Nos listes
seront peu à peu dotées de notices biographiques concernant tous les
compositeurs lauréats du Prix de Rome. Dès que possible, nous mettons en ligne des photographies et notes provisoires. Ces dernières seront remplacées par des textes plus développés. Cette section étant en construction, les renseignements sur les musiciens non encore mis en ligne peuvent être obtenus directement auprès de la rédaction.
AVERTISSEMENTS CONCERNANT LES LISTES CHRONOLOGIQUES :
Pour leur
contribution initiale à cette compilation quand elle n'était qu'embryonnaire sur
le site du cours
d'écriture musicale de Michel Baron, mais alors seul exemplaire élaboré
sur le Web, nous adressons nos remerciements à MM. André Côté (son site sur l'orgue), Hervé Lussiez (site sur les
compositeurs du nord de la France, aujourd'hui disparu), Gérard Reyne, Germano
Rossi (page des Prix de Rome sur le site de l'Université
de Vérone).
Médaille remise en 1921 à Jacques de La Presle pour son grand Prix de Rome (coll. Alix de la Presle-Evesque)
( Photo site sncf-connect.com ) L'Académie de France à Rome, créée en 1666 à l’initiative
conjuguée de Lebrun et de Colbert, a reçu depuis cette date les lauréats
peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, puis compositeurs seulement à partir de 1803. Jusqu'en 1968
l'Académie des Beaux-Arts, composante de l'Institut de France (photo en titre de cette page)
décernait les Prix de Rome.
En composition musicale les candidats, qui devaient avoir moins de
trente ans, se présentaient à des épreuves successives : Au début du XXe siècle, à partir de 1903, les épreuves de mise en loge du concours de Rome se tenaient au château de Compiègne. Dans un passé plus récent, elles se sont déroulées au château de Fontainebleau.
( Photos © Michel baron ) Au début du concours, le Premier Grand Prix de Rome était invité à séjourner jusqu'à cinq années à Rome. On attendait de lui la production d'une oeuvre importante par an. À partir du début du XXe siècle, le premier lauréat séjournait deux ou trois ans à la Villa Médicis. Mais, selon les années, un second ou plusieurs Seconds Prix étaient décernés, le « premier Second Prix » bénéficiant d'un séjour de moindre durée à Rome.
Durant la seconde guerre mondiale, l’Académie de France à Rome doit quitter la Villa Médicis, celle-ci étant mise sous séquestre le 22 juin 1940 par le Gouvernement italien de Mussolini. Ainsi, le 8 novembre 1941, le séjour des lauréats du Prix de Rome est déplacé à la Villa Paradiso de Nice et le 1er octobre 1942 un nouveau directeur est nommé en la personne du peintre Robert Poughéon (1886-1955), prix de Rome 1914, en remplacement de Jacques Ibert. Un nouveau Secrétaire général est également nommé avec l’homme de lettres et historien d’art Raoul Villedieu (1888-1973) qui succède à Pierre Fournier à compter du 15 novembre 1942. En mars 1944, l’Académie de France à Rome doit quitter Nice et est alors accueillie au château de Fontainebleau, où les pensionnaires arrivent fin mai. Elle y restera jusqu’au 13 mars 1946, avant de regagner Rome. Entre temps Robert Poughéon est destitué le 14 septembre 1944 et Jacques Ibert réintégré dans ses fonctions de directeur. Au cours de cette période de conflits, les concours de 1940 et 1941 sont supprimés et les lauréats de 1939, 1942, 1943 et 1944 effectuent leur séjour à Nice, puis à Fontainebleau, pour le terminer à Rome à compter de mars 1946. Il en sera ainsi pour Pierre Maillard-Verger (1939), mobilisé, fait prisonnier et libéré en 1942, Alfred Desenclos (1942), nommé du 1er janvier 1943 