Michel Baron - Cours d'harmonie

Bibliographie

Les grands traités d'harmonie
Les ouvrages pratiques
Les exercices
Exemples musicaux
Ouvrages de portée générale

Il n'y a aucune préoccupation de normes bibliographiques dans cette page.
C'est simplement un rassemblement d'informations sur un sujet qui m'intéresse.

 

Un point de vue historique

Charles-Simon Catel, Traité d'harmonie, première publication en 1802, probablement le premier ouvrage d'harmonie adopté comme référence pédagogique par une commission du Conservatoire de Paris (le 15 floréal an 9), après examen de deux autres "systèmes" dont celui de Rameau. Cet ouvrage intéressera au premier chef les historiens de l'enseignement musical, qui verront qu'on ne s'embarrassait pas alors des intervalles augmentés et diminués, et que les dissonances sont générées par des notes "prolongées". C'est aussi la consécration des chiffrages des accords selon le principe français (les inféodés aux anglo-saxons trouveront que cela manque cruellement de chiffres romains et d'exposants qui ajoutent tellement à l'aspect savant de la chose, et servent de canne blanche à certaines oreilles). L'ouvrage a été vu à 100 euros sur Amazon, le prix s'expliquant par la rareté et l'ancienneté, mais l'Université de la Caroline du Nord a subventionné sa numérisation et, bien entendu, il est dans le domaine public. Le lien direct est ici, vous pouvez le télécharger et le sauvegarder. En cas de lien mort vous devriez pouvoir aussi le retrouver en passant par le site imslp.org ou même par une simple recherche sur Google. Lisez au moins les Arrêtés relatifs à l'adoption du Traité d'harmonie et l'Avant-propos.

Les grands traités d'harmonie

On apprend l'harmonie avant tout avec un ou des professeurs. Sous leur direction, le recours à un traité complet et volumineux n'est pas indispensable pour progresser rapidement. Inversement, il est probablement illusoire d'espérer étudier sérieusement l'harmonie sans professeur, avec la seule aide des livres : trop de questions diverses peuvent venir à l'esprit de l'étudiant. Pour progresser vite il lui faut deux outils : des réponses immédiates qu'il retiendra mieux puisqu'elles viennent à propos, et une assistance régulière dans ses travaux. De plus, il ne faut pas qu'il tombe dans l'excès consistant à consacrer trop de temps à l'acquisition de connaissances livresques au détriment des exercices d'écriture : il deviendrait vite quelqu'un pouvant parler d'écriture, au lieu d'en faire, ce qui ne signifie pas pour autant qu'il saurait l'enseigner.

Au contraire, les traités peuvent se révéler une mine de renseignements lorsque l'étudiant a acquis au moins une solide base ou mieux : après une formation à peu près complète. Rien n'est plus intimidant et décourageant que de se plonger seul ou trop tôt dans la masse de renseignements et d'exemples proposés par ces ouvrages, à moins qu'un professeur sache vous indiquer quels sont les points essentiels, pour vous épargner les considérations secondaires dont il vaut mieux, du point de vue pratique et pédagogique, ne pas s'encombrer lors du "b-a-ba" des études.

Enfin, sans vouloir manquer de respect à leurs illustres auteurs, il faut bien convenir que dans la plupart des cas les traités suivants, volumineux ou anciens, conviennent difficilement aux exigences de la pédagogie empressée d'aujourd'hui. C'est parfois d'ailleurs fort regrettable, à la fois pour la bonne pédagogie et pour les meilleurs étudiants.

Marcel Bitsch, photo de 1999.
Marcel BITSCH en juin 1999
Photo avec l'auteur

( Photo © Céline Fortin ) DR

Marcel Bitsch, Précis d'harmonie tonale, Leduc. Format 20 x 28 cm, 115 pages. C'est moins un ouvrage didactique qu'encyclopédique : ne convient pas à un étudiant qui voudrait progresser seul. Catalogue extrêmement bien construit des règles. Exemples musicaux extrêmement nombreux mais réduits à leur plus simple expression. Pas d'exercices. Ouvrage relativement récent (1957), comportant quelques acquisitions récentes généralement absentes des autres traités. À recommander. Il s'agit en fait d'un «aide-mémoire pouvant être utilisé parallèlement à l'étude de n'importe quel cours d'harmonie progressif. En rédigeant ce précis, l'auteur a voulu mettre entre les mains des candidats aux examens d'harmonie élémentaire un abrégé commode des connaissances théoriques qui leur sont indispensables. Les élèves trouveront dans cet ouvrage, qui se recommande particulièrement par la rigueur du plan, la concision du texte et la rigueur des exemples musicaux, un exposé méthodique des règles classiques. Chaque question fait l'objet d'un paragraphe numéroté. Losqu'une question n'a pu être épuisée dans un même paragraphe, des renvois permettent à l'élève de compléter sûrement son information. De nombreux tableaux éclairent le mécanisme complexe du langage tonal et achèvent de faire de ce Précis un manuel véritablement pratique.» (Journal CMF, novembre 1957).

Georges Caussade, Technique de l'harmonie, Lemoine. En deux volumes: traité (format 22 x 30 cm, 273 pages), analyse et réalisation des exercices (256 pages) utilisant les clés d'ut.

