Albert Harnisch (1874-1935)

organiste et pédagogue franco-suisse


 

Alber Harmisch
Détail photo Pirou (ci-bas) publiée en 1895

 

Voici quelques éléments biographiques ou extraits de presse relatifs à Albert Harnisch, professeur de musique, organiste aveugle de la cathédrale de Lausanne de 1904 à 1929, ancien élève du conservatoire de Paris. Il fut l'un des maîtres de Charles Magin (1881-1968), premier professeur de Gaston Litaize, lors de son séjour à Paris.

 

« Par un éclectisme louable, la Caecilia n'avait pas mis seulement au programme des œuvres du seizième, du dix-septième et du dix-huitième siècles. Elle nous avait promis une audition de la scène finale de Fervaal de Vincent d'Indy ; par suite d'une indisposition regrettable du soliste, elle n'a pu tenir sa promesse. Mais elle nous a fait réentendre le très impressionnant Agnus Dei, qu'on avait applaudi naguère dans cette même salle, et qu'accompagnait à l'orgue son éminent auteur, M. A. Harnisch, professeur à l'Institut des Jeunes Aveugles. »

(Le Télégramme, Toulouse, 29 avril 1901)

 

« Promesses de mariage du 12 au 15 octobre 1901 […]

Albert Harnisch, professeur de musique et Elisabeth-Suzanne-Antoine Foléa »

(Le Rigolo, Journal hebdomadaire, satirique, humoristique et littéraire, 20 octobre 1901)

 

« Laissez-moi entrer à l’église » de Harnisch mélodie pour soprano avec accompagnement d’orgue ou de piano. M. Harnisch, organiste de Lausanne, est un véritable artiste, il a écrit ce morceau dans une mélodie grave et douce qui imite le son des cloches invitant au recueillement et à l’adoration et produit une grande impression. »

(Le Protestant béarnais, 3 avril 1909, p. 56)

 

« Demain dimanche, 9 octobre, soixante-quinzième anniversaire delà naissance de M. Camille Saint-Saëns (né à Paris, le 9 octobre 1835), l'illustre maître donnera, dans la cathédrale de Lausanne, un grand concert consacré à l'audition de plusieurs de ses œuvres, à l'exécution desquelles il prendra une part personnelle. Au programme : Fantaisie en ré bémol, O sa lutaris et bénédiction nuptiale pour orgue, par MM. Saint-Saëns et A. Harnisch ; Romance en ut pour violon avec orgue, par M. Henri Gerber ; Oratorio de Noël, pour orchestre, choeurs et soli, sous la direction de M. Otto Barblan, chanté par Mmes Auvergne, Romo, Wiegand et MM. Hinden et Kursner. »

(Le Ménestrel, 8 octobre 1910, p. 325)

 

« Jeudi 15 août, de 5 à 6 h. du soir, 14ème concert d'orgue donné par M. A. Harnisch, organiste, avec le bienveillant concours de Mme Marie Robert, soprano. Au programme : « Introduction » de l'oratorio « La mort de Jésus », Graun ; - « Andantino » en ré bémol, A. Chauvet ; — « Prière de Jeanne d'Arc », C. Gounod, (Mme M. Robert) ; - « Tu es petrus », F. Liszt ; — « Panis angelicus », C. Franck, (Mme M. Robert) ;- « Fantaisie-Orage », avec intercalation de « Sur l'Alpe, on est seul», de E. Jacques- Dalcroze, A. Harnisch. »

(Gil Blas, 12 août 1912, p. 4)

 

« Concert. Nous sommes heureux d'apprendre que deux artistes très appréciés à diverses reprises dans notre commune : M. Mirès, ténor du grand théâtre de Dijon, et M. Harnisch, organiste de la cathédrale de Lausanne, donneront un concert le 23 courant, à 20 heures, au temple. Un groupe instrumental et choral leur prêtera son concours. Voilà un régal artistique auquel ne manqueront pas de participer les nombreux amateurs de bonne musique de la localité et des environs. »

(Le Petit Comtois, 21 janvier 1921)

 

« Un beau concert :

Le concert de musique religieuse donné hier soir au Temple réformé, a eu un beau succès. Il serait oiseux de dire ici tout le bien que je pense de ces excellents artistes qui, pour la seconde fois, nous ont fait passer quelques instants de joie musicale complète. En un programme dont il faut louer le choix et l'ordonnance, nous avons entendu Bach, Haendel, Gounod, Tartini, Wiemawsky etc. Le talent hors pair de M. Harnisch, organiste, la belle voix de Mlle Margot, l'archet sonore de M. Dupuy ont fait le charme de ce concert tout à fait réussi. Nous avons regretté une fois de plus que le magnifique talent de M. Harnisch ne put se développer sur un instrument digne de lui. Cependant nous avons aisément pu nous rendre compte de son interprétation musicale parfaite dans un superbe prélude de Bach et de son talent de compositeur dans une improvisation, œuvre expressive et très heureusement inspirée. »

(La Gruyère, 21 mars 1924, p. 2)

