avec une sous-basse de 16 pieds, une basse de 8 pieds, une de 4 et 12 jeux, dont 7 réels et 5 combinés.

C’est le magnifique résultat de ces efforts communs que nous avons pu apprécier en cette soirée, grâce à un programme varié mais très judicieux.

Le R. P. Falcon, à quelques jours seulement de son départ, nous a démontré que le roi des instruments conservera sous les tropiques sa primauté incontestable.

Entre la Toccata de la I e Symphonie de Widor et la marche d’Hamlet tous en ont été convaincus, même ceux pour qui ce récital était une véritable « première ». Que ce soit dans Pretorius, Bach, Rameau, Franck, Boëlmann, Méhul, Raffy ou Vidal, nous avons pu constater qu’aucun instrument sonore n'est capable de passer aussi aisément de la puissance à la prière, de l’allégresse à la mélancolie, de la puissance à la simplicité.

C’est le seul qui puisse aussi naturellement dialoguer avec la voix humaine. Louons ici la chorale Sainte-Cécile qui, accompagnée par le R. P. Lazare Shanou nous l’a si sûrement et si artistiquement prouvé. C’est le seul digne d’une enceinte sacrée. Les audacieux coupables de l’événement ont déjà trouvé leur récompense. Les très nombreuses personnes qui se pressaient dans l’Eglise n’ignoraient pas en effet que c’est seulement un peu plus de la moitié d’une petite fortune que représente un pareil instrument qui a pu être payé par des dons volontaires. La recette de ce récital et la générosité de tous permettront de rembourser le reste.

M. le Secrétaire général et Mme Valluy, M. le Maire et Mme Grob, qui avaient bien voulu honorer cette festivité de leur présence en donnant l’exemple, en même temps qu’ils témoignaient du grand intérêt qu’ils portent à tout ce qui peut marquer un progrès au Dahomey. Un auditeur. »

(France-Dahomey, 12 août 1949)

 

« Dimanche 7 Août à 20 heures (et non le Samedi 6 comme il avait été prévu) :

UN GRAND RÉCITAL D’ORGUE - Organiste : R. P. FALCON

Programme : Pièces d’orgue de WIDOR, BACH, CESAR FRANCK, etc. et Chants exécutés par la Chorale Sainte-Cécile - Prix des places: 100 francs et 50 francs. »

(France-Dahomey, 2 août 1949, p. 4)

En attente de son départ en 1914 pour la cathédrale de Brazzaville,
l'orgue alors entreposé à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loire).
(photo X..., in Monseigneur Augouard..., par Jehan de Witte, Paris,
Emile-Paul Frères, éditeurs, 1924, p. 345/coll. BnF-Gallica) DR.


CONGO


Cathédrale de Brazzaville

Article extrait des Annales coloniales du 9 juin 1914 : « Moyen Congo. Mgr Augouard, évêque du Congo français, présidera jeudi prochain, à Nogent-le-Rotrou, l’inauguration du grand orgue destiné à sa cathédrale de Brazzaville et qui lui est offert par ses amis du Perche. L’orgue sera tenu par M. Sergent, organiste de Notre-Dame-de-la-Croix, à Paris. »
Cet orgue, aujourd'hui disparu et remplacé par un instrument numérique, était l'œuvre de l'abbé Tronchet sur commande de Mgr Augouard. Il possédait 13 jeux sur deux claviers et pédalier. Voici deux témoignages sur l'instrument :

"Dans la petite église catholique romaine qui est appelée la Cathédrale de Brazzaville, se trouve le seul orgue de l'Afrique équatoriale. Même le docteur Schweitzer ne possède à Lambaréné qu'un de ces pianos à pédales. Donc, le matin suivant, nous allâmes joyeusement à la Mission Catholique Romaine pour jouer de l'orgue. Ce fut le point culminant de mes vacances ! Lorsque les petits pieds noirs de mon "souffleur" furent fatigués, je repris mes cahiers de musique d'orgue sous le bras, ramassai mon sac et partis pour Léopoldville."
Ruth Siegfried, "Rayons et ombres" in L'Officier, mars 1955, p. 37.

« Ce n'est pas trop sauvage ? […]

Le Congo, sauvage ? … C'était vrai il y a vingt ans […] Tenez, la meilleure preuve, c'est qu'on est sur le point de finir un grand orgue pour ma cathédrale de Brazzaville. Et même, si vos lecteurs veulent m'aider à le payer, ils me tireront une rude épine du pied. […] Un grand orgue au Congo ? […] Mais oui, jeune homme, un grand orgue au Congo ! et que nous monterons nous-mêmes […]

Le pauvre harmonium de jadis est devenu tuberculeux, insuffisant il ne peut plus guider notre assistance, et souvent, dans le vaste vaisseau, nous sommes exposés à une cacophonie qui attriste tout le monde. […]

Le rêve était d'avoir un orgue Mais comment songer à un pareil luxe au centre de l'Afrique ? Le geste que vous avez fait tout à l'heure, je l'ai fait moi-même un orgue là-bas ! […] Et pourquoi, Père, me disent-il, n'aurions-nous pas un grand orgue ? Ce ne sont pas les arbres qui manquent dans nos forêts pour le buffet. Les éléphants fourniraient l'ivoire des claviers, nos ébéniers donneraient les dièses et les bémols, les hippopotames, la peau des soufflets. […]

Juste à ce moment, continue l'évêque, je recevais une lettre de Nogent-le-Rotrou. Un facteur d'orgues, aussi artiste que généreux, m'offrait de confectionner l'instrument à des conditions absolument avantageuses.

Je pressentis la Compagnie des paquebots. Elle m'accordait, elle aussi, des réductions superbes. […]

Figurez-vous dans quelques mois, cette fête-là chez nous, où nous sommes libres comme l'air, cette fête pour l'inauguration de notre orgue ! […]

Les Européens eux-mêmes, éloignés de la patrie, absorbés par les intérêts matériels, pleureront en écoutant descendre sur eux les mélodies pieuses qui bercèrent leur enfance. Qui sait ? Quelques-uns devront peut-être le réveil de leur foi à ce sublime instrument, qui est comme la grande voix de l'Eglise. Je vous assure que moi, qui compte trente-sept ans de Congo, je dirai volontiers mon Nunc dimittis, le jour où, à Brazzaville, j'entendrai le Credo de Dumont chanté par tout mon peuple et scandé là-haut par les accords puissants de premier orgue français ! »

(La Croix, 22 février 1914, p. 1)


« INAUGURATION DU GRAND ORGUE DE BRAZZAVILLE (De notre correspondant.)

Jeudi dernier, 4 juin, Mgr Augouard, vicaire apostolique du Haut-Oubanghi, a présidé, en l'église Notre-Dame de Nogent-le-Rotrou, la cérémonie de l'inauguration du grand orgue destiné à sa cathédrale de Brazzaville, au Congo français. Sa Grandeur était assistée de Mgr Gouin, prélat de la maison de Sa Sainteté, et de M. le chanoine Claireaux, curé de Notre-Dame et archiprêtre de Nogent-le-Rotrou. Après la bénédiction de l'instrument, des artistes distingués ont fait entendre à l'auditoire qui se pressait dans l'église une partie musicale fort bien composée. M. Sergent, organiste de Notre-Dame de la Croix, à Paris, était à l'orgue. L'orateur de la fête fut M. l'abbé Riguet, curé de Saint-Jean de Ruelle à Orléans.

