Les coups de cœur de Musica et Memoria
Alexandre TANSMAN
SabbataÏ Zévi, le faux Messie
fresque lyrique en un prologue et quatre actes, livret de Nathan Bistritzky
Chœurs et Orchestre National de la R.T.F., sous la direction de Charles Bruck
Enregistrement de la création mondiale le 3 mars 1961 au Théâtre des Champs-Elysées, Paris
[…] Quant à son mode de travail sur Sabbataï Zévi, Tansman notait dans son journal écrit à la même époque : "J'adapte le texte au fur et à mesure que je compose la musique et ce travail, que j'ai dû porter en moi dans mon subconscient, depuis tant d'années, progresse avec une facilité qui m'étonne moi-même, d'autant plus que je suis plus sévère que jamais avec moi-même, et ne me contente jamais de ce qui vient "tout seul" sans le passer au crible. L'œuvre reflète musicalement une conception personnelle qui n'a rien à voir avec l'opéra traditionnel. On n'y rencontre ni aria, ni leitmotiv, ni construction thématique classique mais des paysages sonores qui sont des reflets des mouvements intérieurs de la psychologie des personnages ou des situations de la dramaturgie théâtrale. Ces éléments sont constitués le plus souvent de courtes figures "mélodico-rythmiques", avec leurs profils identiques, souvent accumulées, de manière répétitive. Le compositeur reconnaissait avoir recherché "à suggérer, à évoquer, à re-créer les atmosphères du texte". Un esprit total de liberté gouverne la créativité musicale du compositeur. L'œuvre témoigne d'une conception poly-stylistique du langage musical, sans exclusive. Selon les nécessités expressives du compositeur, le langage peut être diatonique, de tonalité élargie, modal, polytonal, voir atonal et même dodécaphonique. L'harmonie est riche et complexe, avec des réitérations d'accords à distance, en relation avec un personnage (comme par exemple l'accord de Sabbataï) ou une situation dramatique récurrente […] (© Gérald Hugon (extrait du livret de présentation)
2 CD Forgotten Records, fr 2245/6
Parution mars 2024
https://forgottenrecords.com/fr
CHOSTAKOVITCH - BRUCKNER
Carlos Païta
Dimitri Chostakovitch, Symphonie n° 8, op.65, 5 mouvements. Philharmonic Symphony Orchestra.
(enregistrement en public inédit de 1981)
Anton Bruckner, Symphonie n° 8 (version Haas), 4 mouvements. Philharmonic Symphony Orchestra.
(réédition d’un enregistrement de mai 1982 au Kingsay Hall de Londres)
Carlos Païta Voilà une nouvelle production, véritable petit trésor ! La précision de la direction de Carlos Païta est en effet stupéfiante et en son temps il a su redonner à ces symphonies de Chostakovitch et Bruckner une nouvelle lecture, une approche inédite toute autre que bien d'autres chefs, en y introduisant une intériorité, une grandeur, une cohérence qui démontrent une parfaite compréhension et assimilation des oeuvres dirigées. Certes, cela est bien visible dans Bruckner si souvent jouées depuis plusieurs décennies, mais dans la symphonie de Chostakovitch, si l’on n’a guère de repères discographiques antérieurs, on sent parfaitement que Païta met toute sa sensibilité et son énergie dans sa direction. Le Largo est d'une intensité si profonde qu'elle vous transporte immédiatement dans un autre monde éthéré. Douloureux peut-être, mais plutôt religieux rappelant certains passages des Complies de Joachim Havard de la Montagne, rééditées récemment. Sans doute l'une des meilleures réalisations d’Eric Rouyer et son label « Le Palais des Dégustateurs ». Signalons aussi un livret bien complet avec des textes de Max Trébosc et Stéphane Friédérich, le pastel de couverture d'Agnès Pormenté, d'une beauté effarante et l’émission du 22 janvier 2024 sur RCF Belgique consacrée à cette 8ème Symphonie de Bruckner à écouter sans faute : https://lepalaisdesdegustateurs.com/rcf-belgique-bruckner-adagio-de-la-8eme-symphonie
Max Trébosc, dans le livret, écrit que « Carlos Païta est dans l'histoire de la direction d’orchestre complètement à part. Sa manière de faire sonner un orchestre est unique : sa respiration, ses cris de sorcière et ses soupirs de sainte en font un organisme vivant qui occupent longtemps nos mémoires ! Ses partis-pris sont tels qu'ils lui interdisent presque un répertoire plus vaste et contemporain. »
Quant à Eric Rouyer, lors de la présentation de son CD en janvier 2024, il nous livre des informations supplémentaires sur la genèse de sa réalisation « Carlos Païta demeura toute sa vie en marge du système, en confrontation avec le circuit musical et médiatique, enregistrant pour son label Lodia des interprétations engagées et spectaculaires, qui provoquèrent souvent incompréhensions et controverses, voire des réactions hostiles. Sa personnalité intransigeante ne facilitant pas les complaisances. Je fus immédiatement fasciné par sa 8ème de Bruckner qui m'accompagne depuis 35 ans, au point d'avoir envahi sa loge lors de l'entracte d'un concert, qui déclencha une furieuse stupéfaction : « Qu'est-ce que vous voulez, qu'est-ce que vous foutez ici ? ». Etonnamment il m'offrit un café en hurlant plutôt qu'en râlant, me demandant de déguerpir au plus vite. Quand je revins le saluer à la fin du concert, il me prit dans ses bras telles de chaleureuses retrouvailles entre amis de toujours. J'appris alors à le connaître avec sa sincérité, ses excès et une sensibilité qui le tourmentait tant.
Un véritable hasard me rapprocha récemment de son fils Alexandre, suffisamment désabusé pour laisser sombrer l'héritage du Maestro dans l'oubli. Seulement quelques semaines furent nécessaires pour négocier les droits de diffusion de son père. Aucun autre label discographique n'aurait pu y parvenir.
