Le Panthéon des musiciens
De janvier 2020 à décembre 2021
Guy JEAUGEY - Julia Sheila BECKER, née O'SULLIVAN - Odile PIERRE - Père VINCENT-MARIE - Anne LE FORESTIER-FLORENTZ - Jean-Claude GUIDARINI
Dominique CHAILLEY - Suzanne GESSNER - Ève GILARDONI - Joseph FAGHERAZZI - Henri DUMAS - Jacques VILLISECH - Jacques BOISGALLAIS
Julia Sheila O'Sullivan (1927-2020)
Julia Sheila BECKER
(1927-2020)Odile Pierre à l'orgue de Marcel Dupré,
à Meudon en 1955.
( Photo X..., in L'Orgue, n° 217, janvier 1991 )
Odile PIERRE (1932-2020)
Père VINCENT-MARIE (1958-2020)
Anne LE FORESTIER-FLORENTZ
(1943-2020)
(photo X...)
Jean-Claude Guidarini
( Photo Michel Baron, juin 2004 )
Jean-Claude GUIDARINI (1958-2020)
Jacques Villisech
(coll. famille Villisech) DR.
Jacques VILLISECH (1932-2021)Jacques Boisgallais
(coll. J. Boisgallais)
Jacques BOISGALLAIS (1927-2021)
Guy Jeaugey à l'orgue du Sacré-Coeur de Nancy en 2004
(Photo O. Geoffroy) DR.
Le 15 janvier 2020 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) est mort l'organiste aveugle Guy JEAUGEY. Né le 1er juillet 1932 à Champigny-lès-Langres (Haute-Marne), Guy-Georges-Marie Jeaugey était entré en 1945 à l'Institution des Jeunes Aveugles de Santifontaine (Nancy) où il eut comme professeur d'orgue Robert Barth, organiste de Saint-Léon de Nancy et ancien élève de Louis Thirion. En 1951, au conservatoire de Nancy, il devint l'élève de Jeanne Demessieux (future titulaire du grand orgue de l’église de La Madeleine à Paris) et de Pierre Cortellezzi, et ses études furent couronnées en 1953 par un premier prix d'orgue et une médaille pour l'improvisation. L'année précédente, un deuxième prix d'orgue lui avait été attribué (cette année-là, c'est Louis Thiry qui eut le premier prix), ainsi qu'une deuxième mention en improvisation sur le plain-chant. En 1954, il fut nommé professeur d'orgue à l'Institution des Jeunes Aveugles de Nancy et trois ans plus tard, à la demande du chanoine Eugène Croisé, organiste de la basilique du Sacré-Coeur de Nancy, succédant ici au premier titulaire de l'instrument Didier-Van Caster, Charles Magin.
C'est à l'Institution des Jeunes Aveugles qu'il rencontra Elisabeth Grünwald, surveillante, et qu'il épousa le 4 août 1956. De cette union naquirent deux enfants, Michel et Pascal.
Guy Jeaugey exerça ses fonctions de professeur à l'Institution jusqu'en 1994. Il donna également des cours de piano, d'harmonium et d'orgue au petit séminaire de Renémont à Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle) et fut professeur d'éducation musicale au collège du Sacré-Coeur de Nancy, situé derrière la basilique, jusqu'au début des années 1990. Il cessa son activité d'organiste en 2015, au moment du décès de son épouse survenu le 1er mars 2015. En 2005, l'évêque de Nancy, Mgr Papin lui avait remis la Croix de la reconnaissance diocésaine et le 11 novembre 2012, il avait fêté son jubilé en tant qu'organiste avec un concert au Sacré-Coeur. Il avait eu l'occasion d'enregistrer sur bande magnétique plusieurs pièces qu'il avait composées, notamment sur des thèmes grégoriens. Au cours de sa carrière, il donna de nombreux récitals, notamment à la cathédrale de Langres.
Les obsèques de Guy Jeaugey eurent lieu en la basilique du Sacré-Coeur de Nancy le lundi 20 janvier 2020 à 10h30.
Olivier Geoffroy
Mario Hacquard, Dominique Chailley, Benoît Duteurtre et Michel Denis.
(Photo © Radio-France/Annick Haumier) DR.
