Le Panthéon des musiciens
De janvier 2016 à décembre 2016
ROMANO (Jacques ROMAN) - Charles CHAYNES - André ISOIR - Seth CARLIN - Francine TREMBLOT DE LA CROIX - Fabienne JACQUINOT - Neville MARRINER
ROMANO (Jacques ROMAN) (1929-2016)
Article détaillé et illustrations sur une page spécifique.
Charles CHAYNES (1925-2016)
Article détaillé et illustrations sur une page spécifique.
André ISOIR (1935-2016)
Article détaillé et illustrations sur une page spécifique.
|
À Saint-Savin, juillet 2008
(© photo Jean-Bernard Durruty) DR.
|
Le
28 juillet 2016, à Mont-de-Marsan, est décédé à 71 ans des suites d'une noyade
accidentelle le pianiste américain Seth CARLIN. Professeur émérite de
Musique à l'Université Washington de Saint-Louis (Missouri, U.S.A) où il
enseigna durant trente-sept ans, Seth Carlin aura mené parallèlement une
carrière internationale de pianiste, se spécialisant dans le répertoire baroque
et romantique qu'il aimait à mettre en valeur en le jouant sur des piano-fortes
et dont il laisse un grand nombre d'enregistrements.
Né
le 8 février 1945 à East Orange (New Jersey), il interprète à 9 ans sur les
ondes de la radio new-yorkaise WNYC un morceau écrit pour lui par un ami de ses
parents Gabriel Fontrier (1918-1998), compositeur né en Roumanie, mais d'origine
française par son père, professeur au Queens College (New York University) où
il avait gagné le surnom de « Nadia Boulanger américain » pour
son inlassable activité de pédagogue. La France continuera à jouer un rôle
capital tout au long de sa vie : étudiant en Physique à l'Université
d'Harvard, il interrompt son cursus pour venir à Paris intégrer à l'Ecole
Normale de Musique la classe de piano du maître Jules Gentil. Il obtient une
bourse d'études du gouvernement français et, durant son séjour de trois ans
rencontre parmi ses condisciples sa future épouse Maryse Rode, claveciniste,
pianiste, originaire des Pyrénées. Le couple fera
partie du Kingsbury Ensemble, l'un des premiers du Middle-West pour ses
interprétations de musique ancienne ; en 2005, ils enregistrent des œuvres de
Schubert pour piano à quatre mains. Au moment de l'accident fatal, ils se trouvaient
en France pour participer au Festival de Musique Ancienne de Saint-Savin,
qu'ils avaient fondé en 2008. Depuis le décès de Seth, chaque été, Maryse
Carlin continue à en assurer avec ferveur la direction artistique tandis qu'aux
Etats-Unis, elle se consacre, elle aussi, à l'enseignement auprès de cette même
Washington University de Saint-Louis avec des cours de Musique appliquée
(préparant à une licence en musicologie), ainsi que de piano et de clavecin.
Après avoir réintégré Harvard, cette fois pour des études
musicales, et s'être perfectionné notamment auprès de Wilhem Kempf, Seth Carlin
se produisit avec les orchestres Saint-Louis Symphony, San Francisco Philharmonia
Baroque, Boston Pops, ou encore en formation de trio. Dans ses récitals de
soliste, on relève le cycle complet des Sonates pour piano de Schubert,
donné en 1991-92 à New-York à la faveur de cinq concerts, retransmis par la
National Public Radio. Il
aura marqué de son sceau le paysage musical de la ville de Saint-Louis en
organisant régulièrement au sein de la Washington University des concerts où il
se produisait soit en récital, soit avec des formations de musique de chambre composées
de ses élèves ou d'artistes locaux, fidélisant sur le Campus une foule de
passionnés de musique classique. Réputé pour son doigté léger, son style
étincelant et la joie communicative qui transparaît jusque dans ses
enregistrements, toutes ces qualités, il nous a été donné de les apprécier
lorsqu'en prélude au Festival de musique ancienne, qui en était à sa première
édition en l'Abbatiale de Saint-Savin, Seth Carlin s'est mis spontanément au
clavier du piano-forte pour nous offrir la Sonate n°13, K. 333 de
Mozart, l'un de ses compositeurs de prédilection.
France Ferran
Francine TREMBLOT DE LA CROIX (1938-2016)
Texte détaillé sur : cette page.
