Le Panthéon des musiciens

De janvier 2022 à décembre 2022

 

André PAGENEL - Jean-Marie MEIGNIEN - Gérard KLAM - Guy MIAILLE




Au grand orgue de la cathédrale de Bourges (DR.)

Le 11 avril 2022 à l’âge de 85 ans est décédé André PAGENEL, organiste honoraire du grand orgue de la cathédrale de Bourges. Né le 22 juin 1936 à Saint-Rémy de Provence, frappé de cécité il rejoint à Paris l’Institut National des Jeunes Aveugles où il fait ses études musicales auprès d’André Marchal, Gaston Litaize, Antoine Reboulot et Jean Langlais. Parallèlement, il travaille le piano avec Lazare Lévy et Vlado Perlemuter. Dans cet établissement il obtient les premiers prix d’harmonie, contrepoint, piano, orgue et composition. Il est nommé en 1958 titulaire de l’orgue de la basilique Sainte-Trinité de Cherbourg (Manche), où il succède à Paul Allix et est la même année finaliste du Concours international Maria Canals de Barcelone (piano), l’année suivante de celui de Genève (orgue) et en 1963 décroche le grand prix d’exécution de l’Union Fédérale Française de Musique Sacrée. En 1966, après s’être marié à Champeix (Puy-de-Dôme) à Anne Aliquot (1941-2006), qui lui donnera 4 enfants, il cède ses claviers cherbourgeois à un autre non-voyant, Yves Barréda, pour recueillir à la cathédrale Saint-Etienne de Bourges (Cher) la succession de Paul Guilloux mort au mois d’avril de cette année 1966. Deux années plus, il est nommé professeur d’orgue au Conservatoire de cette ville, poste qu’il va occuper jusqu’à sa retraite en 2002, quittant en même temps ses fonctions à la cathédrale où lui succède Thomas Lacôte. C’est sous son impulsion que le grand orgue de cette église est restauré en 1985 par Alfred Kern et au cours de son long titulariat de 36 années sa notoriété ne cessera de croître le menant alors à sa participation à des concerts tant en France qu’à l’étranger (Algérie, Hollande, Allemagne, Italie, Autriche, Russie, Japon…), à des festivals internationaux, entre autres ceux d’Avignon, Valence, Turin, Moscou, Luxembourg, Salzbourg, Torento… et à dispenser des cours d’interprétation à travers l’Europe. On lui doit aussi la fondation, et la direction artistique durant de nombreuses années, du festival « Les très riches heures de l’orgue du Berry », l’instauration en 1977 de la classe d’orgue au Conservatoire d’Orléans et au cours de cette même décennie la création du duo « Trompette et orgue » avec Pierre Dutot avec lequel il se produit longtemps en concert et enregistre plusieurs disques.

 

Le talent d’André Pagenel comme interprète a toujours été reconnu non seulement par le public, mais aussi et surtout par ses pairs. « On [disait] de son jeu qu’il réconforte avec la certitude de la matière définitivement acquise et maîtrisée, ainsi que par son dynamisme subtilement allié à une tendre poésie. » Dans son compte-rendu d’un récital donné le 31 octobre 1993 sur l’orgue Kuhn (1967, 2 claviers et pédalier,15 jeux) de l’église réformée d’Auvernier (Suisse, canton de Neuchâtel), le professeur de piano, musicologue et compositeur Jean-Philippe Bauermeister résumait alors parfaitement tout l’art de notre organiste :

 

« Un organiste universel - Le public était bien trop peu nombreux dimanche à l’église d'Auvernier pour le récital d’André Pagenel, organiste de la cathédrale de Bourges. Car voilà un homme qui parle, pense, joue, respire musique à l’exclusion de toute autre chose. Derrière sa console, il prend son envol et pendant plus d'une heure aligne avec une facilité confondante des pages issues de tout le répertoire, depuis le XVIe siècle jusqu'à aujourd’hui.

Mais c'est avant tout un admirable interprète de Bach. On l'a entendu dans le magnifique Prélude et fugue en mi bémol majeur, une des pages les plus audacieuses du Cantor, d’une architecture puissante, d'une complexité stupéfiante par sa rigueur et sa grandeur, bref un Bach qui exige de l'interprète, au-delà des qualités habituelles de virtuosité, une maîtrise souveraine et un souffle peu commun. André Pagenel est l'organiste qu'il faut pour cela. Il nous a guidés dans cette cathédrale sonore avec une autorité et une sérénité qui forcent l’admiration.