J'ignorais l'existence de cette 8ème de Chostakovitch, jamais diffusée, que Carlos Païta désoviétise en l'extirpant de la tradition russe afin d'y restituer une dimension universelle, à laquelle le compositeur paraissait adhérer : « Ma nouvelle composition est une tentative de regarder vers l'avenir, vers l'après-guerre. La 8ème Symphonie contient de nombreux conflits intérieurs, à la fois tragiques et dramatiques. Mais dans l'ensemble c'est une œuvre optimiste et pleine de vie ». La 8ème de Bruckner est ici restituée dans sa prise de son originale non remastérisée. Elle possède une somptuosité et une précision supérieures à la version Lodia. »
2 CD Le Palais des Dégustateurs PDD036
Parution janvier 2024
Production Eric Rouyer - https://lepalaisdesdegustateurs.com/
Chostakovitch, Symphonie n°8, 3e mouvement, Allegreto non troppo, extrait.
A découvrir aussi impérativement ces autres enregistrements de Tchaïkovsky par Carlos Païta par le même label. Autre « coup de cœur » de Musica et Memoria, tant la précision de ce chef, sa maîtrise des partitions et la subtilité de sa direction sont remarquables.
Symphonie n° 4 en fa mineur, op. 36, par le Russian Philharmonic Orchestra (1994, extrait https://www.youtube.com/watch?v=etpbV_5qQFc
Capriccio italien, par le Russian Philharmonic Orchestra (1994, extrait https://www.youtube.com/watch?v=xVhIZ7_6L2o
Roméo et Juliette, par le Russian Philharmonic Orchestra (1994, extrait https://www.youtube.com/watch?v=VxVdf02dsIU
Symphonie n° 6 en si mineur « Pathétique », op. 74, par le National Philharmonic Orchestra (1980, extrait, 1er mouvement https://www.youtube.com/watch?v=t4C-aO_FtTk
2 CD Le Palais des Dégustateurs PDD037
Parution mars 2024
Production Eric Rouyer - https://lepalaisdesdegustateurs.com/
ORGAN MUSIC OF PIERRE KUNC FRENCH COMPOSER & ORGANIST
Damin Spritzer, orgue
Damin Spritzer est directrice régionale et professeur agrégée d'orgue à l'Université d'Oklahoma et diplômée de l'Université de North Texas (DMA), de l'Eastman School of Music (MM) et de l'Oberlin Conservatory (BM). Elle s'est produite dans des églises et des instruments historiques en Allemagne, en France, en Islande, en Angleterre, au Brésil, en Israël, en Italie et en Norvège, et a joué et donné des conférences pour les congrès de l'American Guild of Organists, de l'Organ Historical Society et de l'Association of Anglican Musicians.
Damin Spritzer à l'orgue de la cathédrale de Châlons
(photo Christoph Martin Frommen) DR.
Parmi ses enregistrements pour le label Raven, dont la plupart explorent un répertoire peu connu, le précédent (sixième) album est consacré aux compositions originales pour orgue de Harvey Grace, éditeur de musique britannique du XXe siècle et rédacteur de longue date de la publication musicale Musical Times. Le répertoire unique a été enregistré sur l'orgue à quatre claviers T.C. Lewis de 1895 à l'église d'Albion, à Ashton-Under-Lyme, en Angleterre. Les critiques universellement positives dans la presse britannique et américaine incluent le commentaire de Robert Delcamp dans l’American Record Guide : « Spritzer est une superbe musicienne, dont j’ai beaucoup admiré les premiers enregistrements. Elle a un talent pour faire revivre un répertoire méconnu ou négligé. »
L'album acclamé de Spritzer contenant des œuvres de compositeurs anglais du début du XXe siècle, Rhapsodies & Elegies, a été enregistré sur l'orgue Henry Willis de 1892 à la cathédrale de Hereford en Angleterre, où elle fut la première Américaine et la première femme à enregistrer dans la cathédrale. Il a reçu cinq étoiles de la revue Organists' Review dont le critique a écrit : « La performance de Damin Spritzer est envoûtante et ses notes de programme variées sont fascinantes… à bien des égards, ce CD impressionne comme une entreprise sérieuse. »
Le compositeur alsacien-américain René Louis Becker (1882-1956) fait l'objet de ses recherches doctorales, qui ont abouti à trois enregistrements de la musique de Becker joués en France à St-Salomon-St-Grégoire, Pithiviers ; la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans ; et l’orgue Kimball de la cathédrale Saint-Jean de Denver.
Son quatrième CD, Fantasia, a été enregistré avec le tromboniste Donald Pinson à l'église catholique St. Monica de Dallas.
CD Raven OAR-184.
Enregistré en juillet 2023 à l’orgue Abbey (1849) de la cathédrale Saint-Etienne de Châlons-en-Champagne (Marne).
www.ravencd.com et enregistrement distribué sur de nombreuses plateformes dont Spotify, Amazon Music, Apple Music...
Improvisation (n° 10 du CD)
Grande Pièce symphonique (extrait, n° 12 du CD)
César FRANCK – Blanche SELVA
Jean-Claude Vanden Eynden, piano
Blanche Selva : Transcription pour piano des 3 derniers Chorals pour orgue de César Franck
César Franck : Prélude, Choral et Fugue pour piano FWV 21
Blanche Selva : Cloches au soleil, Paysage au soleil couchant
Jean-Claude Vanden Eynden : « J'ai travaillé Prélude, Choral et Fugue de César Franck dès l'âge de 14 ans puis tout au long de ma vie, dans l'intimité des répétitions personnelles et lors de concerts où l'œuvre était programmée. Sa conception a évolué, comme une lente maturation qui m'éloignait d'un chemin initial pour me rapprocher d'une quête souvent indéfinissable. Après une approche littérale impliquant un scrupuleux respect du texte, est venu le temps d'une meilleure compréhension du sens (trouver ce qui n'est pas écrit, comme disait Pablo Casals), pour aboutir aujourd'hui à une recherche d'unité au niveau de la forme.