La pianiste Fabienne
JACQUINOT nous a quittés le 26 août 2016 dans sa
résidence athénienne, à l'âge de 88 ans.
Professeur de piano à Paris, autrefois concertiste
internationale, elle avait été à l'époque
une magnifique ambassadrice de la musique française, une
artiste acclamée et recherchée par les maisons de
disques dès le début des années 1950. Certains
de ses enregistrements, réalisés principalement au
cours de cette décennie, restent encore gravés dans la
mémoire des mélomanes. Cependant, assez jeune, dès
les années soixante elle était quelque peu moins
présente sur les grandes scènes, même si elle se
produisait encore parfois dans la capitale. A partir des années
1980 elle avait débuté à Paris une carrière
de pédagogue et enregistrait à nouveau quelques
disques.
|
Fabienne Jacquinot en 1956 (coll. DHM) DR.
|
Née le 20
septembre 1927 à Paris, elle est initiée à la
musique par son père. Celui-ci, Marcel Jacquinot, né le
21 octobre 1893 à Fontainebleau, décédé
le 5 juillet 1974 à Paris, fils d'un militaire, est un
pianiste concertiste. Après avoir pris des leçons de
musique auprès de Frédéric Binet (organiste de
l'église Saint-Louis de Fontainebleau), avant d'intégrer
la prestigieuse Ecole de musique classique, plus connue sous le nom
d'Ecole Niedermeyer, il était ensuite entré dans la
classe de piano de Victor Staub, puis de Santiago Rièra au
Conservatoire de Paris, où en 1914 il avait décroché
un 1er prix. Dans ce même établissement il deviendra
par la suite répétiteur d'Yves Nat et parmi ses élèves
(au Conservatoire ou en cours particuliers) on relève les noms
des Jean-Pierre Armengaud et Raymond Trouard. Entrée à
son tour au Conservatoire de Paris, Fabienne Jacquinot obtient à
l'âge de 11 ans une 2ème médaille de solfège
instrument, et plus tard rejoint la classe de piano d'Yves Nat. Là,
elle remporte un 2ème prix en 1942, la même année
qu'Yvonne Loriod, et l'année suivante, à 15 ans, un 1er
prix aux côtés de Jean-Claude Englebert, Jean-Michel
Damase et à nouveau Yvonne Loriod. Dès lors va
rapidement s'ouvrir pour elle une carrière internationale :
en 1946, le 5 février, elle donne un concert en Suisse, à
Genève (salle du Conservatoire), avec des œuvres de
Beethoven, Schumann, Chopin, Liszt et Debussy, et le 11 février
suivant, à Radio Sottens, avec l'Orchestre de la Suisse
romande elle interprète la Fantaisie
pour piano et orchestre de Noël Gallon. L'année
suivante, à l'âge de 19 ans, au Portugal elle représente
son pays lors d'une séance musicale de 6 pianistes déléguées
par leur pays, parmi lesquelles figure la britannique Moura Lympany
(1916-2005). A cette époque, elle se fait plus
particulièrement applaudir dans Le Pantin de Granados
et « l'éblouissant » Sospiro de
Liszt (septembre 1949 à Lausanne). En avril 1951 à
Paris avec l'Orchestre Colonne dirigé par Henri Baud, c'est
elle qui crée en France le Concerto pour piano de
Pierre Wissmer qu'elle exécute avec un « brio
remarquable ». En 1953, à 26 ans, elle a déjà
effectué des tournées de concerts et récitals en
Europe et en Afrique, notamment en Espagne avec l'Orquestra Sinfonica
de Madrid, et s'est produite avec les Concerts Lamoureux, Colonne,
Pasdeloup , ainsi qu'à la Radio-Diffusion Française.
En 1955, elle se rend cette fois en Amérique du Sud pour des
concerts au Brésil, Mexique, Colombie, Guadeloupe, Antilles.