« L'orgue, a-t-il dit, est le roi des instruments, car il saisit et condense les diverses harmonies de la nature pour les exprimer de nouveau sous les doigts d'un artiste habile et 'les faire remonter vers Dieu en hommages d'amour ou en élans de prière. »

Le nouvel instrument est sorti des ateliers de M. l'abbé Tronchet, facteur d'orgues à Nogent-le-Rotrou. Il est composé de 13 jeux disposés sur 2 claviers et d'un pédalier en tirasse. De l'aveu de tous les auditeurs, il fait le plus grand honneur à l'habile constructeur, et il tiendra une place de choix au milieu devant d'instruments composés ou restaurés par lui depuis un quart de siècle, par exemple pour les cathédrales de Tours et du Mans, pour Saint-Pierre de Chartres, Brou, Cloyes, la Flèche, etc. Pour qu'il puisse résister à la température équatoriale de Brazzaville et à la chaleur humide de la contrée, il a été l'objet de soins minutieux. C'est probablement le premier instrument de ce genre qui s'en ira dans les colonies lointaines seconder le zèle de nos missionnaires et chanter au milieu de l'Afrique la gloire de Dieu. — C. C. »

(L'Univers, 10 juin 1914, p. 3)

 

« Les orgues de Brazzaville

C'est par erreur que nous avons annoncé comme devant avoir lieu jeudi prochain l'inauguration des orgues de Brazzaville. Cette solennité a eu lieu jeudi dernier, 4 juin, à Nogent-le-Rotrou, à l'église Notre-Dame, sous la présidence de Mgr Augouard, évêque du Congo français. Les nouvelles orgues, construites par M. l'abbé Tronchet, facteur d'orgues à Nogent-le-Rotrou, se composent de treize jeux répartis sur deux claviers manuels et un pédalier de trente notes. L'instrument est remarquable par une combinaison très heureuse des jeux qui lui donne une grande force unie a beaucoup de douceur. Au cours de la cérémonie, Mgr Augouard, après avoir adressé des éloges bien mérités aux artistes éminents qui en ont fait valoir les ressources, MM. Sergent, organiste de Notre-Dame-de-la-Croix à Paris, J. Quid'beuf et M. l'abbé d'Orléans qui, dans une pittoresque improvisation, a si bien chanté les gloires de l'orgue.

Le grand orgue de Brazzaville est sans doute le premier de ce genre qui sera installé dans nos colonies africaines. Il fera honneur à la facture française et à M. l'abbé Tronchet qui lui a apporté les soins spéciaux qu'exige la haute température du Congo. »

(Le Soleil, 10 juin 1914, p. 2)

 


GABON


Libreville, cathédrale

En tribune trône un orgue dont le buffet fait penser aux réalisations Haerpfer-Erman des années 1960. Il s’agit en fait d’un instrument construit en 1962 par Verschueren (opus 543). Cet orgue à traction mécanique possède la composition suivante :
Manuel 1 (56 notes) : Montre 8’, Roerfluit 8’, Octaaf 4’, Fluit 4’, Doublet 2’, Mixtuur II-IV rgs.
Manuel 2 (56 notes) ; Bourdon 8’, Dulciana 8’ (c), Gemrshoorn 4’, Nazard 2 2/3’, Nachthoorn 2’, Schalmei 8’.
Pédale (30 notes) : Subbas 16’, Octaaf 8’, Gemshoorn 4’.


GUINEE FRANCAISE


Conakry, Cathédrale

Un orgue avait été posé dans cette cathédrale :

« A LA CATHEDRALE - Les nouvelles orgues de la Cathédrale de Conakry sont installées et le mardi 6 juin, un concert spirituel très remarquable a été donné pour marquer leur inauguration.

Les orgues étaient tenues par le R.P. Chaverot et par M. Max Mingonnat, avec le concours de Mmes Evelin et Gloan, pour le chant, et de la maîtrise de la Cathédrale.

Les œuvres de Bach, Mozart, Clérambault, Daquin, Haendel, Franck, Fauré, Vierne, etc. furent interprétées d’une façon saisissante à cause de l’acoustique merveilleuse de la vaste nef.

Pendant deux heures, grâce au talent de nos artistes, grâce à l’ambiance, les auditeurs furent emmenés bien loin de notre petite capitale africaine.

Dommage que soient si rares ces heures. »

(Paris-Dakar, 14 juin 1950, p. 3)

 

« GUINÉE - UN FESTIVAL J. S. BACH A LA CATHÉDRALE - On a commémoré cette année le 200e anniversaire de la mort de Jean-Sébastien Bach, l’un des grands maîtres de la musique, notamment à Strasbourg.

Plus modestement, Conakry a tenu à s’associer à ces manifestations d’art et de culture, grâce à l’initiative du R. P. Chaverot qui utilisa pour la circonstance les nouvelles orgues de la Cathédrale.

Sous les voûtes sonores, les amateurs d’Art purent goûter mardi soir, pendant deux heures, des préludes, des fugues et des chorals remarquablement exécutés par le R. P. Chaverot, par Mme Chesnay, 1er Prix d’Honneur du Conservatoire de Rennes, de passage dans notre ville, avec le concours, pour le violon celle, de MM. Paul Guibé et Le Canut, respectivement du Conservatoire de Paris et du Conservatoire de Bordeaux. »

(Paris-Dakar, 12 septembre 1950, p. 3)

 

Le docteur Schweitzer y avait donné des récitals :

« Puis nous parlons musique. Le professeur Schweitzer, dont on sait qu’il est l’interprète inspiré de Bach, nous rappelle à ce propos que, s’il a pu donner une interprétation fidèle de l’œuvre du génial musicien, c’est qu’en Alsace, beaucoup d’orgues subsistent encore qui n’ont point trop souffert des intempéries, des guerres (ni du chauffage !) qui avaient été construites par Silbermann, le facteur préféré du grand maître.