Théodore Dubois, Traité d'harmonie théorique et pratique, Heugel. Format 18 x 26 cm, 253 pages. Ancien (1921), sa classification et ses appellations ne sont plus guère en cours aujourd'hui. Un peu inutilement strict et complexe (par exemple pour les quintes et octaves directes). Relativement surchargé d'exemples, visuellement touffu. Nombreux exercices (réalisations publiées à part).

Photo domaine public
Marcel DUPRÉ
Photo (domaine public) dédicacée à l'AGO :
"To the American Guild of Organists.
In grateful appreciation of the friendly
welcome in the United States". 5 juin 1934.

Marcel Dupré, Cours d'harmonie analytique, Leduc. En deux volumes, 1re année, 2e année.

Émile Durand, Traité complet d'harmonie, Leduc. En 1 ou 2 volumes. Réalisations publiées à part.

Émile Durand, Abrégé du cours d'harmonie, Leduc. Réalisations des leçons publiées à part.

Julien Falk, Technique complète et progressive de l'harmonie, Leduc. Format 25 x 31 cm. En trois volumes, le dernier donnant les corrigés des devoirs. Récent (1969), clair, pas trop surchargé. Pourrait constituer une trame de cours utile aux jeunes professeurs inexpérimentés. On peut regretter le choix de l'auteur voulant innover plus ou moins heureusement dans le domaine terminologique : on sait combien le milieu musical est traditionaliste en cette matière. L'auteur recommande judicieusement les 380 basses et chants donnés d'Henri Challan comme complément d'exercices (citées plus bas).

Photo domaine public
Charles KOECHLIN
(Photo domaine public)

Charles Koechlin, Traité de l'harmonie en 3 volumes, Eschig. Format 22 x 30 cm. Volume I (193 pages) : harmonie traditionnelle. Volume II (271 pages) : modes grégoriens, style contrapuntique, leçons de concours, licences, nouvelles conceptions, harmonie et composition, évolution de l'harmonie des origines à la bitonalité, polytonalité et atonalité. Rédaction très discursive, ne perdant jamais de vue les préoccupations musicales. Volume III (235 pages) : réalisations des leçons des volumes I et II, présentées en clefs de sol et fa. À peine plus jeune que le traité de Dubois (ces deux ouvrages étaient contemporains dès 1928), peut-être destiné à faire mordre la poussière à celui-ci, ce monument d'un des plus grands pédagogues du siècle est resté relativement méconnu, paradoxalement à cause de son envergure et de son coût. Ouvrage de référence à recommander au moins aux institutions, le coût étant probablement prohibitif pour certains budgets d'étudiants. On peut lire sur ce site quelques extraits choisis de l'avant-propos, avec l'aimable autorisation des éditions Max Eschig.

Nicolas Rimsky-Korsakoff, Traité d'harmonie théorique et pratique, Leduc. (La maison d'éditions Ricordi a une traduction en espagnol.) La 3e édition date de 1893. Format 21 x 29, 107 pages. Certains termes ne sont plus employés de nos jours. Si l'on peut faire abstraction de cette particularité, on trouvera certaines explications analytiques diablement claires et concises, en particulier dans les paragraphes intitulés supplément.

Les ouvrages pratiques

Précis pratique d'harmonie
L'ancêtre du présent cours était moins développé et moins épuré (1973).

Michel Baron, Précis pratique d'harmonie, Brault et Bouthillier (Montréal). Format 21 x 28 cm, aide-mémoire de notions essentielles, moins développé que le présent Cours d'harmonie qui en est une descendance directe, bonifiée à travers chaque nouvelle année d'enseignement au conservatoire. À l'époque de sa publication, en 1973, il n'existait aucun ouvrage d'initiation et d'approche progressive simplifiée, rédigée par des auteurs issus d'écoles reconnues. Il semble bien qu'il fallut attendre l'excellent petit Traité d'harmonie en vingt leçons, d'Yvonne Desportes, en 1977, pour contribuer à l'approche pratique de l'étude de cette discipline, et probablement pour susciter de nouveaux intérêts et un certain renouveau pédagogique.

Aujourd'hui il existe plusieurs ouvrages plus ou moins récents, en français, de volume modeste et d'approche volontairement pratique, comme le présent cours. La plupart sont imprimés en France, et il est regrettable que les coutumes de publication ne nous donnent pas au moins un bref aperçu concernant les auteurs et leur formation. Certains de ces ouvrages pourront certainement apporter beaucoup aux étudiants et même aux vocations tardives souvent condamnées à devenir "autodidactes livresques solitaires".

Par contre, d'autres ouvrages sont franchement fumistes et répandent avec sans-gêne (est-ce ignorance ou arrogance?) certaines confusions de vocabulaire allant à l'encontre de tous les usages clairement établis. Dans l'un d'eux, on peut baptiser le IIe degré "sous-dominante" simplement parce qu'il précède volontiers le Ve degré. Un autre affirmera qu'une cadence parfaite présente obligatoirement la succession sensible-tonique au soprano. Un autre cours, et universitaire s'il vous plaît, inverse purement et simplement les définitions de la demi-cadence et de la cadence imparfaite, mais le sujet demeure tabou. Voilà des embûches dont l'étude difficile de la musique, presque toujours auprès de de professeurs successifs, n'a vraiment pas besoin. Conservez donc votre esprit critique en éveil lorsque vous consultez des ouvrages d'enseignement de l'harmonie et, avant tout, consultez ce qui suit.

