Conservatoire national de musique et de déclamation de Paris
Concours de piano (femmes) juillet 1906
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| Conservatoire de Paris, photo prise lors du concours des classes de piano femmes en juillet 1906. Les personnes ici mentionnées n'ont pas toutes fait partie du jury officiel indiqué dans les archives (voir infra). De g. à dr., assis : Ricardo Vines, Alfred Cortot, Isaac Albeniz, Moritz Moszkowski, Gabriel Fauré, Constant Pierre, Paul Véronge de la Nux, Antonin Marmontel, Fernand Bourgeat. Les 2 hommes, debout à l'arrière, ne sont pas identifiés, ainsi que la candidate au piano. Sous réserve de vérifications, il pourrait s'agir de Hélène Léon, Marcelle Boucheron ou Marthe Bouvaist ? (photo Manuel, in Musica n° 48 - coll. DHM) DR. |
Jury : Gabriel Fauré, président (1845-1924, professeur de composition au Conservatoire de Paris à partir de 1896 et directeur de 1905 à 1920), Raoul Pugno (1852-1914, 1er prix piano 1866 et orgue 1869, professeur de piano au Conservatoire de Paris), Charles de Bériot (1833-1914, professeur de piano retraité du Conservatoire de Paris), Isaac Albeniz (1860-1909, pianiste espagnol), Harold Bauer (1873-1951, pianiste britannique), Edouard Risler (1873-1929, 1er prix piano 1889, professeur de piano au Conservatoire de Paris), René Chansarel (1864-1945, 1er prix piano 1883), Alfred Cortot (1877-1962, 1er prix piano 1896), Paul Braud (1860-1935, 1er prix piano 1882, professeur de piano au Conservatoire de Paris), Santiago Riera (1867-1959, 1er prix piano 1898, professeur de piano au Conservatoire de Paris), Paul Véronge de la Nux (1853-1928, grand prix de Rome 1876, inspecteur de l’enseignement musical), Paul Vidal (1863-1931, grand prix de Rome 1883, professeur de piano puis de composition au Conservatoire de Paris), Fernand Bourgeat (1851-1932, inspecteur des théâtres à la Direction des beaux-arts, puis secrétaire général du Conservatoire de Paris de 1896 à 1924, critique dramatique).
26 élèves concourent : 10 élèves de Elie Delaborde (1839-1913), 9 d’Antonin Marmontel (1850-1907) et 7 de Victor Duvernoy (1842-1907).
Morceau de concours : Etudes symphoniques, op.13, de Schumann.
Cette journée du piano des femmes est encore une des plus courues. Vous n'imaginez pas le nombre des enragés, qui s'arrachent les précieux coupons, afin de pouvoir entendre vingt-six fois de suite les « Etudes symphoniques » de Schumann, avec la seule distraction de comparer les petites mines et les toilettes différentes des jeunes élèves qui les jouent. Sur une d'elles […] un renseignement confidentiel va circulant de bouche en bouche, et chacun de s'attendrir. Il parait que ce prodige, qui n'a pas encore seize ans, pousse si loin le commerce avec son cher clavier que, depuis plus de six mois, elle ne l'a pas quitté même pour prendre ses repas. Sa famille, qui l'encourage, vient la gaver devant les touches en lui donnant la becquée. Le chocolat du matin, le déjeuner et le dîner sont absorbés ainsi aux accents de Schumann. On compte sur un premier prix.
N.B. : Rigoureusement historique
(René Benoist, in journal « La Presse », 27 juillet 1906)
NDLR. : Le nom de cette élève n’est pas précisé, mais il s’agit de l‘une de ces quatre qui ont toutes moins de 16 ans : Mlles Gellibert (2ème prix), Chardard (2éme accessit), Landsmann (2ème accessit) et Bert (aucune récompense).
1er prix :
Suzanne Le Son (DR.)
Suzanne Le Son et Hélène Léon (DR.)