Et avant de prendre congé, nous évoquons à ce propos les quelques orgues de la Fédération : celui de Conakry, sur lequel il jouera à son passage dans la capitale de la Guinée, et celui, futur, de Dakar. »

(Paris-Dakar, 30 novembre 1951, p. 1)

 


ILES MARQUISES


Hatiehu

Orgue ou harmonium ? Impossible à déterminer. Annales de la propagation de la foi, mars 1891, tome 63, p. 360 : « Au son bruyant de notre orgue (barbare, assurément), le prêtre fait son entrée solennelle. […] Une petite maîtrise entonne un Kyrie de Dumont. »

Eglise Saint-André de Montreuil-sous-Bois. On aperçoit, derrière l'autel, l'orgue Merklin avant son transfert à Saïgon
(CP Mona, coll. O. Geoffroy) DR.
INDOCHINE FRANCAISE

Saïgon, cathédrale

L’instrument mentionné était-il un harmonium ou un orgue ? Voici une anecdote rapportée dans le numéro du 24 septembre 1899 de La Liberté des colonies :
« Le jour des obsèques de M. Guérin, propriétaire du Saïgon-Hôtel, […] M. Roumisch […] alla trouver le curé de la cathédrale pour lui demander l’autorisation de jouer quelques morceaux pendant le service. […]
- Mais, est-ce qu’il y a des femmes dans votre orchestre ?
- Il n’y a pas « des femmes », mais seulement Mme Roumisch, ma femme, qui tiendra l’orgue.
- Oh ! Alors, c’est impossible. J’ai déjà été grondé (sic) à ce sujet par Monseigneur. […] Monseigneur n’est pas d’avis de laisser monter des femmes à l’orgue. […]
La religion de ces bons pères admet les femmes à la messe, à la confession et surtout à la quête mais pas à l’orgue, c’est-à-dire à un endroit où personne ne les voit ! »

Un petit orgue provenant d'une manufacture française a bien été livré et posé sur la tribune de la cathédrale de Saïgon. Cet instrument de huit jeux sur deux claviers manuels et pédalier, avec console indépendante, était doté d'un tirage pneumatique des jeux avec une combinaison libre par petits tirants placés au-dessus des tirants principaux. Malheureusement, il est injouable et en ruine depuis de très nombreuses années en raison d'un manque d'entretien et d'utilisation, du vandalisme et de l'œuvre des insectes xylophages. Une grande partie de la tuyauterie a disparu et la console a perdu ses claviers. Le beau buffet néo-gothique de chêne à quatre plates-faces est encore en place mais privé de tuyaux de façade. Cet instrument, qui a probablement remplacé un orgue plus ancien, avait été acheté d'occasion à la paroisse française Saint-André de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 1937 par un vicaire de la cathédrale, le père Ernest Tricoire (1907-1945) qui périt assassiné en portant secours à deux frères des Ecoles chrétiennes. Il fut durant plusieurs années (de 1937 à 1970, avec quelques interruptions) joué par le prêtre missionnaire Paul Aimé Marcel Pouclet (1909-1982) qui avait participé à son remontage dans la cathédrale.

Composition d'origine (suivant communication de Chester Berry)  :
Grand-orgue (56 notes) : Bourdon 16', montre 8', flûte 8', prestant 4'.
Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8', salicional 8', dulciane 8', trompette 8'.
Pédale (30 notes) : Soubasse 16'.
Tir. I et II, acc. II/I, anches II, trémolo II.

Au récit, Gutschenritter a remplacé les jeux d'origine par un principal de 4'  et un plein-jeu III rgs. La soubasse 16' de pédale est un emprunt du bourdon 16' du grand-orgue. Le cartouche au-dessus des claviers indiquait "G. Gutschenritter Fils".

Voici la composition actuelle (communication du même):
  Grand-orgue (56 notes) : Bourdon 16', montre 8', flûte 8', prestant 4'.
Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8', principal 4', plein-jeu III rgs, trompette 8'.
Pédale (30 notes) : Soubasse 16'.
Tir. I et II, acc. II/I, anches II, trémolo II, combinaison.

Le Bulletin de la Société des Missions Etrangères de Paris (année 1937, p. 883-884) mentionne un détail sur l'origine de cet orgue qui nous permet d'établir qu'il s'agissait de l'instrument Merklin 1877, réfection Gutschenritter 1924, de l'église Saint-André de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) :

"J'allais oublier une nouvelle vraiment sensationnelle : de grandes orgues viennent d'arriver ! Inutile de dire que notre cathédrale n'en est qu'embellie. Depuis longtemps, l'on en parlait : le père Tricoire, vicaire à la cathédrale s'est chargé de réaliser ce projet. On lui annonça un jour que les orgues de Montreuil, près Paris, étaient à vendre pour un prix modique ; il n'eut garde de laisser passer l'occasion. Aussitôt les orgues furent achetées et en même temps fut lancée une souscription qui semble devoir couvrir largement les frais. Dès son arrivée à Saïgon, l'instrument fut rapidement déballé. Contre l'attente de plusieurs, à peine trois semaines après, le P. Pouclet, qui avait aidé le père Tricoire à installer l'orgue, réussissait à le faire entendre pour la première fois. Désormais, les fidèles de Saïgon pourront, selon le mot de Pie X, "prier sur de la beauté."

De plus, quelques détails relatifs à la souscription pour l'achat de l'orgue de Montreuil sont donnés ici :

« Une souscription en vue de l'achat de grandes orgues pour la cathédrale de Saïgon Un comité paroissial a pris l'initiative d'acheter pour la cathédrale de Saïgon les grandes orgues de l'église de Montreuil.
La dépense s'élève approximativement à 10 000 fr. Le Comité se permet de compter sur la générosité du public. La qualité de l'instrument est garantie par diverses personnalités compétentes présentes à Saïgon et qui ont pu récemment apprécier la qualité des sons et la puissance de cet instrument. Il possède deux claviers, une soufflerie électrique, un pédalier de trente notes et permettra de donner aux offices et aux fêtes la solennité désirable ainsi que de belles auditions de grande musique religieuse.
Les listes de souscription circuleront incessamment, mais dès à présent, tout donateur pourra se faire connaître au Presbytère où lui sera délivré un reçu en attendant la carte-souvenir qui lui assurera une place préférentielle pour tous les Concerts Spirituels qui seront organisés. »
(L'Avenir du Tonkin, 21 juin 1937, p. 11)

D'après Chester H. Berry, au début des années 1970, l'organiste de la cathédrale était un Américain, Gordon Bachlund, ingénieur électricien. Lors de la visite de l'instrument, C. Berry a pu constater que la traction était mécanique au niveau de la console et pour les accouplements mais qu'une série de relais pneumatiques avec tubes en laiton situés sous la console transmettait le mouvement des touches vers les sommiers. Les noms de jeux sur les porcelaines avaient été effacés par le temps mais avaient patiemment été regravés par G. Bachlund. Leurs noms d'origine pouvaient encore être lus au niveau des sommiers. La trompette 8' du récit ne parlait qu'une fois la pédale d'appel enfoncée. (cf. "The Tracker", Quaterly Journal of the Organ Society, vol. XVI, n°2, hiver 1972, p. 12).

Il faut signaler aussi qu'un petit orgue du facteur et ébéniste Eric Mourey a été installé temporairement dans le chœur de la cathédrale de Saïgon entre 2001 et 2006 avant d'être transféré en France, dans l'église Notre-Dame de Rochecorbon (37). Composition :  Clavier manuel (61 notes) : Bourdon 8', prestant 4', doublette 2', quinte 1 1/3'. Pédale (30 notes) : en tirasse.