Je souhaitais trouver un complément qui prolonge les résonnances de cet enregistrement et j'ai beaucoup cherché, ne voulant pas du traditionnel triptyque qui ajoute Prélude, Aria et Final et Prélude, Fugue et Variation. Je me suis tourné vers d'autres compositeurs, sans trouver d'œuvres convaincantes. C'est alors qu'Éric Rouyer m'a parlé des transcriptions de Blanche Selva. J'ai longuement réfléchi et finalement le choix de m'impliquer dans les 3 Chorals pour orgue au piano s'est imposé. Sans modifier quoi que ce soit de l'écriture et des intentions de Blanche Selva, j'ai tout de même ajouté l'utilisation de la pédale Steinway qui curieusement n'est pas notée dans la partition. C'était aussi l'occasion de remettre à l'honneur une pianiste exceptionnelle, grande admiratrice de Franck et si merveilleuse interprète de sa musique.
Ce disque représente un long cheminement personnel dans mon parcours spirituel, vers cette quête parfois mystique qui donne à la Musique toute sa force. »
« Il y a beaucoup de sincérité chez Vanden Eynden, et l’on sent […] qu’il a une réelle intimité avec l’œuvre et que son interprétation résulte d’une véritable recherche de sens. » Jean Lacroix
CD Le Palais des dégustateurs, PDD033
Enregistré 15 au 17 mai 2023 à La Goillotte, 21700 Vosne-Romanée
Piano Steinway
Production Eric Rouyer
https://lepalaisdesdegustateurs.com/
Guy Miaille, 1997
(coll. Isabelle Miaille-Vonck) DR.
CD Phasma-music 071 - www.phasma-music.com
Documentation concernant cet enregistrement : sur la page consacrée à Guy Miaille
Patricia PAGNY
« Impressions nocturnes »
Frédéric Chopin, Nocturne en do dièse mineur, op. 27, n° 1
Gabriel Fauré, Nocturne n° 8 en ré bémol majeur, op. 84, et Nocturne n ° 9 en si mineur, op. 97
Claude Debussy, Préludes « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir » et « Feux d’artifice »
Georges Migot, Nocturnes n° 1 à 4 (premier enregistrement)
Francis Poulenc, Nocturne n° 4 « Bal fantôme » et n° 5 « Phalène »
Jean-Jacques Werner, Chansons-Rêves pour Sophie
Georges Auric, Nocturne « Les Fâcheux »
Elève de Nora Doallo à Lugano, ensuite de Nikita Magaloff, Maria Joâo Pires et Paul Badura-Skoda notamment, Patricia Pagny s’est tout d’abord distinguée dans les grands concours internationaux. Elle a ainsi remporté le concours Alessandro Casagrande à Terni et a été finaliste, entre autres, des concours de Marsala et Clara Haskil de Vevey. Loin des tapages médiatiques, elle s’est imposée dans le monde musical depuis des années en suivant un parcours atypique marqué de tournées à l’étranger.
Ses fréquentes apparitions en Asie et en Europe, les masterclasses qu’elle dirige dans différents centres musicaux, son poste de professeur à la Hochschule der Künste de Berne (Suisse), sa présence dans les jurys de concours internationaux, son engagement pour la promotion de la nouvelle génération de musiciens dans le cadre du programme « Tasti ‘Era-Projects » dont elle assure la direction, ainsi qu’une discographie riche et variée sont le témoignage de son intense activité artistique. Elle se produit dans des salles prestigieuses à travers le monde aux côtés de chefs, collègues et orchestres symphoniques réputés. Rappelons la sélection de son CD dédié à Mendelssohn au « Top 5 » d’Arte-Television, et le Prix du Swiss Radio International pour l’enregistrement de l’intégrale des sonates pour violon et piano d’Othmar Schoeck. Citons enfin ses enregistrements chez Stradivarius : Arthur Honegger « Works for Violin and Piano » avec Ulf Wallin (STR33485), et Ludwig van Beethoven « l’Opera per Pianoforte a Quattro mani » avec Emanuele Arciuli (STR33464). Trop discrète en France, on apprécie vivement avec ces deux enregistrements le raffinement de son jeu participant grandement à créer une ambiance intime et éthérée.
CD Stradivarius STR37229
parution : septembre 2022
plus d’infos : www.patriciapagny.com
Andrea CAGNIN (alto) - Patricia PAGNY (piano)
« Visages »
(enregistrement d’œuvres en première mondiale)
Georges Migot, Introduction pour alto et piano (1928), Sonate pour alto seul (1958), Estampie pour alto et piano (1925)
Jean-Jacques Werner, Kirchberg pour alto et piano (2014)
Darius Milhaud, Visages pour alto et piano, op. 238 (1943)
Lili Boulanger, Nocturne (1911) et Cortège (1914) pour alto et piano
Arthur Honegger, Sonate pour alto et piano (1920)
Andrea Cagnin, qui a fait ses études de musique en Italie, a obtenu deux titres de master en performance musicale et en pédagogie à la Hochschule der Künste de Berne (Suisse) auprès de Patrick Jüdt. Membre de plusieurs orchestres en Suisse et en Italie, il se produit également en formation en Allemagne et en France. Pédagogue dans l’établissement où il a effectué sa formation, il déclare : « Le son chaleureux et expressif de l’alto m’enthousiasme depuis toujours, et j’aspire à transmettre ce plaisir en jouant avec mes élèves à tous les niveaux », souhaitant développer la créativité individuelle et du sens rythmique et corporel de ses élèves. Aux côtés de Patricia Pagny, il démontre ainsi dans cet enregistrement que l’alto, instrument peu enregistré en tant que soliste, tient habilement son rôle ici à la même hauteur que pourrait tenir un violon.
CD Stradivarius STR37185
parution : septembre 2022
Charles Quef en 1895
(coll. DHM) DR.
Denis Tchorek
(photo Emmanuelle Tchorek) DR.