au 30 avril 1946 qui ne réintégrera la Villa Médicis que pour un court séjour de 2 mois, Pierre Sancan (1943), nommé du 1er janvier 1944 au 30 avril1947 et Raymond Gallois-Montbrun (1944), nommé du 1er janvier 1945 au 30 avril 1948 qui lui séjournera seulement à Fontainebleau avant Rome. Si l'on se demande, outre le prestige attaché à cette distinction, quels étaient les attraits d'un tel séjour ou quels bénéfices les artistes pouvaient en retirer, on en trouvera réponse dans les textes de notre page À la Villa Médicis.Hector Berlioz, qui a réussi à obtenir non sans peine en 1830 un Premier Grand Prix, a le premier sérieusement critiqué le Prix de Rome, notamment en dénonçant la compétence du jury : sur 40 membres, seulement 5 musiciens ! Il s'en est longuement expliqué dans ses mémoires. À propos d'un passé moins lointain, on entend dire parfois que « Maurice Ravel n'a jamais obtenu le Prix de Rome ». C'est une demi-vérité qui contribue encore aujourd'hui à ancrer dans les esprits égalitaristes l'idée selon laquelle les épreuves intellectuelles ou les concours conduisent à des récompenses injustes, ou sont malsains par nature (sauf dans le sport, naturellement car le sport c'est sérieux, comme chacun sait). En fait, lors de multiples essais, Ravel a obtenu un « deuxième Second Prix » mais, sachant ce que sont les jurys, même quand ils ne sont pas académiques, s'indigner de cette place de troisième pour Ravel serait comme s'indigner aujourd'hui du second prix décerné à David Oistrakh au concours international Wieniawsky, en Pologne, alors que la jeune et talentueuse française Ginette Neveu remportait le premier prix, perdant la vie peu après dans un accident d'avion. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que tous ces Prix de Rome sont des gens qui ont atteint un sommet dans la maîtrise de leur art. Qu'ils aient eu ensuite, ou non, une carrière fulgurante de compositeur, c'est tout à fait un autre sujet. C'est la raison pour laquelle cette section du site Musica et Memoria présente aussi bien les Premiers Grands Prix que tous les autres lauréats. L'ordre des distinctions décernées était : premier Premier Grand Prix, deuxième Premier Grand Prix, premier Second Grand Prix, deuxième Second Grand Prix et enfin, Mention. L'usage a remplacé ces formules un peu lourdes par simplement : Grand Prix (ou Premier Grand Prix) et second Grand Prix... De plus, à partir des années quarante, il semble qu'on ait pris l'habitude de ne plus décerner de deuxième Premier Grand Prix et de ne plus parler que de Grand Prix, premier Second Grand Prix et deuxième Second Grand Prix. À partir de 1960 la traditionnelle "Cantate" a été remplacée par un "Poème lyrique". À la suite de critiques diverses sur la tenue du concours, et peut-être aussi dans la foulée de l'esprit égalitariste de mai 1968, le concours de Rome a été supprimé, du moins dans la forme qu'il avait jusqu'alors. Depuis 1971, une commission désigne les " pensionnaires " qui sont admis au séjour à la Villa Medicis. L'Académie de France à Rome est à présent un établissement public national à caractère administratif doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, placé sous la tutelle, non plus de l'Académie des Beaux-Arts, mais du ministre des affaires culturelles. Du point de vue juridique, elle a son siège à la Villa Médicis. M.B. & D.H.M. |
Villa Médicis Une page de ce site consacrée à des clichés d'Adolfo Tomeucci, offerts à Thérèse Brenet. Avec son aimable autorisation. 20 photos de la Villa
Médicis et de ses jardins, avril 2014.