Suzanne Le Son (Paris, 1885 – Paris, 1914), élève de Marmontel. En 1901, elle avait obtenu une 1ère médaille dans la classe de piano préparatoire de Mme Tarpet. Professeur de musique à Paris, elle meurt à l’âge de 28 ans. Le 4 février 1910 à la salle Erard, elle se produisait dans un récital qui remportait un vif succès, faisant preuve « d’une belle virtuosité et d’une sonorité charmante » dans des pages de Widor, Dubois, Liszt, Chopin et Beethoven.
Hélène Léon (DR.)
Hélène Léon (Paris, 1890 – Paris, 1983), élève de Marmontel. En 1913, elle est lauréate du prix Musica. Pianiste de la Société J.S. Bach, aux Concerts Rouge, au Concert Populaire, chez Colonne, Lamoureux, Pasdeloup, aux Concerts Capelle. Célibataire, professeur de piano, on la trouve chef de chœurs dès 1922 lors de la création en décembre au Trianon Lyrique de l’opéra-bouffe en 2 actes de Isabelle et Pantalon de Roland-Manuel. Plus tard, en 1931 elle est chef de chant à l’Opéra-Comique résidant à cette époque à Neuilly-sur-Seine. Auparavant, Hélène habitait avec sa sœur aînée Lucie (Paris, 1881 - ?), également pianiste et pédagogue, 107 avenue de Villiers à Paris 17ème. Leur sœur cadette, Alice Léon (Paris, 1893 – Paris, 1965), 1er prix de piano en 1911 dans la classe de Cortot, mariée en 1919 à Henri Gautier, est aussi pianiste concertiste et professeur de piano à Paris, 20 rue de la Terrasse dans les années 1930.
Jeanne Vendeur (DR.)
Jeanne Vendeur (Dijon, 1888 – Courbevoie, 1949), élève de Delaborde. En 1901, elle avait obtenu une 2ème médaille dans la classe de piano préparatoire de Mme Chené. Mariée en 1909 à Dijon avec Roger Monod (Pau, 1879 – Courbevoie, 1949), attaché à la maison Berger-Levrault de Nancy. Son père, Antoine Vendeur, 1er prix de flûte en 1878 au Conservatoire de Paris, enseigne au Conservatoire de Dijon, et sa mère, née Catherine Maurice, 1ère médaille de claviers en 1877 au Conservatoire de Paris, est aussi professeur au Conservatoire de Dijon. En octobre 1919, Jeanne Vendeur est nommée professeur d’une classe supérieure de piano au Conservatoire de Nancy, où elle est toujours en poste lors de sa nomination d’Officier d’Académie en juillet 1931.
2ème prix :
Léa Lefebvre (DR.)
Léa Lefebvre (Cambrai, 1884 – ap.1933), élève de Marmontel, obtient un 1er prix en 1907. Auparavant, elle est élève au Conservatoire de Lille (classe de piano de M. Pagnien), 1er prix en 1901. Professeur de piano au Conservatoire de Cambrai, elle reçoit la Médaille d’honneur communale en 1933.
Marguerite Willemin (Beaune, 1886 – Paris, 1968), élève de Delaborde. Fille d’un Commissaire de police de Beaune, elle épouse en 1906 à Paris, un mois avant son concours, le pianiste Edouard Garès (Toulouse, 1883 – Paris, 1936), 1er prix de piano en 1902 du Conservatoire de Paris. Tous deux avaient eu parmi leurs professeurs de piano Paul Braud qui les réunissait plus tard dans un concert, le 1er juin 1908 à l’Odéon, avec d’autres de ses anciens élèves et le concours de l’orchestre de la Société du Conservatoire placé sous la direction de Georges Marty : Edouard Garès, « artiste fougueux, ardent », interprétait la Fantaisie hongroise de Liszt et Marguerite Willemin la Fantaisie de Schubert. Divorcée en 1920, elle se remariait l’année suivante avec Georges Auburtin (Paris, 1885 – Paris, 1956) Croix de guerre, employé de commerce. Dès avant son mariage en 1906, à cette époque domiciliée chez sa mère, 42 rue de Maubeuge, elle professait déjà son instrument.