LIBAN

Une quinzaine d’instruments à tuyaux se trouvent actuellement au Liban dans différents lieux de culte et l'on y organise festivals et « semaines de l'orgue ». Si tous ne sont pas en état de jeu correct, certains ont été restaurés ou agrandi ces dernières années. Voici quelques éléments historiques et techniques à leur sujet. (cf. également http://www.solfestival.org/ et http://decouverte.orgue.free.fr/facteurs/roethinger.htm)

 

Beyrouth, basilique Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, Achrafieh

Orgue construit par Walcker en 1955 pour cette basilique des Lazaristes et récemment restauré et augmenté. Les transmissions sont électriques. Composition :

Grand-Orgue (61 notes) : Bourdon 16’, principal 8’, flûte creuse 8’, viole 8’, octave 4’, flûte 4’, quinte 2 2/3’, principal 2’, fourniture IV/VI rgs, trompette en chamade 8’.

Récit expressif (61 notes) : Principal-violon 8’, bourdon 8’, viole d’orchestre 8’, éolienne 8’, voix céleste 8’, principal-violon 4’, flûte 4’, octave 2’, quinte 1 1/3’, cymbale IV/VI rgs, hautbois 8’, chalumeau 4’.

Pédale (30 notes) : Soubasse 16’, bourdon 8’, cello 8’, octavebasse 8’, choralbasse 4’, flûte 4’, fourniture IV/VI rgs, fagott 8’, trompette 8’, chalumeau 4’, clairon 4’.

Tir. I et II, acc II/I en 16, 8 et 4, I en 4, II en 16 et 4, trémolo II.

 

Beyrouth, American University, assembly hall

Orgue construit par Marcussen en 1972. Transmission mécanique pour les notes, tractions électrique, pneumatique, mécanique des registres. Composition :

Positif (56 notes) : Gedact 8’, Spitzgamba 8’, Prinzipal 4’, Traversflöte 4’, Valdflöte 2’, Sesquialtera II rgs, Mixture IV rgs, Dulzaine 16’, Oboe 8’.

Grand-Orgue (56 notes) : Prinzipal 8’, Rhorflöte 8’, Octave 4’, Gedactflöte 4’, Siptzquinte 2 2/3’, Octave 2’, Mixture VI rgs, Trompette 8’.

Echo (56 notes) : Gedact 8’, Rhorflöte 4’, Prinzipal 2’, Blockflöte 2’, Quinte 1 1/3’, Zimbel II rgs, Regal 8’.

Pédale (30 notes) : Subbasse 16’, Prinzipal 8’, Gedact 8’, Quinte 5 1/3’, Octave 4’, Nachthorn 2’, Mixture VI rgs, Fagott 16’, Trompette 8’.

Tir I. II et III, acc II/I, III/II, tremblants I et III.

 

Beyrouth, église du Sacré-Cœur, Collège des Frères des Ecoles chrétiennes, Gemmayzeh

Orgue construit par la Manufacture Debierre-Gloton, de Nantes, en 1935 et récemment restauré. Transmissions électro-pneumatiques. Composition :

Grand-Orgue : (56 notes) : Bourdon 16’, montre 8’, bourdon 8’, flûte harmonique 8’, salicional 8’, prestant 4’, quinte 2 2/3’, trompette 8’.

Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8’, flûte 8’, gambe 8’, voix céleste 8’, octave 4’, nasard 2 2/3’, doublette 2’, tierce 1 3/5’, trompette harmonique 8’.

Pédale (30 notes) : Soubasse 16’, bourdon 8’, basson 16’.

Tir. I et II, acc. II/I en 16 et 8, I en 4, appel I, appel anches, tremolo II.

 

Beyrouth, église Saint-Joseph, pères Jésuites

Cette église construite en 1875 possède un orgue malheureusement endommagé durant les événements qui ont jalonné la guerre civile de 1975-1990 et par les intempéries. Une restauration est envisagée.

Cet orgue à transmission mécanique, construit par Paul-Marie Koenig, possède la composition suivante :

Grand-Orgue (56 notes) : Bourdon 16', flûte harmonique 8', prestant 4', flûte 4', quinte 2 2/3', octavin 2'.

Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8', gambe 8', voix céleste 8', flûte octaviante 4', nazard 2 2/3', octavin 2', tierce 1 3/5', plein-jeu 4 rgs (1'), bombarde 16', trompette 8', hautbois 8', clairon 4'.

Pédale : Contrebasse 16', soubasse 16', quinte 10 2/3', violoncelle 8'.

 

Beyrouth, cathédrale Saint-Louis des Capucins

Le buffet date de 1868 et l’orgue qu’il contient remonte à 1938. Cet instrument attend sa restauration ou plus exactement sa reconstruction.

(cf. http://www.musimem.com/robilliard.htm)

 

Beyrouth, église franciscaine, Hamra (Saint-François d'Assise)

Un orgue est présent dans cette église conventuelle inaugurée en novembre 1937.

 

Beyrouth, église nationale évangélique, Riad El Solh

Ce lieu de culte possède un orgue à transmissions mécaniques, à deux claviers, dont l’un est expressif. Il a été construit par la maison Rieger en 1998. Sa composition est la suivante :

Hauptwerk (56 notes) : Principal 8’, Holflöte 8’, Octav4’, Spitzflöte 4’, Flachflöte 2’, Mixtur IV rgs (1 1/3’), Trompete 8’.

Oberwerk (56 notes) : Holzgedackt 8’, Gamba 8’, Rohrflöte 4’, Principal 2’, Quinte 1 1/3’, Sesquialtera II rgs, tremblant.

Pédale (30 notes) : Subbass 16’, Principal 8’, Gedackt 8’, Choralbass 4’, Fagott 16’.

 

Tripoli, Collège des Frères (Deddeh)

Orgue Roethinger construit vers 1960. Transmissions électriques, sommiers à gravures. Composition :

Grand-Orgue (56 notes) : Montre 8’, bourdon 8’, prestant 4’, doublette 2’, plein-jeu IV rgs, cromorne 8’.

Récit expressif (56 notes) : Cor de nuit 8’, dulciane 8’, voix céleste 8’, principal 4’, quarte de nasard 2’, sesquialtera II rgs, cymbale III rgs, trompette 8’.

Pédale (30 notes) : Soubasse 16’, flûte 8’, quintaton 4’.

Tir. I et II, acc. II/I, annulateur anches, appel tutti.

 

Tripoli, église Saint-François (El Mina)

Un petit positif de continuo de quatre registres se trouve à l'entrée du choeur de ce sanctuaire.

 

Khirbet-Qanafâr, Ecole Johann-Ludwig-Schneller, chapelle Saint-Michel

Cet instrument a été construit par le facteur James Conacher vers 1885 (selon d'autres sources, plus tardivement, vers 1896) pour l'église catholique de l'Incarnation de Tombae (Morayshire, Ecosse) construite en 1827. Classé Monument historique en 2011, il dut être vendu peu de temps après à la manufacture Gerhard Walcker-Mayer de Kleinblittersdorf (Allemagne) en raison de la fermeture de l'édifice qui l'abritait jusqu'alors. Il a bénéficié d'une révision et d'un transfert au Liban dans la chapelle de l'école Johann-Ludwig-Schneller. L'inauguration par Klaus Schulten remonte au 3 décembre 2017.