Charles QUEF, Légendes
Œuvres pour orgue
Denis Tchorek à l’orgue Maurice Puget du Sanctuaire Saint-Jérôme de Toulouse
Douze Pièces, op. 36 (1912), extraits : Pour Pâques, Légende, Cantilène, Andante cantabile, Scherzetto, Fabliau
Deux Rhapsodies sur des thèmes bretons, op. 29 (1908)
Trois Pièces, op. 44 (1914) : Paraphrase d’après un Noël de Clément Marot, Idylle, Dialogue
Cinq Pièces op. 32 (1912), extraits : Andante amabile, Eglogue, Berceuse, Voluntary
Charles Quef (1873-1931), originaire de Lille (Nord) où il débute sa formation musicale, rejoint ensuite le Conservatoire de Paris. Elève de Théodore Dubois (harmonie), Ernest Guiraud (composition) et de Charles-Marie Widor puis d’Alexandre Guilmant (1er prix en 1898, il sera successivement à Paris organiste de Saint-Nicolas-des-Champs (1892-1893), Sainte-Marie-des-Batignolles (1893 à 1898), Saint-Laurent (1898-1899) et de La Trinité (orgue de chœur 1899 à décembre 1901, puis grand orgue décembre 1901 à 1931). C’est Olivier Messiaen qui lui succède dans cette dernière église. Parallèlement, il est chef des chœurs de l’Orchestre philharmonique de Paris à partir de 1922. On lui doit des œuvres pour orchestre, des pages de musique de chambre, des pièces pour orgue et pour harmonium et des mélodies. On lui connaît aussi un opéra-comique, Pomone (1919), mais la partition est égarée…
Denis Tchorek, agrégé de musique, lauréat du Conservatoire de Nancy et de celui de Paris, docteur en musicologie, organiste à Douai (Nord) de la collégiale Saint-Pierre et de l’église Notre-Dame a eu ainsi l’excellente idée d’enregistrer quelques œuvres de Quef, dont certaines en première mondiale. Saluons ici cette initiative !
CD Hortus 222
Parution : 2023
https://www.editionshortus.com
Joachim HAVARD DE LA MONTAGNE
Complies et Office de Prime, pour solistes, chœur, orgue et orchestre.
Chœurs et Ensemble Instrumental de La Madeleine (Paris VIIIe), direction : Joachim Havard de la Montagne.
Claire Louchet (soprano), Danielle Michèle (alto), Jean-Louis Serre (baryton), Philippe Brandeis (orgue).
Joachim Havard de la Montagne (1927-2003), organiste, compositeur, chef de chœur et chef d’orchestre, pédagogue et Maître de Chapelle, a déployé sur tous les fronts, pendant plus d’un demi-siècle, une activité intense qui a laissé une trace durable. L’ampleur et la valeur des réalisations de ce musicien, dans tous les domaines que nous avons évoqués, certainement forcent le respect, mais elles interrogent aussi sur l’époque qui les a rendues possibles. En effet, la vocation de Joachim Havard de la Montagne, marquée par une dilection particulière pour l’art sacré, a trouvé un terrain particulièrement favorable en un temps où la musique était encore honorée et accueillie comme partenaire à part entière dans la célébration des offices religieux ; une situation – on le sait - qui ne durera pas. De fait, il connut les derniers feux d’une période faste et, à ce titre, si l’on considère que le rôle de musicien-célébrant constituait pour lui la colonne vertébrale de son action, il est juste de dire qu’il fut un des derniers Maître de Chapelle. Complies et Office de Prime sont « un véritable hymne à la gloire de Dieu, un temps ou la musique élève l’âme. »
Cet enregistrement a été récompensé en 1994 par un Orphée d’Or du meilleur enregistrement de chant choral (prix Fondation France Telecom/Olivier Messiaen) décerné par l’Académie Nationale du Disque Lyrique.
CD Le Palais des dégustateurs, PDD032
Enregistré à Paris en 1993, parution 2023
Production : Eric Royer
Pastel de couverture : Agnès Pormenté
Graphisme : Alain Gandolfi
Livret : Alexis Galpérine
https://lepalaisdesdegustateurs.com/
ainsi qu'à la FNAC :
https://www.fnac.com/
et sur Amazon
Piano Works
Magali Goimard
Magali Goimard, pianiste concertiste passionnée au répertoire éclectique, s’attache à interpréter la musique classique et contemporaine loin des sentiers battus, en France et à l’étranger (Etats-Unis, Grande Bretagne, Québec, Danemark, Allemagne, Australie). Lauréate de plusieurs prix internationaux pour le piano et la musique de chambre, elle a enregistré en première mondiale pour différents labels des œuvres de Maurice Duruflé, Louis Vierne, Astor Piazzolla, Juan José Castro, Remo Pignoni.
Elle aime donner une dimension littéraire ou théâtrale à ses concerts, imagine des spectacles musicaux poétiques ou cinématographiques qu’elle interprète au festival d’Avignon, à l’Auditorium du Louvre, aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, au Festival « Autour du piano » de Pointe-à-Pitre.
Sa prédilection pour la recherche d’œuvres rares la conduit vers l’œuvre du compositeur José David à qui elle consacre un festival depuis 2014 aux Sables-d’Olonne. Elle présente ici un premier portrait consacré à son répertoire pour piano, suite aux nombreux inédits qui lui ont été confiés avec l’ensemble de son œuvre par Jean-Léo David, fils du compositeur.
CD Artalinna ATL-Ao38
Enregistré en 2022
Production Magali Goimard www.magaligoimard.com
Contact : Association Ensemble Duruflé, 15 rue des Apennins, 75017 Paris
Guy ROPARTZ – Albéric MAGNARD
Sonates pour violoncelle et piano
Alain Meunier, Anne Le Bozec
« […] Ropartz et Magnard furent amis. Natif de Bretagne, le premier vécut une grande partie de sa carrière dans l’Est de la France, non loin du second. Juriste de formation, issu d’une famille bourgeoise et cultivée, il fît ses humanités au collège de Jésuites de Vannes, étudia au Conservatoire de Paris auprès de Jules Massenet et Théodore Dubois avant de rejoindre César Franck et débuter une carrière musicale à Nancy. Directeur du Conservatoire de la ville puis de celui de Strasbourg, Ropartz dédia sa musique, mais aussi son œuvre poétique, que l’on connaît moins, à la culture Celte. Plus précisément encore, sa création demeure profondément enracinée dans le christianisme. Le chant de louanges qu’il offre à la Bretagne et sa passion toute française pour la paix universelle - dans le contexte d’une Troisième République qui s’armait depuis 1870 pour la revanche tant attendue - ne fut pas incompatible avec le pèlerinage qu’il accomplit à Bayreuth. D’ailleurs, la plupart des musiciens dont Magnard et Debussy perçurent, à l’Est du Rhin, chez “l’ennemi” même, la révélation d’un langage musical nouveau. […] » (Stéphane Fiédérich, extrait du livret de présentation)
« Ces sonates pour violoncelle et piano sont d'une haute tenue et admirablement construites. Les deux interprètes, eux-mêmes bien connus et aux jeux plein de sensibilité, ont parfaitement assimilé l'esprit de ces œuvres, les restituant avec beaucoup d'intelligence et de finesse. » (DHM)
Le violoncelliste Alain Meunier, qui a enregistré ces deux sonates au seuil de ses 80 ans, aura passé sa vie à porter le témoignage de l’infinie richesse de la musique de chambre d’hier et d’aujourd’hui, privilégiant la découverte et le partage. Il est le dédicataire de nombreuses œuvres pour violoncelle seul, avec ensemble ou orchestre. Professant partout dans le monde, dont quasi 30 années dans les deux conservatoires nationaux supérieurs de Lyon et de Paris, il enseigne aujourd’hui à l’Académie d’Imola (Italie) et codirigé avec Anne Le Bozec les Fêtes Musicales de l’Aubrac.