Yvonne Gellibert (Bordeaux, 1890 – Paris, 1967), élève de Delaborde depuis 1905, obtient un 1er prix en 1907 dans la classe d’Isidore Philipp. Ses premières études musicales avaient été effectuées au Conservatoire de Bordeaux (Société Sainte-Cécile) : 1er prix de piano en 1905 dans la classe de Joseph Thibaud (frère du violoniste Jacques Thibaud). Elle épouse en 1908 dans cette ville Marcel Lambert-Mouchague (1879-1963), pianiste et à cette époque organiste de l’église Saint-Louis de Bordeaux. Celui-ci, également enseignant au Conservatoire de Bordeaux fut dans cet établissement le professeur d’écriture musicale d’Henri Sauguet (1917 à 1919). En 1920, Marcel, et son épouse également professeur de piano à Bordeaux, s’installent à Paris, celui-ci étant nommé titulaire du grand orgue de l’église Saint-Séverin. Il va occuper ce poste jusqu’à son décès arrivé en 1963. Dans leur appartement du quartier de la Plaine de Monceaux (2 rue Gervex), Yvonne Gellibert poursuit son enseignement du piano, et en tant que concertiste se produit à la salle Gaveau, à la Société des Concerts du Conservatoire, chez Pasdeloup et Colonne et à la Radio Nationale. En 1942, elle enregistre Chopin et Liszt chez Pathé-Marconi.
Louise Clapisson (DR.)
Louise Clapisson (Boulogne-sur-Mer, 1885 – Paris,1953), élève de Duvernoy, obtient un 1er prix en 1907. Pianiste, elle est mariée en 1910 à Paris avec le violoncelliste et professeur au Conservatoire de Paris Paul Bazelaire (1886-1958), avec lequel elle joue en formation de chambre, créant tous deux des œuvres de Henriette Renié, Maurice Emmanuel, Henry Février, Adrien Raynal... Elle enseigne aussi au Conservatoire de Paris. Elle est la petite-fille du compositeur Louis Clapisson (1808-1866), 2ème prix de violon en 1833, professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris, membre de l’Académie des Beaux-Arts.
Amélie Beuzon (DR.)
Amélie Beuzon (Paris, 1887 – Paris, 1948), élève de Duvernoy. Obtient un 1er prix en 1907 dans la classe d’Isidore Philipp. Pianiste, elle réside 164 rue de Courcelles à Paris dans les années trente. Fille d’un inspecteur général des assurances, elle épouse en 1911 à Paris un négociant de Dieppe nommé Henri Blum (1880-1964).
Jeanne Lion-Weil en compagnie de Larry Adler écoutant l'un de ses enregistrements du Boléro
in "Radio-Magazine", décembre 1930
Jeanne Weil (Paris, 1885 – Boulogne-Billancourt, 1970), élève de Duvernoy, obtient un 1er prix en 1907 dans la classe d’Isidore Philipp. Elle se marie en 1912 à Paris avec Marcel Lion (Caen, 1884 – Paris, 1954), éditeur de musique à Paris,17 Place de la Madeleine. Pianiste, c’est elle qui introduisit chez Maurice Ravel, peu avant sa mort en 1937, l’harmoniciste américain Larry Adler (1915-2002) qui venait lui présenter l’enregistrement en 1934 (78 tours, Columbia DB1516) de son Boléro dans un arrangement avec harmonica de Roger Branga. On dit que Ravel l’encouragea dans cette voie. Dix années plus tard, Adler revenait à Paris à la salle Pleyel pour y interpréter une fois de plus le Boléro et notamment le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy et des Concertos de Bach. Mme Lion-Weil « pianiste de talent » le recevait à nouveau à cette occasion.
