L'œuvre de Tony Aubin présente elle aussi deux points communs avec celle de son maître Dukas : des titres certainement moins nombreux que chez bien d'autres, mais un ensemble d'une qualité remarquable.
Musique instrumentale
Sonate en si mineur pour piano (1930) éd. Leduc.
Quatuor à cordes (1930/1933), inédit.
Prélude, Récitatif et Finale pour piano, éd. Heugel. (1930/1933).
Symphonie n.1 "Romantique" (1934/1936) éd. Leduc.
Le sommeil d'Iskender (1936).
Cantilène variée, pour violoncelle et piano (1937, orchestrée en 1944).
La Chasse infernale (Le chevalier Pécopin), scherzo symphonique (1941/1942) éd. Leduc.
Suite danoise (1942/1945) éd. Leduc.
Symphonie n.2 (1944) éd. Leduc.
François Villon (1945) éd. Choudens.
Suite éolienne pour flûte, clarinette et orchestre (1956) éd. Leduc. Aussi version cl. et piano.
Concertinetto pour violon et piano (1964) éd. Leduc.
Concertinetto del amicizia, pour flûte et piano (1965) éd. Leduc.
Concertino della Brughiera pour basson et piano (1966/1975) éd. Leduc.
Divertimento del incertezza pour clarinette et piano ou orchestre à cordes (1967/1973) éd. Leduc.
Concertino delle scoiattolo pour hautbois, piano et cordes (1970).
Toccatrotta (1972).
Hidalgoyas, pour guitare (1975).
Musique vocale, scène, ballet
Six poèmes de Verlaine, chant et piano (inédits) (1932/1933)
Cressida, mélodrame pour récitant, soli, chœur et orchestre (1934) :
1 - Prologue en forme de fanfare éd. Leduc.
2 - Airs pour Cressida (inédit)
3 - Ballet (inédit)
Jeanne d'Arc à Orléans, oratorio (1942, inédit)
Fourberies, d'après Rossini, ballet (1950/1952, inédit)
Variations, sur des motifs de Schubert, ballet (1953, inédit)
Grand pas, sur des motifs de Brahms, ballet (1953, inédit)
Périls, drame lyrique (1956/1958)
La Source (1960).
Hymne à d'espérance, pour choeur et orchestre (inédit) (1961)
Au fil de l'eau (1970).
La jeunesse de Goya, opéra (1968/1970, inédit)
Musiques de films
Musiques de scènes
Athalie (1943).
Musiques radiophoniques
Sources: Honegger. Merci à Michel Durand-Mabire pour sa collaboration. M.B.
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Interview de Tony AUBIN par Claude Chamfray (1954)
Du bureau directorial de Claude Delvincourt, je passai alors à la classe de Tony Aubin qui, on le sait, enseigne la composition au Conservatoire National.
Tony Aubin avait, il y a quelques semaines, présenté chez Colonne un « Aria » qui n'était autre que le second mouvement d'une « symphonie ».
Ma seconde, qui sera bientôt suivie d'une troisième...
Elle est longue — 43 minutes — et comprend cinq parties : allegro, aria, scherzo, pastorale et finale.
L'avez-vous composée depuis peu de temps ?
Je l'avais commencée il y a quatre ans et l'ai écrite par bribes. Elle est en quelque sorte sans âge... La forme en est franche ; le langage clair. Si on y voyait une suite, je ne serais pas déçu car il y a en elle un côté « plein air ». A son audition à Vichy, il est possible que je la juge trop longue, et que par la suite je forme une œuvre avec deux ou trois de ses parties, et une autre avec le reste. Ou que je fasse jouer séparément certains de ses mouvements... On faisait ainsi au temps de Beethoven. Pourquoi ne pas reprendre cette habitude aujourd'hui ?
La forme de cette symphonie est cyclique. On tourne autour de trois thèmes.
A-t-elle un caractère général ?
Elle est faite d'éléments de sensualité et de plein air. Je suis contre l'intellectualisme en musique.
Oui... vous êtes un classique de la musique moderne et je crois que vous n'êtes guère partisan du système dodécaphoniste ?
Tony Aubin a le langage franc. Il ne s'embarrasse pas de mots. La réponse jaillit :
Je suis opposé au dodécaphonisme et au sériel — notamment parce qu'on ne sent pas la différence entre la bonne et la mauvaise musique sérielle. On ne voit la qualité que dans l'adresse avec laquelle est établie la série. Non dans la musique elle-même. Or je ne conçois pas qu'on ne puisse être ordonné et recherche le don avant l'élément. Chez Bach, il n'y avait pas de code. Et s'il n'y avait que Bach pour nous enseigner la manière de faire une fugue, on ne serait pas capable (ici Tony Aubin emploie un autre mot) d'en écrire !
Il faut garder aux intervalles quelque chose de secret. Je crois que le charme de la mélodie est la raison d'être d'une musique. Pour moi, il n'y a que deux musiques : celle qui se chante et celle qui se danse.
[coll. DHM]
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