Yvonne Desportes, Traité d'harmonie en vingt leçons, Gérard Billaudot. En deux volumes : traité (format pratique 16 x 23 cm, 81 pages) et réalisations (format 18 x 27 cm, 42 pages, présentées en clefs de sol et fa. Quelques exercices sont inclus, mais en nombre insuffisant, en particulier pour le début des études, les tout premiers semblant renoncer volontairement aux préoccupations musicales. Simple, c'est un des premiers ouvrages destinés à être mis entre toutes les mains, par un auteur éminent et internationalement reconnu. Vérifiez éventuellement la toute première édition sortie hâtivement et truffée d'erreurs typographiques, en particulier dans les chiffrages : un feuillet d'errata y était inséré.

Yvonne Desportes, en 1929
Yvonne DESPORTES
Détail d'une photo de 1929
(domaine public)
Auteur inconnu

Yvonne Desportes, Guide servant d'appendice aux traités d'harmonie, Ricordi. Format 21 x 27 cm, 60 pages. Aborde les exercices complexes auxquels on parvient après avoir étudié à fond l'ensemble d'un traité : basse donnée non chiffrée, modes grecs et grégoriens, choral et alternés. Très utile pour des études sérieuses, et probablement unique en son genre.

Yvonne Desportes et Alain Bernaud, Manuel pratique pour l'approche des styles, de Bach à Ravel, Gérard Billaudot. En format 15½ x 23½ cm, 53 pages. Catalogue de formules caractéristiques, unique en son genre. Tableau comparatif des formules-types de cadences et autres éléments stylistiques chez Bach, Mozart, Beethoven, Schumann, Brahms, Franck, Fauré, Debussy, Ravel. Il suppose évidemment les techniques d'écriture et d'analyse harmoniques acquises au préalable.

Yvonne Desportes, Précis d'analyse harmonique, Heugel. Format 18½ x 27 cm, 40 pages. S'adresse moins à ceux qui veulent faire de l'écriture qu'aux amateurs, aux mélomanes ou aux analystes souhaitant approfondir la construction des oeuvres.

Georges Guillard, Manuel pratique d'Analyse auditive, Paris, éditions Transatlantiques, 1982 (2e édition, 1996), 135 pages. Ouvrage essentiellement pratique à l'intention des étudiants de lycées musicaux, de Conservatoires ou des UFR de Musique et Musicologie. Il s'efforce de donner des clés simples (vocabulaire, grammaire) pour une écoute attentive et analytique des langages musicaux du XVIIe au XXe siècle. (G.G.)

Charles Koechlin, Étude sur les notes de passage, 6e édition, Eschig. Fascicule 15½ x 24 cm, 75 pages. Ouvrage exemplaire traitant aussi ce sujet de manière distincte dans le contrepoint et dans la fugue d'école, les sections qui nous concernent ici sont : Notes de passage dans les leçons d'harmonie et Notes de passage dans le choral. Ouvrage très discursif, comme souvent chez cet excellent compositeur et pédagogue. Nombreux exemples. Lecture à recommander fortement à l'élève ayant étudié correctement les notes de passage avec son professeur.

Charles Koechlin, Étude sur le Choral d'école,d'après J.-S. Bach, avec les thèmes de Gabriel Fauré. Éd. Heugel, format 18 x 27 cm, 80 pages. Distingue heureusement le choral d'école, les chorals dits "de Bach" et les chorals libres. Ouvrage discursif magistral à recommander à ce moment des études.

Olivier Messiaen, Technique de mon langage musical, Leduc. En deux volumes, textes (format 20 x 29 cm, 72 pages) et exemples musicaux (grand format peu pratique 26 x 34 cm, 62 pages). Publié en 1944. Sa mention ici dans une liste d'ouvrages concernant l'harmonie classique est largement hors-sujet, mais c'est évidemment un ouvrage de référence unique en son genre.


Addendum aux ouvrages pratiques, par M. Johannes Zwaans, France.

Jean Medinger, L'harmonie pour tous ( 71 pages ) éditions Paul Beuscher.

Isabelle Duha, L'harmonie en liberté, de la mémoire à l'improvisation, volume 1 ( 80 pages ) éditions Gérard Billaudot. Cet ouvrage semble particulièrement intéressant par son souci de faire appel aux facultés auditives plutôt qu'à une approche intellectuelle.


Les exercices

Albert Beaucamp, Vingt-quatre leçons d'harmonie, Leduc. En deux volumes, textes et réalisations en clefs d'ut (format 20 x 29 cm). Basses, chants et alternés en trois séries : de faciles à très difficiles. Connaissance complète du traité requise.

Marcel Bitsch, Le problème d'harmonie, Leduc. En deux fascicules 20 x 29 cm. D'une part les textes et conseils de travail sur vingt-quatre leçons annotées, permettant un travail préparatoire. D'autre part, les réalisations présentées en clefs d'ut. Basses non chiffrées, parmi des textes assez difficiles. Ouvrage intéressant et unique en son genre en ce sens qu'il pousse plus loin le principe de l'ouvrage de Jean Gallon (voir plus bas) et se présente presque comme une alternative à des cours privés.