1er accessit :
Emma Pennequin (DR.)
Emma Pennequin (Pau, 1888 – Rennes, 1976), élève de Duvernoy, elle obtient un 1er prix en 1908 dans la classe d’Isidore Philipp. Fille de Jules Pennequin (Tournai, 1864 – Gujan-Mestras, 1914), violoniste belge naturalisé français, directeur du Conservatoire de Bordeaux de 1901 à 1911, et de Anne Francez (professeur de piano à Pau et plus tard à l’Ecole municipale de musique de Monaco), elle enseigne son instrument au Conservatoire de Bourges (1928 à 1934), puis à celui de Rennes, tout en se produisant en tournées de concert. Elle épouse en 1920, à Neuilly-sur-Seine, Joseph Serverius, un artiste musicien belge domicilié à Anvers où il est né en 1891, d’un père brasseur dans cette ville.
Marcelle Boucheron en 1909 (photo Gerschal) (DR.)
Marcelle Boucheron (DR.)
Marcelle Boucheron (Paris, 1890 - ?), élève de Marmontel, elle obtient un 1er prix en 1908 dans la classe de Cortot. En mars 1909, elle se produit en concert à la salle Gaveau, en compagnie de la violoniste Hélène Wolff, du violoncelliste François Gervais et du compositeur et pianiste André Wormser ; en février 1910 aux Concerts Touche (boulevard de Strasbourg), en mai 1910, à nouveau salle Gaveau, en décembre 1912, salle des Agriculteurs… Elle est la fille de l’homme de lettres Maxime Boucheron (Paris, 1846 – Paris, 1896), auteur de nombreuses pièces pour la scène, dont, avec Edmond Audran pour la musique, l’opérette Miss Helyett, créée le 12 novembre 1890 aux Bouffes-Parisiens. Pianiste, elle épouse en février 1912 à Paris, François Gervais (Blois, 1885 – Paris, 1956), professeur de violoncelle, mais divorce l’année suivante (juillet 1913). Peu après (décembre 1913) celui-ci convole en secondes noces avec Jeanne Métrot (1880-1974, originaire de Blois tout comme lui), dont il aura une fille, Jacqueline Gervais (Blois, 1917 – Saint-Clar, 2005), professeur de musique et future épouse du compositeur Jean-Louis Martinet (Sainte-Bazeille, 1912 – Chessy, 2010). Tout en continuant le piano, principalement pour l’enseigner, Marcelle Boucheron se tourne aussi vers la comédie et dès le 20 juillet 1913 au Théâtre de Verdure du parc de Saint-Cloud, on la trouve interprétant le rôle de « Zerbina » dans la comédie-bouffe en 3 actes Isabella de Camille de Sainte-Croix ; le 31 août 1913, dans ce même théâtre, elle est « Charlotte » dans Werther, drame en 5 actes de Pierre de Courcelle ; en janvier 1914, elle est « Lise » dans Cyrano de Bergerac ; le 25 janvier 1917 au Théâtre de l’Athénée, « Léocadie » dans la comédie-vaudeville Chichi de Pierre Veber et Henry de Gorsse…
Marthe Bouvais (DR.)
Marthe Bouvaist (Lyon, 1888 – Rognes,1971), élève de Marmontel, elle obtient un 1er prix en 1909 dans la classe de Cortot. Professeur de piano (degré supérieur) au Conservatoire de Rennes, puis de Lyon, elle épouse en 1923 à Lyon Edouard Ganche (Baulon, 1880 – Lyon,1945), homme de lettres, spécialiste de Chopin, fondateur en 1911 de la « Société Chopin ».
2ème accessit :
Anne-Marie Chassaing (DR.)