Et les autres pièces inscrites à l'affiche (Cabezon, Frescobaldi, Dandrieu, Buxtehude, Brahms, Gigout et Alain) furent servies avec la même supériorité, la même grandeur et la même simplicité dans l'expression. On aura pris aussi un vif intérêt à la confrontation qui opposait Buxtehude, Bach et Brahms dans le choral Herlich tut mich verlangen et la manière de chacun de traiter ce thème. Disons pour notre part que, malgré l’attachement qu’on porte aussi bien à Brahms qu'à Buxtehude, le Cantor semble toujours le plus inspiré, le plus cohérent, et peut-être le plus proche de nous.

Il faut encore dire un mot de l'improvisation qu'André Pagenel a donnée pour clore son récital, non sans avoir une dernière fois fait preuve de son talent bachien dans la triple fugue en mi BWV 552, un autre monument de la pensée du grand Jean-Sébastien. Ici encore, le Maître démontrait son habileté digitale, et surtout l’art qu’il a de penser musique, se saisissant d’un thème pour en varier la substance et les harmonies avec une déconcertante facilité certes, mais qui soutient une forte personnalité musicale. Une telle improvisation se rapproche de la musique écrite par sa maîtrise des paramètres musicaux et par la cohérence de style.

Un grand moment de musique que les auditeurs acclamèrent et qui se prolongeait par une version lumineuse du final de la première Symphonie de Vierne. » (L’Express, feuille d’avis de Neuchâtel, 2 novembre 1993).

 

L’importante discographie qu’il laisse permet de conserver le souvenir de la subtilité et l’intelligence du jeu d’André Pagenel. On lui doit en effet une douzaine d’enregistrements parmi lesquels il convient de citer « André Pagenel aux grandes orgues de l’abbatiale St Pierre de Remiremont » (1975, Pathé, yPartx 75.919), « Trompette et orgue » avec Pierre Dutot (1979, Pluriel, PL 3319), « Orgue de la cathédrale de Bourges » (1986, Aliénor AL 1021), « Récital au grand orgue de la cathédrale de Bourges (1993, Moulages Plastiques de l’Ouest, MPO CB2112), « Bach en fête, à l’orgue de la cathédrale de Bourges (1997, MPO 9701), et une série de gravures réalisées sur divers instruments par les labels Kiosque d’Orphée ou MPO : Abbaye de La Pierre-qui-Vire ; en Berry (Aubigny-sur-Nère, Châteauneuf-sur-Cher, Saint-Amand-Montrond, Dun-sur-Auron, Sacré-Coeur de Bourges) ; en Sologne (Sully-sur-Loire, Cléry-Saint-André, Romorantin, Aubigny-sur-Nère) ; en Médoc (Lesparre-Médoc, Macau, Listrac, Pauillac, Saint-Julien-de-Beychevelle, Saint-Estèphe)…

Denis Havard de la Montagne


Jean-Marie Meignien à son orgue de salon
(photo X...) DR.

Le 5 mai 2022 à Troyes (Aube), s’est éteint à l’aube de ses 88 ans Jean-Marie MEIGNIEN, organiste, musicologue, technicien conseil pour les orgues protégées à la direction du patrimoine (Ministère de la Culture).

 