Partenaire de très nombreux artistes musiciens et de l’art vivant, la pianiste Anne Le Bozec se consacre depuis bientôt trois décennies à la musique avec autrui voix, souffle, archet, percussion, danse, ce qui la met en mouvement est l’écoute, le partage, la musique ensemble. Elle transmet cet état d’esprit au sein de la classe d’accompagnement vocal qu’elle dirige au CNSM de Paris, plus particulièrement dans le domaine du Lied qu’elle a approfondi durant de nombreuses années d’étude et d’enseignement en Allemagne. Elle le vit aussi dans sa pratique soliste par son approche des pianos anciens, en dialogue avec ces témoins d’un temps où instrument et langage musical étaient miroirs respectifs. Sa riche discographie reflète ces multiples aspects, qu’elle en soit l’interprète, ou la directrice artistique pour des partenaires amis.
CD Le Palais des dégustateurs, PDD029
Enregistré en juin 2021, parution 2022
Production Eric Rouyer
https://lepalaisdesdegustateurs.com/
« Première »
musique française pour basson et piano
Ryan Romine et Sangi Lim
Ryan D. Romine was born and raised in Newark, OH. He began studying the bassoon in 10th grade after five years as a percussionist and saxophonist. From 2000 to 2004, he attended The Ohio State University, earning an undergraduate degree in music éducation while studying with Christopher Weait. Ryan then continued on to Michigan State University, where he earned his MM and DMA in bassoon performance, studying with Michael Kroth. After graduating from MSU in 2009, he was appointed Assistant Professor of Bassoon and Music Theory at Shenandoah Conservatory in Winchester, VA.
Since his appointment, Ryan has made numerous récital and teaching appearances in Virginia and across the United States, including Tempe, AZ ; Norman, OK ; Bâton Rouge, LA ; Hammond, LA ; Redlands, CA ; East Lansing, MI ; and San Juan, Puerto Rico. He is a bassoonist with the New Orchestra of Washington (Bethesda, MD) and also serves as a regular substitute bassoonist with the Roanoke Symphony Orchestra (Roanoke, VA) and Opéra Roanoke.
In the summers, Ryan teaches on the faculty of the Roanoke (VA) Youth Symphony Summer Music Institute as well as the New England Music Camp in Sidney, ME, where he is an instructor of bassoon, music theory, and chamber music.
Ryan plays a Fox 666 with a Leitzinger VM2 platinum bocal. More information can be found at his resource website for bassoonists, ryanromine.net. Among many of its useful pages is a unique photo gallery titled “Faces of the Concours,” dedicated to the men and women who wrote bassoon solos for the Paris Concours.
Pianist Sangmi Lim, a native of the Republic of Korea, is an active performer, appearing frequently as a soloist, chamber musician and collaborative pianist. Sangmi has performed regularly in Republic of Korea, Japan, Italy, Bosnia and Herzegovina, and throughout the United States. She has appeared as soloist with the Kankakee Valley Symphony Orchestra (U.S.), the MSU Symphony Orchestra (U.S.), Jackson Symphony Orchestra (U.S.), the Algeu Symphony (Germany), and the Kyounggi Philharmonie Orchestra (South Korea) in concertos ranging from Beethoven to Gershwin. She has given solo récitals and chamber music performances in concert series and festivals such as the Renaissance Festival (Italy), South Hampton Music Festival (New York), Schubertiade (Chicago), West Circle Séries (Michigan), Lansing Symphony Chamber Music Series (Michigan), the Rising New Star Concert Series (Republic of Korea), Live Concert Series with ArirangTV (Republic of Korea) and Sarajevo Chamber Music Festival (Bosnia and Herzegovina).
Sangmi received her B.M. and M.M. in Piano Performance at Ewha Womans University in Korea and her M.M. in Collaborative Piano and D.M.A. at Michigan State University. Currently she is an Assistant Professor at Michigan State University and a piano instructor at MSU Community Music School and New England Music Camp.
CD Blue Griffin Recording, Inc., Lansing (Michigan)
( 2013)
« Première »
Un enregistrement consacré aux pièces composées
pour les concours de basson du conservatoire de Parismusique française pour basson et piano
Ryan Romine et Sangi Lim
Ryan D. Romine est né et a grandi à Newark, Ohio. Il a commencé l'étude du basson alors qu'il était en 10e année, après cinq années aux percussions et au saxophone. De 2000 à 2004 il étudiait à l'Université d'état de l'Ohio ou il a obtenu un baccalauréat dans la classe de Christopher Weait. Ryan a poursuivi ses études à l'Université d'état du Michigan jusqu'à la maîtrise et au doctorat en interprétation du basson, avec Michael Kroth. Après avoir été diplômé de l'Université d'état du Michigan en 2009 il obtint le poste d'assistant professeur de basson et théorie musicale au conservatoire Shenandoah à Winchester, Virginie.
Dès ce moment, Ryan a donné de nombreux récitals en Virginie et à travers les États-Unis, comme à Tempe, AZ; Norman, OK; Baton Rouge, LA; Hammond, LA; Redland, CA; East Lansing, MI; San Juan, Porto Rico. Il est bassoniste dans le New Orchestra de Washington (Bethesda, MD) et est également occasionnel au Roanoke Symphony Orchestra (Roanoke, VA) et à Opera Roanoke.