Anne-Marie Chassaing (Lalouvesc, 1888 – Paris, 1956), élève de Marmontel. Elle obtient un 1er prix en 1908 dans la classe de Cortot et épouse en 1913 à Paris Jacques Baignières (Paris, 1872 – Paris, 1944), homme de lettres et diplomate, ami de Marcel Proust. Pianiste à Paris, elle se produit en récital, notamment le 15 décembre 1936 à l’Ecole Normale de Musique au bénéfice du monument Gabriel Fauré.
Marcelle Chardard (DR.)
Marcelle Chardard (Rodez, 1891 – Sauveterre-de-Rouergue, 1931), élève de Delaborde. Elle concourt vainement l’année suivante et en 1908. Ancienne élève du Conservatoire de Nancy (classe de piano de Mme Richert), elle est la fille d’un militaire capitaine de Gendarmerie, décoré de la Légion d’honneur : Joseph Chardard (1836-1918). Pianiste, domiciliée à Colombes (28 rue Humblot), elle épouse dans cette ville en 1910 un instituteur installé à Colombes, René Roicomte (1885-1948), fils de Juvénal Roicomte (1853-1924), chef de la chorale de Montbouton (Territoire de Belfort). Leur fils, Jean Roicomte, né à Colombes en 1911, sera en 1932 1er prix d’alto au Conservatoire de Paris et époux en premières noces (1932 à Colombes) de la harpiste colombienne Hilda (Hildegarde) Quesada, née en 1906, 1er prix du Conservatoire de Paris en 1922 à l’âge de 15 ans (classe de Marcel Tournier), harpiste solo à l’Opéra de Monte-Carlo dans les années 1930 à 1960. Dans les années 1920, Marcelle Chardard écrit dans « La Pensée latine », organe du théâtre libre (30 boulevard Saint-Michel, Paris).
Rose Isaac-Marx (Paris, 1887 – Paris, 1970), élève de Delaborde, obtient un 1er accessit en 1908. Elle est issue de la famille Isaac-Marx qui a donné toute une dynastie de musiciens avec notamment ses 4 grands oncles Elias Isaac-Marx (1847-1907) professeur de musique, Alfred Isaac-Marx (1821-1877) violoncelliste, Elie Isaac-Marx (1816-1890) violoncelliste et Henri Isaac-Marx (1819-1888) chef d’orchestre et compositeur ; sa cousine Berthe Marx (1857-1925) est pianiste et compositeur (épouse du pianiste Otto Goldschmitt) et son oncle Léon Marx (1848-1910), homme de lettres et directeur de théâtre. Professeur de piano, on la trouve installée à Paris rue de Moscou dans les années 1920-1930.
Rosalie Landsmann (Paris, 1893 – Paris, 1951), élève de Delaborde. Fille d’un diamantaire, elle épouse en 1919 à Paris le docteur en médecine Joseph Haïm Kléman, né à Odessa en 1889. En 1929, on la trouve membre du jury de l’Association des prix de piano du Conservatoire de Paris, présidée par Paul Braud (Francis Planté est président d’honneur). Décernant des diplômes d’enseignement supérieur du piano et des certificats d’aptitude à l’enseignement pianistique, cette association est ouverte à tous les premiers et seconds prix du Conservatoire de Paris ayant atteint vingt et un an.
Geneviève Abadie (Paris, 1888 – Paris,1978), élève de Delaborde. En 1901, elle avait obtenu une 2ème médaille dans la classe de piano préparatoire de Mme Trouillebert. Mariée en 1910 à Suresnes avec un militaire, René Rousseau, lieutenant de sapeurs télégraphistes. Pianiste, en février 1920 elle se produit en concert à la salle Erard avec le violoniste Jean Vaugeois (Sonates de Guy Ropartz, Vierne et Rachmaninoff). La même année, le 25 avril, elle est au château de Blois pour un concert de la fête du centenaire de la Société philharmonique jouant en trio avec Jean Facon (violon) et Jumelais (violoncelle) des pages de Beethoven, et seule trois œuvres de Schumann, Daquin et P. Vidal.
Andrée Piltan (DR.)