Dominique CHAILLEY (1942-2020)
Le 3 mai 2020 s'est éteint notre fidèle ami et éminent historien de l'orgue Dominique CHAILLEY à la veille de fêter ses 78 ans. Fils de Jacques Chailley (1910-1999), diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Bibliothèques (ENSB) en 1971, conservateur des bibliothèques, notamment de celle universitaire de Montpellier jusqu'en 2002, il s'était ensuite installé à Chailley (Yonne) où il avait fait construire un bâtiment spécial pour accueillir son importante bibliothèque et ses précieuses archives musicales. Il avait, entre autres, recueilli celles du facteur d'orgues Claude Hermelin et une partie de celles de Rochesson. Ancien secrétaire général de l'Association « SOS-Mathieu » pour la sauvegarde de l'orgue de l'église St Mathieu de Montpellier (fondée en 1989) et de « Renaissance de l'Orgue Corse » (ROC), créée en 1971, il avait été autrefois titulaire de l'instrument de St Mathieu. Chercheur assidu, il partageait volontiers ses découvertes et on lui doit dans diverses revues des communications d'un grand intérêt. Plus récemment (2015), nous avions eu l'honneur de publier sa remarquable étude sur les souvenirs de Michel-Maurice Lévy (1883-1965) intitulée « Moi, Bétove ? Souvenirs éparpillés d'un drôle de musicien », écrite avec la collaboration de Mario Hacquard et Michel Denis (Musica et Memoria, n° 137/140). Plein d'humour, il se déclarait lui-même : « un peu ours, mais pas méchant ! » Avec les disparitions de Pierre Hardouin (2008), puis de Jean-Marc Baffert (2017), le monde de l'orgue vient de perdre à nouveau un grand spécialiste de l’orgue et chercheur assidu auquel nous rendons hommage.D.H.M.
Suzanne GESSNER (1952-2020)
Suzanne Gessner
(cliché extrait de la vidéo Fondation Banque Populaire, "Les membres des jurys témoignent", septembre 2018 ) DR.
Suzanne GESSNER est décédée le 29 décembre 2020 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) d'une crise cardiaque à l’âge de 68 ans. Née le 17 septembre 1952 à Haguenau (Bas-Rhin), elle fut un des grands professeurs de violon des 30 dernières années, certainement un des meilleurs que la France ait connu, et il est peu de dire que sa disparition, brutale et inattendue, a causé autant de chagrin que de consternation. Originaire d'Alsace, elle hésita un temps entre sa formation musicale et la faculté de médecine, et l'on peut considérer que ce détour médical n'est pas étranger au regard "clinique" qu'elle savait porter sur la posture et les gestes d'un violoniste. Elève à Strasbourg des professeurs Haerrig et Micheline Lefèbvre - des maitres dont elle fit toujours l'éloge -, elle poursuivit ses études au CNSM de Paris auprès de Pierre Doukan avant de se perfectionner à l'université du Michigan. Par la suite, elle intégra les orchestres de Strasbourg (sous le règne d'Alain Lombard) puis de Bordeaux-Aquitaine dirigé alors par Roberto Benzi, avant de se consacrer totalement à l'enseignement. Elle définissait elle-même ce tournant comme "une grande aventure", commencée au conservatoire de Nantes, où le directeur André Cauvin lui confia la refonte complète des classes de violon, puis au conservatoire de Besançon. Plus tard, elle fut appelée par les grands CRR de la région parisienne : Boulogne et Paris. Enfin, elle enseigna aux CNSM de Lyon et de Paris (assistante de Patrice Fontanarosa et de Roland Daugareil).
On ne compte plus le nombre d'élèves promis à une belle carrière qui sont passés dans ses mains : Raphaëlle Moreau, Julien Szulman, Nemanja Radulovic, Stéphanie Moraly, Amanda Favier, Thomas Lefort et le Quatuor Girard... (liste, on s'en doute, très incomplète). Parmi les témoignages les plus éloquents, nous pouvons citer ceux de Renaud Capuçon, qui remarque que sa disparition laisse "un grand vide", de Stéphanie-Marie Degand qui parle "d'un professeur d'exception chez qui on envoyait avec fierté les meilleurs éléments", ou de Stéphanie Moraly qui insiste sur "sa noblesse de caractère et de coeur". C'est ce dernier point que, pour ma part, je retiendrai, ainsi que sa profonde intelligence, en soulignant le fait que ses jugements, redoutés parce que sans complaisance, ne traduisaient pas autre chose qu'un souci constant de l'avenir de la jeunesse.