Les transmissions sont mécaniques, la console est en fenêtre et selon la tradition anglaise, les tuyaux de façades sont peints et décorés. La composition est la suivante :

Great-Organ (56 notes) : Open Diapason 8', Stopped Diapason 8', Dulciana 8', Principal 4'.

Swell-Organ (expressif, 56 notes) : Violin Diapason 8', Salicional 8', Oboe 8'.

Pedal Organ (30 notes) : Bourdon 16'.

Acc. II/I, tir. I et II.

 

Antelias, O Club

Un grand instrument à transmissions électriques du facteur italien Tamburini est placé au fond de la scène de cette salle de spectacles.

 

Antelias, église Saint-Elie

On y trouve un orgue dont les deux buffets sont disposés de part et d'autre du maître-autel.

 

Harissa, Monastère Saint-Antoine

Un orgue mécanique d'un clavier et pédalier en tirasse a récemment été installé dans la chapelle de ce monastère.

Manuel : Bourdon 8', prestant 4', flûte 4', doublette 2', plein-jeu.

 

Maaysrah, Couvent Saint-Elie (Sanctuaire de l'Enfant-Jésus de Prague)

Orgue reconstruit par la manufacture Tamburini en 2014 à partir d'un instrument plus ancien provenant de l’église Saint-Maron de Tripoli. Les transmissions sont électriques. Composition :

Grand-Orgue (61 notes) : Principale 8’, dulciana 8’, flauto 8’, ottava 4’, decimaquinta 2, ripieno II rgs (1 3/5’), tromba 8’.

Positif (61 notes) : Flauto 8’, viola gamba 8’, flauto 4’, sesquialtera II rgs, flautino 2’, voce celeste II rgs 8’.

Pédale (32 notes) : Bordone 16’, gran quinta 10 2/3’, bordone 8’, basso 8’, ottava 4’, tromba 8’.

Tir I et II en 8, tir I en 4, acc. II/I en 16, 8 et 4, I et II en 16 et 4, tremolo II, plein-jeu I, forte général.

 

Zouk-Mosbeh, Couvent maronite Notre-Dame de Louaizé

Orgue construit par la Manufacture Tamburini en 1963. Les transmissions sont électriques.

Composition :

Grand-Orgue (61 notes) : Principale 8’, flauto 8’, voce umana 8’, ottava 4’, decimaquinta 2’, vigesimanona 1 3/5’, vigesimaseconda, tromba 8’.

Récit expressif (61 notes) : Bordone 8’, viola 8’, voce celeste 8’, flauto armonico 4’, nazardo 2 2/3’, flautino 2’, flauto in XVIIa 1 3/5’, piccolo 1’, oboe 8’.

Pédale (32 notes) : Subbasso 16’, bordone 8’, basso 8’, ottava 4’, fagotto 16’, tromba 8’, clarone 4’.

Tir I et II en 8 et 4, acc. II/I en 16, 8 et 4, I et II en 16 et 4, annulation unisson I et II, tremolo II, crescendo.


MADAGASCAR


L’inventaire historique et technique des orgues de Madagascar est très compliqué à établir. Voici, toutefois, quelques éléments.
Un orgue à cylindres se trouvait à Madagascar dans la maison du roi de Menabe (sud-ouest de l’île) autour de 1850, instrument offert par la maison de commerce de Bourbon (information apportée par les missionnaires in Annales de la propagation de la foi, tome 22, 1850, p. 424-425).
Il est également fait mention d’un instrument dans une église des petites îles de Madagascar (Sainte-Marie, Mayotte, Nosy-Be) : « Les chants retentissent avec accompagnement de l’orgue touché par quelqu’un des anciens élèves » (Annales de la propagation de la foi, 1864, tome 36, p. 400)

Les archives Roethinger, à Strasbourg, mentionnent une correspondance avec différentes paroisses de Madagascar ou avec d'autres facteurs d'orgue au sujet d'instruments pour l'île et notamment : Tananarive, temple d'Ambohitanley, Mission catholique Mahamasina, église Saint-Jean-Baptiste de Faravohitra, cathédrale de Tananarive, chapelle des frères à Soauimboaka, Temple de Tamatave, Foyer chrétien des jeunes à Tamatave.

 

Les archives Jacquot-Lavergne, déposées à Epinal, mentionnent quant à elle une correspondance avec les paroisses Saint-Joseph de Mahamasina (avec dossier et plans pour un orgue unit-major) et le temple d'Ambatonakanga de Tananarive (orgue de série).

 

Antsirabe, cathédrale

Un orgue neuf de 15 jeux construit par la manufacture de l'abbé Tronchet, de Nogent-le-Rotrou, a été acquis par la cathédrale en 1932.

 


Antsiranana (Diego-Suarez), cathédrale

Dans le tome 43 du périodique Les Missions catholiques, 1911, p. 245, on apprend : « Le 15 avril dernier, à 4 heures du soir, a eu lieu l’inauguration de la cathédrale de Diego-Suarez. […] Arrivé devant la tribune, l’évêque bénit l’orgue d’où se répandent alors des flots d’harmonie ».

 

Faravohitra, église Saint-Jean-Baptiste

Un orgue Roethinger a été posé dans cette église en 1934 :

 

« A Faravohitra : C'est en présence d’une affluence considérable de fidèles que S- G. Mgr Fourcadier procéda hier matin à la bénédiction des orgues de la Cathédrale de Faravohitra qui furent tenues parle fin musicien qu'est M. Seguy de la Banque de Madagascar. »

(Le Madécasse, 13 août 1934)

 

« La paroisse de Faravohitra, l'une des plus vivantes de Tananarive, possède depuis peu un bel échantillon de la construction moderne, du aux établissements Roethinger, de Strasbourg. […]

Servante dévouée, l'électricité va, pour ainsi dire, au devant des désirs de l'artiste. Une manette est abaissée et un imperceptible frémissement lui apprend que le ventilateur a rempli les réservoirs. Un minuscule interrupteur met sous tension tout le système électrique de l'orgue, et un voltmètre l'avertira que tout est « fin prêt ».

L'organiste a devant lui au-dessus des claviers une rangée de touches qu'un doigt suffit à faire basculer. Ces touches correspondent chacune à un des jeux ou commandent les divers accouplements des claviers entre eux. Mais de plus, il dispose d'un autre moyen de réaliser instantanément l'une des combinaisons : « Piano », « Mezzo Forte », « Plein-jeu », et « Grand-jeu ». Ces combinaisons sont formées par le seul fait d'appuyer, d’un doigt, sur un des boulons placés immédiatement sous le clavier du grand orgue, sans que les mains quittent ce clavier, et l'exécutant, en poussant l'un ou l'autre bouton, effacera la combinaison précédente et en produira une nouvelle. Et surtout, gardez-vous bien de venir effleurer une des touches, « pour voir ». Invraisemblablement douce et à peine abaissée, elle vous rappellera à la prudence avec sonorité !

