(1729-1817)Pierre-Alexandre Monsigny
Monsigny, en 1823, par Jules Boilly ( BNF ) DR |
Statue de Monsigny par Louis Noël, 1905, érigée en 1931 Place Sithieu à Saint-Omer ( photo Max Méreaux, 2010 ) DR |
Pierre-Alexandre Monsigny est né le 17 octobre 1729 à Fauquembergues dans le Pas-de-Calais, quatre mois avant le mariage de ses parents, Marie-Antoinette Dufresne et Nicolas Monsigny, originaires de Desvres. Il fit ses études à Saint-Omer, au collège wallon, et reçut les premiers rudiments de la musique du carillonneur de l’abbaye bénédictine Saint-Bertin à Saint-Omer.
En 1749, il part à Paris où il obtient, sur recommandation, un emploi dans les bureaux du receveur général du clergé de France. Il devient l'élève d’un contrebassiste à l'Opéra, auteur d'un Guide de Composition, nommé Gianotti, contrebassiste à l'Opéra et au Concert-Spirituel. Ses premières œuvres connues sont imitées de l’opéra bouffe (Les Aveux indiscrets, 1759 ; Le Maître en droit, 1760). Après le succès du Cadi dupé, 1761, le librettiste Michel Jean Sedaine collabore avec lui pour la réalisation d’une série d’oeuvres réussies : On ne s’avise jamais de tout, 1761 ; Le Roi et le Fermier, 1762 ; Rose et Colas, 1764. Le style sentimental, le charme de la mélodie, le sens du théâtre font de Monsigny l’un des créateurs de l’opéra-comique en France. Mais Aline, reine de Golconde, ballet héroïque (1766), ne remporte qu’un succès mitigé, de même que L’Ile Sonnante (1768).
En 1768 le compositeur achète la charge de Maître d’Hôtel au service du Duc d’Orléans. Il compose alors le Déserteur, sur un livret de Sedaine. L’ouvrage sera consacré par le public de la Comédie Italienne, lors de la première, le 6 janvier 1769. Le Déserteur supprime les personnages de convention de l’opéra-comique et s’attache à traduire les émotions d’une façon plus sensible..
Dans ses Mémoires rédigées en français et publiées en 1787, Carlo Goldoni (1707-1793), le « Molière italien », écrivait : « Je trouve la musique de M. Monsigny expressive, harmonieuse, agréable : ses motifs, ses accompagnements, ses modulations m’enchantent, et si j’avais eu des dispositions pour composer des opéras-comiques en français, ce musicien aurait été un de ceux à qui je me serais adressé ».
Parmi les derniers ouvrages de Monsigny figurent notamment le Faucon (1772) et la partition pleine de délicatesse de la Belle Arsène (1775). En 1777, après le succès de Félix ou l’Enfant trouvé, il s’arrêtera de composer. Il épousera Amélie de Villemagne en 1784. Inspecteur général des canaux en 1785, la Révolution le ruinera.
Après plusieurs années de misère, il reçoit une pension de l’Opéra-Comique en 1798. Puis, le 21 mai 1800, il succède à Piccini au poste d'Inspecteur de l'enseignement au Conservatoire de Paris, aux côtés de Gossec, Méhul, Lesueur, Cherubini et Martini, mais, lors de la réforme de l'an X (1802) est licencié en même temps que Lesueur et Martini.
Deux années plus tard, en 1804, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur, en 1813 il succède à Grétry à l’Institut et en 1816 il est décoré de l’Ordre de Saint-Michel. Mais ses problèmes de vue s’accroissent et il finira ses jours dans la cécité totale.
Pierre-Alexandre Monsigny est décédé le 14 janvier 1817 à Paris, au 174 Faubourg Saint-Martin. Ses funérailles furent célébrées le 16 janvier 1817, en l’église Saint-Laurent, sa paroisse.
En 1931 fut inaugurée, place Sithieu à Saint-Omer, la statue du sculpteur audomarois Louis Noël (1839-1925) datée de 1905, représentant Monsigny, la partition du Déserteur à la main. A l’occasion de cette inauguration un concert fut donné par la musique de la garde républicaine, sous la direction de son chef, le commandant Pierre Dupont, ancien élève de l’Ecole Nationale de Musique de Saint-Omer, et compositeur de la célèbre sonnerie « Aux morts ». Le programme musical comportait notamment des œuvres de Henry Filleul et de Maurice Linglin, puis des transcriptions pour orchestre d’harmonie, par Pierre Dupont, de pièces de Pierné, Mendelssohn et Liszt.
Dans l'opéra-comique, avec Philidor, Monsigny est considéré de nos jours, comme l'un des compositeurs les plus importants sous le règne de Louis XV.
Max Méreaux