Le 15 du mois de décembre de cette année, elle joue à
Haïti, puis se rend à Porto-Rico et termine sa tournée
par la République Dominicaine, avant de se produire, début
janvier 1956 en Amérique du Nord. Lors d'un récital à
Port-au-Prince (à l'Institut Français), le 21 décembre
1955, annonçant cet événement, le quotidien
Haïti-Sun du dimanche 27 novembre 1955 écrivait :
« Music critics of the leading newspapers in Paris,
London, Mexico City, Stockholm, Geneva and all the other critics
which she has visited, have paid tribute to Miss Jacquinot for her
delicacy and sensitivity of touch, as well as the mature perfection
of her technique. »
Dès le début
des années cinquante elle enregistre pour le label
discographique MGM Records, créé peu avant (1946) par
la société américaine de production
Metro-Goldwin-Mayer Inc., avec lequel elle se lie par contrat durant
quelques années. C'est principalement en 1952 et 1953 qu'elle
grave ainsi 6 disques : Liszt, Danse macabre,
paraphrase sur le « Dies irae » et
Rimsky-Korsakov, Concerto pour piano et orchestre en ut dièse
mineur, op. 30 (MGM E182) ; Strauss, Burleske pour piano
et orchestre, et Dohnanyi, Variations sur une chanson enfantine,
op. 25, pour piano et orchestre (MGM E3004) ; Honegger,
Concertino pour piano et orchestre, Milhaud, Concerto
pour piano n° 1, Chausson, Poème pour violon et
orchestre (Elisabeth Lockhart, violoniste), Ravel, Tzigane
pour violon et orchestre (MGM E3041) et Fauré, Dolly (arrangement pour orchestre par Henri Rabaud), avec Poulenc, Les Biches (MGM E398), ces 4 disques avec le
Philharmonia Orchestra de Londres dirigé par Anatole
Fistoulari. Quant aux 2 autres : Saint-Saëns, Concerto
pour piano et orchestre, n° 5, en fa majeur, op. 103
« L'Egyptien », et d'Indy, Symphonie sur un
chant montagnard français, pour piano et orchestre, op. 25
(MGM E3068) ; Debussy, Fantaisie pour piano et orchestre,
et Poulenc, Aubade, concerto pour piano et 18 instruments (MGM
E3069), c'est avec le Westminster Symphony Orchestra de Londres,
placé sous la direction du même Fistoulari, qu'elle
enregistre. Plus tard, elle travaille avec le label Ducretet-Thomson
pour lequel elle grave en 1956 : Schumann, Carnaval, op. 9
(270 C094) et Davidsbündlertänze, op. 6 (255 C031) ;
en 1957 : Liszt, Années de pèlerinage
(extraits) : Orage, Au lac de Wallenstadt, Chapelle de Guillaume
Tell, Au bord d'une source, Les cloches de Genève, Sposalizio
(250 C056) et en 1958 : Liszt, Sonate en si mineur (250
C036).
Retirée
des scènes internationales dès les années
soixante, Fabienne Jacquinot continue néanmoins de donner
quelques concerts et récitals dans la capitale. Ainsi, on la
trouve, entre autres, le 15 mai 1968 à la Société
Nationale de Musique où elle crée les Trois
études pour piano (pour
la main droite, pour la main gauche et les deux mains) de Pierre
Wissmer. Plus tard, le 5 février 1986 Gaveau l’accueille
en compagnie de Jean-Michel Damase pour jouer Mozart, Schumann,
Chopin, Damase, Chabrier et Milhaud. Au cours de cette même
décennie, elle retourne au disque avec le label de disques
classiques BNL fondé par Bernard Neveu ; en 1983 :
Adolf Schulz-Evler, Arabesques sur le thème des
valses « Le beau Danube bleu »
de Johann Strauss, Liszt, Mephisto-walzer,
Chopin, Valse brillante,
op. 34, n° 1, et Brahms, Valses,
op. 39 (BNL 230983), en 1984 : Schumann, Etudes
symphoniques pour piano, op. 13,
Scènes d'enfants,
op. 15 (extraits) 3 pièces, et Papillons
pour piano, op. 2 (BNL 112506), vol. 1, et à nouveau Carnaval
et Davidsbündlertänze,
plus L'Oiseau prophète,
op. 28, n° 7 (BNL 112728) vol. 2, et en
1987 : Tchaïkovski, Mélodies ukrainiennes
(BNL 111404). En octobre 1987, elle est nommée professeur de
piano à l'Ecole Normale de Musique de Paris, poste qu'elle
va occuper durant près de 20 ans, jusqu'à sa retraite
en septembre 2006. Cette même année, elle est membre du
jury du Concours Poulenc 2006, après avoir siégé
en 2004 dans celui du Grand Prix International Maria Callas (section
piano). Parmi ses élèves, notons les pianistes
japonaises Mari Tokida et Shiho Narushima, ainsi que Régine
Lapassion, pianiste, chef de choeur, pédagogue et chanteuse
très en vogue, qui fut jusqu'en 2006 le coach vocal de
Christophe Wilhem, avant de fonder en Guyane l'Institut de Formation
aux Disciplines Musicales (IFDM).