L'été, Ryan enseigne à la Faculté du Roanoke Youth Symphony Summer Music Institute ainsi qu'au Music Camp de New England à Sidney, ME, où il est enseignant en basson, théorie musicale et musique de chambre.
Ryan joue sur un basson Fox 660 avec un bocal platine Leitzinger VM2. On peut trouver des informations complémentaires sur son site web de ressources pour les bassonistes, ryanromine.net. Parmi nombre de pages utiles, l'une d'elles intitulée "Faces of the Concours" est dédiée aux compositrices et compositeurs qui ont écrit des solos pour basson à l'intention des concours du conservatoire de Paris.
La pianiste Sangmi Lim, native de la République de Corée, est souvent présente en concerts comme soliste, chambriste ou pianiste collaboratrice. On l'a entendu souvent en République de Corée, au Japon, en Italie, en Bosnie Herzegovine et à travers les États-Unis. Elle a été soliste au Kankakee Valley Symphony Orchestra (U.S.), au MSU Symphony Orchestra (U.S.), au Jackson Symphony Orchestra (U.S.), au Algeu Symphony (Allemagne) et au Kyounggi Philharmonic Orchestra (République de Corée) dans des concertos allant de Beethoven à Gerschwin. Elle a donné des récitals en solo et musique de chambre dans des séries de concerts et festivals tels que le Renaissance Festival (Italie), le South Hampton Music Festival (New York), la Schubertiade (Chicago), les West Circle Series (Michigan), les séries de musique de chambre du Lansing Symphony, les Rising New Star Concert Series (République de Corée), les Live Concert Series d'Arirang TV (République de Corée) et le Festival de musique de chambre de Sarajevo (Bosnie Herzegovine).
Sangmi a obtenu le baccalauréat en musique et la maîtrise en musique en interprétation du piano de la Ewha Womans University en Corée, et une maîtrise en piano collaboratif ainsi qu'un doctorat au Michigan State University. Actuellement elle est assistante professeur à la Michigan State University et professeur de piano à la MSU Community Music School et au New England Music Camp.
CD Blue Griffin Recording, Inc., Lansing (Michigan)
( 2013)
François-André PHILIDOR, « L’Art de la Modulation »
Six Quatuors transcrits pour deux pianos
Gisèle et Chantal AndranianFrançois-André Philidor est le plus illustre représentant d’une des plus grandes dynasties de musiciens fiançais, d’Écosse, tous serviteurs de l’Ancien Régime. Personnalité originale, page de la Musique Royale sous la direction d’André Campra, il a voyagé dans toute l’Europe, comme musicien mais aussi et surtout comme joueur d’échecs. Ami de Rousseau et Diderot, invité à jouer aux Pays-Bas, en Angleterre, à Postdam, à la Cour de Frédéric II, auteur de très nombreux ouvrages, il est aussi considéré comme l’un des créateurs de l’opéra comique, et par là-même de l’opéra français. L’œuvre constituée de six quatuors écrits pour un hautbois, deux violons et basse - « La partie de haut peut se jouer sur la flûte ou le violon » a été publiée 4 ans avant la 1ère Symphonie de Haydn. Les trois premiers sont des suites introduites par une ouverture à la française, trois sont des symphonies italiennes (deux thèmes dans les mouvements rapides) dans la tradition de Lully. Un exemplaire du manuscrit est conservé à la British Library de Londres.
D’une écriture pleine de charme et de grâce, L’Art de la Modulation de François-André Philidor (1726-1795), seule oeuvre instrumentale de son auteur, apparaît comme un modèle unique de l’élégance rococo, ce courant artistique qui réalise une transition entre le Baroque et l’époque classique. Le jeu infini des modulations évoque l’exploration de la couleur, comme chez les peintres Watteau, Fragonard, Boucher, ses contemporains.
On y trouve encore, peut-être, dans certaines combinaisons sonores, la spontanéité et la fraîcheur des musiques populaires traditionnelles.
Séduites, nous avons pris l’initiative - à la demande des descendants du compositeur et sur la proposition de Marcelle Benoit, qui a assuré un travail considérable pour la promotion des Philidor en particulier dans le domaine de l’édition, et qui a été la collaboratrice de tous les travaux de Norbert Dufourcq qui sont à l’origine des études sur la musique française des XVII et XVIIIème siècles de transcrire ces six Quatuors pour deux claviers, pratique si fréquente au XVIIIème siècle. Couperin transcrivait ses trios pour deux clavecins. Nous nous sommes inspirées de ses préceptes, la forme du duo pour claviers modernes nous paraissant plus apte à restituer, par la douceur et la rondeur des sonorités, les nuances presque impressionnistes de cette musique.
Gisèle et Chantal Andranian
Lauréates du Conservatoire National Supérieur de Musique, de l'Ecole Normale de Musique et de la Fondation Cziffra, Gisèle et Chantal Adranian se sont formées auprès de Pierre Barbizet, Lucette Descaves, Jean Micault pour le piano, Pierre et Nelly Pasquier, Geneviève Joy pour la musique de chambre. Elles ont choisi d'orienter la majeure partie de leur activité sur le duo de pianos (piano à quatre mains et deux pianos) et ont pu ainsi explorer, au fit de multiples concerts, la majeure partie du répertoire pour cette formation, et notamment les musiques française et russe. Une majeure partie de leurs enregistrements est consacrée à la musique française : Henri Sauguet, « I ’Oeuvre pour deux pianos » ; « Escales en Rivages Lointains » : Milhaud, Ibert, Jolivet, Jean Françaix ; « Transcriptions d'œuvres de la période impressionniste », Debussy, Ravel (CD «Horizons» - label Polymnie ).