Et si la curiosité vous pousse à entrer à l'intérieur du buffet de l'orgue, sous les sommiers, elle ne sera pas récompensée, car il ne s'y passe rien, ou du moins rien de visible. Les réservoirs sont là, toujours pleins, le tonnerre de tous les tuyaux parlant à la fois se déchaîne, au-dessus de votre tête, au premier étage, pourrait-on dire, tandis que vous êtes au rez-de-chaussée, mais vous n'apercevrez aucune liaison mécanique entre la console des claviers et les sommiers portant les tuyaux. Seuls quelques câbles, quatre en tout, enferment et protègent de leurs gaines noires les centaines de fils qui aboutissent chacun au petit électro aimant qui commande chaque tuyau ; mais cet électro est soigneusement enfermé, à l'abri de la poussière, et vous ne le verrez pas ! Vous ne verrez pas non plus comment et pourquoi tel ou tel jeu se met à « parler », car tous ses organes de commande sont, eux aussi, enfermés.

Mais vous entendrez de très jolies choses délicatement jouées et aussi des phrases puissantes dites avec autorité. Vous éprouverez, tantôt la douceur du chant de flûte d'un invisible berger, tantôt l'émotion de l'ouragan qui passe. L'aimable organiste, Monsieur Seguy, sait très bien traduire tout cela.

Et, tout-à-1'heure, quand le petit voltmètre sera retombé à zéro, lorsque le ventilateur aura cessé son très doux « ronron », vous vous en irez, dans le silence revenu, en pensant, avec raison, que la paroisse de Faravohitra est une paroisse qui a bien la chance.

Et les paroissiens aussi. Ils l'ont d'ailleurs bien mérité. »

(Le Madécasse, 14 septembre 1934, p. 2)


Imerinkasinina, église évangélique

Un orgue de 13 jeux sur deux claviers et un pédalier a été posé en 2003 par Gustav Stenmann.

Tananarive, cathédrale d’Andohalo

On lit, dans le numéro du 8 août 1923 de L’Information de Madagascar et ses dépendances : « Le vieux Tananarive et l’histoire de Madagascar. _ La cathédrale, pose de la première pierre le 8 mai 1873 […] inauguration des orgues le 18 décembre 1890, en présence de la Reine, du Premier Ministre, des dames d’honneur, des officiers du palais, du Résident Général Bompard, de votre serviteur etc. »
Information un peu hors-cadre, il est vrai, car en 1890, Madagascar était sous protectorat français (passe sous le statut de colonie française de 1897 à 1958).
Dans les Annales de la propagation de la foi, janvier 1900, tome 72, p. 156 : « Service funèbre à Tananarive. _ […] Les chants furent exécutés par les élèves des écoles de la Mission dirigées par les Frères et accompagnés par le grand orgue. »
Le site internet de la cathédrale (http://www.cathedraleandohalo.com/) donne quelques précisions sur la composition (assez originale) de l’instrument :
Grand-Orgue (56 notes) : Bourdon 16’, principal 8’, bourdon 8’, prestant 4’, doublette 2’, cornet 5 rgs, bombarde 16’, trompette 8’, clairon 4’.
Récit expressif (56 notes) : Flûte harmonique 8’, viole de gambe 8’, flûte 4’, tierce 1 3/5’ (1 1/3’ d’après le site internet), hautbois 8’.
Pédale (30 notes ?) : Flûte 32'.
Tir. I et II, (acc. II/I ?), trémolo récit.
Toujours d’après le site internet, l’orgue aurait été construit par le frère Elie Colin, « un astronome doublé d’un don de musicien ». L’iconographie présente une console en fenêtre ainsi qu’un buffet avec deux tourelles latérales et un petit buffet de positif de dos. Les tuyaux de la flûte 32’ sont postés de part et d’autre du grand buffet.

En réalité, le frère Elie Colin n'avait fait qu'adapter à la cathédrale un orgue construit en 1885 par Eugène Puget et c'est en 1969 qu'une restauration par Andry Ramiliarijaona a permis de doter l'orgue de sa composition actuelle. La composition de l'orgue Puget était la suivante, à l'origine :
Grand-orgue (56 notes) : Bourdon 16', montre 8', bourdon 8', kéraulophone 8', prestant 4', doublette 2', plein-jeu III rgs.
Récit expressif (56 notes) : Salicional 8', viole de gambe 8', voix céleste 8', flûte octaviante 4', nazard 2 2/3', trompette 8'.
Pédale (30 notes) : Soubasse 16'.
Acc. II/I, tir. I et II, trémolo II.

Né en 1852, le père jésuite Elie Colin avait de multiples talents scientifiques (astronomie, météorologie) et artistiques. Il a succombé à une attaque de paludisme le 10 avril 1923. Voici quelques extraits de périodique relatifs à son art de facteur d'orgue et d'organiste :

 

« Artiste de grand talent, le P. Colin descendait chaque samedi de son Observatoire pour tenir les orgues à la cathédrale de Tananarive : l'entendre était un régal pour les Européens, une séduction pour les Malgaches. »

(La Semaine religieuse du diocèse d'Albi, 26 avril 1923, p. 234)

 

« On peut affirmer que le P. Colin est une des plus pures illustrations du département du Tarn. […] Sous la direction de l'abbé Bouzène et de Vaissières, que nombre d'Albigeois ont connu, il fit de si rapides progrès en musique, qu'à l'âge de 15 à 16 ans il tenait l'orgue à notre cathédrale. Plus tard, il devait monter les orgues de Tananarive, de Fianarantsoa et de Rose-Hill (Île Maurice).

Colin passe ensuite, en 1867, au Petit séminaire de Lavaur, où sa passion musicale le suit et s'accentue. [...] Pendant ses vacances scolaires, il supplée, à l'orgue de la cathédrale St-Alain, l'organiste en titre Périllié. Jeune encore, il composera des messes, de la musique religieuse qu'il éditera et que M. l'abbé Thomas pourrait nous montrer. […] De professeur il redevient élève, sur les bancs de théologie du monastère d'Uclès dans la Castille. C'est là qu'en 1885 il est ordonné prêtre par Mgr Cazet qui venait d'être sacré vicaire apostolique de Madagascar. […] il fabrique de pièces et de morceaux de deux orgues mis au rancart, un orgue qui « marche et fait du bruit ».

(Bulletin de la Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn, juillet 1927 p. 698-700)

 

« Elie Colin naquit le 28 novembre 1852, à Graulhet (Tarn). Il fit ses premières études à la maîtrise d’Albi installée alors dans le grand et superbe archevêché de cette ville. […] Il fut assez réfractaire aux études classiques. Son cerveau n’était pas organisé pour la littérature ou l’érudition. Par contre, il manifestait déjà la plus vive passion pour la musique et pour l’étude de l’orgue. Ses progrès, sur ce point, faisaient l’admiration de ses professeurs. A quinze ans, il tenait les orgues à la cathédrale d’Albi. A cet âge, narre son dernier biographe, il s’exerçait même à la composition. Pendant que ses condisciples prenaient leurs ébats sur la grande terrasse du merveilleux palais épiscopal, vieux de presque sept siècles, Elie Colin s’installait devant un petit harmonium. Un malencontreux venait-il troubler son inspiration : « Chut ! faisait-il, je compose ! » C’était peut-être pur badinage. Cependant, sur les bancs du Petit Séminaire de Lavaur, sur les instances d’un de ses professeurs, il mit en musique des pièces de Victor Hugo et de Lamartine. »

(Le Sanctuaire, revue hebdomadaire pour les enfants de choeur, n° 501, 15 novembre 1931)

 

« Musicien, organiste, Elie Colin s'intéressera à la musique Malgache traditionnelle dont il recueillit les mélodies. »

(Suzanne Algans, Autrefois Lavaur, Midi France, 1987, p. 181)


Tananarive, église Saint-Vincent-de-Paul

On trouve dans cette église un orgue Merklin-et-Kühn de 1966 comptant 14 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier.
Tananarive, église réformée, Orgue de la Reine
(photo 1899, coll. Service protestant de Mission-Défap) DR.