Bien que longtemps
domiciliée à Paris, Fabienne Jacquinot partageait sa
vie avec la Grèce où elle effectuait de fréquents
voyages et séjours à Athènes, pays de
naissance (en 1928) de son mari Athanase-Sigmund Mineikos. Fils
d'Euthimios-Casimir Mineikos, président du Conseil du commerce
grec-polonais à Athènes, et de Merope Catsaros, il est
un cousin germain du ministre grec Andreas Papandreou (1919-1996).
Son
décès, survenu à Athènes où ses
obsèques ont été célébrées
le mardi 30 août 2016, est passé totalement inaperçu
auprès des médias français, mais heureusement il
nous reste ses enregistrements et si ceux-ci sont épuisés
depuis longtemps, Alain Deguernel ,avec son label Forgotten Records,
les a sauvés de l'oubli, du moins en partie, en rééditant
à partir de 2011 Saint-Saëns, d'Indy et Debussy (FR 437), ainsi que Liszt
et Schumann, Davidsbündlertänze
(FR 600) ) et Fauré, Poulenc (FR 670). Elle laisse un fils, Philippe Mineikos et 3
petits-enfants : Alexandre, Eleonore et Sophie Mineikos.
Denis Havard de la
Montagne
Le 2 octobre 2016, s'est
éteint dans son domicile londonien le violoniste et chef
d'orchestre britannique Sir Neville MARRINER à l'âge
de 92 ans. Père du célèbre orchestre de chambre
« The Academy of Saint-Martin-in-the-Fields »,
comptant 20 à 25 cordes, il a été l'un des plus
importants chefs d'orchestre de son temps, avec un vaste répertoire
couvrant la musique baroque a celle du XXe siècle. Il avait
notamment eu l'occasion de conduire à plusieurs reprises
l'Orchestre National de France dans un répertoire romantique
et moderne, et de diriger en 1979 Les Noces de Figaro de
Mozart et La Création de Haydn au Festival
d'Aix-en-Provence. A mettre aussi à son actif, le record du
nombre d'enregistrements avec près de 600 disques et 2000
œuvres gravés en un demi-siècle d'une illustre
carrière. Le grand public des jeunes et moins-jeunes le
connaissaient assurément au travers la réalisation de
la bande-son du film Amadeus de Milos Forman (1984), dont près
de 7 millions de disques furent vendus à travers le monde,
sans doute la meilleure vente de disques de musique classique !
|
Coffret Decca, 2014
|
Né à
Lincoln le 15 avril 1924, fils d'Herbert Marriner, charpentier de
profession, et de Ethel Roberts, Neville Marriner débute le
violon et le piano avec son père, mélomane et
violoniste amateur, puis opte pour le violon qu'il étudie
auprès de Frederick Mountney du « Birmingham String
Quartet ». En 1939, il entre au Royal College of Music de
Londres où il suit notamment la classe de violon de
William-Henry Reed (1876-1942), 1er violon du London Symphony
Orchestra, ami et biographe de Sir Edward Elgar (1857-1934). Mais, au
cours de la Seconde guerre mondiale, il doit interrompre ses études
pour effectuer son service militaire de 1941 à 1943. De retour
au Royal College, il y poursuit ses études, puis va se
perfectionner durant une année dans la classe de René
Benedetti au Conservatoire national de musique de Paris. Après
une autre année (1947-1948) passée au College d'Eton
(Berkshire) en tant qu'enseignant, il intègre ensuite (1949)
comme 2e violon le « Quatuor Martin », dont le
1er violon est le canadien David Martin, avec lequel il pratique de
la musique de chambre durant une douzaine d'années. Cette même
année 1949 il retourne au Royal College of Music, cette fois
pour y enseigner le violon pendant une décennie (1949 à
1959). En 1951, avec le claveciniste Thurston Dart, qu'il avait connu
au cours de la guerre, il fonde le « Jacobean Ensemble ».
C'est avec cette formation qu'il enregistre pour le label américain
Vanguard et découvre la musique ancienne. A cette époque,
il fonde aussi le « Virtuoso String Trio ».