Alexis Galpérine
Eve GILARDONI (1946-2021)
Eve, à l'âge de 4 ans environ
(photo d'art Laure Albin-Guillot/coll. Centre Pompidou, MNAM-CCI, RMN-Grand Palais/Guy Carrard) DR.
Le 22 octobre 2021 à Paris, est décédée dans son appartement du seizième arrondissement de la rue Charles-Tellier la musicienne Eve GILARDONI, au lendemain de son 75ème anniversaire.
Née le 10 octobre 1946 à Paris XVIe, sa mère, Jacqueline Gilardoni (1914-2001) eut une curieuse destinée. Son quintaïeul, Jean-Pierre Gilardoni (1710-1784), originaire de Tremezzo (Italie) au XVIIe siècle était venu s’installer en Alsace, à Altkirch, où ses descendants fondèrent une importante usine de fabrication de tuiles et inventèrent en 1841 la tuile mécanique. Deux autres usines seront ouvertes : en 1868 à Dannemarie (Haut-Rhin) et en 1873 à Pargny-sur-Saulx (Marne). Le père de Jacqueline, Henri Gilardoni (1876-1937) qui avait débuté des études de médecine dut les abandonner afin de reprendre l’usine familiale et devint l’un des plus importants céramistes de France…. Dans sa jeunesse, Jacqueline, sous le pseudonyme de « Lya Doni » puis de « Lina Doni », entama une carrière de chanteuse soprano, se produisant notamment en novembre 1937 en concert avec l’Orchestre du Casino de Monaco, un mois plus tard, le 14 décembre, à Radio Nice-Côte-d’Azur aux côtés de Mme Rachelly (contralto) et Maurice Garitte (baryton) avec un cycle de mélodies et chansons, et le 25 mai 1938 à cette même radio elle chantait l’aria Dans la forêt près de nous de l’opéra Lakmé de Léo Delibes. C’est l’époque où elle se lançait aussi dans la danse et fréquentait la cantatrice Claire Croiza alors professeur de chant au Conservatoire de Paris. Avec elle, elle va se produire dès l’année suivante sur les scènes parisiennes dans des spectacles alliant le chant et la danse. A ce propos, le musicologue Maurice Imbert écrira que « cette jeune prêtresse de terpsichore allie l’art de la chorégraphie classique à celui de la mimique. » Pendant la guerre elle fondait un chœur de danse et un « cours de danses classiques de caractère et mimées » qui se produisait en 1945 à la Salle Pleyel. Au lendemain de la guerre, Lina Doni abandonna totalement ses activités de danse et de chant reprenant son patronyme officiel de Jacqueline Gilardoni.
Menton, 1957, Eve avec son âne "Amigo" (coll. OABA) DR.
Cette dernière avec sa fille Eve alors âgée de 10 ans, se trouvant durant l’été 1957 à Menton (Alpes-Maritimes), virent un beau jour une vieille ânesse, corde au cou, venir à leur rencontre : elle avait réussi à s’échapper d’un abattoir proche. Une fois rachetée et baptisée « Amigo », cette ânesse terminera tranquillement ses jours aux bons soins de la jeune Eve et de sa mère, et incitera cette dernière à épouser étroitement la cause animale à laquelle elle consacrera toute sa nouvelle vie. C’est en effet à Jacqueline Gilardoni que l’on doit l’actuelle toujours très active et importante « Œuvre d’Assistance aux Animaux d’Abattoirs » (OABA) fondée par ses soins le 17 avril 1961 (oaba.fr)
Quant à Eve, revenue vivre à Paris, elle entrait au Conservatoire de musique de Versailles pour y suivre notamment la classe de flûte de Roger Bourdin, puis entama une carrière d’interprète et de pédagogue. Assistante de Jacques Castagner dans sa classe de flûte du Conservatoire de Versailles (successeur de Roger Bourdin en 1976), parallèlement au fil des années elle enseignait le cor dans ce même établissement, le cor et la flûte traversière à l’Ecole de musique de Vélizy-Villacoublay (Yvelines), la flûte à bec au Centre culturel de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et le cor à l’Oppera Orchestre Symphonique de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Comme interprète, elle s’était notamment produite un temps à la flûte au sein du « Trio Baroco » avec Roger Jeanmarie (trompette) et Monique Dupuis (piano), en duo avec cette dernière qui tenait les parties de piano ou de clavecin, et, plus récemment, toujours avec Monique Dupuis, en formation de trio féminin avec la violoncelliste Li de Guernon. C’est seule, ou aux côtés de Monique Dupuis, qu’elle fit connaître des œuvres du compositeur Raymond Salmon (mort plus que centenaire en 2021) qui lui dédicaça en 2005 sa Fantaisie pour flûte seule (Pantin, éditions du Petit Page) qu’elle créa le 2 avril 2006 à Paris. Durant plus de 40 ans, à partir de 1976, elle dirigea aussi l’harmonie municipale de Chaville (Hauts-de-Seine), laissant plus tard la baguette au tromboniste Damien Bardan. Celui-ci au moment de sa disparition lui a rendu hommage en ces termes :
Eve dirigeant l'orchestre d'harmonie de Chaville (in Chaville-Magazine, n° 166) DR.