CD Polymnie, POL 213 166
Enregistrement public à Buchères (Aube), décembre 2021
https://www.polymnie.net
Valentin SILVESTROV, Boris BERMAN
Boris Berman, piano
« Musique soviétique à 12 tons de contrebande... sortie clandestinement de l’Union soviétique...interprétée à New York avec l’identité du compositeur dissimulée... Un thriller d’espionnage d’Ian Fleming avec une improbable touche de musique moderne ? Jamais de la vie. Chaque mot est vrai et chaque note l’était aussi hier soir à la New School. »
Sous le titre captivant « Smuggled Avant-Carde - Music the Soviet Bars », ces mots ont ouvert la revue d’Eric Salzman dans le New York Herald Tribune du 14 mars 1964 d’un concert qui a eu lieu à la New School for Social Research de New York. Le programme comprenait « Suite for Piano (1961) from Contemporary Soviet 12-tone Composer (nom non publié) » interprété par le célèbre pianiste américain Paul Jacobs. Aujourd’hui, plus d’un demi-siècle plus tard, le nom de ce jeune compositeur, qui, pour des raisons évidentes, a préféré rester anonyme à l’époque, est connu dans le monde entier. Valentin Silvestrov (né en 1937) est à l’avant-garde de la musique du XXe et du XXIe siècle. Parmi sa vaste oeuvre, la fierté de la place appartient à la musique du piano, des courtes pièces aux sonates et aux œuvres avec orchestre. Il reflète l’évolution créative du compositeur d’une manière particulièrement forte, comme le démontre cet enregistrement.
[…]
« ... Des morceaux aphoristiques, pointus », pour reprendre la revue américaine de 1964, et des bagatelles (post) romantiques naïves - ce sont des pôles opposés d’un même chemin ; des facettes différentes du « discours du poète » reconnaissable, malgré les années qui s’écoulent. Silvestrov lui-même est convaincu qu’« il n’y a pas eu de rupture mais une transition. Dans les pièces composées après les années 1960, l’avant-garde n’a pas disparu, mais s’est simplement retirée en coulisses et a imprégné la texture musicale de l’intérieur comme un grain de sel. La technique du compositeur fonctionne de manière cachée dans le domaine de l’invisible et de l’inouï. Cette humilité crée sa propre tension intérieure. » Ces mots peuvent être adressés à la fois à l’interprète et à l’auditeur.
Tajana Frumkis
(extrait du livret de présentation)CD Le Palais des dégustateurs, PDD30
Enregistré en septembre 2022, parution 2022
Piano Steinway>
Production Eric Rouyer
https://lepalaisdesdegustateurs.com/
Hendrik HOFMEYR, Partita Africana
Marika Hofmeyr (piano), Philippe Bernold (flûte), Berthilde Dufour (violon), Philippe Voituron (vibraphone).
Ballata Africana, pour piano, op. 162 (2014)
Sonate, pour flûte et piano, op. 99 (2006)
Endymion and the Moon, pour violon et piano, op. 113a (2011)
Partita Africana, pour piano, op. 95 (1999-2006)
Philomela's Night Song, pour violon et piano, op. 78a (2014)
Sonate, pour vibraphone et piano, op. 206 (2019)
Une découverte passionnante, originale, pleine de soleil, aux accents d'Afrique du Sud, superbement jouée. Enregistrement d'une rare richesse, les musiques de ce compositeur nous plongent immédiatement dans un univers imaginaire et mystérieux. On arrive aisément à imaginer cette Afrique si riche en diversités culturelles avec son monde de sonorités infinies et souvent mystérieuses dans ses expressions. Les opus 162 et 95 sont tout à fait représentatifs de la faculté du musicien à traduire avec habilité dans ses notes les sujets évoqués. D'ailleurs on retrouve bien dans les autres oeuvres différentes cultures abordées. Musiques éthérées parfois et toujours d'une grande richesse dans la palette sonore. Les interprètes ont tout à fait bien assimilé les partitions abordées.
Hendrik Hofmeyr, né à Cape Town en 1957, après une formation en Italie est revenu en Afrique du Sud pour composer et enseigner, tout d'abord à l’Université de Stellenbosch, puis à l’Université du Cap où il est responsable du département Composition et Musicologie. Ses œuvres ont remporté de nombreuses récompenses internationales.
Production de l’Association Clémentine – Cannes
Enregistrée à Grasse en 2020, parution janvier 2021
Distribution UVM, CD Triton TRIHORT574 (78’00)
Code Barres : 3 487720 005749
Contacts : infos@disques-triton.fr
BEETHOVEN, le dernier CD de Dominique Merlet
Sonate en mi bémol majeur, op. 27, n° 1, quasi una fantasia
Sonate en ut dièse mineur, op. 27, n° 2, quasi una fantasia, « Clair de lune »
Sonate en ré mineur, op. 31, n° 2, « Tempête »
Ultime enregistrement de ce grand pianiste trop discret, mais talentueux, son interprétation ici, tout comme dans le Clavier bien tempéré gravé en 2017, a fait dire par le producteur qu’il « s’agit d’un Beethoven pudique, intime, épuré, sur la retenue et la confession, sans aucune manipulation stylistique, ni aucun épanchement gratuit pour charmer artificiellement. » Il ressort en effet beaucoup d’intelligence et de sensibilité dont ne peuvent faire preuve que les musiciens ayant acquis une grande maturité artistique.
CD Le Palais des dégustateurs, PDD013
Enregistré en octobre 2016, parution en 2021
Direction artistique : Anne Le Bozec
Texte du livret : Stéphane Friédérich
Prise de son : Alain Gandolfi
Production : Eric Rouyer/Le Palais des dégustateurs
lepalaisdesdegustateurs.com/grands-entretiens-dominique-merlet
En Blanc et Noir, le nouveau CD du compositeur Patrick Loiseleur
Philippe Hattat (piano), Orlando Bass (piano) et Rachel Koblyakov (violon).
Triptyque pour deux pianos (3 parties) : Khronos, Thanatos, Eros.
Etudes pour piano (3 parties) : L’araignée, Quintes parallèles, Les Sources intérieures.
Béatitudes pour violon et piano (8 parties) : Heureux les pauvres, Heureux les doux, Heureux les affligés, Heureux les assoiffés de justice, Heureux les miséricordieux, Heureux les cœurs purs, Heureux les artisans de paix, Heureux les persécutés.