Marcel Bitsch, Exercices d'harmonie, Leduc. Quarante textes en 4 séries et deux volumes, le premier se limitant aux accords classés, le second comportant des exercices de moyenne difficulté à difficiles sur l'ensemble des notes étrangères. Textes, réalisations (format 20 x 28 cm) présentées en clefs d'ut.

Marcel Bitsch, Vingt-quatre leçons de concours, Leduc. En deux fascicules : textes seuls (format 15 x 22 cm) et réalisations présentées en clefs d'ut (25 x 32 cm). Contient alternés, basses, chants et chorals, certains difficiles. On doit avoir couvert l'ensemble du traité.

Henri Busser, Vingt-cinq leçons d'harmonie, Leduc. En deux fascicules, basses et chants donnés, réalisations (format 20 x 29 cm) présentées en clefs d'ut. Exercices très construits (thèmes renversables, imitations, etc.), comportant six alternés.

Henri Challan
Henri CHALLAN
Photo plus grande
(Merci à Mme Jacqueline Challan)

Henri Challan, 380 basses et chants donnés, Leduc. En dix fascicules pour l'élève et 10 fascicules de réalisations correspondantes pour le professeur ou l'élève travaillant seul. Présentation utilisant les clefs d'ut. La plupart des corrigés présentent seulement la voix extrême opposée, avec quelques indications codifiées simplement en cas de doute sur la réalisation des voix intermédiaires. Les travaux les plus avancés sont entièrement réalisés à quatre parties. Seul catalogue d'exercices abordant progressivement et séparément chaque élément du langage harmonique, de ce fait utilisables pendant l'étude du traité, avec un choix de textes suffisant et généralement bien progressifs, de très faciles à difficiles. Les exercices manquant un peu d'intérêt musical sont très rares et ne concernent guère que les accords de quinte. Le professeur avisé pourra facilement recommander d'éviter provisoirement deux ou trois textes un peu plus délicats, ou utilisant des tournures peu fréquentes ou peu indispensables, qui peut-être ont été classés par l'auteur un peu vite vers le début de la liste. Ouvrage peu coûteux (les dix recueils sont disponibles individuellement) à recommander pour une formation en profondeur réellement complète et solide, ou pour l'approfondissement de certains points faibles.

Henri Challan, 24 leçons d'harmonie, faciles et progressives, Eschig. En deux fascicules, livre du professeur et livre de l'élève. S'adresse aux élèves ayant terminé l'étude du traité.

Henri Challan, Mélodies instrumentales à harmoniser dans quelques styles harmoniques caractéristiques, Leduc. Cette somme d'exercices se présente sous forme de 6 fascicules (textes seuls) chacun concernant un style et deux types d'ensembles : quatuor à cordes, instruments et piano. Les réalisations sont publiées en 12 fascicules, chacune étant consacrée également à un style mais à un seul ensemble, par exemple : Debussy, quatuor à cordes. C'est donc une somme de 18 fascicules qu'il est conseillé de commander en se référant uniquement à leurs numéros. Dans l'énumération suivante, le premier numéro de chaque groupe est le fascicule des textes seuls pour un style donné (incluant quatuor à cordes ainsi qu'instruments et piano), le deuxième contient seulement les réalisations pour quatuor à cordes, le troisième contient les réalisations pour instruments et piano : Bach : 1, 2, 3. Mozart : 4, 5, 6. Schumann : 7, 8, 9. Fauré : 10, 11, 12. Debussy : 13, 14, 15. Ravel : 16, 17, 18. Publiés tardivement et après la mort de l'auteur, ces ouvrages ne figurent pas dans les extraits de catalogue habituellement reproduits en dernière page de couverture des éditions Leduc. Contrairement à l'objectif visé par l'ouvrage ci-après, il s'agit bien de textes originaux et non d'oeuvres connues. Ces exercices sont donc de très haut niveau.

Yvonne Desportes, 90 leçons d'harmonie sur l'évolution harmonique du XIIIème siècle à nos jours, Eschig. En deux parties et quatre volumes. 1) 13e au 17e siècle, textes, réalisations. 2) 18e au 20e siècle, textes, réalisations. Les réalisations, en format 25 x 32 cm, sont toutes des extraits d'oeuvres diverses dont l'écriture (éventuellement orchestrale) a été pour les besoins de la cause réduite à quatre voix. Leur style est donc conservé de manière indiscutable. Les réalisations sont présentées en trois clefs d'ut et de fa. Les oeuvres étant connues, le travail de l'étudiant reste plus facilement axé sur le style, l'élément "devinette" étant réduit au minimum. Ouvrage fort remarquable et à recommander.

Théodore Dubois, Réalisations des basses et chants du traité d'harmonie, Heugel, format 18 x 26 cm, 109 pages). Travaux présentés uniquement en clefs de sol et fa.

René Duclos, Vingt-quatre textes d'harmonie, Leduc. En deux volumes, textes et réalisations présentées en clefs d'ut (format 20 x 29 cm). Basses et chants progressifs de moyenne difficulté, abordables dès la fin du traité, souvent dans le caractère de danses anciennes.