Né à Troyes, le 12 juin 1934, Jean-Marie Meignien débute ses études musicales dans sa ville natale auprès de Madeleine Dauphin, professeur de piano au Conservatoire de Troyes et organiste durant plus de 50 ans de l’église Sainte-Madeleine de cette ville. Plus tard, il va lui consacrer une communication intitulée « Madeleine Dauphin, pianiste, organiste et compositeur (1915-2013) » parue dans la Vie en Champagne (n° 82, avril-juin 2015, p. 38-51). Monté à Paris, il poursuit son cursus tout d’abord à l’Ecole César Franck (1957 à 1959), auprès de Geneviève de la Salle puis Edouard Souberbielle (orgue), et à l’Institut grégorien avec Henri Potiron, Auguste Le Guennant et l’abbé Jean Biban où il décroche un diplôme de « maître de choeur », un certificat de direction polyphonique, un autre d’improvisation et un diplôme d’orgue supérieur (1963), avant de l’achever au Conservatoire national supérieur de musique dans les classes d’histoire de la musique de Norbert Dufourcq et d’orgue de Rolande Falcinelli à partir de 1963 (1er prix en 1968). A cette époque, il est déjà organiste titulaire de Saint-Martin-ès-Vignes de Troyes (orgue de 42 jeux sur 4 claviers et pédale) depuis 1963, où il a succédé à Désiré Bereau (1890-1962) et enseigne à l’Ecole nationale de musique de cette ville depuis 1966. En 1999 il se retirera de cette institution après y avoir professé l’orgue, l’écriture et l’histoire de la musique, et où, durant un temps il a assuré la présidence de la Société des Concerts du Conservatoire. Parmi les nombreux élèves qui défilent dans ses classes au cours de ces trois décennies, notons Remi Ebtinger qui deviendra en 2019 son cotitulaire à St-Martin, Jean-Christophe Revel, organiste de la cathédrale d’Auch, Jean-Baptiste Gaupillat, organiste de l’abbatiale de Montier- en-Der (Haute-Marne), puis suppléant à la cathédrale et à St-Martin de Troyes, ainsi que facteur d’orgues installé à Noviant-aux-Près (Meurthe-et-Moselle), Xavier Szymczak, organiste adjoint au Sacré-Cœur de Nancy et compagnon facteur d’orgues dans cette même ville sous la dénomination de « Cylindres, manivelles et Cie »… Ses élèves pouvaient bénéficier de ses cours, notamment sur son orgue de salon (9 jeux sur 3 claviers et pédales), se faisant « un devoir de faire travailler l’essentiel du répertoire de l’orgue, sans exclusive d’époque, d’école ou de genre » et « d’enseigner l’orgue en tant qu’instrument de musique sans faire l’impasse sur le verset, le prélude de choral ou la paraphrase grégorienne pour autant. L’aspect cultuel dépasse les limites de ce programme ; il implique l’improvisation, l’accompagnement, une connaissance de la liturgie propre à chaque confession… » (in Lettres d’orgues, avril-juin 1996, p. 13).

 

Nommé membre correspondant puis technicien-conseil en 1977 de la section orgues de la Commission supérieure des Monuments historiques exerçant à ce titre en Bourgogne, en Champagne-Ardenne et en Lorraine, et historien de l’orgue, il est l’auteur de nombreuses communications sur les orgues de la cathédrale de Troyes, de Nogent-sur-Seine, Pont-Sainte-Marie, Chaource (l’orgue historique), Moussey (l’orgue à cylindre), Saint-Pierre de Bar-sur-Aube, Saint-Étienne de Bar-sur-Seine, de la chapelle Saint-Joseph de Troyes. Il a également publié l’histoire de Nicolas-Antoine Lété (1793-1872), facteur d’orgues originaire de Mirecourt (Vosges) très actif dans le département de l’Aube (Bulletin paroissial de Mirecourt, 1973). Dans ce même domaine de la recherche, on se doit de mentionner son adhésion (1979) à la Société académique de l’Aube au sein de laquelle il publie dans son bulletin n° 123 de 1999 une étude sur « Jacques-Dupont, organiste et compositeur français », dans le n° 132 de 2008 « Organistes d’hier et d’aujourd’hui », dans le n° 133 (2009) « André Salomon (1881-1944), pianiste concertiste, professeur au Conservatoire de Troyes » et dans le n° 136 (2012) « Facteurs d’orgues d’hier et d’aujourd’hui » ; et son concours au « Centre troyen de recherche et d’études Pierre-et Nicolas Pithou », créé au début des années 1980 et rassemblant les universitaires, étudiants, érudits locaux et conservateurs fréquentant la Bibliothèque Municipale de Troyes. Lors du colloque « La vie à Troyes sous Louis XIII » (avril 1983) sa communication portait sur « La musique à Troyes au XVIIe siècle ». Dans le cadre de la publication des inventaires généraux des orgues en France, on lui doit celui du département de l’Aube (Direction régionale des affaires culturelles de la Marne, 1988).