Andrée Piltan (Paris, 1887 – Berck-sur-Mer, 1966), élève de Delaborde, obtient un 1er prix en 1908. Pianiste, elle est mariée en 1911 (Paris) à un avocat au Tribunal de Saint-Malo, Alphonse Gasnier-Duparc (1879-1945), puis en 1935 (Paris) à Henri Marie-Saint-Germain (1873-1955), industriel. Dans les années 1920-1930, elle se produit fréquemment comme soliste et dans des récitals de musique de chambre, notamment avec le violoncelliste Fernand Pollain. Après le décès de son second mari, elle se retire à Berck.
Non récompensées :
Yvonne Portéhaut (Bordeaux, 1890 – Glion, Suisse,1908), élève de Marmontel,1er accessit en 1905. Fille de Etienne Portéhaut, violoniste à Bordeaux, et de Marguerite Martin, professeur de musique à Bordeaux, elle avait entamé ses études musicales au Conservatoire de Bordeaux (Société Sainte-Cécile) où elle obtenait en 1900 un 1er prix de Solfège, puis en 1902 un 1er prix de piano. Elle est morte à l’âge de 18 ans…
Odette Fagel (Paris, 1885 - Paris, 1961), élève de Marmontel, 2ème accessit en 1905. En 1901, elle avait obtenu une 1ère médaille dans la classe de piano préparatoire de Mme Chéné. Elle est la fille du sculpteur Léon Fagel (1851-1913), 1er prix de Rome en 1879, bien connu pour ses bustes. Célibataire, elle est professeur de musique à Paris, installée 11 rue Caulaincourt dans les années 1920-1930.
Françoise Morin (Blois, 1888 – Cannes, 1982), élève de Marmontel, 1er accessit en 1907 dans la classe d’Isidore Philipp, puis 2ème prix en 1908 ; elle se perfectionne auprès de Ferruccio Busoni. Auparavant, au début de ses études musicales elle avait obtenu en1899 une 1ère médaille de solfège dans la classe de Mme Roy. Pianiste, dès 1906 elle se produit en concert à Paris, avant de s’installer dans les années vingt dans la région cannoise à la suite de son mariage en 1924 à Cannes avec le violoncelliste italien Ugo Coen (né en1883), 1er prix du Conservatoire de Florence. Ensemble, ils se produisent en concert dans un répertoire de musique de chambre.
Malka Grunwaldt (DR.)
Sakoff-Grunwaldt, en réalité Malka (Marie) Grunwaldt (Odessa, 1888 - ?), élève de Duvernoy. Originaire de Russie, elle est fille de Isaac Grunwaldt, né à Sinferopol (Crimée) et d’Entlia Polistchouk, née à Doubno (Ukraine), installés à Paris et naturalisés français en 1905. Tailleur, Isaac Grunwald exploite une boutique de « Costumes Tailleur pour Dames » sous le nom de « Sakoff-Grunwaldt » située 104 boulevard Hausmann, puis 5 rue de Saint-Petersbourg. En 1911, elle est lauréate du Concours de Virtuoses-Pianistes organisé salle Gaveau par la revue « Musica » (première des lauréates françaises). En 1913, elle part aux Etats-Unis où elle rencontre le succès et fait ses débuts à New York en novembre 1915 au Harris Theatre. Semble avoir épousé à cette époque un certain Robert C. Birkhahn (1881-1947, originaire de Russie, installé à New York.
Berthe Bert (Bordeaux, 1891- ap.1945). Elle a débuté ses études musicales au Conservatoire de Bordeaux (Société Sainte-Cécile) où elle obtenait un 1er prix de piano en 1904 (classe de Mme Martin-Berthelot). Après Marmontel, elle est ensuite élève de Raoul Pugno et Alfred Cortot et à cette époque est pianiste des Concerts Touche. Devenue assistante et répétitrice de Cortot, elle est avec lui à New York en 1922 pour ses cours d’interprétation ; en 1924, il lui confie dans cette ville la direction de son « Alfred Cortot School ». Plus tard, en 1944 et 1945, on la trouve toujours dans cette ville où elle se produit dans des récitals, puis enseigne à l’Ecole Normale de Musique.