Jean Gallon, 80 exercices et thèmes d'harmonie, troisième série, Heugel. En deux volumes : livre de l'élève et livre du professeur (réalisations préparatoires et complètes présentées en clefs d'ut). Chorals, alternés, basses données et chants donnés en constituent les parties à peu près égales de cet ouvrage. Leur point commun : les travaux préparatoires concernant chaque exercice. En particulier, dans la première section des chorals, l'auteur propose sous forme de basses données un travail d'harmonisation simple et claire, sans notes étrangères, ce qui est fort utile lorsqu'on s'attaque à ce style alors qu'on est déjà habitué à une écriture développée et ornée. Ensuite, le choral lui-même est proposé sous forme de chant donné, à réaliser en "choral d'école" selon la structure de l'harmonisation préparatoire, mais sans y être trop asservi.

Olivier Messiaen, en 1929
Olivier MESSIAEN
Détail d'une photo de 1929
(domaine public)
Auteur inconnu

Olivier Messiaen, Vingt leçons d'harmonie dans le style de quelques auteurs importants de l'histoire harmonique de la musique, depuis Monteverdi jusqu'à Ravel, Leduc. Un seul volume : réalisations. Cet ouvrage assez connu n'est pourtant pas ce que son auteur a fait de mieux. Le travail de l'étudiant est un peu plus complexe que dans les 80 leçons d'Yvonne Desportes puisqu'il doit rechercher une esthétique sans avoir le support d'un texte déjà bien connu. Cependant on est en droit de douter de l'utilité de réaliser des exercices dans des styles "mi-Schumann mi-Lalo, mi-Chabrier mi-Debussy, mi-Chabrier mi-Massenet, mi-Massenet mi-Debussy, mi-Franck mi-Debussy", ou encore "un peu Schumann, un peu Fauré, un peu Albeniz" (sic!). Néanmoins, comme on peut s'y attendre, l'intérêt musical s'y trouve par ailleurs très présent.

Lien vers les Éditions ZURFLUH

Jean-Claude Raynaud, professeur au CNSM de Paris, 300 Textes et Réalisations en 16 cahiers à l'usage des classes d'écriture musicale, éditions Zurfluh. L'enseignement de l'écriture pratiqué au Conservatoire de Paris depuis de nombreuses décennies est une spécificité qui n'a pas d'équivalent à l'étranger. Les superbes textes de Jean-Claude Raynaud permettent d'aborder différents langages avec le souci de toujours faire relier les éléments du vocabulaire harmonique à la forme. Ouvrage publié sous l'égide du Centre de Recherche et d'Edition du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Préface de Marc-Olivier Dupin, Directeur du Conservatoire de Paris. Les cahiers et textes s'adressent à l'élève (environ 9,15 €), les réalisations au professeur (environ 12,50 €). Les 5 premiers cahiers (Textes et Réalisations) sont déjà disponibles. Aperçu sommaire (sous réserves) des objectifs de chaque cahier: 1- Accords de 3 sons et 7e de dominante. 2- Ensemble des accords et des notes étrangères (2 bis- suite). 3- Écriture en imitations. 4- Initiation à l'écriture du quatuor à cordes. 5- Chorals. 6- J.S.Bach. 7- Mozart. 8- Schubert. 9- Schuman. 10- Brahms. 11- Wagner, Wolf, R. Strauss. 12- Franck, Chausson, Duparc. 13- Fauré. 14- Debussy. 15- Ravel. 16- Divers: de Monteverdi à Messiaen. [ Merci à M. Masayuki Itakura, Eastman School of Music, Rochester NY, pour cette contribution. ]


Exemples musicaux

Les professeurs reprochent volontiers à la plupart des traités classiques de ne pas présenter d'exemples musicaux constitués d'extraits de "vraie" musique. Il y a plusieurs raisons à cela.

Bien des auteurs de traités souhaitent aborder leurs explications grammaticales du langage musical en respectant une "neutralité" esthétique. Par honnêteté intellectuelle, on évite de commencer à juger ce qui est beau, ce qui n'est pas digne d'être jugé beau, etc... Effectivement, on n'en finirait plus et on s'écarterait de la tâche objective qui consiste à cataloguer et expliquer ce qui existe. L'élève le moindrement cultivé dans le domaine de la musique classique sait toujours, instantanément, faire le lien entre une pièce qu'il connaît, peut-être même interprétée par lui, et le nouvel élément du langage harmonique expliqué par le professeur. Si c'est nécessaire, et pour que ce soit particulièrement frappant et facile à mémoriser, il vaut mieux que le professeur choisisse de donner au piano des exemples faisant partie de la musique que l'étudiant connaît déjà très bien, au moins comme mélomane averti. L'absence de connaissances générales à ce niveau resterait évidemment un handicap sérieux pour effectuer le lien entre les exercices et les oeuvres.

