A propos des « Psaumes-chorals »
de Joseph Samson et de César Geoffray


 

 

 

En 1956 et 1957, Joseph Samson (1888-1957) et César Geoffray (1901-1972) composaient la musique de « Psaumes-chorals » destinée au Psautier de la Bible de Jérusalem pour lequel le père Joseph Gélineau avait établi des psalmodies et dont le succès a dépassé toutes les attentes.

 

 

« Vient de paraître :

13 PSAUMES-CHORALS POUR LE TEMPS LITURGIQUE

Texte du « Psautier de la Bible de Jérusalem »

mis en musique par Joseph SAMSON

 

L'Eglise, qui a d'abord utilisé les psaumes pour sa prière sous la forme responsoriale dans laquelle l'assemblée répond au soliste, puis dans la forme antiphonée dans laquelle la musique se déploie par l'antienne, et enfin sous la forme alternée à deux chœurs, forme qui a été conservée dans la psalmodie de l'office romain, a pourtant accueilli d'autres formes en marge de sa liturgie, qui permettent de chanter les psaumes avec plus de richesses musicales.

 

C'est ainsi que durant la Renaissance s'est développée et répandue dans les églises chrétiennes occidentales la forme musicale du Choral, qui n'a cessé de vivre depuis lors. Claude Goudimel et tant d'autres furent maîtres en cet art, qu'ils mariaient à la polyphonie.

 

Le maître Joseph Samson, qui dirige la célèbre maîtrise de Dijon dans d'admirables cérémonies liturgiques, a voulu, en dédiant ses psaumes-chorals au bisontin Claude Goudimel, faire revivre cette tradition du chant choral religieux.

 

Sur la version du Psautier de la Bible de Jérusalem, déjà connue et appréciée, qui, sans être versifiée, respecte pourtant les rythmes et les strophes de la poésie hébraïque, il a pu écrire des mélodies de la plus belle venue chorale, franches et sonores, et il les a harmonisées, selon la tradition du choral, tout en respectant une écriture purement modale, en sorte que l'assemblée puisse chanter à l'unisson en alternant avec un chœur à voix mixtes.

 

Ces Treize Psaumes-Chorals, qui inaugurent une collection de psaumes mis en musique par nos maîtres compositeurs contemporains, viendront heureusement enrichir le répertoire musical de nos églises et spécialement des chorales religieuses, par une musique digne du culte et sur les paroles mêmes inspirées par Dieu. »

(La Vie spirituelle, janvier 1957, n° 40, t.10, np)

 

 

« Joseph SAMSON. — Psaumes-Chorals. — Maîtrise de la Cathédrale de Dijon et choeurs de la cathédrale de Beaune. Direction Jean-François Samson (Studio S.M. SM. 33-47, 1 d. 25 cm). — Communauté de Taizé. (Studio S.M. SM 45.09, 1 d. 45 tours).

 

Nous ne saurions mieux faire pour présenter ces deux disques que de reprendre à notre compte le commentaire que leur consacre l'auteur des « Psaumes », le Père Gelineau : « Imprégné de chant grégorien dont il se nourrissait quotidiennement, défenseur et recréateur de la polyphonie palestrinienne, aux aguets des formes les plus modernes de l'art musical, Joseph Samson avait en même temps une haute admiration pour la grande création populaire de la Renaissance qui fleurit alors sous la forme du choral et spécialement dans le chant des psaumes .» Aussi, nous dit le P. Gelineau, « quand je lui demandai s'il accepterait d'écrire des psaumes-chorals, il s'attacha à cette oeuvre avec toute sa compétence technique, sa culture sacrée et sa foi chrétienne. Et il voulut la dédier à la mémoire « de mon cher camarade le bisontin Claude Goudimel » [...]

L'oeuvre parle d'elle-même : c'est une polyphonie simple, quasi homophone, rigoureusement modale... La structure rythmique coïncide avec la poétique du psaume... A côté de la psalmodie responsoriale où la parole de Dieu garde le rôle principal, la forme adoptée par J. Samson met la musique et sa louange au premier plan. « Ces psaumes sont à la liturgie ce que les sculptures des portails sont à la cathédrale. »

 

La Communauté de Taizé et surtout la maîtrise de la cathédrale de Dijon nous donnent une parfaite interprétation de ces oeuvres, savamment modulée, sonore, vigoureuse.

