Michel Baron - Notes principales pour le cours de fugue |
LE DIVERTISSEMENT
Un divertissement est un pont modulant, selon un principe de marches harmoniques déguisées, dont les éléments peuvent provenir du sujet (de préférence), ou du contre-sujet, de la coda, ou même d'une partie libre de l'exposition. Cependant, il faut s'abstenir d'utiliser la tête du sujet.
Ces marches peuvent être modulantes, bien que ce procédé brûle trop vite les différentes tonalités employées dans la fugue. On considère plus adroit d'utiliser des marches non modulantes, aboutissant seulement à leur fin à une modulation qui amène la tonalité de l'exposition suivante, avec un sentiment de nouveauté ou de surprise.
Pour éviter l'effet mécanique de la marche, les fragments doivent être suffisamment longs, afin qu'on n'ait besoin de les utiliser que peu de fois.
Si on choisit d'écrire un divertissement en contrepoint renversable, on le bâtit avec deux ou plusieurs fragments renversables et une ou deux parties libres qui doivent tout de même conserver un caractère contrapuntique.
Remarquons que si le renversable est à trois voix, la quatrième voix, en partie libre, sera d'importance assez réduite compte tenu qu'on peut s'y permettre des silences.
Il peut être aussi construit sur un seul élément, qui passera dans toutes les voix.
Il ne faut pas perdre de vue que les "vraies" fugues à quatre voix contiennent très souvent des divertissements à trois voix, et même à deux voix. Cependant, en fugue d'école, on considère habituellement un devoir de traiter les divertissements selon le nombre total des voix de la fugue... D'un point de vue artistique, on peut alléger l'écriture avec des silences à conditions que ceux-ci n'interviennent que dans une voix à la fois.
Recommandations importantes concernant les silences
Après des silences, aucune voix ne peut entrer sur une formule non significative du point de vue musical : elle doit entrer sur une formule thématique. De même, une voix ne devrait se taire qu'après avoir fait entendre deux notes pouvant impliquer un effet harmonique de cadence quelconque, afin de clarifier la fin de sa mélodie. De plus, ne pas perdre de vue que, si la dernière note peut faire partie intégrante de l'harmonie suivante, l'effet de silence n'en sera que moins brutal. Lorsqu'une dernière note ne fait pas partie intégrante de l'harmonie suivante, cela peut engendrer une gaucherie dont on ne voit pas immédiatement la cause.
Dupré, plans tonals de divertissements, § 45.
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