L'orgue dans la revue « L'Immeuble & la Construction dans l'Est »


 

Entête d'un exemplaire de cette revue
(coll. BNF-Gallica) DR.

 

 

On trouvera ci-après des extraits de cette revue hebdomadaire qui a paru à Nancy entre 1887 et 1935 ; extraits qui traitent essentiellement d'instruments posés dans des églises ou salles de concerts de Lorraine.

 

« LES ORGUES DE L’EGLISE SAINT-NICOLAS

Mercredi 22 décembre, ont été inaugurées avec la plus grande solennité, les nouvelles orgues de l'église Saint-Nicolas de Nancy, dues à une souscription paroissiale et à de généreuses libéralités.

L'orgue, a dit ce fin et spirituel prélat, Mgr Régnier, ancien juge de paix à Blâmont, est l'âme d'une église paroissiale. C'est la voix de tous qui monte vers l'Eternel, tantôt suppliante et douce, tantôt puissante comme la clameur des foules, tantôt berceuse, joyeuse et triste suivant les fêtes, toujours inspirée et majestueuse.

Et cette voix module nos prières et nos désirs, nos actions de grâces ou nos gémissements. Fermée, à la foi naïve, l'âme s'attendrit quand même aux accords de l'orgue, et c'est vraiment un bienfait pour une paroisse que ce merveilleux instrument, dont Sébastien Bach a été le roi véritable.

Aussi — seule de toutes les églises nancéiennes — Saint-Nicolas n'avait pas d'orgue. L'ancien ne tenait plus, quand il fut démonté de.la tribune du vieux temple des Capucins de la rue Saint-Dizier. L'abbé Paget et ses vicaires songèrent de longues années à l'acquisition d'un nouvel orgue ; mais d'autres travaux plus urgents entravèrent leurs désirs. Il était réservé à M. l'abbé Remy, jeune et plein d'ardeur, de mener rapidement à bonne fin cette oeuvre importante, de même que celle aussi nécessaire de l'installation du gaz dans les nefs de l'élégante construction des Morey et des Jacquemin.

Le nouvel orgue est un magnifique instrument qui peut être mis en comparaison avec ceux des autres paroisses de Nancy, la Cathédrale exceptée. Il sort des ateliers bien connus d'un habile facteur lorrain, Henri Didier, d'Epinal ; il n'a pas moins de 34 jeux formant un ensemble de plus de deux mille tuyaux, avec trois claviers à main et un clavier à pédale.

Le buffet, tout en chêne, occupe toute l'arcature centrale de la tribune. L'artiste, est-il besoin de le dire, quand on saura que c'est le maître Vallin, l'artiste a composé un véritable chef-d'oeuvre d'architecture et d'ébénisterie.

Ce n'est pas le buffet si original de Saint-Léon du même auteur ; ce n'est pas non plus la superbe envolée des orgues de Saint-Mihiel ; Vallin a dû lutter avec le peu de hauteur qui lui était offerte, et il a réussi à faire une oeuvre de beau style, reproduisant les arcatures de la nef, et encadrant harmonieusement les tuyaux de la montre. Au-dessus des claviers de l'organiste, il y a place pour une statue qui manque encore, sainte Cécile ou des anges musiciens.

Tel qu'il est, ce buffet est magnifique et complète la décoration sculpturale déjà si riche de l'église de la rue Charles III, église qui me fut si chère, il y a des ans, et dont j'ai écrit l'histoire et énuméré' les richesses artistiques dans une brochure illustrée. »

(Année 12, n° 33, 26 décembre 1897, p. 261)

 

« L'ÉGLISE DU SACRÉ-COEUR A NANCY

L'église du Sacré-Coeur possède […] un orgue de vingt jeux dû à M. Didier Van Caster, un maître dans ce genre de travaux délicats, un orgue placé derrière l'autel, en attendant le grand orgue qui ne tardera guère, un orgue actionné-par un moteur électrique et qui fera tomber du haut de la coupole, de céleste mélodies. »

(Année 22, n° 28, 12 novembre 1905, p. 287)

 

« La construction moderne à Nancy. M. Rougieux et l'église du Sacré-Coeur. [...]

La basilique du Sacré-Coeur possède deux orgues importants : un orgue d'accompagnement dans le choeur, adossé à l'abside, instrument parfait de 28 jeux [sic] avec soufflerie électrique, le tout très bien exécuté et installé par (la Maison Didier Van Caster de Nancy).

Le grand orgue, placé à la tribune du fond, et inauguré en 1907, n'a pas moins de 52 jeux, actionnés par l'électricité, avec un 32 pieds et tous les perfectionnements modernes. Il a coûté 60.000 francs et sort également des ateliers Van Caster.

Son buffet, un peu maigre, n'est pas encore achevé ; il a été dessiné par l'architecte, dans le style de l'édifice, de même que les portes, les boiseries, toutes les menues parties du mobilier encore incomplet.        Sous la tribune d'avancée de l'orgue, et pour la soutenir, Victor Huel a sculpté des groupes d'anges musiciens d'excellente facture et de merveilleux effet. Ce fut un travail exécuté au-milieu de difficultés considérables par le modeste et pourtant si méritant artiste qui va fêter, en 1909, son cinquantenaire de sculpteur statuaire à Nancy. »

(Année 25, n° 42, 16 février 1908, p. 332)

 

« BACCARAT. -— Un nouvel orgue. —

On vient d'inaugurer à l'église de Baccarat un orgue de choeur sorti des ateliers de la Maison Jaquot-Jeanpierre, de Rambervillers (Vosges).