Parallèlement à ses activités de chambriste, il
étudie la direction d'orchestre auprès de Pierre
Monteux durant ses cours d'été à Hancock (Maine,
U.S.A.) et, en 1952 entre comme violoniste au Philharmonia Orchestra
de Londres. Plus tard, en 1956 il est engagé en tant que chef
d'attaque des seconds violons au London Symphony Orchestra, poste
qu'il occupe jusqu'en 1969. Ces années passées sous la
direction de plusieurs chefs d'orchestre de grande renommée,
entre autres Arturo Toscanini, Herbert von Karajan, Wilhelm
Furtwängler ou encore Josef Krips, le poussent à créer
dès 1958 sa propre formation, avec au départ une
douzaine de ses collègues du LSO : « The
Academy of Saint-Martin-in-the-Fields », du nom de
l'église située au coin de Trafalgar Square, dans la
cité de Westminster, dans laquelle ont lieu les premiers
concerts de cet ensemble donnés régulièrement à
l'heure du déjeuner. Sa réputation fera rapidement le
tour du monde avec un grand nombre de tournées et
d'enregistrements, dont le premier date de 1961 pour le label
L'Oiseau-Lyre (Corelli, Torelli, Locatelli, Händel), et
qui seront principalement consacrés à la musique du
XVIIIe siècle.
Ses activités de
chef ne s'arrêtent pas à son Academy, bien au contraire.
Grâce à sa renommée mondiale il devient aussi
directeur musical de l'Orchestre de Chambre de Los Angeles
(1969-1979), chef associé du Northern Sinfonia Orchestra de
Newcastle (1971-1973), directeur musical de l'Orchestre Symphonique
du Minnesota à Minneapolis (1979-1987), chef de l'Orchestre
Symphonique de la Radio de Stuttgart (1981-1989) ; il est aussi
invité à diriger de nombreux autres formations
orchestrales du monde entier, entre autres le Philharmonique de
Vienne, l'Australian Chamber Orchestra de Sydney, le Philharmonique
de New York, l'Orchestre Symphonique de Détroit, le
Concergebouw d'Amsterdam, l'Orchestre Gulbenkian de Lisbonne,
l'Orchestre de chambre d'Israël à tel-Aviv, le
Philharmonique de Radio France... En 1978, il avait laissé son
poste de chef permanent de l'Academy of Saint-Martin-in-the-Fields au
violon solo Iona Brown, puis en 2011, alors âgé de 87
ans, celui de directeur musical au violoniste américain Joshua
Bell, tout en conservant le titre de président à vie.
En avril 2014, pour ses 90 ans il dirige une ultime fois son Academy
au Royal Albert Hall, dans des œuvres de Mozart, Saint-Saëns
et Elgar. Trois jours avant sa disparition il avait encore donné
un concert en Italie, à la tête de l'Orchestre de Padoue
et de la Vénétie, avec trois Symphonies de
Mozart… On peut facilement trouver sur le marché bon
nombre de ses enregistrements parmi les centaines réalisées,
mais, vu leur grand nombre en conseiller une sélection n'est
guère possible. Contentons-nous de signaler le coffret à
petit prix de 28 disques intitulé "The Argo
years", publié par Decca en 2014 à l'occasion de
ses 90 ans, et qui survole habilement son vaste répertoire, de
Couperin à Copland, de Bach à Schoenberg, en passant
par Vivaldi, Haendel, Mozart, Mendelssohn, Fauré, Rossini,
Bizet, Dvorak et bien d'autres encore.
Neville Marriner avait
épousé en 1949 la pianiste et violoncelliste Diana
Carbutt (1926-2012, Mme Parikian lors d'un second mariage) qui lui
donna deux enfants : Susie, écrivain, qui, en compagnie de son
mari Meirion Harries est l'auteur d'un ouvrage sur son père,
intitulé tout simplement The Academy of St. Matin in the
Fields (Michael Joseph Ltd, 1981, 288 pages) et Andrew Marriner,
première clarinette au London Symphony Orchestra ; puis, en
secondes noces, en 1957, Elizabeth Mary Sims, surnommée
"Molly", morte le 2 octobre 2016 à l'âge de 92
ans. Commandeur de l'ordre de l'Empire Britannique (1979), il avait
été anobli en 1985 par la Reine Elisabeth II.
Denis Havard de la
Montagne