S'il est préférable que l'étudiant connaisse déjà la musique dont le professeur se sert comme exemples, il faut donc souhaiter à ce dernier à la fois une mémoire de type "catalogue" et une rapidité de recherche de type "base de données". Il est donc pratique de recourir à des collections d'exemples écrits en quantité satisfaisante, qui auraient alourdi les traités classiques déjà volumineux et suffisamment coûteux. La confection de tels catalogues exige un travail fastidieux (du simple choix des exemples à la recherche de leurs références précises, en passant par les demandes d'autorisations de reproduire), travail probablement jugé peu utile ou peu rentable par la plupart des professeurs, à moins d'être à plein temps au service d'un établissement réservant une partie normale de la charge professorale à la recherche et à la publication. Voilà pourquoi les ouvrages en anglais proposés ci-dessous proviennent de professeurs des États-Unis, où un énorme marché de diffusion existe (ce qui permet de produire des publications complexes à moindre coût) et où on a compris que la recherche et les autres travaux annexes sont difficiles à mener quand on a une tâche hebdomadaire comparable à celle d'un professeur du secondaire.

Une mise en garde, cependant : bien que la consultation de ces ouvrages par l'étudiant lui-même ne peut qu'être profitable, il lui sera parfois utile d'obtenir l'avis d'un professeur à propos d'exemples qui, à première vue, pourraient sembler complexes ou même peu appropriés. C'est que la perception et l'analyse d'un même phénomène harmonique ne se présentent pas toujours avec la même évidence selon les personnes. Suggérons donc simplement à l'étudiant isolé de tirer profit lui-même de tous les exemples qui lui paraissent clairs et évidents, et au contraire de ne pas s'inquiéter outre mesure en bloquant sur quelques exemples qui pourraient lui paraître étranges. C'est parfois matière de choix personnel dans la compréhension analytique, et n'oublions pas que la vraie musique n'a pas été écrite pour être d'abord analysée.

Enfin, nombre d'exemples choisis par nos collègues universitaires anglo-saxons ne se présentent pas à quatre voix égales mais sont des réductions d'orchestre ou des extraits de littérature pianistique. Il s'ensuit parfois d'apparentes entorses aux dispositions de l'écriture à quatre parties qu'il faudra expliquer aux étudiants "inquiets". En ce sens, ces textes paraissent plus appropriés pour illustrer des cours où l'on parle de musique, que pour illustrer un savoir-faire spécifique de l'écriture à quatre parties.

Howard A. Murphy, Robert A. Melcher, Willard F. Warch, Music for study, A Source Book of Excerpts, Prentice-Hall, Inc., 205 pages. Convient particulièrement au début des études et aux étudiants plus jeunes. Couvre en détails les accords de trois sons et leurs renversements, les modulations, les sixtes augmentées, mais aussi la gamme par tons, les harmonies en quartes, la polytonalité et le dodécaphonisme. La plupart des extraits sont simples à lire ou à jouer. Il y a 289 exemples.

Robert A. Melcher and Willard F. Warch, Music for advanced Study, A Source Book of Excerpts, Prentice-Hall, Inc., 182 pages. Le complément du précédent, à un niveau plus avancé. Couvre les accords à partir de la septième diminuée, les sixtes altérées et au-delà, ainsi que treize textes complets. Un total de 177 exemples.

T. Benjamin, M. Horvit, R. Nelson, Music for Analysis, Houghton Mifflin Company, 360 pages. Ouvrage très fourni. Là encore, les exemples sont classés par éléments harmoniques.

Charles Burkhart, Anthology for Musical Analysis, Holt, Rinehart and Winston, 382 pages. Ce dernier ouvrage est composé de pièces complètes, classées par époques (baroque, classique, romantique et impressionniste, XXe siècle), mais assorties d'un index selon les accords, permettant de choisir en fonction de l'élément à illustrer.

Ouvrages de portée générale

Olivier Alain, L'harmonie, Presses Universitaires de France, 126 pages. Collection Que sais-je? nº1118. Généralités. De l'intervalle à l'accord. De l'accord à la tonalité. L'harmonie de la Renaissance. L'harmonie tonale. Saturation et dépassement. Perspectives. Contrairement à l'ouvrage suivant, l'aspect historique l'emporte sur l'aspect acoustique.

Aide-mémoire musical

Marcel Bitsch et Jean-Paul Holstein, Aide-mémoire musical, éditions Durand, série Musique pratique, format 15 x 21 cm. Beaucoup plus qu'une autre version d'un résumé de la théorie musicale, cet ouvrage touche 80 sujets à raison d'un tableau par page, ou sur deux pages, donnant une vision synthétique et très précise de l'essentiel à connaître. Les grandes sections sont : notation, rythme, mesure, gammes, modes, série, intervalles, mélodie, contrepoint, harmonie, transposition et instruments transpositeurs, voix, instruments avec leurs tessitures et leurs particularités techniques. La personne novice aussi bien que l'étudiant avancé y trouveront rapidement le renseignement cherché. Sans vouloir ôter son mérite certain à Jean-Paul Holstein, on reconnaît partout dans cet ouvrage les qualités de concision, précision et de clarté propres à ce pédagogue reconnu qu'est Marcel Bitsch. Les problèmes d'acoustique et les considérations historiques ont été volontairement tenus à l'écart.

