Bertrand Robilliard   ( 1905 - 1964 )

Bertrand Robilliard en juin 1946
( photo Munoug, coll. Guy Robilliard )


Beyrouth (Liban)

EN HOMMAGE A
BERTRAND ROBILLIARD
ET POUR LE 40e ANNIVERSAIRE DE SA DISPARITION

LE CENTRE CULTUREL FRANÇAIS
organise un concert consacré à ses œuvres interprétées par

la CHORALE TOUFIC SUCCAR
et
la CHORALE A CŒUR JOIE de BEYROUTH

le vendredi 21 mai 2004
à 20h30 précises
Eglise de l'USJ-Beyrouth (Achrafieh)

Entrée libre

Bertrand Robilliard, musicien méconnu, est le père de Louis Robilliard, professeur d’orgue au C.N.R. de Lyon et titulaire des grandes orgues de l’église Saint-François de Sales de cette même ville. Son influence sur l’évolution de la musique au Liban, où il s’était installé en 1930, n’est pas négligeable. Organiste de la chapelle de l’Université St-Joseph et de la cathédrale St-Louis des Frères Capucins de Beyrouth, il a été le pionnier dans l'enseignement de l'harmonie, du contrepoint et de la fugue dans ce pays1. Son ascendance auprès des compositeurs libanais, Toufic Succar2, Gelallian ou encore G. Baz est incontestable.

Le port de Beyrouth
( photo SOLIDERE, Société Libanaise pour le Développement et la Reconstruction du Centre-Ville de Beyrouth )

Nous publions ci-après une courte notice, dont l’auteur est inconnu, qui figure dans le programme de son quinzième récital d’orgue, donné le 20 mars 1957 en la chapelle du collège français du Sacré-Cœur de Beyrouth. Ajoutons auparavant, afin de compléter le portrait de cet artiste, qu’il est l’auteur de nombreuses pages écrites pour l’orgue ou le piano, de chœurs et de musiques de scène. Parmi ces œuvres citons Le bal des voleurs (Jean Anouilh), une pantomime, un oratorio sur Vatican II, la musique du film La Gargoulette et Suscipe, une pièce vocale donnée récemment, le 27 mai 1999, par la chorale " A cœur joie de Beyrouth " (dir. Tino Fargialla) dans le cadre des " Premières Chorégies de Beyrouth "... Bertrand Robilliard est également l'auteur de nombreux ouvrages pédagogiques, notamment un Cours de contrepoint (Académie libanaise des Beaux-Arts, 1951), un traité sur La fugue (id.., 1953) et un Complément du traité de fugue (id., 1960)

D.H.M. 3

 

La cathédrale Saint-Etienne de Meaux, XIIIe-XIVe siècles, au début des anées 1900.
( Coll. D.H.M. )

Loin des chemins battus des conservatoires où fleurissent des jeunes prodiges, c'est dans le silence provincial de la ville de Meaux, dont il est originaire, sous la direction d'un maître ignoré, l'abbé Ripault, lui même élève du compositeur bien connu M. de la Tombelle, et de Mlle Engrand4, organiste de la cathédrale de sa ville natale, que Bertrand Robilliard a acquit la majeure partie de sa formation musicale5.

Découvert par le Père Hedde qui avait remarqué son jeu, lors d'un séjour au Liban en décembre 1930, il lui confiait quelques années plus tard les nouvelles orgues de l’Université Saint Joseph que venait de construire le maître organier Paul Marie Koenig et dont il devint dès lors le titulaire.