 

Trois réalisations originales du Studio S.M. »

(Etudes, janvier 1958, p. 430)

 

 

« CÉSAR GEOFFRAY HUIT PSAUMES CHORALS POUR TOUS LES TEMPS 1-

Deux volumes :

Édition A : Partition complète avec accompagnement d'orgue sans pédale. Une brochure (24,5x31,5) de 28 pages : 420 fr.

Edition B : Voix seules. Une brochure (13,5 X 18,5) de 32 pages : 150 fr.

 

N'est-ce pas un signe des temps que des musiciens réputés de notre époque s'intéressent activement à l'Art Choral populaire et qu'ils choisissent pour ce faire les textes impérissables et sacrés des Psaumes auxquels notre génération a repris goût ? Sur l'initiative du R. P. Gelineau, après les treize Psaumes-Chorals de Joseph Samson, voici dans une langue musicale plus moderne, mais toujours populaire et religieuse, une création de César Geoffray.

 

César Geoffray est connu pour son effort en faveur du chant choral populaire. Le fondateur du mouvement « A cœur joie » et le directeur de la célèbre « Psallette » de Lyon, nous offre ici des compositions variées à deux, trois, et quatre voix mixtes que les chorales auront plaisir à chanter, sans que l'Assemblée soit oubliée dans sa participation aux antiennes.

 

On aimera ces harmonies nouvelles. Elles exauceront le vœu de l'auteur, que, sur un langage musical actuel, soit vérifié le psaume : « Chantez au Seigneur un chant nouveau. »

(La Maison-Dieu, n° 53, janvier 1958, Paris, Le Cerf, np)

 

 

« Joseph SAMSON. Psaumes-Chorals, Maîtrise de la Cathédrale de Dijon. Chœur de la Collégiale de Beaune. Sol. Yves Tessier. Abbé Maurice Lefèvre, orgue. Dir. : Jean-François Samson. Studio S. M., SM 33-47 (25).

Joseph SAMSON. Cinq PsaumesChorals, par la Communauté de Taizé. Studio S. M., SM 45-09 (17).

César GEOFFRAY. Psaumes-Chorals, réalisés à Vézelay dans la Basilique Sainte-Marie-Madeleine. Psalette et chorales « A cœur joie de Lyon. Dir. César Geoffray. – Studio S.M. SM 33-57 (25).

 

Dans les Psaumes-Chorals écrits et publiés vers la fin de sa vie, Joseph Samson nous a livré le meilleur de son génie musical. Un génie qui respire le goût de « l'exacte poésie tel que J. Samson lui-même s'est plu à l'analyser chez Palestrina, depuis la Missa Brevis jusqu'à la Messe du Pape Marcel. Ces Chorals témoignent aussi d'une conception de la musique décantée, purifiée, simplifiée jusqu'à trouver son repos dans la psalmodie. Pour le vieux maître de chapelle de la Cathédrale de Dijon, il n'y avait pas en effet de musique plus pure que le chant des psaumes suivant les vieux modes traditionnels dans l'Eglise. L'interprétation de la Communauté de Taizé nous a séduit clarté de la diction, sobriété des voix égales, fermeté du rythme dans chacune des voix. Toutes ces qualités sont bien celles qui conviennent à l'œuvre. Est-ce à dire que nous condamnons les héritiers de J. Samson et ses anciens collaborateurs ? Certes non. Pour exécuter Au Seigneur la ferre et sa plénitude, toute la puissance d'un grand chœur n'est point de trop. Et l'orgue est tenu impeccablement.

 

Il faut louer l'écriture des Psaumes-Chorals de César Geoffray, car c'est elle qui fait tout le charme et la fraîcheur de ce disque. Il n'est pas fréquent, en effet, de voir transposées en polyphonie toutes les audaces harmoniques aujourd'hui coutumières avec les instruments. »

(Etudes, mars 1960, p. 431)

documentation recueillie par Olivier Geoffroy

(septembre 2020)

 

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