Le Panthéon des musiciens

De janvier 2020 à décembre 2020

 

Julia Sheila BECKER, née O'SULLIVAN - Odile PIERRE - Père VINCENT-MARIE - Jean-Claude GUIDARINI - Dominique CHAILLEY - Suzanne GESSNER
Père Vincent Marie
Jean-Claude Guidarini
Julia Sheila O'Sullivan (1927-2020)

Julia Sheila BECKER (1927-2020)
Odile Pierre à l'orgue de Marcel Dupré,
à Meudon en 1955.
( Photo X..., in L'Orgue, n° 217, janvier 1991 )

Odile PIERRE (1932-2020)
Père VINCENT-MARIE (1958-2020)
Jean-Claude Guidarini
( Photo Michel Baron, juin 2004 )

Jean-Claude GUIDARINI (1958-2020)



Mario Hacquard, Dominique Chailley, Benoît Duteurtre et Michel Denis.
(Photo © Radio-France/Annick Haumier) DR.


Dominique CHAILLEY (1942-2020)

Le 3 mai 2020 s'est éteint notre fidèle ami et éminent historien de l'orgue Dominique CHAILLEY à la veille de fêter ses 78 ans. Fils de Jacques Chailley (1910-1999), diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Bibliothèques (ENSB) en 1971, conservateur des bibliothèques, notamment de celle universitaire de Montpellier jusqu'en 2002, il s'était ensuite installé à Chailley (Yonne) où il avait fait construire un bâtiment spécial pour accueillir son importante bibliothèque et ses précieuses archives musicales. Il avait, entre autres, recueilli celles du facteur d'orgues Claude Hermelin et une partie de celles de Rochesson. Ancien secrétaire général de l'Association « SOS-Mathieu » pour la sauvegarde de l'orgue de l'église St Mathieu de Montpellier (fondée en 1989) et de « Renaissance de l'Orgue Corse » (ROC), créée en 1971, il avait été autrefois titulaire de l'instrument de St Mathieu. Chercheur assidu, il partageait volontiers ses découvertes et on lui doit dans diverses revues des communications d'un grand intérêt. Plus récemment (2015), nous avions eu l'honneur de publier sa remarquable étude sur les souvenirs de Michel-Maurice Lévy (1883-1965) intitulée « Moi, Bétove ? Souvenirs éparpillés d'un drôle de musicien », écrite avec la collaboration de Mario Hacquard et Michel Denis (Musica et Memoria, n° 137/140). Plein d'humour, il se déclarait lui-même : « un peu ours, mais pas méchant ! » Avec les disparitions de Pierre Hardouin (2008), puis de Jean-Marc Baffert (2017), le monde de l'orgue vient de perdre à nouveau un grand spécialiste de l’orgue et chercheur assidu auquel nous rendons hommage.

D.H.M.



Suzanne Gessner
(cliché extrait de la vidéo Fondation Banque Populaire, "Les membres des jurys témoignent", septembre 2018 ) DR.
Suzanne GESSNER (1952-2020)

Suzanne GESSNER est décédée le 29 décembre 2020 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) d'une crise cardiaque à l’âge de 68 ans. Née le 17 septembre 1952 à Haguenau (Bas-Rhin), elle fut un des grands professeurs de violon des 30 dernières années, certainement un des meilleurs que la France ait connu, et il est peu de dire que sa disparition, brutale et inattendue, a causé autant de chagrin que de consternation. Originaire d'Alsace, elle hésita un temps entre sa formation musicale et la faculté de médecine, et l'on peut considérer que ce détour médical n'est pas étranger au regard "clinique" qu'elle savait porter sur la posture et les gestes d'un violoniste. Elève à Strasbourg des professeurs Haerrig et Micheline Lefèbvre - des maitres dont elle fit toujours l'éloge -, elle poursuivit ses études au CNSM de Paris auprès de Pierre Doukan avant de se perfectionner à l'université du Michigan. Par la suite, elle intégra les orchestres de Strasbourg (sous le règne d'Alain Lombard) puis de Bordeaux-Aquitaine dirigé alors par Roberto Benzi, avant de se consacrer totalement à l'enseignement. Elle définissait elle-même ce tournant comme "une grande aventure", commencée au conservatoire de Nantes, où le directeur André Cauvin lui confia la refonte complète des classes de violon, puis au conservatoire de Besançon. Plus tard, elle fut appelée par les grands CRR de la région parisienne : Boulogne et Paris. Enfin, elle enseigna aux CNSM de Lyon et de Paris (assistante de Patrice Fontanarosa et de Roland Daugareil).

 

On ne compte plus le nombre d'élèves promis à une belle carrière qui sont passés dans ses mains : Raphaëlle Moreau, Julien Szulman, Nemanja Radulovic, Stéphanie Moraly, Amanda Favier, Thomas Lefort et le Quatuor Girard... (liste, on s'en doute, très incomplète). Parmi les témoignages les plus éloquents, nous pouvons citer ceux de Renaud Capuçon, qui remarque que sa disparition laisse "un grand vide", de Stéphanie-Marie Degand qui parle "d'un professeur d'exception chez qui on envoyait avec fierté les meilleurs éléments", ou de Stéphanie Moraly qui insiste sur "sa noblesse de caractère et de coeur". C'est ce dernier point que, pour ma part, je retiendrai, ainsi que sa profonde intelligence, en soulignant le fait que ses jugements, redoutés parce que sans complaisance, ne traduisaient pas autre chose qu'un souci constant de l'avenir de la jeunesse.

Alexis Galpérine

 


 


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