Tananarive, église réformée

Un orgue de deux claviers à transmission électrique (Manufacture Casavant ?) est en tribune de ce temple. Il provient peut-être du temple du palais de la Reine dans lequel un orgue avait été construit en 1880, sans jeu d’anche ni jeu ondulant (cf. Françoise Raison-Jourde, Bible et pouvoir à Madagascar, Karthala, 1991, p. 559)

Temple Fjkm d'Amparibe Famonjena

Ce lieu de culte possède un orgue à transmission électrique.

MAROC : voir l'article Les orgues du Maroc


Tribune et ancien orgue de la cathédrale de Dakar
(coll. O. Geoffroy) DR.
SENEGAL

Dakar, cathédrale du Souvenir africain

Dans le périodique Les Missions catholiques de 1929, tome 69, p. 296, on lit : « Inauguration de la cathédrale de Dakar. _ […] En 1926, les tribunes étaient terminées : c’est une galerie de plus de 6 mètres de large qui court sur les bas-côtés, s’élargissant au-dessus du porche, à l’endroit où se trouveront l’orgue et la maîtrise. »

L’orgue a effectivement été posé. Il fut inauguré le 23 novembre 1936. « Chaque fois que le Dr Schweitzer faisait escale à Dakar, il allait à la cathédrale vérifier si l’orgue était toujours là et n’avait pas été remplacé par un orgue électronique » (Joseph Roger de Benoist, Histoire de l’Eglise catholique au Sénégal, Karthala, 2008, p. 344).

Cet orgue, construit par la manufacture Puget, a été démonté et transféré à Thiès en 1963 à l’occasion de travaux dans la cathédrale, et remplacé par un orgue Allen de la gamme Elite, doté de 4 claviers. Un buffet assez élégant avec de véritables tuyaux de montre a été posé sur la tribune. Cet instrument a été inauguré le dimanche 5 août 2012.

 

Voici quelques détails à propos de l'orgue Puget :

 

« L’INAUGURATION DU PETIT ORGUE DE LA CATHÉDRALE

C’est le dimanche 22 novembre, fête de Ste Cécile, que sera inauguré cet orgue d'accompagnement destiné à servir provisoirement de grand orgue à la Cathédrale.

L'instrument a été construit par la maison Théodore Puget, Père et fils, de Toulouse, là plus ancienne et la plus importante maison du Midi.

En voici d’ailleurs les caractéristiques ; l’orgue a 7 jeux, 412 tuyaux et un pédalier. La soufflerie est électrique ou à main à volonté. Il est d’une sonorité remarquable, amplifiée même pour qu il puisse faire bonne figure dans une tribune de cathédrale. Monsieur Fonvielle, organiste de la Basilique N.-D. la Daurade, à Toulouse, l'a expérimenté sur place avec plein succès. C’est donc un excellent instrument que le monteur, venu tout exprès de France va pouvoir nous fournir dans quelques jours.

A l’occasion de son inauguration, le dimanche 22 novembre prochain, une grand’ messe sera chantée à 9 heures, à la Cathédrale, avec le concours de la Cantoria du Souvenir Africain (chœur et orchestre de 40 exécutants) sous la direction de Monsieur Sorano. Au programme, la célèbre messe de Ste Cécile de Ch. Gounod, à 4 voix mixtes. »

(Paris-Dakar, 19 novembre 1936, p. 4)

 

Un autre article nous donne un programme de messe célébrée peu après l'inauguration de l'orgue :

« CATHEDRALE DU SOUVENIR AFRICAIN : Pour clôturer le cycle des fêtes de la Noël et de l’Epiphanie, la Cantoria du Souvenir Africain, dont la très brillante exécution de la messe d’inauguration de l’orgue est encore présente à toutes les mémoires, se fera entendre demain matin, 31 janvier, pendant la messe de 10 heures à la Cathédrale, dans le programme suivant, uniquement composé d’œuvres d’un des plus grands maîtres de la musique sacrée, César Franck :

1° Entrée : Prélude en sol majeur pour orgue ;

2° Ave Maria pour ténor solo et chœur à 3 voix mixtes avec accompagnement d’orgue ;

3° Offertoire : Andantino en mi bémol majeur pour orgue ;

4° Sanctus et Benedictus de la messe solennelle pour chœur à 3 voix mixtes avec accompagnement d’orgue ;

5° Elévation : Andante en ré bémol majeur pour orgue ;

6° Agnus Del de la messe solennelle pour chœur à 3 voix mixtes avec accompagnement d’orgue ;

7° Sortie en fa majeur pour orgue.

L’orgue sera tenu par M. Henry Deney. »

(Paris-Dakar, 30 janvier 1937, p. 3)

 

Autres mentions de l'orgue :

« Les orgues étaient tenues par M. Lemoine, Directeur du Contrôle financier. »

(Paris-Dakar, 8 décembre 1948, p. 2)

 

Dakar, temple protestant

Un orgue électronique a été installé en 1949 dans ce lieu de culte. Nous le signalons en raison des circonstances particulières de son inauguration :

« La paroisse protestante croyait fêter la semaine dernière — à sa manière qui est toute de simplicité familiale deux agréables événements : d’abord, la restauration de la salle du Foyer de la rue Thiers ; ensuite, la mise en fonction, dimanche dernier, au culte de 10 heures, d’un très bel harmonium électrique à orgues [sic], récemment offert à l'Eglise Protestante par Mme Petersen.

Or bien entendu, dimanche matin, le bel harmonium ne chanta pas : on sait que les coupures du courant électrique peuvent être considérées comme l'une des joies dominicales dakaroises.

M. le Pasteur Laroche, annonça donc que la mise en fonction, tant attendue, de l'instrument, n’aurait lieu que dimanche prochain à 10 heures. »

(Paris-Dakar, 12 juillet 1949, p. 2)

 

Saint-Louis, cathédrale

En 1888, à la demande de Mgr Bartet, un orgue a été acheté à la Manufacture Van Bever Frères (Pays-Bas) pour la somme de 12 400 francs. Livré le 23 janvier 1890, cet instrument de deux claviers (56 notes) et pédalier (27 notes), doté d'une douzaine de jeux, avec console en fenêtre, a remplacé un instrument plus ancien qui fut envoyé à Sainte-Marie de Bathurst (Gambie). L'orgue Van Bever est toujours en place en tribune de la cathédrale de Saint-Louis et s'il ne fonctionne plus depuis de nombreuses années, il serait restaurable. Son buffet de chêne a une hauteur de 3,50 m et une largeur d'1,50 m et son installation a nécessité d'importants travaux d'aménagement de la cathédrale (démolition du péristyle et construction d'un porche). L'orgue transféré à Bathurst a disparu depuis longtemps (a-t-il été remplacé par un orgue Mutin ? Si l'on en croit le catalogue de 1923 (Paris, Sénart, p. 30), la manufacture de l'Avenue du Maine a construit un instrument pour la cathédrale de Bathurst).