Conservatoire de Paris, classe d'orgue 1895-1896 de Charles-Marie Widor. Assis, de g. à dr. : Maurice Rottembourg (1875-1956), aveugle, organiste, pianiste, violoniste et professeur à l’INJA, Widor, Louis Vierne, son assistant, qui a obtenu le 1er prix en 1894. Debout : Henri Mulet (1878-1967), organiste, violoncelliste, professeur d’orgue à l’Ecole Niedermeyer et à la Schola cantorum (organiste à Saint-Roch, Saint-Philippe-du-Roule et à Draguignan), Achille Runner (1870-1940), organiste de choeur et Maître de chapelle à la Madeleine, Charles-Marie Michel (mort à 20 ans en 1897, petit-fils du facteur d'orgues Joseph Merklin), Albert Harnisch (1874-1935), aveugle, organiste de la cathédrale de Lausanne de 1904 à 1929 et professeur au Conservatoire de cette ville, Charles Quef (1873-1931), alors sous les drapeaux depuis le 13 novembre 1894 au 128ème Régiment d'Infanterie (organiste de Saint-Nicolas-des-Champs, puis de Sainte-Marie-des-Batignolles, il le sera ensuite durant une trentaine d'années à La Trinité), Alfred Marichelle (1866-1919), organiste de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et professeur d'harmonie à l'Ecole Niedermeyer.

[Note : certaines sources ne mentionnent pas le nom d’Albert Harnisch (1er accessit d’orgue en juillet 1896), mais avancent celui de Gustave Galand (mort en 1898 à l'âge de 26 ans, organiste du grand orgue Cavaillé-Coll du Jardin d'acclimatation, dans la grande salle du Palais d'Hiver et professeur de musique à Paris), 1er prix d’orgue en 1895, mais notons que l’élève en question est visiblement non-voyant, or Galand ne l’a jamais été !]

(photo E. Pirou publiée en 1895 dans Le Monde musical pour le centenaire du Conservatoire, coll. BNF/Gallica) DR.

 

« Temple de Corcelles, dimanche 22 mars 1925 à 15 heures à 15 heures

Concert par MM. Albert HARNISCH, organiste de la Cathédrale de Lausanne

Willy MORSTADT, violoncelliste, prof. au Conservatoire de Neuchâtel,

Oeuvres de Bach, Haendel, Boëllmann, Widor. Improvisations à l'orgue. Prix des places : Fr. 1— et Fr. 1.50 »

(Feuille d'avis de Neuchâtel, 21 mars 1925, p. 8)

 

« Lausanne, 20 h. 45 : Concert d'orgues donné par M. A. Harnisch, organiste, retransmis de l'église de Saint-François : Prélude eu sol majeur (Henri de Purcell) ; Cantabile (César Franck) ; Improvisation (Harnisch) ; Rhapsodie (Saint-Saëns) ; Toccata (Théodore Dubois). »

(La Parole libre, 10 juillet 1926)

 

« A l'Asile des aveugles de Lausanne, MIle Louise Meystre, professeur de musique pendant 42 ans, et M. Albert Harnisch, l'organiste bien connu, viennent de prendre leur retraite. »

(Le Valentin Haüy, janvier 1928, p. 19)

 

« On nous annonçait récemment de Lausanne la mort d'Albert Harnisch. Elève des Instituts d'Aveugles de Berne et de Lausanne, puis de notre Institution Nationale, et lauréat du Conservatoire de Paris. M. Harnisch enseigna à Nancy et à Toulouse. Rentré en Suisse, il devint professeur d'orgue et d'harmonie à l'asile de Lausanne ; il a tenu pendant 25 ans les orgues de la cathédrale où il a acquis une véritable célébrité. »

(Le Valentin Haüy, janvier 1936, p. 16)

 

La Bibliothèque Nationale de France conserve deux lettres de Camille Saint-Saëns [1915-1919] adressées à « M. A. Harnisch, Villa Romaine, Avenue d'Eschallens, 34, Lausanne » :

 

« 9 juin,

Mon cher ami,

Il m'est impossible de vous répondre au sujet des ouvrages de Guilmant. J'en parlerai à M. Durand quand je le verrai.

Amitiés.

C. Saint-Saëns »

 

« 26 nov. 1915

Mon cher Harnisch,

Je ne sais de quelles pièces d'orgue vous voulez parler, car je n'en ai pas écrit depuis fort longtemps. Quant à mes anciennes, vous les connaissez.

Amitiés.

C. Saint-Saëns »

(BNF, identifiant : ark:/12148/btv1b530324993)

 

Collecte : Olivier Geoffroy

(juin 2023)

 

NDLR : Albert Harnisch, fils de Albert Harnisch et de Lina Grüring, né le 8 novembre 1874 à Langenthal (Suisse, Berne), décédé le 15 novembre 1935 à Curtilles (Suisse, Vaud), termina ses études musicales au Conservatoire de Paris, notamment dans la classe d’orgue de Widor d’où il sortit en 1896 avec un 1er prix. Naturalisé français par décret du 11 mars 1901, il épousa à Rochefort (Charente-Maritime), le 4 novembre de la même année, Elisabeth Foléa, née à Tours (Indre-et-Loire) le 6 juillet 1881. Alors professeur de musique depuis peu installé à Lausanne, auparavant il avait enseigné un temps à l’Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse.


 

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