« À l'époque, on jouait le matin à Vélizy et l'après-midi à Chaville. C'était une musicienne exigeante qui prenait sa mission très à cœur. Elle donnait beaucoup d'importance à ce rôle qui lui avait été confié pendant les commémorations. D'ailleurs, elle s'entourait toujours de musiciens issus, entre autres, de l'Orchestre National de France ou de la Garde Républicaine pour l'accompagner. Grande joueuse de flûte et de cor, qu’elle enseigna pendant de nombreuses années au conservatoire de Velizy, elle participa également au cours de sa carrière à de nombreux concerts au sein d'orchestres symphoniques ou de formations plus restreintes. A plusieurs reprises, je l’ai engagée pour des concerts de musique de chambre lorsque j’avais besoin d’un cor. Elle a toujours répondu présente, mettant la même exigence que lorsqu’elle donnait ses cours ou dirigeait l’harmonie tout en se montrant très agréable. » (in Charleville Magazine, n° 166, mars-avril 2022, p. 30).
Invitée également et ponctuellement au sein de divers orchestres, on la trouve le 23 mars 1982 à l’église de La Madeleine (Paris VIIIe) pour interpréter le Concerto en la mineur pour flûte piccolo et orchestre de Vivaldi, avec l’ensemble instrumental Ars Musici sous la direction de Guy Reverdi, et le 20 novembre 1984, dans ce même lieu et entre autres oeuvres, la Mélodie op. 7, n° 1 pour flûte et orgue de Fauré avec Philippe Brandeis, au cours d’un concert « Hommage à Gabriel Fauré pour le soixantième anniversaire de sa mort », organisé et placé sous la direction de Joachim Havard de la Montagne à la tête des Choeurs et de l’Ensemble instrumental de La Madeleine.
Eve Gilardoni, restée célibataire et vivant seule, a eu une fin quelque peu triste : atteinte de la maladie de parkinson, elle fut un beau matin découverte par une voisine, morte dans son appartement depuis plusieurs jours. Ses obsèques eurent lieu un mois plus tard, le 11 novembre 2021, au crématorium du Mont-Valérien, rue du Calvaire à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Denis Havard de la Montagne
Paris, La Madeleine, 20 novembre 1984, Eve Gilardoni et Philippe Brandeis, Mélodie op. 7, n° 1 de Fauré pour flûte et orgue (enregistrement DHM) DR.
Joseph Fagherazzi
(coll. famille Fagherazzi) DR.
Joseph FAGHERAZZI (1923-2021)
Le 24 octobre 2021 à Nancy est décédé le musicien Joseph FAGHERAZZI dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année. Né le 5 avril 1923 à Rosselange en Moselle, Joseph (Giuseppe) Fagherazzi entra au conservatoire de Nancy dans les classes de piano et d'écriture où il remporta les plus hautes distinctions (harmonie première division : premier prix à l'unanimité en 1946, deuxième accessit en direction d'orchestre en 1947). Il poursuivit ensuite ses études au Conservatoire National Supérieur de Paris à partir de 1951 (premier prix de fugue en 1953). Auparavant, il avait l'élève de Pol Ettel (compositeur nancéen et accompagnateur du chansonnier George Chepfer) et avait obtenu en 1943 un premier prix de piano (cours supérieur) au « Concours Nérini » organisé par l'Ecole de Musique de Paris, alors dirigée par Emmanuel et Pierre Nérini.