|
DICTIONNAIRE
BIOGRAPHIQUE DES PENSIONNAIRES DE L’ACADEMIE DE FRANCE À ROME 1666 – 1968 (tous les 1er Grand Prix de Rome de peinture, sculpture, architecture, gravure et musique ayant séjourné à la Villa Médicis) par Annie et Gabriel Verger préface d'Eric de Chassey, directeur de l'Académie de France à Rome |
DESCRIPTION
DE L’OUVRAGE 3 volumes totalisant 1650 pages. Format : 16 x 24 cm. tirage limité à 600 exemplaires ISBN : 9782359680249 date de publication : mai 2011 Editions de l'Echelle de Jacob, 16 rue du Petit Potet, 21000 Dijon site Internet : www.echelledejacob.fr - courriel : pierresanchez@neuf.fr |
Préface Ce Dictionnaire biographique des pensionnaires de l'Académie de France à Rome, est un outil aussi utile que précieux. C'est la première fois en effet qu'est rassemblée en un seul ouvrage la liste des anciens pensionnaires avec des précisions historiques et biographiques d'une importance majeure. L'histoire de l'institution de l'Académie de France à Rome reste encore à écrire et il ne fait nul doute que l'ouvrage réalisé par Annie et Gabriel Verger constitue le point de départ d'une telle entreprise. Tout deux, en sociologues des pratiques artistiques, étudient maintenant depuis plusieurs années cette école d'un genre particulier. Mais pour en définir les contours, les articulations, les enjeux, il fallait offrir aux chercheurs un instrument de référence : le principe d'un dictionnaire biographique des peintres, sculpteurs, graveurs, compositeurs et architectes ayant séjourné à l'Académie de France à Rome, de sa création en 1666 à la suppression du Grand Prix de Rome en 1968. Une étude d'autant plus primordiale que l'histoire de l'art est cruelle : elle fait inévitablement le tri entre les artistes qui ont marqué une époque et ceux qui n'ont pas tenu leurs promesses. D'un côté, elle recense, analyse, attribue, commente, exploite ; de l'autre, elle oblitère manifestement les insuccès. Et les diverses listes de pensionnaires en témoignent. Établies à Paris par les secrétaires de l'Académie royale de peinture et de sculpture ; ratifiées à Rome par les Directeurs, elles ont, au demeurant, été expertisées par les archivistes du XIXe siècle. Ces documents mettent crûment en évidence la disparité des destins. Bien qu'il s'agisse d'une population de lauréats - tous majors de leur promotion - on constate qu'au retour en France les fortunes sont inégales : certains artistes occupent aujourd'hui les cimaises des plus grands musées alors que d'autres - en réalité la majeure partie - sont totalement absents des dictionnaires. Le répertoire des pensionnaires de l'Académie de France à Rome n'a pas pour vocation de réhabiliter des artistes méconnus ni d'accroître la réputation des plus grands, mais bien de fournir au lecteur des informations précises et détaillées sur tous ceux qui, sans distinction, ont fréquenté l'Académie de France à Rome, soit au total 1262 pensionnaires. La recherche systématique de l'identité des lauréats à partir de la consultation des actes d'état civil, le suivi de leur formation recueillie dans les registres scolaires, le tracé de leurs activités pendant leur séjour à Rome (voyages et envois de travaux à l'Académie des Beaux-Arts), la restitution de l'évolution de la carrière des Grands Prix de Rome, est au principe même de cette entreprise. Elle a également pour objet la mise en évidence des positions sociales et des réseaux d'interdépendances qui lient les pensionnaires les uns aux autres. L'étude d'une institution qui fonctionne depuis plus de trois siècles, nourrit en parallèle l'histoire des mentalités. Au XVIIe siècle, les pensionnaires étaient convoités par les cours européennes qui les invitaient à construire des palais, à fonder des Académies... L'État n'investissait donc pas en pure perte dans la formation de ses élèves puisque ceux-ci agissaient, par la suite, en ambassadeurs de l'art français à l'étranger. En revanche, l'émergence de courants novateurs à la fin du XIXe siècle a fragilisé un système jusque-là incontesté. Les étudiants qui avaient choisi la voie royale, autrement dit, la formation académique couronnée par le Grand Prix de Rome, ont été peu à peu supplantés par des artistes indépendants. La stigmatisation de cette élite a, en quelque sorte, différé l'intérêt scientifique accordé, notamment, par les historiens, à d'autres élites républicaines. Ce dictionnaire veut ainsi porter au jour les principes permanents qui sous-tendent l'institution : la durabilité, la recherche au-delà des modes, la pérennité de ses structures qui ont résisté à des transformations historiques majeures (la Révolution, les événements de mai 68) et perdurent encore aujourd'hui. Eric de Chassey |