Jacques Chailley, Expliquer l'Harmonie, Collection Histoire de la Musique, nº16, Éditions Rencontre, Lausanne, 128 pages. Ce volume retrace l'histoire des expériences et théories ayant pour objet la nature du son musical, la mesure des intervalles et les justifications physico-mathématiques de la sensation de consonance. L'auteur y montre que les noms les plus célèbres ne sont pas les seuls à avoir contribué tantôt à débrouiller le problème, tantôt à mêler les cartes. Il dénonce les errements séculaires, causes de faits mal compris à la lumière de textes qu'on ne se donne plus la peine de vérifier et dont l'enseignement contemporain conserve parfois avec sérieux des reliques désuètes mais redoutables de conséquences. Enrichi d'une recherche iconographique de grande qualité, ce volume est plus qu'un ouvrage de vulgarisation par lequel son auteur, comme souvent au cours de son enseignement, démystifie "la lanternéité des vessies". Il s'adresse aussi bien au musicien curieux qu'au pédagogue qui mésestime la connaissance de l'acoustique.
( M.B., paru dans le Bulletin de bibliographie, Montréal, 1971. )


L'oreille musicienne
Claude-Henri Chouard. L'OREILLE MUSICIENNE : les chemins de la musique de l'oreille au cerveau. Edit.Gallimard. 347 pages.
Claude-Henri Chouard, L'OREILLE MUSICIENNE : les chemins de la musique de l'oreille au cerveau. Edit.Gallimard. 347 pages.

Claude-Henri Chouard, ancien Chef du Service d'Oto-Rhino-Laryngologie de l'Hôpital Saint-Antoine, Membre de l'Académie nationale de médecine, fait appel aux techniques musicales, au savoir de la médecine, et aux récentes découvertes de la biologie pour démontrer ce qui différencie la musique, de la parole ou des bruits; il décrit les voies particulières que la musique emprunte, de l'entrée dans l'oreille jusqu'à son arrivée au conscient des circonvolutions cérébrales.

Ce livre, dont l'expression est claire et simple, débute par une série d'entretiens avec un chef d'orchestre, un compositeur, un professeur de chant, un musicien, tous connus, qui confirment de leur expérience d'artiste les faits anatomiques et physiologiques observés par les chercheurs. Voici finalement la nature physique de la musique et du chant bien résumée, et leur parcours du tympan au cerveau minutieusement relaté. C'est dans l'oreille, quelles que soient les influences culturelles, que la prédilection ancestrale pour l'octave et la quinte trouve son origine au cœur même des mécanismes mis en jeu dans la discrimination de la hauteur et de l'intensité des fréquences sonores. Nous apprenons ensuite que ces sonorités sont largement influencées par une quantité d'autres sensations qui parviennent aux centres nerveux, et qu'elles agissent aussi presque à notre insu sur tous les centres cérébraux, notamment la mémoire, l'affectivité, le comportement, avant d'être perçues par la conscience. On découvre aussi que le cerveau est capable de commander l'oreille, comme il fait mouvoir nos muscles, pour la protéger des sons nocifs ou inutiles, ou lui ordonner d'affiner son effort de reconnaissance d'un son au milieu d'un bruit ambiant.

De plus, on apprend qu'être droitier ou gaucher, homme ou femme, musicien ou seulement mélomane, voire amusique, peut avoir une influence sur l'oreille musicienne. On s'intéresse de même aux aptitudes musicales du fœtus et du nouveau né, et on découvre qu'il semble bien exister dans le cerveau du nouveau né des réseaux neuronaux pré programmés dévolus à l'écoute de la musique. Ce livre démontre que l'écoute et l'expression musicale sont une fonction propre à l'homme, au même titre que la parole. La musique lui est tout aussi indispensable, même si son organisation cérébrale s'en différencie nettement. Ainsi s'éclaire la part prépondérante que la musique prend dans le quotidien de notre civilisation : loin d'être un phénomène culturel, que faciliterait le développement technologique, la musique est l'expression d'un besoin physiologique, dont l'humanité commence aujourd'hui seulement à prendre conscience, ce qui est un fait tout à fait nouveau.

Histoire de l'acoustique musicale, par Serge Donval
Serge Donval, HISTOIRE DE L'ACOUSTIQUE MUSICALE
Présentation par l'auteur,
S. Donval, Docteur d'Etat es-Sciences Physiques, Prix de Thèse CNRS
aux Editions Fuzeau, 79 Courlay, France

L'objet de cet ouvrage, comme l'indique l'auteur dès la première phrase de l'Introduction, est l'étude de l'Acoustique Musicale, et de son évolution au cours de l'Histoire, depuis la Grèce Antique jusqu'à nos jours.

L'Acoustique Musicale, c'est l'ensemble des lois physiques qui régissent les fondements de la Théorie Musicale. Mais "l'Histoire et la Tradition ont eu beaucoup d'influence sur la Musique, souvent au détriment des règles de base de l'Acoustique". Si les fondements de la Musique sont d'ordre acoustique (au sens strictement scientifique), son évolution depuis l'Antiquité a été canalisée par des facteurs culturels et parfois religieux. La Musique qui a évolué différemment au sein de différentes civilisations (greco-romaine, arabo-orientale, hispano-mauresque, médiévale et ensuite ouest-européenne, indienne, sino-japonaise, etc...) se base sur les mêmes principes acoustiques, ceux-la même qui expliquent pourquoi l'Echelle Musicale contient 7 degrés (5 tons et 2 demi-tons), et pourquoi la meilleure manière de conclure une phrase est l'enchaînement Accord de 7ème de Dominante => Accord Parfait de la Tonique.