Antoinette Jacquard (Paris, 1885 – Le Kremlin-Bicêtre, 1972), 2ème accessit en 1905 dans la classe de Delaborde, elle avait obtenu une 1ère médaille de solfège en 1895. Elle est la fille du violoncelliste Léon Jacquard (1826-1886), 1er prix en 1844 (classe de Norblin) et successeur de Chevillard en 1878 dans la classe de violoncelle du Conservatoire de Paris, et de Laure Bedel (1846-1897), pianiste, 1er prix en 1866 ; et nièce de Louis Jacquard (né en 1832), 1er prix de violoncelle en 1852 (classe de Franchomme) On la trouve à Paris dans les années 1910 et 1920 au cours de récitals de piano (salles Agriculteurs, Chopin, Gaveau, Erard, Hôtel Majestic…). En 1909 à Igny (Essonne) elle se marie avec Pierre Baltus (1879-1961), frère du peintre Jean Baltus (1880-1946). Sa sœur aînée, Marguerite Jacquard (1882-1942) enseignait aussi le piano à Paris.
Henriette Debrie (née en 1887 à Paris), élève de Marmontel, 2ème prix en 1905, obtient un 1er prix en 1907 dans cette même classe. En 1901, elle avait obtenu une 2ème médaille dans la classe de piano préparatoire de Mme Tarpet. Très tôt professeur de piano à Paris avec sa sœur Marguerite Debrie (Paris, 1879 – Neuilly-sur-Seine,1968), 1er prix de piano en 1900 dans la classe de Pugno, en juin 1911 elles font entendre leurs élèves salle Pleyel. Dans les années vingt et trente habitent toutes deux 4 rue Barye (XVIIe). Henriette se produit en concert à Paris comme accompagnatrice au piano, entre autres de la mezzo-soprano américaine Alice Tully (American Women’s Club de Paris, 24 janvier 1926, salle Gaveau, 21 janvier 1929) ou encore de la cantatrice spécialiste du lied Marguerite Fano (salle Pleyel, 26 mars 1930, salle de l’Hôtel Majestic, 30 janvier 1931, salle Chopin, 31 mars 1933, puis décembre 1934). Henriette et Marguerite sont filles du sculpteur Gustave Debrie (1842-1932), auteur du célèbre Monument aux Girondins de Bordeaux (1900).
Cella Delavrancea: série de timbres émis en 2018 par la poste roumaine (DR.)
Cella Delavrancea (Bucarest, 1887- Bucarest, 1991) obtiendra un 1er prix en 1907 dans la classe d’Isidore Philipp. De nationalité roumaine, fille de l’écrivain et homme politique roumain Barbu Delavrancea (1858-1918), membre de l’Académie roumaine 1912, c’est sa mère, Marie Lupascu, qui l’initie au piano, avant de l’inscrire au Conservatoire de Bucarest, puis à celui de Paris. Pianiste et écrivaine, elle se produit en concert, notamment avec Lucien Capet et Georges Enesco, et regagne plus tard son pays d’origine. Là, après la guerre, elle enseigne à l’Ecole de musique puis au Conservatoire de Bucarest. Elle épouse en 1ères noces le diplomate roumain Viorel Tilea (1896-1972), puis l’homme d’affaires et économiste roumain Aristide Blank (1883-1960), l’un des fondateurs du quotidien France-Soir en 1944, et en 3èmes noces, Philippe Lahovary (1888-1965), diplomate roumain, ancien représentant permanent de la Roumanie auprès de la Société des Nations (années 1920-1930). En 2018, une série de timbres à l’effigie de Cella Delavrancea a été émise par l’Etat roumain.
Denis Havard de la Montagne
(août 2023)
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