 

Concernant plus particulièrement Saint-Martin-ès-Vignes, où il a tenu les claviers de l’orgue durant près de 60 ans (de 1963 à son décès), sa contribution à une meilleure connaissance de l’histoire de cette église est sans nul doute d’une importance inégalée avec la publication de plusieurs études : Le grand orgue de St Martin-ès-Vignes (éd. Troyes, 1970), St Martin-ès-Vignes, Institutions religieuses (éd. Atec 2002), Album des vitraux de l’église St Martin-ès-Vignes (éd. Troyes, 2007), Scènes bibliques et autres peintes pour l’église St Martin-ès-Vignes (éd. La Vie en Champagne, 2018), Saint-Martin-ès-Vignes, Terre de Chrétienté du Moyen Âge à nos jours / aide-mémoire historique (Troyes, 2021).

 

Signataire de la préface de l’édition chez Delatour France (2017) de la Messe pour grand orgue de Maurice Emmanuel, de l’introduction, édition et révision du Livre d’orgue du chanoine Herluyson (Troyes, 2009), on le sait aussi auteur d’œuvres pour orgue, mais celles-ci sont restées inédites.

 

Au moment de sa disparition le journal l’Est-éclair notait que c’était un « Homme habituellement discret, […] il était intarissable sur son instrument. »

 

Les obsèques de Jean-Marie Meignien ont eu lieu le mercredi 11 mai, à 9 h 30, à l’église Saint-Martin-ès-Vignes de Troyes, suivies de son inhumation au cimetière de Chaource. Médaille d’argent de la Renaissance Française, il avait été reçu chevalier des Arts et des Lettres en 1995.

 

Denis Havard de la Montagne


Gérard Klam
(photo Y. Blond) DR.

Le 24 octobre 2022 à l’hôpital de Nantes, après une courte et brutale maladie, s’est éteint le violoniste Gérard KLAM à l’âge de 74 ans. L’on sait que tous les musiciens doivent disposer d’un peu de talent et surtout beaucoup travailler, mais il dut affronter une difficulté supplémentaire, car étant issu d’une famille ouvrière modeste de Lorraine, il ne possédait ni le réseau, ni les codes, sans parler des ressources pécuniaires pour intégrer aisément le monde musical parisien. Il se forgea ainsi un caractère ferme et volontaire lui permettant d’affronter les défis avec ténacité et détermination.

 

Né à Forbach, en Moselle, le 30 octobre 1947, Gérard Klam prit ses premières leçons auprès de son père, professeur de violon. Après avoir étudié au Conservatoire de Metz, il entra ensuite à l’âge de 14 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de violon de Marcel Reynal et fréquenta aussi celle de musique de chambre de Pierre Pasquier. Premier prix de violon en 1967 et premier prix également de musique de chambre, c’est durant cette période qu’il reçut la bourse Ginette Neveu. Par la suite, il sera membre des jurys de cet établissement.

 

Après un court passage à l’orchestre de Chambre de l’O.R.T.F., il entrait en 1969 à l’orchestre du Théâtre National de l’Opéra de Paris où il devait rester jusqu’en 1985. Là, il y vécut l’intégralité de l’âge d’or de cette maison qui coïncida avec le mandat de Rolf Liebermann et se plaira à raconter plus tard une anecdote savoureuse, lors d’une interview à propos de « La Folle journée » de Nantes : « Des couacs à la Folle journée ? Pas vraiment. Pas comme ceux que j’ai vécus à l’Opéra de Paris, où je suis entré en 1969. Un jour, dans les années 80, le chef Roberto Benzi est descendu de son pupitre en plein concert, fâché. On a terminé l’œuvre sans chef ! » (Ouest-France, édition numérique, publié le 3 février 2013)

 