 

L'orgue Van Béver, apprécié, fut régulièrement joué lors de concerts :

« Un récital d'orgues à Saint-Louis

Le Tout-Saint-Louis a pu assis ter, la semaine dernière, à un concert d'une espèce rare : il s’agissait d'un récital d’orgue donné à l’église paroissiale, au profit de la restauration de la délicieuse chapelle de Sor, par notre collaborateur, M. Renaud-Molinet.

M. Renaud n’est pas un professionnel. Il a poursuivi à Paris ses études de droit et ce n’est que par surcroît qu’il a cultivé la musique. Le dirait-on ? Incomparable pianiste, il s’est révélé ces jours, un parfait organiste.

Le programme composé pour cette manifestation artistique est assurément l’un des plus difficiles et des plus beaux que nous n’avions jamais entendu : la Sixième symphonie de Ch. M. Widor, fut interprétée brillamment ; elle est peut-être l’une des pièces qui aient produit la plus puissante impression. La Pastorale, de Franck, délicieuse et champêtre, plut par la variété de jeux sur la base desquels elle est composée. La Toccata de Gigout eut un égal succès.

Mais nous devons insister de façon toute particulière sur une pièce du programme qui par sa technique savante, par sa difficulté et par sa musicalité aussi, fait de M. Renaud un artiste au plein sens du mot. Il s’agit de la Fantaisie pour orgue, œuvre de M. Renaud, composée sur deux thèmes grégoriens. Les propos chuchotés à l’occasion de la première exécution de ces pages brillantes, rendent justice au prestigieux talent de ce jeune artiste.

Ce splendide récital s’est achevé sur une brillante improvisation qui dénote chez M. Renaud une connaissance profonde et rare du contrepoint et de la fugue.

« Paris-Dakar » est heureux de rendre hommage au talent remarquable de son collaborateur. »

(Paris-Dakar, 11 avril 1934)

 

« SAINT-LOUIS - RECITAL -Vendredi 10 octobre 1947 à 18 h. à l'église paroissiale de Saint-Louis, un Récital d’orgue a été donné par Mme Christiane de Lisle, au profit des fils de tués du département de l’Ain.

Au programme étaient inscrites des œuvres de J.-S. Bach, César Franck, de Jehan Alain, de Jean Langlais et de Louis Vierne.

Une nombreuse assistance était présente. »

(Paris-Dakar, 15 octobre 1947, p.)

 

« SAINT-LOUIS - UN RECITAL D'ORGUE - Le 3 février, à 18 h. 30 à l’église de Saint-Louis, Mme Christiane de Lisle dont les fervents de la musique ont admiré le grand talent en octobre dernier, donnera sous la présidence effective de Son Eminence Mgr Lefebvre, vicaire apostolique de Dakar, et de MM. les Gouverneurs du Sénégal et de la Mauritanie, un récital d’orgue.

Nous y entendrons les œuvres de quelques-uns des plus brillants élèves de l’école du maître Marcel Dupré : Olivier Messiaen, le pur mystique des Corps Glorieux et qui s'affirme, comme un maître de la musique contemporaine ; Jean Langlais, successeur de César Franck à la tribune de Sainte-Clotilde, et Jehan Alain, tué devant Saumur en 1940, dont on sait les étonnantes promesses qui lui avaient déjà fait place dans la jeune école d’orgue française, la plus, brillante du monde, dans la composition moderne.

Voici le programme de ce récital :

1. - Prélude en si majeur : Marcel Dupré, professeur au Conservatoire de Paris, organiste à Saint-Sulpice.

2. - Nativité. Chant de joie : Jean Langlais, organiste, à Sainte-Clotilde à Paris.

3, - La Vierge et l’Enfant, Les bergers, Les enfants de Dieu : Olivier Messiaen, organiste à la Trinité, à Paris.

4. - Variations sur un Noël : Marcel Dupré.

5.- Litanies : Jehan Alain, »

(Paris-Dakar, 29 janvier 1948)

 

« UN RECITAL D’ORGUE - Le vendredi 11 mars, à 18 h. 30, en l’église de Saint-Louis, Mme Christiane de Lisle donnera sous la présidence effective de Son Excellence Mgr. Lefebvre, délégué apostolique des Missions françaises d’Afrique noire, et de MM. Les Gouverneurs du Sénégal et de la Mauritanie, un récital d’orgue.

Beaucoup se souviennent certainement des deux très belles auditions données par Mme Christiane de Lisle en octobre 1947 et février 1948, Nous avons eu plaisir à rendre compte dans ces colonnes de leur haute tenue musicale et de leur exceptionnelle exécution.

Le programme s’ouvrira cette fois par les grands noms de Bach et de Haendel, pour faire ensuite un large tour d’horizon sur la jeune école d’orgue française (où la première place mondiale ne saurait nous être contestée) avec les noms de Vierne, Erb, Duruflé, Langlais, Litaize, Messiaen et Alain.

Entrée libre ; la quête sera faite au profit du futur collège de Dakar. »

(Paris-Dakar, 24 février 1949)

 

Rufisque

Un orgue a été posé vers 1890 dans la paroisse-mère de la ville.

 


TOGO

Palimé, église

Annales de la propagation de la foi, tome 95 ; 1923, p. 42 : « Enfin, lentement, nous approchons de l’église. Les cloches s’ébranlent, comme pour une grande solennité, l’orgue se fait entendre et c’est au chant du Te Deum que nous pénétrons dans le gracieux sanctuaire de Palimé, revêtu de ses ornements de fête. »

 

Lomé, cathédrale

Il semble qu’un premier instrument était placé dans ce sanctuaire consacré en 1902. L’orgue actuel, de la manufacture allemande Klais (opus 1306), est imposant. Il a été inauguré le 14 janvier 1966. Il compte trois claviers, 36 jeux (2572 tuyaux). C’est le cardinal Döpfner, archevêque de Munich qui a offert cet instrument comme cadeau pour le sacre de Mgr Dosseh, archevêque de Lomé (cf. Yves Marguerat et Tichtchékou Pelei, Si Lomé m’était contée…, Presses de l’Université du Bénin, p. 28). L’instrument a connu un relevage pour un coût de 10 millions de f. CFA.

Un autre instrument, orgue de chœur de 7 jeux sur deux claviers, a également été construit pour la cathédrale par Klais en 1968 (opus 1418).

La cathédrale a subi un incendie dévastateur au début de l’année 2017.

 

TUNISIE: voir l'article « Orgues de Tunisie ».

Olivier Geoffroy

(décembre 2017, mise à jour : septembre 2023)

 


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