En 1937 il fondait avec le Père Geoffroy la maîtrise des Petits Chanteurs de l'U.S.J., pour qui il a harmonisé et arrangé plus d'une quarantaine d'œuvres qu'il a mises gracieusement aujourd'hui à la disposition de la chorale des Jeunesses Musicales du Liban "La Bande Joyeuse"


Vue de Beyrouth : à gauche le Serail, à droite le Conseil de reconstruction, et à l'extrême droite le clocher de la cathédrale St-Louis.
( photo SOLIDERE, Société Libanaise pour le Développement et la Reconstruction du Centre-Ville de Beyrouth, 1997. )
Maître-autel de la cathédrale St-Louis de Beyrouth, avant la grande restauration de 1952. Photo 1951 in Album du centenaire de la cathédrale St-Louis 1868-1968
( Coll. Gilbert Melki )
Orgue de la cathédrale St-Louis de Beyrouth : buffet de 1868, orgue de 1938, installé grâce au Père Edmond, curé de la paroisse. Photo 1951 in Album du centenaire de la cathédrale St-Louis 1868-1968
( Coll. Gilbert Melki )

Façade de la chapelle de l'Université St-Joseph (église des Pères Jésuites)
( Album 125e de l'U.S.J. de Beyrouth )
Vues intérieures de la chapelle de l'Université. 19 avril 2000 : concert de la Chorale franco-allemande de Lyon et 5 mai 200 : concert du Chœur grégorien de Paris
( photo X..., coll. Rita Eid )

Quelques années plus tard il participait avec M. Alexis Boutros à la fondation de l'Académie Libanaise des Beaux Arts où il continue d'enseigner les classes d'harmonie, de contrepoint et de fugue et dont les traités qu'il a écrits dans ce domaine ont été remarqués et approuvés par d'éminents professeurs à Paris.

Cours de contrepoint de Bertrand Robilliard, avec extrait manuscrit. ( Coll. Rita Eid )
 
Complément du Traité de fugue de Bertrand Robilliard, dédicacé par l'auteur "A Toufic Succar, mon ancien élève et ami...", et extrait manuscrit. ( Coll. Toufic Succar )

Le nom de Bertrand Robilliard est associé aujourd'hui à plus d'une biographie de jeunes compositeurs libanais dont il a été non seulement le professeur mais aussi le conseiller précieux et vigilant.

____________

1) Parmi ses nombreux élèves citons Madeleine Medawar. Celle-ci se souvient fort bien de son professeur. Elle se rappelle notamment de quelle façon admirable il interprétait la fameuse Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach à la " sortie " des messes du dimanche. Elle s'est à son tour livrée à l'enseignement et compte parmi ses élèves Gilbert Melki, professeur d'accordéon classique, de solfège et de matières théoriques au Conservatoire national supérieur de musique de Beyrouth. [ Retour ]

2) Toufic Succar, ancien élève de Robilliard et de Challan, directeur du Conservatoire National de Beyrouth, de 1964 à 1969, où il a également enseigné pendant longtemps l'harmonie et le contrepoint, parle du «bon goût et de l'étincelle divine» de son ancien professeur, qui lui permettaient notamment d'harmoniser admirablement des chants religieux ou des chansons populaires françaises, telles Sur le pont d'Avignon ou encore Il était un petit navire... (communication de Mlle Rita Eid, professeur de solfège au Conservatoire de Beyrouth) [ Retour ]

3) Nous remercions vivement M. Guy Robilliard, autre fils de Bertrand, de nous avoir communiqué ce programme de concert. [ Retour ]

4) Marie-Thérèse Engrand (1901-1995), cousine de Bertrand Robilliard, a été titulaire des grandes orgues de la cathédrale de Meaux de 1928 à 1980, avant de laisser la place à Olivier Latry. Elle est également la tante de Véronique Engrand, actuelle titulaire du grand orgue de l'église Saint-Vincent de Paul (Paris). [ Retour ]

5) En réalité Bertrand Robilliard a commencé sa formation musicale à Meaux, qu'il a poursuivie et achevée dans les classes terminales du Petit séminaire de Flers-de-l'Orne, en Normandie, sous la direction de l'abbé Ripault, lui-même ancien élève de M. de la Tombelle. (Note de M. Guy Robilliard) [ Retour ]

 


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