En Europe à la Renaissance, à cause de théoriciens qui manquaient de rigueur (ou parfois carrément de formation) scientifique, la Théorie Musicale a pris un tournant radical. Parmi les 7 anciens modes du Moyen-Age, on n'a gardé que le majeur (ionien) au 16ème siècle, le mineur antique (éolien) réapparaîtra au début du 17ème siècle. On lui imposera plus tard la note sensible (7ème degré rehaussé d'un demi-ton) pour des impératifs liés à l'Harmonie. Cette sensible et son "attraction" vers la tonique peuvent être expliquées par des arguments purement acoustiques.

L'Eglise Catholique a participé directement à l'évolution de la Musique en Occident. Au Moyen-Age et jusqu'à la Renaissance et même au-delà, elle était très puissante, elle se mêlait de la vie quotidienne des fidèles, de la consécration des chefs d'Etat, de la science, et de la musique aussi. L'emploi à outrance de l'intervalle de tierce, dans les premiers siècles de la Polyphonie, a poussé le Pape à éditer un décret pour l'interdire en 1324. C'est ce même intervalle qui est à l'origine de la disparition des 7 anciens modes médiévaux et de l'instauration de la dichotomie majeur-mineur en Europe de l'Ouest.

Si ni Beethoven (très apprécié par l'auteur) ni Mozart ni Tchaikovsky ne sont cités, d'autres de l'époque baroque le sont abondamment, en particulier J.-Ph. Rameau et J.-S. Bach. Les raisons sont évidentes. J-.Ph. Rameau était aussi un grand théoricien qui a rédigé plusieurs traités qui constituent les fondements de l'Harmonie moderne. J.-S. Bach, virtuose du clavier, avait exploité à fond les différentes manières d'accorder le clavier (les demi-tons n'avaient pas la même hauteur, c'est le clavier bien tempéré) avant que l'accordage définitif ne se stabilise vers 1800, pour donner 12 demi-tons tous absolument égaux à une date que les historiens et musicologues situent vers 1850.

"L'objectif de cet ouvrage est de faire une analyse acoustique la plus objective de la musique" : les repères de l'auteur sont les lois de la Physique, mais il n'oublie pas la Tradition (qu'il écrit avec un T majuscule) car c'est elle qui explique la divergence (apparente) des styles des différentes Civilisations. Cet objectif a bien été atteint grâce à un travail acharné qui a duré un quart de siècle. Le résultat est un livre assez consistant illustré de plusieurs schémas, dessins, graphes, tableaux (et portées musicales, bien-entendu). La Bibliographie contient une centaine de références : en français, en anglais, et même en latin (d'autres références et de très nombreux sites Internet sont cités uniquement à l'intérieur du texte et ne figurent par dans la Bibliographie).

L'auteur, bien qu'il soit un scientifique pure souche (1er Cycle Universitaire en Mathématiques et Physique (MP), ... et un Doctorat es-Sciences Physiques qui a remporté le Prix de Thèse octroyé par le CNRS, Centre National de la Recherche Scientifique, en 1987), a fait des études de musique au Conservatoire, il est professeur de musique, pianiste et compositeur (amateur, précise-t-il).

Le fameux "Cycle des Quintes" figure sur la première couverture, et pour cause, c'est ce petit schéma qui incarne une idée acoustique très simple et d'une extrême ingéniosité. C'est la plate-forme de toutes les musiques du monde depuis environ 5 millénaires. Imaginée en Mésopotamie, elle s'est propagée dans la Perse Antique, et ensuite vers le sub-continent indien. Pythagore l'a apportée au 6ème siècle avant J.-C. en Grèce, où on utilisait une échelle qualifiée parfois d'archaïque par les musicologues. Basée sur 4 notes exécutées par les cordes à vide de leur lyre qu'on voit souvent sur des anciennes peintures, cette théorie a été défendue par le grand théoricien Aristoxène au 4ème siècle avant J.-C. car il trouvait la théorie de Pythagore trop mathématique. Mais en fin de compte c'est le "Cycle des Quintes" qui l'a remporté, et a été transmis à Rome, Byzance, et au reste de l'Europe.

Le livre ne requiert pas de connaissances particulières : un chapitre entier est consacré à l'explication des notions de base de la Théorie Musicale. Il s'adresse donc à un très large public : musiciens et musicologues, élèves et professeurs des Conservatoires, et aussi physiciens et techniciens du son. Le contenu, en plus d'être clair et simple, ne peut être plus logique. Sur les 20 chapitres, les 4 premiers sont consacrés à l'Acoustique. Les suivants expliquent les Tempéraments (où des éléments historiques sont utiles pour leur compréhension), les Harmoniques, les Accords, la Modalité, la Consonance, etc... Un gros chapitre concerne les différents Tempéraments de plus de 12 tons, conçus pour les besoins de l'Intonation Juste. Le 20ème siècle (et sa révolution musicale) occupe une bonne partie de l'ouvrage : Atonalité, Sérialisme, Micro-tonalité, Electro-acoustique, Electronique et Timbre, sans oublier les modes extra-européens dont les premiers signes sont apparus en Europe avec Bartok il y a environ un siècle et auxquels on prévoit un bel avenir. Enfin, le parcours du livre nous amène jusqu'en Californie où la Micro-tonalité (échelles de plus de 12 divisions) est très en vogue actuellement.




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