Parallèlement à ses activités de musicien d’orchestre, il débuta une carrière de chambriste au sein de l’« Octuor de Paris » dont il fut membre de 1974 jusqu’à sa dissolution en 1981. Fondée en 1965, au moment de l’arrivée de Gérard Klam qui succédait à Jean Verdier (2ème violon), cette formation était alors composée de Jean Leber (1er violon), Jean-Louis Bonafous (alto), Michel Tournus (violoncelle), Gabin Lauridon (contrebasse), Guy Deplus (clarinette), Daniel Bourgue (cor) et Jean-Pierre Laroque (Basson). Avec cet ensemble, première formation associant les cordes et les vents, il effectua de nombreuses tournées en Europe, en Amérique, en URSS, au Japon et joua dans de grandes salles : Théâtre des Champs-Elysées, Salle Pleyel, Musikverein de Vienne, Philharmonie de Berlin, Concertgebouw d’Amsterdam, Grande Salle du Mozarteum de Salzbourg, ainsi qu’au Festival d’Avignon en 1974. Le répertoire classique était de vigueur, mais également la musique contemporaine avec des compositions de Marius Constant, Michel Philippot, Iannis Xenakis, Claude Ballif, Betsy Jolas, Alain Bancquart, entre autres, qui leur dédia des œuvres. Dans ce dernier domaine, à cette époque, entre 1975 et 1985, il s’investit davantage en rejoignant deux formations spécialisées : l’« Ensemble 2e-2m » de Paul Méfano fondé en 1972 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) et l’« Ensemble de Musique Vivante » créé à Paris en 1966 par Diego Masson, avec pour répertoire des pages notamment de Stockhausen et Boulez. C’est au Conservatoire de Champigny, en 1975, qu’il fut recruté comme professeur certifié de violon, établissement alors dirigé par Paul Méfano.

 

On doit à l’Octuor de Paris, durant la période où Gérard Klam en était membre, plusieurs enregistrements parmi lesquels : Beethoven, Septuor pour clarinette, basson et quatuor à cordes, op. 20 (1973, Decca 7165) ; Mozart, Quintette pour cor et cordes KV 407 et Quintette pour clarinette et cordes KV 581 (1974, Decca 7233) ; Schubert, Octuor en fa majeur pour 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, clarinette, cor et basson, op. 166 (enregistré en décembre 1975, IPG 7397) ; Schubert, Octuor en fa majeur, pour 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, clarinette, cor et basson (1978, Aristocrate, CGD – CLS 91032) ; Mozart, Divertimento KV 334, pour 2 violons, alto, contrebasse et 2 cors (1978, Aristocrate, CGD – CLS 91003).

 

Après l’Octuor de Paris, Gérard Klam intégra en 1981 le « Quatuor à cordes de Paris », avec lequel il effectua aussi des tournées en Europe et en Asie. Composé à ses côtés de Jean Leber (violon), Tassa Adamopoulos (alto) et Philippe Cherond (violoncelle), ce Quatuor enregistra en 1985 le Quatuor en la mineur, op. 17, de Silvio Lazzari et le Quatuor en mi bémol majeur, op. 45, d’Edouard Lalo (LP vinyle Le Chant du Monde, LDC 78.807). C’est cette même année 1985 qui vit son départ de Paris pour rejoindre à Nantes l’Orchestre Philharmonique des Pays de la Loire en tant que supersoliste, tout en enseignant son instrument au Conservatoire National de Région de cette ville. Interviewé par Le Télégramme (édition numérique, publié le 3 février 2000) à propos de concerts à la Cité des Congrès en février 2000, au cours desquels il jouait du Bach (Concerto brandebourgeois, Passion selon Saint-Mathieu), il précisait au sujet de son professorat : « j'estime que c'est mon devoir d'enseigner. Je pense que je peux apporter quelque chose aux élèves. Mon but est de faire aimer la musique à ces jeunes. Je sais très bien que peu deviendront professionnels. »

 

Au moment de prendre sa retraite en juin 2013, Gérard Klam déclarait alors : « Mon inquiétude maintenant, c'est l'avenir des musiciens. Je crains que tous ceux qui vont partir ne soient pas remplacés. Le gros problème dans la culture, c'est l'économie. J'ai sans doute connu l'âge d'or des orchestres. » Ses sages paroles s’avéreront, hélas !, au fil des années de plus en plus d’actualité avec de nombreuses suppressions ou diminutions de subventions à certains orchestres et autres écoles de musique…

Alain Klam

Denis Havard de la Montagne


Guy Miaille (1930-2022)

Jean Guérard (1929-2022)

 


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