Le style inclassable du compositeur mélangeant intelligemment des éléments tonals et sériels, tout en restant influencé par la musique française de Ravel à Grisey, nous transporte immédiatement dans un monde qui étonne et ravit. Ses compositions suggèrent de multiples émotions allant de l’effroi ou la colère à la nostalgie ou la tristesse, de la mort à l'amour. Entre autres œuvres, dans les Béatitudes (8 pièces basées sur le « Sermon sur la montagne » de l'Evangile selon saint-Mathieu) tous ces sentiments sont présents invitant l'auditeur à la méditation. Il va sans dire que les interprètes participent grandement à la réussite de cet enregistrement.
1CD Triton TRIHORT573
http://disques-triton.fr/index.php/fr/
parution : septembre 2020
Franz Schubert,"Complete Piano Trios", par Robert Levin (piano), Noah Bendix-Balgley (violon) et Peter Wiley (violoncelle), enregistré en décembre 2016 au Couvent des Jacobins à Beaune sous la direction artistique de Pierre Carrive (et auteur du texte de présentation) et Marc Levent, paru en 2020 ( 2 CD PDD021).
Passionné de musique classique et caviste de métier, Eric Rouyer est le directeur du Palais des Dégustateurs à Ucel (Ardéche). A la fois Cave à vins, Dégustation auditive et Label discographique (2012), il a déjà produit plusieurs enregistrements souvent récompensés, avec les participations, entre autres, des pianistes Robert Levin, Ya-Fei Chuang, Boris Berman, Anne Le Bozec, Jean-Claude Vanden Eynden, Dominique Merlet, Christian Ivaldi, Jacques Rouvier, le violoniste Gérard Poulet, le violoncelliste Alain Meunier, l’ensemble de chanteurs Musica Nova de Lucien Kandel… Signalons également ses activités d’organisateur de concerts dans les grands domaines de Bourgogne, et son engagement pour la musique d’Albéric Magnard, avec l’édition de 2 CD et l’organisation de conférences par le professeur Pierre Magnard, petit-neveu du compositeur.
Voir catalogue discographique de ce label qui a déjà reçu plusieurs "Chocs" Classica, notamment pour les enregistrements des "Six Partitas BWV 825-830" par Robert Levin, du "Clavier bien tempéré" par Dominique Merlet, et des "Trios pour violon, violoncelle et piano" (K.442 et 496) de Mozart par Hilary Hahn, Alain Meunier et Robert Levin.
https://lepalaisdesdegustateurs.com/
Faites plus ample connaissance:
https://radionotredame.net/emissions/agendamusical/13-03-2020/
https://rcf.fr/culture/musique/stabat-mater-de-karol-szymanowski-les-constellations-de-la-nuit
JACQUES DE LA PRESLE, mélodies
Lorène de Ratuld (piano), Valérie Condolucie (soprano), Vincent Figuri (récitant)
Berceuse, Heures claires, Parade fantasque, Chanson, Impromptu, Arlette oubliée, Colloque sentimental, Thème et variations, L’Attente mystique, Album d’images, La Lettre, Petite berceuse, Extrême-Orient, Les Demoiselles de Tabarin.
JACQUES IBERT : La Forêt (René Bonnamy), cycle pour récitant et piano.
Ce 3e album de la collection Premières Mondiales met en lumière un compositeur inexplicablement oublié de nos jours : Jacques de la Presle (1888-1969). Sa musique le place dans la lignée des créateurs exigeants. Rien ne manque à son piano : virtuosité et intériorité du splendide Thème et variations, brillant de la Parade fantasque, élégance des berceuses et poésie des pièces enfantines... Dans la meilleure tradition française et grâce à une solide culture littéraire Jacques de la Presle a composé aussi de nombreuses mélodies sur des textes de Verlaine ou Verhaeren.
Fondateur en 2012 du label phonographique « Salamandre », le musicien et comédien Vincent Figuri, après avoir exhumé La Forêt de Jacques Ibert en 2005 à Radio France, nous gratifie d’un inédit absolu. Producteur et concepteur du projet, il a présenté une émission sur Jacques de la Presle dans sa série Un Été à la campagne sur France Musique en 2001.
CD SALAMANDRE 003, luxueuse présentation avec en couverture une œuvre originale du photographe allemand Wolfgang Stemme et à l’intérieur des illustrations inédites d’Émile Beaume et d'André Hellé pour l’album d’images.
www.salamandre-productions.com
parution : octobre 2020
Depuis ses origines au XVIIIème siècle, l’Académie Royale de Musique devenue l’Opéra de Paris a occupé une douzaine de bâtiments et accueilli en son sein quelque trois mille artistes lyriques, un nombre incalculable de choristes et plusieurs centaines de danseuses et danseurs.
Le présent ouvrage de 191 pages, richement illustré, s’intéresse à tous les talents normands (une quarantaine, principalement chanteuses et chanteurs) qui ont été applaudis sur les scènes de l’Opéra et de l’Opéra-Comique : certains ont fait de grandes carrières internationales, d’autres sont moins bien connus mais y ont tenu leur place avec honneur :
Suzanne Balguerie, Henriette Boni, Jules Bosquin, Marguerite Carré, Germaine Cernay, Jocelyne Chamonin, Chardiny, Jacqueline Courtin, Nadine Denize, Marcel Enot, Michel Hamel, Edith Jacques, Georgette Leblanc, Andrée Lequenne, Marthe Le Rochois, Camille Maurane, Danièle Perriers, Jacques Pottier, Placide Poultier, Ghyslaine Raphanel, André Richard, Renée Richard d’Ozouville, Jocelyne Taillon, Charlotte Tirard, Albert Vaguet, Jean-Paul Vauquelin, Michèle Vilma, Sabine Devieilhe, Cyrille Dubois, Lycette Darsonval, Amable, Auber, Boieldieu, Emmanuel Bondeville, Jules Danbé, Gabriel Dupont, Jean Fournet, Paul Paray, Emile Perrin, Philidor.
Un bel hommage que souligne en préface Monsieur Gabriel Bacquier, cet immense baryton admiré dans le monde entier : « Jean-Paul Bonami aime l’art lyrique et tient à faire partager cet amour à ses lecteurs. »
parution : 2019, à commander chez l’auteur : bonariva@orange.fr