Professeur (écriture et solfège supérieur) au conservatoire de Nancy, ses élèves se souviennent avec émotion de cette personnalité musicale attachante et de ses prodigieux dons de pianiste, d'improvisateur et d'accompagnateur (en particulier son talent inimitable pour accompagner dans un style jazz improvisé très abouti et dynamique les lectures chantées dans ses classes de solfège). Musicien extrêmement talentueux, à la bienveillance et à la modestie proverbiales, il fut également professeur d'harmonie écrite et d'harmonie au clavier à l'Institut de musicologie de l'Université Nancy II. Son art s'exerça aussi dans le domaine du music-hall où il avait côtoyé toutes sortes d'artistes de cabaret. On lui doit des harmonisations chorales de chansons populaires réalisées pour les étudiants en musicologie de Nancy ou pour le chœur des Petits Chanteurs de Sainte-Jeanne-d'Arc.
La cérémonie d'obsèques de M. Fagherazzi eut lieu le vendredi 29 octobre 2021 à 10h30 en l'église Saint-Michel de Malzéville, commune où il résidait avec son épouse Elda. Deux années plus tard, le 4 septembre 2023 à Vandœuvre-lès-Nancy, celle-ci, née Zanon à Chies-d’Alpago (Vénétie) s’en est allée à son tour dans sa quatre-vingt-quatorzième année. L’un de leurs enfants, Jean-Noël Fagherazzi, ancien élève du CNR de Nancy et de l’Université de Nancy II (musicologie) est professeur de guitare, écriture et musicologie dans cette ville http://jeannoel.fagherazzi.free.fr/
Olivier Geoffroy
Henri DUMAS (1933-2021)
Henri Dumas, prêtre compositeur
(photo X...) DR.
Le dimanche 31 octobre 2021 le père Henri DUMAS est décédé à l’âge de 88 ans. Il a marqué de son empreinte le chant liturgique, notamment monastique. On lui doit ainsi de nombreuses mises en musique de textes de la Commission francophone cistercienne, de Didier Rimaud ou de l'Association épiscopale liturgique pour les pays francophones.
Né à Lyon en 1933, il entre au petit séminaire d'Oullins (Rhône) où il fait la connaissance du père Marcel Godard. Il en devient l'élève et c'est avec ce musicien reconnu qu'il entreprend dès son adolescence l'étude de l'harmonie et du contrepoint. Ordonné prêtre en 1959, nommé maître de chapelle au petit Séminaire Saint-Gildas de Charlieu (Loire), il y maintient l'usage du grégorien et de la polyphonie, dans un souci de qualité musicale et de dignité.
« Plein d’estime pour le grégorien qu’il a pratiqué depuis l’enfance, il cherche pourtant, à l’école de musiciens tels que Debussy, Ravel ou Poulenc qui l’ont marqué, d’autres couleurs modales soutenue par une harmonie raffinée. » (Soeur Etienne Reynaud, citée par Philippe Robert : https://philippe-robert.be/nya-t-il/)
En plus de son travail de composition sur des chants liturgiques, il écrit la musique de cantates catholiques sur des textes de Didier Rimaud, de la sœur Marie-Pierre Faure, d'Odile Riondet, de Gilbert Lepel Cointet. Enfin, comme nous l'avons signalé plus haut, plusieurs monastères lui doivent une partie de leur répertoire habituel pour la liturgie des Heures (Abbayes de Pradines, de Tamié, Clarisses de Poligny, Cisterciennes de Cabanoule, Dominicaines de Chalais, Bénédictines de Liège, Bénédictins de Landevenec).
Après le Concile Vatican II, il anime des sessions de chant liturgique et de direction de choeur et visite de nombreux monastères en tant que consultant et formateur. Professeur à l'Institut de Musique Sacrée de Lyon (Institut Saint-Grégoire-le-Grand fondé en 1947 et qui devient IMS à partir de 1964) où il s'était lui-même perfectionné, il ne ménage pas sa peine pour inculquer la vertu d'une musique liturgique exigeante. Il dirige également plusieurs chorales (maîtrise Saint-Gildas, chorale Decibel Canto).
On trouve le catalogue complet des chants liturgiques qu'il a composés sur le site du SECLI : https://secli.cef.fr et une partie de son œuvre sur le site de la BNF : https://data.bnf.fr/fr/13893493/henri_dumas/
Olivier Geoffroy
Jacques VILLISECH (1932-2021)
Jacques BOISGALLAIS (1927-2021)