Cet instrument, dû entièrement, nous dit-on, à plusieurs initiatives privées, fait le plus grand honneur à ceux qui en ont conçu et réalisé le plan, ne possède que six jeux, mais, à côté de cela, il renferme tant de combinaisons, de ressources variées, qu'on peut sans peine en tirer des effets surprenants.

C'est, du reste, ce qu'a, prouvé l'audition musicale des plus intéressantes qui a eu lieu le jour de l'inauguration, en présence d'artistes et connaisseurs spécialement convoqués.

Les plus beaux morceaux des maîtres anciens et modernes ont été exécutés : Bach, Haendel, Widor, Saint-Saëns, Gigout, Pierné, etc., ont été merveilleusement, interprétés. Et l'un des virtuoses se demandait même, tout étonné, comment, il avait pu, au moyen d'un instrument en apparence si modeste, obtenir les résultats auxquels il était arrivé.

Félicitons les constructeurs, MM. Jaquot père et fils, qui, en face du grand orgue (30 jeux) déjà construit par eux, ont tenu à placer un orgue d'accompagnement à la fois puissant, sans dureté dans l'ensemble, des jeux, moelleux avec tous les fonds, mordant avec quelques-uns, très doux, avec d'autres et toujours, quelle que soit la combinaison de jeux employés, d'une harmonieuse sonorité.

Reportons encore nos félicitations sur l'habile harmoniste qu'est M. Christmann, un ancien, de la maison Cavaillé-Coll et qui a su donner à chacun des jeux dont se compose l'orgue le caractère qui lui convient.

Enfin, ne manquons pas de féliciter la maison Gigoux, père et fils, menuiserie d'art et de bâtiment, à Rambervillers et à Epinal, qui a construit le buffet destiné à abriter l'instrument dont il s'agit. Son travail, du plus pur style ogival, est vraiment délicat, fin, artistique, et s'harmonise parfaitement avec l'ensemble de l'église. »

(Année 30, n° 28, 10 novembre 1912, p. 547)

 

« L'ORGUE DE LA SALLE POIREL

Un crédit de 190.000 fr. a été voté par le Conseil municipal pour le nouvel orgue à installer à la Salle Poirel, en remplacement de l'ancien, transporté au théâtre.

C'est la maison Mutin, de Paris, successeur de Cavaillé-Coll, qui construit cet orgue, en dehors de la fourniture du buffet. Ce buffet a été demandé à la maison Neiss, de Maxéville, pour la somme de 23.000 fr. On avait pensé d'abord utiliser une simple toile décorative, qui aurait coûté 8,000 fr.    

Mais l'idée du buffet en bois sculpté a définitivement prévalu. »

(Année 33, n° 7, 1er octobre 1921, p. 7)

 

« C'est la maison Didier d'Epinal qui vient de fournir un très bel orgue à la chapelle des soeurs de la Sainte-Enfance, au Montet, avec un fort joli buffet de la maison Rousselot, de Nancy. »

(Année 37, n°49, 6 décembre 1925, np)

 

« UN ACTE DE VANDALISME A LA CATHÉDRALE

On pose actuellement à la cathédrale de Nancy, dans la chapelle du Sacré-Coeur un orgue d'accompagnement qui est tout au- moins fort malencontreux et fait l'office d'une verrue lamentable sur l'un des côtés de cette chapelle.

On se demande qui a pu faire construire cet instrument qui détruit toute l'harmonie du transept et qui dérobe entièrement à la rue l'une des admirables statues en marbre des Docteurs de l'Eglise, provenant du tombeau du cardinal de Vaudémont aux Cordeliers.

L'Etat, les Beaux-Arts, les Monuments historiques, l'architecte Paul Charbonnier ont-ils été prévenus de l'installation d'une pareille verrue, d'autant plus qu'il existe déjà un orgue d'accompagnement dans le choeur et que la boîte carrée en construction est parfaitement inutile ? »

(Année 44, n° 7, 15 février 1931, np)

 

« METZ Les grandes orgues de la Cathédrale

On annonce que l'inauguration des grandes orgues de la Cathédrale de Metz qui viennent d'être reconstruites d'après les procédés les plus modernes aura lieu le dimanche 4 février à 15 heures.

L'orgue de la Cathédrale de Metz fut construit par Cavaillé-Coll en 1858. Verschneider de Rémering-les-Puttelange y rajouta un sommier de pédale. Cet instrument avait 27 jeux.

En 1933, le Chapitre de la Cathédrale confia la reconstruction de cet orgue à la Maison Haerpfer de Boulay. L'orgue reconstruit est de beaucoup plus important que l'ancien. Il compte 47 jeux, répartis sur 3 claviers de 61 notes et un pédalier de 32 notes. Le système de traction employé est électro-pneumatique. La console mobile est placée à 9 mètres de l'instrument et comporte : 4 claviers, un pédalier, 63 jeux, 4 combinaisons libres, la pédale automatique faible libre sur tous les claviers, et, un grand nombre d'accouplements, tirasses et autres combinaisons.

Le quatrième clavier actionnera l'orgue de la grande nef dont la construction remonte à l'année 1535. Cet orgue sera reconstruit tel qu'il était et d'après les données anciennes. Il aura, comme par le passé, 16 jeux. La Cathédrale de Metz possédera ainsi un des instruments les plus anciens de France, en état d'excellent fonctionnement. » (Année 47, n° 3, 21 janvier 1934, p. 5)

 

Documentation rassemblée par Olivier Geoffroy

(novembre 2020)

 

 

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